42 jours sans règles et test négatif : comprendre ce retard

Un retard de règles significatif signale généralement une grossesse. Mais que se passe-t-il lorsque les règles ne viennent pas et que le test de grossesse reste négatif ? Si vous êtes à 42 jours sans règles, il est normal de vous poser des questions sur les causes possibles de ce retard et sur ce que cela signifie pour votre santé. Dans cet article, nous faisons le point sur les causes d'un long cycle, les signes à connaître et la marche à suivre pour retrouver l'équilibre.

Par Marine Leleux
Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce qu'un retard de règles ?

Un cycle menstruel se compose de deux phases principales : la phase folliculaire, qui précède l’ovulation et la phase lutéale, qui suit l’ovulation. La phase lutéale est généralement stable, durant environ 12 à 16 jours. Lorsqu’un retard de règles survient, ce n’est pas la phase lutéale qui s’allonge, mais l’ovulation qui se produit plus tard, ce qui prolonge l’ensemble du cycle. Le retard de règles se définit donc par l’absence de menstruations au-delà de la durée habituelle de votre cycle. Autrement dit, l’ovulation se produit plus tard que d’ordinaire et les règles arrivent en conséquence avec du retard. La durée d’un cycle varie d’une personne à l’autre. Pour quelqu’un ayant habituellement des cycles de 28 jours, l’absence de règles après 35 jours peut déjà être considérée comme un retard. Pour des cycles naturellement plus longs, cela peut sembler normal. En revanche, un retard dépassant 42 jours est généralement considéré comme prolongé et mérite une attention particulière.

Bon à savoir : il est possible qu’une grossesse se déclare même si le test de grossesse est négatif, surtout si le test est effectué trop tôt ou mal utilisé. On parle alors de faux négatif. Pour confirmer ou infirmer une grossesse avec certitude, il est recommandé de consulter un médecin qui pourra proposer un examen clinique ou une prise de sang.

Pourquoi je n'ai pas mes règles et mon test de grossesse est négatif ?

Il existe plusieurs raisons pour lesquelles les règles peuvent mettre du temps à venir. Dans tous les cas, c'est l'ovulation qui tarde, allongeant la phase folliculaire parfois sans que nous nous en rendions compte. 

Le stress physique ou émotionnel

Le stress, qu’il soit physique ou émotionnel, peut affecter l’axe qui régule le déclenchement de l’ovulation. Lorsque vous êtes soumise à un stress important, votre hypothalamus peut réduire la production des hormones qui permettent la libération de l’ovule. Votre corps priorise alors la gestion du stress plutôt que la reproduction, ce qui retarde votre ovulation et, par conséquent, vos règles.

Un indice de masse corporelle (IMC) trop bas

Un poids insuffisant ou un IMC trop bas peut perturber la production d’œstrogènes, les hormones indispensables à la régularité de votre cycle menstruel. Face à une réserve énergétique insuffisante, votre corps peut ralentir ou suspendre votre ovulation pour préserver ses fonctions vitales. Cela allonge la phase folliculaire et peut alors provoquer un retard de règles.

L'exercice physique intensif

Une activité physique excessive, notamment lorsqu’elle combine forte intensité et faible apport calorique, peut aussi retarder votre ovulation. L’effort prolongé augmente la production de cortisol et peut réduire celle des hormones clés pour l’ovulation. Résultat : le cycle s’allonge et les menstruations arrivent plus tard que prévu.

Les variations hormonales naturelles

Le cycle menstruel peut varier naturellement à différents moments de la vie, comme à l’adolescence, après une grossesse ou à l’approche de la ménopause. Ces fluctuations peuvent modifier le timing de votre ovulation, entraînant un retard de règles sans qu’il y ait de problème médical particulier.

Le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK)

Le SOPK est une affection hormonale fréquente qui entraîne un déséquilibre entre les hormones sexuelles et une production accrue d’androgènes. Cette perturbation empêche parfois la maturation normale des follicules, retardant ou empêchant votre ovulation. Les cycles peuvent alors être irréguliers ou prolongés, avec un retard de règles régulier ou occasionnel.

