En recherche d’un lubrifiant naturel et BIO ? Etant donné que ce type de produit s’applique sur les parties les plus intimes de notre corps, il vaut mieux éviter les composants chimiques dans vos lubrifiants. Aux ingrédients de synthèse et/ou controversés, on préférera l’innocuité des ingrédients naturels. Faciliter la pénétration lors des rapports sexuels, stimuler l’excitation gage de lubrification spontanée, amplifier et sublimer les sensations du partenaire pendant l’acte d’amour… C’est pour toutes ces raisons qu’on se penche sur le sujet dans cet article.
Il existe les hydratants vaginaux destinés à soulager la sécheresse vaginale chronique au quotidien et les lubrifiants vaginaux, utilisés en cas de dyspareunie (douleurs chroniques chez la femme ou l’homme lors de rapport sexuels) liée à l’âge, mais largement utilisé par les couples en âge de procréer pour un confort sexuel.
Les lubrifiants sont appliqués juste avant ou pendant les rapports sexuels. Ils soulagent à court terme la sécheresse vaginale et les douleurs associées. Les hydratants vaginaux ont pour vocation de réhydrater les tissus muqueux secs sur le long court.
Les causes de la sécheresse vaginale
La sécheresse vaginale correspond à l’absence ou au manque de lubrification des muqueuses vaginales. Faute d’être suffisamment humidifié, le vagin devient douloureux lors de la pénétration. Il peut également devenir plus vulnérable aux infections gynécologiques.
En cause : la cyprine. La cyprine est une sécrétion vaginale produite par la femme lorsqu'elle est en état d'excitation. Elle est essentielle pour le confort sexuel. Quand sa production est perturbée, on parle de sécheresse vaginale.
C’est un problème fréquent qui peut survenir à différents moments de la vie des femmes. Il se manifeste plus souvent chez les femmes en période de modifications hormonales (notamment quand le taux d’œstrogènes est faible) comme la grossesse, le post partum, l’allaitement, un changement de contraception ou la ménopause.
Au-delà des déséquilibres hormonaux, d’autres facteurs peuvent être en cause :
La prise de certains traitements a pour effets secondaires d’assécher la muqueuse vaginale :
Une hygiène de vie non adaptée ou le tabac
Certains facteurs psychologiques : stress intense ou soucis dans le couple
Des causes infectieuses : infections vaginales ou irritations dues à une hygiène intime trop agressive pour la flore vaginale ou le port de pantalons trop serrés.
Antécédents chirurgicaux ou maladies auto-immunes.
Des protections hygiéniques pendant vos règles : Les serviettes hygiéniques jetables sont composées en grande partie de plastique, et peuvent donc favoriser le développement d’un terrain favorable à la sécheresse vaginale. De même, porter des protège-slips au quotidien assèche vos muqueuses, comme les tampons, qui en plus absorbent une partie de la flore vaginale ce qui perturbe son équilibre.
Le premier des réflexes est de consulter son médecin ou son gynécologue en cas de sécheresse vaginale pour une réponse adaptée à la cause identifiée.
Les symptômes de la sécheresse vaginale
Les symptômes de la sécheresse vaginale incluent :
Une rougeur au niveau des organes génitaux externes, caractéristique d’une inflammation locale ;
Des sensations de brûlure, de démangeaisons, pouvant parfois provoquer une gêne voire des douleurs pendant les rapports sexuels ;
Des infections vaginales à répétition.
L’impact est alors non négligeable sur la qualité de vie et la libido.
Votre gynécologue ou médecin traitant, après avoir déterminer la cause du problème, vous proposera peut-être d’utiliser un lubrifiant en applicationlocale, sous la forme de gel ou sous la forme d’ovules à insérer au fond du vagin.
Les lubrifiants intimes, sous forme de gels, disponibles en pharmacie sans ordonnance, permettent de réhydrater les muqueuses vaginales avant un rapport. Ils s’appliquent directement à l’entrée du vagin.
Pour votre hygiène intime, il est préférable de se laver avec un soin doux, au PH légèrement acide afin de respecter la flore vaginale. La toilette intime doit se faire tout en douceur.
Comment choisir son lubrifiant d’origine naturelle ?
La flore vaginale est un écosystème complexe et fragile de bactéries. Ces « bonnes » bactéries jouent un rôle de bouclier protecteur du vagin. Cet équilibre vaginal est fragile. Le pH vaginal joue un rôle crucial dans le maintien de l’équilibre de la flore : il doit rester légèrement acide (entre 3,8 et 4,5) pour favoriser la croissance de ces bactéries protectrices.
Il faut donc toujours être vigilant à ce qui est appliqué sur les muqueuses vaginales : les parfums, les additifs, les lubrifiants trop basiques peuvent venir déséquilibrer cet écosystème si fragile.
