Bien souvent, l'expérience du retard de règles est préoccupante et source d'anxiété pour de nombreuses femmes. Bien que ce retard puisse s'expliquer par des raisons diverses, la possibilité qu'il soit le signe d'un début de grossesse peut générer un véritable stress. On oublie que les femmes ne sont pas des horloges de précision, et que de nombreux autres facteurs peuvent perturber le cycle féminin !
Dans cet article, nous explorons les différentes raisons qui peuvent expliquer un retard de règles plus ou moins prononcé, d'un éventuel stress à des premiers signes de péri ménopause, en passant par les troubles alimentaires et une pratique sportive intensive.
Une "aménorrhée" se réfère à l'absence de règles (ou menstruations) chez une femme en âge de procréer (âgée de 15 à 50 ans en moyenne).
On parle d'aménorrhée "primaire" : chez une adolescente de plus de 16 ans dont les règles n'ont jamais commencé, ou qui n'a pas eu ses règles dans les trois ans suivant le début de sa puberté L'apparition des premières règles ayant normalement lieu entre 10 et 15 ans. Anomalies génétiques, troubles hormonaux ou anatomiques... Ses causes peuvent être diverses.
On parle d'aménorrhée "secondaire" : chez une femme qui cesse d'avoir ses règles pendant au moins trois mois (trois cycles menstruels consécutifs), et cela après avoir eu des cycles menstruels réguliers. Cette aménorrhée secondaire est la situation la plus fréquente. Les causes peuvent être diverses (stress, troubles de l'alimentation, exercice excessif, problèmes médicaux...)
Il existe trois cas d'aménorrhée secondaire "normale" : la grossesse, l'allaitement et la ménopause.
En cas de cycles réguliers, on parle de "retard de règles"à partir de 3 à 5 jours après la date prévue des règles. Un décalage d’une semaine est un signal à prendre en compte.
Ceci étant dit : les femmes ne sont pas toujours des horloges de précision. De nombreux facteurs peuvent perturber le cycle féminin et il n'est pas rare qu'un retard de règles soit dû à un retard d'ovulation qui n'implique aucun début de grossesse. Simplement, la phase pré-ovulatoire a duré plus longtemps.
Il n'est donc pas nécessaire de vous précipiter à la pharmacie parce que votre cycle est en retard d'un jour. À moins que cela ne vous rassure, bien entendu !
Le retard de règle peut-être dû à de nombreux facteurs physiques et psychologiques, mais le premier est notamment celui du signe d'un début de grossesse, si le retard est vraiment prononcé.
Marqué par l'implantation d'un ovule fécondé dans l'utérus, à l'origine d'une réaction hormonale qui conduit à l'arrêt des règles, afin que l'utérus conserve sa muqueuse et accueille l'embryon. Si vous avez eu des rapports sexuels dans les semaines/mois qui précèdent, pensez à faire un test de grossesse, disponible en pharmacie ou en commerce de grande surface.
En cas de test positif, consultez votre médecin (généraliste ou gynécologue). Il ou elle confirmera le diagnostic et vous indiquera la marche à suivre.
Un retard de règles est souvent un signe d’une grossesse, mais il peut arriver de vivre un retard de règles sans être enceinte, pour des causes non liées à l'appareil reproductif. Tour d'horizon des facteurs possibles :
Absence de règles et arrêt de pilule
Après l’arrêt de la pilule, les cycles menstruels et les règles sont censés reprendre à leur rythme habituel. Cela étant dit, le corps doit rétablir son équilibre hormonal naturel, une période d'adaptation pendant laquelle il est courant d'observer des cycles irréguliers et des règles plus ou moins abondantes.
En général, ces ajustements sont temporaires et le cycle menstruel se régularise dans les mois suivant l'arrêt de la pilule. Si cette aménorrhée dure plus d'un mois, nous vous conseillons d'en parler à votre médecin (généraliste ou gynécologue). À noter : certaines pilules contraceptives font diminuer les saignements, qui peuvent même ne plus se produire au bout de quelques mois ou années de prise.
Absence de règles et stress
Choc émotionnel (perte d'un proche, séparation...), changement de mode de vie important (déménagement, arrivée d'un enfant, prise en main d'un nouveau poste...), soucis professionnels ou personnels (difficultés au boulot ou à la maison, problèmes d'ordre financier ou médical...).