La période post-pilule contraceptive

Après l’arrêt d’une contraception hormonale, comme la pilule, le corps doit "réapprendre" à ovuler naturellement. Les hormones externes ayant régulé le cycle pendant des mois ou des années, il est normal que l’ovulation mette un peu de temps à reprendre son rythme naturel. Ce réajustement peut provoquer un retard de règles temporaire, parfois de plusieurs semaines. À ce sujet, découvrez notre article : Arrêt progressif de la pilule : accompagner la transition.

Quels sont les symptômes associés à un retard de règles ?

Quand le cycle menstruel s’allonge, le corps envoie parfois des signaux subtils. Ces signes reflètent le fait que la phase folliculaire a été plus longue que d’habitude et que l’ovulation a été retardée. Certains ressemblent aux symptômes prémenstruels classiques, ce qui peut créer de la confusion, surtout si un test de grossesse est négatif. Ci-dessous les caractéristiques que vous observez peut-être après 42 jours sans règles et un test de grossesse négatif : 

  • Seins sensibles : vous pouvez ressentir une sensibilité inhabituelle ou un gonflement au niveau de la poitrine. Cela est lié aux variations hormonales, notamment aux œstrogènes et à la progestérone, qui restent actifs même si vos règles tardent à arriver.

  • Inconfort digestif : il est fréquent de se sentir plus “gonflée” lorsque l’ovulation est retardée. Votre corps continue à réagir aux fluctuations hormonales, ce qui peut ralentir la digestion et provoquer une sensation de lourdeur abdominale.

  • Douleurs pelviennes : il peut arriver de ressentir des tiraillements ou de petites douleurs dans le bas-ventre. Ce sont souvent des signes que l’ovulation s’est produite plus tard que prévu.

  • Sautes d'humeur : les hormones influencent aussi vos émotions. Quand le cycle se prolonge, vous pouvez vous sentir plus sensible, plus irritable ou plus anxieuse, ce qui est parfaitement normal.

  • Pertes vaginales : vous pouvez remarquer que vos pertes vaginales sont inhabituelles. Elles deviennent parfois plus abondantes ou changent de texture, en lien avec une ovulation retardée et la préparation naturelle du corps.

  • Baisse d'énergie : le déséquilibre hormonal peut aussi se traduire par une sensation de fatigue persistante. Votre corps fournit un effort supplémentaire pour maintenir son équilibre, ce qui peut vous donner l’impression d’avoir moins d’énergie.

Même si ces signes sont courants au fil du cycle menstruel de nombreuses femmes, ils peuvent vous indiquer à déséquilibre nécsessitant un avis médical, surtout si vos règles tardent à arriver. N'hésitez pas à consulter votre médecin traitant en cas de doute afin de faire le point sur votre état de santé.

Quand consulter un médecin en cas de retard de règles ?

Un retard de règles occasionnel peut être parfaitement normal, mais il est important d’écouter votre corps et de consulter un professionnel de santé selon vos besoins et à votre rythme. Si vos règles ne surviennent pas depuis deux cycles consécutifs ou plus, si vous ressentez des douleurs pelviennes inhabituelles, des saignements irréguliers ou une fatigue persistante, il est conseillé de prendre rendez-vous pour faire un bilan sanguin et voir où vous en êtes au niveau hormonal. Certaines situations, comme un syndrome des ovaires polykystiques, des troubles de la thyroïde ou l’arrêt récent d’une contraception hormonale, peuvent également justifier un suivi. Selon vos besoins, votre médecin traitant pourra vous proposer des examens simples, comme un bilan hormonal ou une échographie, afin de comprendre ce qui se passe et de vous conseiller les meilleures options pour retrouver un cycle régulier. 

Comment prévenir cette problématique ?

Un cycle régulier repose sur un corps qui se sent en équilibre et en sécurité, et parvient à mettre en place les processus nécessaires à l'ovulation chaque mois, sans retard. Quelques ajustements simples dans votre quotidien peuvent aider vos hormones à fonctionner harmonieusement et favoriser une ovulation à temps :

  1. Consommez suffisamment de lipides de qualité : vos hormones sexuelles sont fabriquées à partir des graisses. Si vous limitez trop les matières grasses, votre corps peut manquer de matière première pour produire les œstrogènes et la progestérone, essentiels à l’ovulation. Veillez donc à intégrer des huiles végétales, des noix, des avocats ou des petits poissons gras, vous lui donnez ce dont il a besoin pour fonctionner harmonieusement.