On peut alors être tenté de se tourner vers un lubrifiant naturel. Mais qui dit naturel ne dit pas forcément sans risques. Voici quelques conseils pour vous y retrouver :
Faites le choix du label bio, pour vous préserver de tout risque de pesticides
Evitez tant que possible les ingrédients issus de la pétrochimie, c’est-à-dire dérivés du pétrole, tels que les parabènes, les silicones, les huiles minérales, les sulfates et les phtalates. Ces ingrédients sont pour certains interdits. Pour les autres, bien qu’utilisés comme conservateurs ou agents de texture, leur emploi est souvent controversé tant d’un point de vue environnemental que pour l’équilibre cutané (flore vaginale comprise).
Lisez attentivement les compositions des produits et sachez reconnaitre les ingrédients soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens : ceux que vous pourriez retrouver dans la composition de vos produits intimes sont les phtalates (plastifiants dans de nombreux produits d'hygiène), les parabènes (conservateurs encore beaucoup utilisés) et les alkylphénols (agents moussants).
Le pH du lubrifiant choisi doit se rapprocher de celui de votre muqueuse vaginale (c’est-à-dire légèrement acide)
Par prudence, le produit que vous utiliserez doit avoir été testé comme lubrifiant vaginal.
Plus la liste d’ingrédients est courte, mieux c’est !
Par mesure de précaution, il est vivement déconseillé d’appliquer des huiles essentielles sur les muqueuses. L’application sur muqueuses d’huiles essentielles doit toujours faire l’objet d’un avis médical au vu des risques que cela représente.
Les lubrifiants naturels à base d’eau
Ce sont les lubrifiants les plus utilisés pour des rapports sexuels fluides et sans douleur. Faciles à nettoyer, ils ne collent pas plus qu’ils ne tachent. Comme ils se dissolvent rapidement dans l’eau, on évite de les utiliser dans la piscine, sous la douche ou dans le bain. Autre avantage qui a toute son importance : ils sont entièrement compatibles avec l’usage des préservatifs, ce qui n’est pas le cas des lubrifiants naturels à base d’huile. Enfin, un lubrifiant naturel à base d’eau doit avoir un pH entre 4 et 5 pour préserver l’acidité du vagin et maintenir son microbiote.
Le gel d’Aloe Vera est un actif très utilisé dans la composition des lubrifiants naturels. Compte tenu de ses propriétés cicatrisantes, hydratantes et anti-inflammatoires bien connues, combiné à son effet œstrogénique possible, le gel d’aloe vera a été comparativement étudié aux crèmes vaginales à base d’œstrogènes. Une étude contrôlée randomisée en double aveugle, menée sur 60 femmes ménopausées souffrants d’atrophie vaginale a été menée. L’atrophie vaginale est un trouble fréquemment associé à la ménopause avec un nombre de symptômes plus ou moins sévères selon les femmes : sécheresse vaginale, irritations, douleurs lors des rapports, etc. Cette étude a donc pu montrer que l’aloe vera pouvait être aussi efficace que la crème vaginale à base d’œstrogènes dans la gestion de l’atrophie vaginale chez les femmes ménopausées.
Les lubrifiants à base d’huile
Les lubrifiants huileux apportent le confort de glisse et les propriétés hydratantes recherchées lors de la pénétration sexuelle.
Leur avantage majeur est qu’ils ne modifient pas le pH de l’acidité du vagin. En effet, le pH est une mesure de l’acidité ou de l’alcalinité d’une solution aqueuse, qui est définie par la concentration des ions hydrogène (H+) dans la solution. L’huile, étant apolaire, ne contient pas d’ions hydrogène libres et ne peut donc pas avoir de pH.
En revanche, les lubrifiants naturels à base d’huile végétale sont incompatibles avec l’usage des préservatifs en latex et polyisoprène qu’ils rendent poreux.
Les huiles végétales choisies doivent être 100% naturelles et de préférence BIO.
Des huiles végétales pour une lubrification au naturel
Nous mentionnerons celles qui ont été évaluée par la communauté scientifique.
L’huile végétale de coco bio
Offrant la matière glissante et les vertus hydratantes nécessaires à un lubrifiant naturel et BIO, l’huile de Coco extra-vierge (non raffinée) est très prisée. Une étude très récente a pu mettre en évidence que l’huile de coco pouvait être une alternative sure, peu couteuse et aussi efficace que les lubrifiants avec œstrogènes. En revanche, et à l’image de tous les lubrifiants à base d’huile, elle est à éviter si vous faites usage de préservatifs en latex qu’elles fragilisent.
L'huile végétale d'onagre bio
Dotée de belles propriétés adoucissantes, elle est très réputée en cas de sécheresse vaginale liée à la ménopause ou à des troubles hormonaux féminins. L’huile d’onagre améliore la qualité de la peau et son niveau d'hydratation, muqueuses génitales comprises. Par voie vaginale, il a été montré qu’elle pouvait être efficace dans la maturation cervicale (dilatation du col de l’utérus) lors de l’accouchement par exemple.
Les composants à éviter en tant que lubrifiant
La vaseline : couramment utilisée comme lubrifiant, la vaseline est un dérivé du pétrole.