Quelle que soit sa cause, un niveau important de stress peut venir perturber le système hormonal de celui ou celle qui le subit au quotidien. Lorsqu'on est stressé(e), notre corps libère des hormones comme le cortisol et l'adrénaline qui peuvent interférer avec la production des hormones impliquées dans le cycle menstruel, tels que l'œstrogène et la progestérone. Ainsi, il a été démontré que le stress chronique affecte le fonctionnement du système reproducteur chez les femmes qui le vivent.
Absence de règles après un traumatisme
Qu'il soit physique ou émotionnel, un traumatisme peut perturber les règles en raison de son impact sur le système hormonal et nerveux. Le stress généré entraîne une libération d'hormones de stress comme le cortisol, qui vient perturber l'équilibre hormonal nécessaire au fonctionnement du cycle menstruel.
Ainsi, il n'est pas rare de voir des cycles perturbés chez des femmes qui ont vécu un évènement traumatisant comme un décès brutal, un divorce ou une agression. Le retour des règles survient lors de l’amélioration de l’état psychique, qui peut nécessiter un suivi médical.
Absence de règles et troubles alimentaires
L'arrêt des règles est un symptôme courant parmi les femmes, et surtout les jeunes filles, souffrant d’anorexie ou de boulimie. Ce symptôme s'accompagne en général de restriction alimentaire, de perte de poids et parfois d'hyperactivité physique.
Dans le cas de l'anorexie, la restriction calorique entraîne généralement une perte de poids significative, ce qui peut perturber la production d'hormones comme les œstrogènes. Cette baisse peut interférer avec le fonctionnement normal du cycle menstruel, entraînant des menstruations irrégulières voire une absence de règles.
La boulimie, caractérisée par des épisodes de suralimentation suivis de comportements compensatoires (vomissement, abus de laxatifs), aboutit à un déséquilibre nutritionnel et des fluctuations de poids qui peuvent perturber les hormones liées au fonctionnement du cycle.
Absence de règles et pratique sportive intensive
Chez une femme très sportive, l’apport nutritionnel par l’alimentation est souvent insuffisant par rapport à la dépense énergétique. L'aménorrhée s’installe à cause de cette insuffisance de masse graisseuse du corps, qui entraîne une carence en oestrogènes et une diminution de la densité osseuse. On observe souvent ce phénomène dans les sports d'endurance, les sports "esthétiques" (patinage artistique, gymnastique) et les sports à catégorie de poids (judo, boxe...). À ce phénomène peut s'ajouter un niveau de stress important.
En général, la solution réside dans une prise de poids (de masse graisseuse et non de masse musculaire).
Absence de règles et périménopause
Avant la ménopause, vous pouvez vivre une période appelée "périménopause" qui survient chez une femme quand cette dernière approche de la fin de sa période reproductive, entre 45 et 50 ans. La cause principale ? Une carence grandissante de progestérone, l'une des principales hormones féminines. Voici les signes qui indiquent que vous entrez peut-être dans la phase de "périménopause" :
Vous avez entre 45 et 50 ans (sauf si cas de ménopause précoce)
Vos règles sont irrégulières
Vous ressentez un syndrome prémenstruel notable (humeur irritable, seins douloureux...)
Vous subissez de premières bouffées de chaleur et des sueurs nocturnes.
Ces symptômes peuvent durer jusqu'à ce que vos règles s’arrêtent définitivement. Survient alors la ménopause, lorsque cesse la production d’ovules et la sécrétion hormonale d'estrogènes et de progestérone. Vous vous reconnaissez dans ces symptômes ? N'hésitez pas à en parler à votre médecin (généraliste ou gynécologue) lors d’une prochaine consultation.
D’autres problèmes de santé, plus rares, peuvent justifier un retard de règles :
Des anomalies anatomiques au niveau de l'utérus : Il arrive que le col de l’utérus soit fermé et ne permet plus l'écoulement des règles, ou encore que les parois de la muqueuse utérine s’accolent.
Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) : cette pathologie correspond à un dérèglement hormonal, qui entraîne la production excessive d’hormones mâles, ce qui peut entre autres conduire à des règles irrégulières voire absentes.
La prise d'un traitement médicamenteux : tels que les antibiotiques et antidépresseurs, les neuroleptiques, les corticoïdes... En général, les règles réapparaissent quelques semaines après l'arrêt du médicament.
