Comprendre les phases du cycle menstruel et les accompagner naturellement

Pendant des siècles, le cycle menstruel a fait l’objet d’un tabou. Considéré comme impur voire synonyme de péché, il confirmait dans l’inconscient collectif la position inférieure des femmes au sein de sociétés dominées par les hommes.

Si les choses ont grandement évolué, la menstruation continue d’être perçue comme un inconvénient biologique à l’origine de nombreux désagréments physiques et émotionnels. Or savoir c’est pouvoir : comprendre le cycle menstruel, et a fortiori son propre cycle, c’est se permettre de l’apprivoiser pour en faire une force. Comme tout processus cyclique, le cycle menstruel comporte des phases et toutes ne sont pas porteuses de la même énergie. Accompagner ces changements au naturel, plutôt que les réfréner, c’est sans doute tirer le meilleur parti du cycle féminin.

Si vous souhaitez comprendre la physiologie de votre cycle et découvrir comment en faire un allié au quotidien, ce dossier est fait pour vous.


Qu’est-ce que le cycle menstruel ?

À compter des premières règles qui ont lieu à l’âge de 12 ans en moyenne jusqu’à la ménopause qui survient généralement aux alentours de 47 ans, la vie de toute personne menstruée est rythmée par des cycles théoriques de 28 jours. Leur durée oscille en réalité entre 14 et une trentaine de jours.

Jour 1 :

La norme est de prendre le premier jour des règles comme premier jour du cycle (J1). Celui-ci inaugure une période de 3 à 5 jours de menstruations au cours de laquelle la paroi utérine non fécondée se désagrège, occasionnant des saignements plus ou moins importants.

Jour 14 : 

À la fin des règles, on s’achemine vers une nouvelle ovulation intervenant en moyenne à J14, pic de fertilité au cours duquel un follicule ovarien sort du lot, mûrit et se rompt pour libérer un ovule. Chaque ovule est un œuf potentiel, prêt à être fécondé par un spermatozoïde.

En termes de sécrétions hormonales, cela se traduit par une montée progressive des taux d’oestrogènes ovariens suivie d’un pic de LH hypophysaire.

Au niveau de l’ovaire qui a constitué le siège de l’ovulation, le follicule rompu évolue sous la forme d’un corps jaune, dit aussi corpus luteum. Ce dernier prépare à nouveau la paroi utérine à une éventuelle nidation en sécrétant oestrogènes et progestérone. En l’absence de rencontre entre un ovule et un spermatozoïde dans les trompes de Fallope, le corps jaune dégénère, les taux d’hormones chutent et la couche fonctionnelle de l’endomètre - paroi richement vascularisée de l’utérus - se désintègre.

C’est la concordance de ces deux cycles, cycle ovarien et cycle utérin, qui crée ce que l’on appelle communément le cycle menstruel. L’utérus n’est qu’un tissu cible des hormones ovariennes, il n’intervient pas lui-même dans la production hormonale.

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Ainsi, chaque mois, le corps de la femme subit une série de mouvements sans qu’elle ne s’en rende forcément compte :

  • alternance de sécrétions hormonales

  • variation de la température corporelle

  • modification de la composition et de la quantité des urines

  • fluctuation du poids

  • rétention d’eau

  • évolution du volume et de la consistance des seins

  • changement d’aspect des sécrétions vaginales

  • altération des perceptions sensorielles (vue, audition). etc.

Les 4 phases du cycle menstruel

Certains auteurs les appellent les quatre saisons de la féminité.

  • À quoi correspondent-elles en termes de physiologie ?

  • Qu’impliquent-elles au plan psycho-émotionnel ?

La phase folliculaire

C’est la phase de maturation du follicule qui donnera lieu à l’ovulation. La sécrétion d’oestrogènes augmente progressivement, favorisant le développement de la paroi utérine. C’est une phase dite ascendante, une étape de renouveau, symboliquement reliée au printemps. Elle est généralement dynamique : propice à la pratique d’un sport, à la séduction et tournée vers les autres dans la communication et la sociabilité. Si l’on s’en remet à un archétype, c'est la phase de la Vierge*.