Les lubrifiants parfumés : Si vous souffrez fréquemment d’irritations, que votre peau est sensible voire réactive, il est préférable de bannir les lubrifiants parfumés. En effet, la plupart des parfums utilisés contiennent des allergènes qui pourraient aggraver les phénomènes d’irritations.
La salive : contrairement aux idées reçues, la salive n’a pas de réelles propriétés lubrifiantes. Si elle peut donner cette impression au départ, elle s’évapore et peut assécher les muqueuses. Sans compter que la salive est un facteur de transmission d’infections et d’herpès. Enfin la salive a un pH normal situé entre 6,2 à 7,6 donc plutôt basique, alors que le vagin a un pH plutôt acide (entre 3,8 et 4.5). La salive peut ainsi venir déséquilibrer le pH vaginal et donc la flore vaginale.
Les soins hydratants : bien qu’ils soient parfaits pour le visage et le corps, ils contiennent souvent du parfum, des silicones et d’autres composants non adaptés à un contact avec la peau et les muqueuses des parties génitales. Choisir toujours des soins lavants intime adaptés.
Voici une suggestion de routine simple à adopter pour maximiser le bien-être sexuel et minimiser la sécheresse vaginale.
Utilisez un savon doux au pH neutre sans parfum pour ne pas agresser votre zone intime. Éviter de pratiquer des douches vaginales. Concentrez-vous uniquement sur les parties externes de la vulve. Le vagin à la capacité de se nettoyer tout seul grâce à son pH acide les sécrétions qu’il produit.
Privilégiez de l’eau tiède au moment du rinçage. Une eau trop chaude peut irriter davantage la peau.
Séchez-vous avec une serviette propre en tapotant doucement pour absorber l'humidité plutôt qu’en frottant.
Si vous ressentez le besoin d'hydrater vos parties intimes, utilisez un soin local adapté à la zone intime pour hydrater votre peau sensible en externe.
Optez pour des sous-vêtements en coton ou en fibres naturelles et éviter les vêtements trop serrés qui peuvent irriter la peau.
Enfin, assurez-vous de boire suffisamment d’eau tout au l’eau de la journée. Afin de rester hydratée.
L’hydratation : Boire suffisamment d'eau est essentiel pour maintenir une hydratation corporelle optimale, y compris quand il s’agit de lubrification vaginale.
Une alimentation équilibrée : Une alimentation riche en acides gras, en vitamine E et en zinc contribue à la santé vaginale. Les poissons gras, les oléagineux, les huiles végétales (lin, colza, olive, noix…), et les légumes verts à feuilles sont à consommer régulièrement. La sécheresse vaginale pouvant être due à un manque d’œstrogènes, si tel est votre cas, certains aliments sont riches en phytoestrogènes, comme soja ou le lin. Ils contribueront à augmenter les niveaux d'œstrogènes naturels dans le corps.
Certains compléments alimentaires : pour maintenir la santé de vos muqueuses et de votre peau, les omégas 3, le collagène ou l’acide hyaluronique contribuent à l’hydratation globale de votre peau.
Les prébiotiques et probiotiques : Les prébiotiques et les probiotiques peuvent aider à maintenir l'équilibre de la flore vaginale en favorisant la croissance de bactéries bénéfiques. Les probiotiques se retrouvent dans les aliments fermentés (choucroute, yaourts, boissons fermentées) ou dans les compléments alimentaires. Les prébiotiques se retrouvent dans les fibres de votre alimentation par exemple.
Exercices de Kegel : ces exercices ont pour vocation de renforcer les muscles du périnée, ce qui peut améliorer la sensibilité pendant les rapports sexuels.
Les préliminaires : Une stimulation douce et des préliminaires prolongés peuvent aider à augmenter la lubrification vaginale naturelle.
Les femmes peuvent également ressentir une irritation ou une sensation de tiraillement au niveau du vagin, et des infections urinaires récurrentes peuvent survenir en raison de la fragilisation des tissus vaginaux. Si ces symptômes persistent, il est recommandé de consulter un professionnel de santé pour évaluer les causes sous-jacentes et envisager un traitement adapté.
Même si vous choisissez une huile végétale 100% naturelle et bio, assurez-vous qu’elle soit adaptée à un usage sur la zone intime, c’est une sécurité supplémentaire pour vous. Que vous optiez pour un lubrifiant naturel à base d’eau ou à base d’huile végétale, il est important de ne pas abuser de son application.
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Sécheresse vaginale ou intime : définition, symptômes & traitements | Elsan
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Aloe Vera; A new treatment for atrophic vaginitis, A randomized double-blinded controlled trial - ScienceDirect
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Virgin Coconut Oil in Paste Form as Treatment for Dyspareunia and Vaginal Dryness in Patients With and Without Rheumatic Autoimmune Diseases: An Efficacy and Safety Assessment Pilot Study - PubMed
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:: JMM :: Journal of Menopausal Medicine