Cette liste n'est pas exhaustive. Si vous constatez un retard inexpliqué de vos règles pendant plus d'un mois, nous ne pouvons que vous conseiller de consulter un spécialiste de santé qui sera à même de poser un diagnostic fiable.
Il n'existe pas de méthode éprouvée scientifiquement pour déclencher ses règles, et nous vous recommandons de consulter votre médecin traitant à partir de plusieurs semaines.
Toutefois, rien ne vous empêche de vous essayer sereinement à certains remèdes de grand-mères, dénués derisque.
Pratiquer une activité physique modérée : pratiquer une activité physique pourrait jouer un rôle dans le déclenchement des règles en stimulant la circulation sanguine et en favorisant la production d'hormones liées au cycle menstruel. Yoga, stretching, danse... Vous avez l'embarras du choix !
Pratiquer des activités relaxantes : N'hésitez pas à opter pour des activités de relaxation et de pleine conscience comme la méditation, la sophrologie ou la respiration, qui contribuent à réduire le stress. Vous faire couler un bain chaud peut aussi aider à vous détendre, en plus de stimuler la circulation sanguine.
Vous masser doucement le ventre : Le massage peut s'avérer bénéfique : n'hésitez pas à vous masser doucement le ventre avec une huile comme l'huile de ricin, bien adaptée pour les massages.
Adapter votre alimentation : De par leurs propriétés, certains aliments pourraient bien favoriser le déclenchement des règles. Le gingembre, la cannelle et le curcuma, consommés en infusion ou dans vos plats ; les aliments riches en vitamine C (agrumes, kiwi, chou, légumes verts, poivrons, brocolis, papaye...). La vitamine C est aussi disponible sous forme de compléments alimentaires.
Vous préparer des infusions : persil, sauge, armoise, framboisier, menthe, Achillée Millefeuille... Ces plantes seraient réputées pour leurs vertus emménagogues (qui déclenche le flux menstruel). À consommer plusieurs fois par jour sous forme d'infusion pour faire survenir les règles... Et soulager les règles douloureuses quand elles arriveront.
Encore une fois, il est crucial de rappeler que les conseils donnés ici ne remplacent pas une consultation médicale. L'efficacité de ces méthodes n'est pas prouvée, et dépend de l'organisme de chacune. En cas de retard prolongé, demandez le diagnostic de votre médecin traitant (généraliste ou gynécologue).
Diplômée de l’ESCP en 2020, Louise se lance en tant que rédactrice en 2021. Aujourd’hui, elle s'exprime principalement dans une newsletter intimiste où elle rédige des recos culturelles ainsi que des articles plus personnels (sur les applis de rencontre, la thérapie ou encore l’orientation professionnelle). En parallèle, elle écrit pour des médias, des marques et des agences sur des sujets bien-être, santé mentale, culture & société.
1
ameli.fr : Qu’est-ce qu’une aménorrhée et quand faut-il s’inquiéter de l’absence de règles ?
2
Amelie : Règles, retard ou absence
3
Amelie : Retard de règles : quelles sont les causes possibles ?
Comment fonctionnent les règles ?
Pour comprendre le fonctionnement des règles, il est crucial de connaître le cycle menstruel. Pour rappel, les règles correspondent à un écoulement sanguin venant de la muqueuse (paroi interne) de l'utérus. Chaque mois, au cours du cycle menstruel, la muqueuse s’épaissit pour accueillir un ovule fécondé et préparer une éventuelle grossesse.
Lorsque l'ovule n'est pas fécondé par un spermatozoïde, il ne s’implante pas dans l'utérus. Dans un contexte de faible production d'œstrogènes et de baisse du taux de progestérone, la couche superficielle de la muqueuse se détache et est éliminée par le vagin : ce sont les règles, qui marquent le début du cycle menstruel suivant.
Entre la puberté et la ménopause (hors grossesse ou allaitement), les règles sont censées être régulières, survenir tous les 28 jours (entre 26 et 31 jours) et durer entre 3 à 6 jours, selon les femmes. Cette régularité est signe que l’appareil reproductif féminin fonctionne normalement.
En savoir plus sur la phase lutéale, la phase ovulatoire et la phase folliculaire du cycle menstruel.