Découvrir la phase folliculaire

La phase ovulatoire

Comme son nom l’indique, elle correspond à la libération de l’ovocyte entre le 14e et le 16e jour du cycle. Certaines personnes disent la ressentir assez distinctement à cause de tiraillements dans la région pelvienne, de légères pertes de sang, d’une augmentation du volume et de la sensibilité des seins ou encore du changement d’aspect des sécrétions vaginales. On est dans l’épanouissement le plus total, comparé à l’arrivée de l’été. C’est une phase porteuse de force et d’amour 100% désintéressé. On peut ressentir un grand désir d’aider, de prendre soin des autres, de protéger. On l’appelle aussi la phase de la Mère*.

Découvrir la phase ovulatoire

La phase lutéale

Elle tire son nom du corps jaune et est physiologiquement marquée par la double sécrétion d’oestrogènes et de progestérone. C’est une phase descendante qui fait penser à l’automneL’activité mentale y est décuplée, la sexualité également, à des fins de satisfaction personnelle. Les sens sont en éveil et l’intuition domine. On se tourne progressivement vers l’intérieur. Elle peut être trouvée sous le nom de phase de l’Enchanteresse*.

Découvrir la phase lutéale

La phase menstruelle

Les saignements commencent et font démarrer cette dernière phase, en forçant à ralentir le rythme. C’est l’heure du retrait, à l’écoute du corps et de la vie intérieure. La priorité va au calme et au confort. Telle l’hibernation hivernale, cette phase invite à la tranquillité avant le renouveau. En termes imagés, c’est la phase de la Sorcière*.

Quelles sont les hormones impliquées dans le cycle menstruel ?

De la puberté à la ménopause, une femme connaît environ cinq cents cycles dont la succession est interrompue par les grossesses. Durant le cycle, l'activité des ovaires est contrôlée par deux hormones produites par le cerveau : l'hormone folliculostimulante (FSH) et l'hormone lutéinisante (LH). Ainsi, chaque cycle menstruel est traversé par des changements hormonaux qui peuvent affecter l’humeur et le corps. 

Pour bien comprendre leur fonctionnement, les hormones sont des substances chimiques naturelles de l’organisme. Elles sont produites par des glandes et indiquent quoi faire à certaines parties du corps. Celles-ci peuvent en partie vous faire ressentir de la tristesse, du stress, de la colère ou au contraire de la joie et de l’apaisement. Elles contrôlent également le cycle menstruel. 

Les hormones du cycle menstruel sont les œstrogènes et la progestérone. Elles sont produites par les ovaires et font passer d’une étape du cycle menstruel à la suivante. Leurs niveaux sont variables en fonction de chaque personne : leurs quantités produites fluctuent et sont responsables des écarts de durée du cycle d’une femme à une autre.

  • Les œstrogènes sont responsables du développement des organes féminins au moment de la puberté. Elles participent également à la consolidation des os, féminisent la voix et jouent un rôle important dans la qualité de la peau et des cheveux. Durant le cycle menstruel, elles causent des ballonnements, des sautes d’humeur et des maux de tête.

  • La progestérone complète et contrôle les effets des estrogènes. Elle permet l'implantation de l'œuf dans l'utérus et participe au bon déroulement de la grossesse. Elle tend à augmenter légèrement la température du corps. On l’associe généralement à l’irritabilité, à la faim, à l’acné, à la sensibilité des seins et à la fatigue.

Comprendre son cycle menstruel

Comprendre le cycle menstruel consiste d’abord à connaître le fonctionnement physiologique des personnes menstruées. Jusqu’ici, vous possédez déjà un certain nombre de clés de lecture.