  2. Évitez les régimes trop restrictifs : si vous privez votre organisme de calories ou de nutriments, il met en pause les fonctions non vitales, comme la reproduction. Votre cycle est un reflet de votre équilibre énergétique : en mangeant suffisamment et de façon variée, vous lui montrez qu’il peut se sentir en sécurité pour ovuler et voir vos règles arriver de manière plus régulière.

  3. Privilégiez une activité physique douce : bouger est bénéfique pour la circulation, la gestion du stress et l’équilibre hormonal. Mais des entraînements trop intenses ou trop fréquents peuvent épuiser vos réserves et retarder l’ovulation. En choisissant la marche, le yoga ou le pilates, vous restez active tout en respectant vos limites, selon vos envies.

  4. Apprenez à gérer votre stress : le stress envoie à votre cerveau le message que ce n’est pas le moment idéal pour concevoir. Des techniques simples comme la respiration profonde, la méditation ou l’écriture peuvent calmer votre système nerveux et rassurer votre corps. Vous lui montrez ainsi qu’il peut lâcher prise et laisser l’ovulation se produire.

  5. Suivez vos cycles de près : observer votre cycle vous permet de mieux comprendre ce qui se passe dans votre corps. Tenir un petit journal, noter vos symptômes, surveiller la glaire cervicale ou encore prendre votre température basale sont des moyens simples de savoir si et quand l’ovulation a eu lieu. Cela vous aide à repérer vos propres schémas et à mieux dialoguer avec votre médecin si besoin.

Précautions d'usage

Les conseils fournis dans cet article vous sont donnés uniquement à titre informatif. Ils ne remplacent en aucun cas le diagnostic ou les recommandations de votre médecin traitant. Si vos menstruations ne surviennent toujours pas après 2 mois, n'hésitez pas à demander l'avis de votre professionnel de santé afin de faire le point sur vos besoins.

Conseil de l'expert

Lorsque vos règles tardent à venir alors que vous n’êtes pas enceinte, c’est souvent le signe que votre corps a besoin de temps et d’équilibre pour relancer l’ovulation. Pour que le cycle se déroule sereinement, il doit se sentir en sécurité : cela passe par le respect de vos besoins, le repos, une alimentation adaptée et l’écoute de vos limites. Offrez-vous de la bienveillance, évitez de vous pousser au-delà du raisonnable et souvenez-vous que prendre soin de vous est aussi une façon de prendre soin de votre cycle.

En savoir plus

Est-il possible d'avoir 41 jours sans règles ?

Oui, c’est possible, surtout si l’ovulation a eu lieu plus tard que d’habitude. Tant que cela reste occasionnel, ce n’est pas forcément inquiétant, mais il faut surveiller si les périodes de 42 jours sans règles avec test de grossesse négatif se répètent souvent.

Est-ce qu'on peut rester 2 mois sans voir ses règles ?

Oui, cela peut arriver, notamment après l’arrêt d’une contraception, en période de stress ou à cause d’un déséquilibre hormonal. Par contre, si vos règles ne reviennent pas au-delà de deux cycles, il vaut mieux consulter un médecin.

Quelles sont les maladies qui retardent les règles ?

Certaines conditions comme le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), les troubles de la thyroïde ou encore un déséquilibre hormonal peuvent retarder l’ovulation. Dans ces cas, les cycles deviennent plus longs ou irréguliers et un suivi médical est important.

Zoom sur notre rédactrice naturopathe, Marine Leleux

Marine est naturopathe spécialisée dans le bien-être de l'enfant et coach en parentalité. Forte de ses 10 ans d'expérience dans l'accompagnement aux familles, elle met aujourd'hui sa passion au service de sa communauté à travers le partage de conseils naturels et bienveillants.

Bibliographie

1

Le grand livre de mon cycle,

Audrey Guillemaud, Thierry Souccar Éditions, 2021

2

Physiology of the Menstrual Cycle, Mihm M., Gangooly S., Muttukrishna S.,

Best Practice and Research Clinical Obstetrics and Gynaecology, 2011

3

Santé reproductive et menstruelle,

Organisation mondiale de la Santé, 2022

4

Comprendre le syndrome des ovaires polykystiques,

Inserm.fr, 2021

5

Stress and the menstrual cycle, Nillni Y.I., et al.,

Journal of Women’s Health, 2014.