Mais cela ne s’arrête pas là. La théorie n’étant rien sans la pratique, le plus important reste sans doute d’apprendre à reconnaître les signes corporels et émotionnels de chacune des étapes de ce cycle dans votre propre cas. Et ce dans l’objectif d’accompagner au mieux vos réactions avec l’aromathérapie : soutenir ce qui vous stimule et atténuer vos inconforts personnels.

En effet, il ne faut pas oublier que chaque cycle est singulier : plus ou moins long, plus ou moins régulier, avec des règles plus ou moins abondantes... En outre, les effets diffèrent beaucoup, par leur variété et leur degré d’intensité.

Les principales manifestations physiques et psychiques connues de toutes sont celles qui entre dans la liste des maux du Syndrome Prémenstruel (SPM) :

Mais ce ne sont pas les seules ! Il en existe pléthore, qu’elles soient positives et négatives, et ce sujet d’exploration ne cesse d’évoluer. Enfin, il existe indéniablement une relation personnelle au cycle menstruel en lien avec l’éducation reçue et le vécu des premières règles.

Le top 10 des huiles essentielles pour accompagner le cycle menstruel

Accompagner son cycle menstruel avec les huiles essentielles

Huile essentielle de Sauge sclarée

Alliée des femmes, connue comme ayant des effets mimétiques des hormones féminines et régulateurs des cycles menstruels, elle est réputée pour aider en cas de règles irrégulières ou douloureuses.

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Huile essentielle de Basilic tropical

Réputée pour ses propriétés antispasmodiques puissantes, cette huile est l'une des plus réputées contre les spasmes et douleurs spasmodiques, et elle est traditionnellement utilisée en cas de maux de ventre, règles douloureuses et ballonnements.

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Huile essentielle d'Estragon

Riche en composés antispasmodiques, cette huile est redoutablement efficace en cas de maux de ventre et de douleurs pré-menstruelles.

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Huile essentielle de Camomille allemande

Puissamment apaisante, cette huile peut être d’une grande aide en cas de dysménorrhées ou d’aménorrhée : règles irrégulières, douloureuses ou peu abondantes.

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Huile essentielle de Petitgrain Bigarade

Très préconisée en cas de baisse de moral, elle permet aussi de soulager tout type de spasmes, dont les maux de ventre. 

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Huile essentielle de Lavande vraie

Intéressante dans le cadre du cycle menstruel pour ses effets à la fois calmants du système nerveux et décontractants musculaires : à préconiser en cas de maux de tête et de tensions physiques.

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Huile essentielle d'Angélique

Antispasmodique, elle lutte également contre la rétention d’eau. En olfaction, cette huile stimule l’énergie des organismes fatigués et convalescents.

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Huile essentielle de Néroli

Grande huile de la féminité et de la maternité, elle donne vitalité et confiance en soi, apaise les angoisses et les peurs, développe la joie.

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Huile essentielle de Rose de Damas

Puissant harmonisant psycho-émotionnel en cas d'anxiété ou d'état dépressif, cette huile favorise le lâcher-prise et permet le rayonnement féminin.

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Huile essentielle de Mélisse

Antispasmodique et relaxante, cette huile soutient particulièrement les états d’émotivité exacerbée.

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Comment calculer son cycle menstruel ?

Prévoir l’arrivée des prochaines règles est une préoccupation courante. Estimer la date de l’ovulation peut aussi en être une pour qui cherche à concevoir ou, à l’inverse, à éviter une grossesse.

On l’a évoqué : chaque personne est différente et les cycles peuvent beaucoup changer d’une fois sur l’autre.

Par le calcul, on peut donc tenter de s’approcher de la vérité en établissant des moyennes :

  • moyenne de la durée du cycle du premier jour des saignements jusqu’à l'arrivée des règles suivantes

  • date moyenne de survenue de l’ovulation en surveillant les signes d’un cycle à l’autre ou en procédant à des tests d’ovulation.

Il existe aujourd’hui de nombreuses applications de suivi du cycle, permettant de renseigner quotidiennement tout un tas de données dans un calendrier menstruel  : température, crampes, aspect des sécrétions vaginales, sautes d’humeur, ressentis au niveau des seins etc. L’analyse de ces paramètres sur plusieurs cycles successifs permet d’obtenir via leurs algorithmes la date estimée des prochaines règles ou de l’ovulation.

Pourquoi le cycle menstruel peut-il être irrégulier ?

Le cycle menstruel peut être ponctuellement irrégulier lorsqu’il entre en interaction avec d’autres processus physiologiques. Un stress inhabituel, un changement de régime alimentaire, un voyage lointain avec décalage horaire ou encore une infection virale peuvent le perturber momentanément.

L’approche de la ménopause peut également donner lieu à des irrégularités du cycle menstruel ponctuelles ou répétées sans que cela ne soit pathologique.

Lorsque le cycle se montre irrégulier sur une durée supérieure à 6 mois, avec des règles systématiquement trop fréquentes ou trop espacées, on recommande néanmoins de se tourner vers un professionnel de santé pour rechercher une cause plus spécifique et recouvrer la santé menstruelle.

Avertissement

Les conseils donnés ici ne remplacent pas une consultation médicale, ils sont donnés en guise de complément de soin. Il y a toujours un risque d’allergie avec l’utilisation des huiles essentielles. Il est recommandé de tester les huiles essentielles et/ou les synergies conseillées au préalable, dans le pli du coude : déposer 1 goutte, observer pendant 20 minutes, puis s’il n’y a pas de réaction, en redéposer une autre goutte au bout de 20 minutes. Observer pendant 48h l’évolution. S’il n’y a pas d’apparition de rougeur, l’HE ou la synergie testée, peut être utilisée comme conseillé.

Comment évolue le cycle menstruel dans le temps ?

Durant l’enfance, les mécanismes hormonaux qui gouvernent le cycle menstruel sont au repos.

L’adolescence est marquée par l’apparition des hormones et du cycle menstruel. L'apparition des règles arrive généralement peu de temps après le début de la puberté lorsque les organes de la reproduction sont fonctionnels. Les règles sont souvent irrégulières les premiers mois ou premières années puis se stabilisent. Les ovaires sont ainsi fonctionnels et l’utérus est présent. En plus de contrôler le cycle menstruel, les hormones (progestérone et œstrogène) vont permettre le développement des seins et de la silhouette, voix, pilosité.

A la vingtaine, l’ovulation devient par la suite plus régulière, et les règles aussi. Au moment des premiers rapports sexuels et choix des méthodes contraceptives, celles-ci peuvent influer puis aider à réguler le cycle.

De 30 à 40 ans, les règles sont censées être plus faciles à anticiper mais des changements inexpliqués au niveau du flux et des douleurs peuvent se manifester. Ceux-ci peuvent être un signe d’endométriose, de kystes ovariens, ou d'un autre problème de santé comme un syndrome des ovaires polykystiques, une maladie inflammatoire pelvienne.

S’il y a grossesse, les cycles peuvent changer après l’accouchement : être plus longs ou plus courts et les règles irrégulières, moins ou plus douloureuses, abondantes qu’avant la grossesse. Celles-ci reviennent généralement autour de 6 à 8 semaines après l’accouchement selon les gynécologues. 

Enfin, à partir de 40 ans, les hormones commencent à fluctuer : c’est la préménopause. Cette période variable impacte le cycle menstruel sur plusieurs niveaux : 

  • la réserve ovarienne diminue et ne sécrète plus autant d'hormones

  • l’ovulation et les règles deviennent de plus en plus irrégulières 

  • un écoulement de sang abondant

La carence d’œstrogènes entraîne alors divers symptômes : bouffées de chaleur et sueurs nocturnes, tensions et douleurs mammaires, sautes d’humeur…

La ménopause signe la fin des cycles menstruels et l’arrêt définitif des règles et de l’ovulation. On considère qu'une femme est ménopausée lorsqu'elle n'a plus de règles depuis un an.

Pour aller plus loin

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