Crampes, tiraillements, spasmes dans le bas ventre, avant ou au début des règles... Nombreuses sont les femmes qui souffrent de "dysménorrhée", le terme médical donné aux douleurs menstruelles. Mais nombreuses sont celles qui ne savent ni les expliquer, ni les soulager.
Or, s'il est relativement normal d'expérimenter des douleurs pendant les règles pendant un à trois jours, des douleurs intenses et handicapantes ne sont pas à banaliser. Dans cet article, on revient sur les causes des douleurs menstruelles et on vous explique comment les soulager avec des méthodes douces et naturelles.
Pour comprendre d'où viennent les règles, il est essentiel de bien comprendre le processus ducycle menstruel. Pour rappel, les règles sont l'écoulement de sang issu de la muqueuse (paroi interne) de l'utérus. Chaque mois, tout au long du cycle menstruel, cette muqueuse s'épaissit afin de préparer l'implantation potentielle d'un ovule fécondé en vue d'une potentielle grossesse.
Mais en l'absence de fécondation de l'ovule par un spermatozoïde, celui-ci ne s'implante pas dans l'utérus. À ce moment, en raison d'une diminution de la production d'œstrogènes et d'une baisse du taux de progestérone, la couche superficielle de la muqueuse se détache et est expulsée par le vagin, marquant ainsi le début des règles... Et du nouveau cycle menstruel.
Entre la puberté et la ménopause (à l'exclusion des périodes de grossesse ou d'allaitement), les règles devraient survenir régulièrement, généralement tous les 28 jours (avec une variation de 26 à 31 jours) et durer de 3 à 6 jours - durée qui varie selon les femmes.
En savoir plus sur la phase lutéale, la phase ovulatoire et la phase folliculaire du cycle menstruel.
Les douleurs que l'on peut ressentir pendant ses menstruations sont principalement liées à l'action des prostaglandines, substances émises lorsque le niveau de progestérone chute.
Leur rôle ? Amener l'utérus à se contracter pour provoquer le détachement de l'endomètre, muqueuse qui s'est formée dans l'utérus pendant le cycle pour accueillir un éventuel embryon. L'objectif de ces contractions est de provoquer les règles. Par ailleurs, l'utérus étant situé juste à côté de l'intestin, l'action des prostaglandines provoque de la diarrhée le premier jour des règles. Ces prostaglandines peuvent aussi être utilisées pendant les accouchements, pour accélérer les contractions et aider le corps à éliminer la grossesse.
L'effet secondaire de leur action ? Elles peuvent provoquer de petites crampes. Ces dernières ne sont pas censées être douloureuses, mais les prostaglandines peuvent avoir un effet inflammatoire qui a pour effet d'augmenter les douleurs. Raison pour laquelle les anti-inflammatoires sont souvent plébiscités pour calmer les prostaglandines et soulager les douleurs de règles. Par ailleurs, elles peuvent être sécrétées en excès, notamment si on a une alimentation inflammatoire - riche en graisses, en alcool ou en café, par exemple. Cela peut entraîner des douleurs de règles plus fortes. On estime aussi que ces dysménorrhées peuvent aussi être provoquées ou aggravées par un stérilet en cuivre.
Un signe d'endométriose ?
Les douleurs de règles peuvent aussi être dues à de l'adénomyose, à un déséquilibre hormonal, à un fibrome, à un polype ou à une infection. Il arrive aussi qu'elles soient dues à de l'endométriose.
L'endométriose : Maladie chronique inflammatoire, elle se définit par le développement hors de la cavité utérine du tissu semblable à celui de la muqueuse de l'utérus, appelée endomètre. L'endomètre colonise alors d'autres organes, créant potentiellement des lésions, des kystes ou des douleurs. Cette maladie toucherait 2 millions de femmes françaises, soit 1 femme sur 10.
Parce que la souffrance liée aux règles est souvent présentée comme une fatalité, nombreusessont les femmes qui n'ont aucune idée de l'échelle de douleur "tolérable" pendant leur cycle, et ignorent qu'elles souffrent d'endométriose. Bien qu'il n'existe pas toujours de remède définitif pour l'endométriose, certaines infusions peuvent aider à soulager les symptômes.
Tour d'horizon des solutions non médicamenteuses qui peuvent soulager les douleurs de règles.
Appliquer du chaud sur votre bas ventre : Utiliser une bouillotte ou prendre un bain chaud peut être utile pour amener un effet décontractant et dilatant sur vos muscles, dont l'utérus.
Vous masser le bas du ventre ou du dos : En appliquant 1 ou 2 gouttes d'huile essentielle de lavande ou de sauge dans une huile végétale de coco ou d'amande douce.
Se concocter des tisanes : Lestisanesà base de plantes anti-inflammatoires, apaisantes et antispasmodiques sont l’un des meilleurs remèdes naturels pour soulager les douleurs de règles, soulager les crampes et favoriser la relaxation musculaire. Camomille, Sauge, Achillée millefeuille, valériane, feuilles de framboisier... Vous avez l'embarras du choix !
Appréciée pour son goût doux et réconfortant, la tisane BIO Rêves de Camomille est idéale à déguster le soir pour un moment de détente. Composée d'une synergie de plantes biologiques sélectionnées pour leurs vertus relaxantes, calmantes et antispasmodiques, qui peuvent aider à soulager les crampes menstruelles, l'infusion de camomille est un classique contre les douleurs de règles. Versez de l'eau chaude sur une ou deux cuillères à café de fleurs de camomille séchées. Laissez infuser pendant quelques minutes, puis buvez lentement.
Plusieurs réflexes sont à privilégier pour prévenir l'apparition des douleurs de règles. Voici ceux que nous vous recommandons :
Favoriser une alimentation riche en oméga 3 : Elle favorise les bonnes prostaglandines. Optez pour les graines et noix (noix, huile de colza, de soja, de lin, etc.), les poissons gras (saumon, thon, maquereau, hareng, sardine, anchois, etc.), les microalgues...voir aussi tous les bienfaits des oméga 3
Favoriser une alimentation riche en magnésium : fruits secs, fruits de mer, banane, chocolat noir, légumineuses, sarrasin...Voir aussi tous les bienfaits du magnésium
Consommer du gingembre : Il a un effet anti inflammatoire et apaisant sur les crampes menstruelles.
De pratiquer une activité sportive : Cela vous permettra de générer des endorphines, l'hormone feel good par excellence !
De vous concocter des infusions, et cela dès la veille des règles pour apaiser les crampes en prévention.
À l'inverse, nous vous conseillons de limiter voire de supprimer les aliments suivants de votre alimentation, et particulièrement autour de la date de survenue des règles :
Les oméga 6 : Ils favorisent les mauvaises prostaglandines. Entre autres, ils sont présents dans les huiles végétales (tournesol, carthame, pépins de raisins, sésame, soja, maïs, bourrache, onagre, chanvre...) et certaines graines (pin, noix, courge, sésame, arachide, pavot, tournesol, pistaches...)
Les produits laitiers : Lait, yaourt, fromage blanc, fromage. Ils peuvent être inflammatoire chez certaines femmes. Un arrêt d'un mois peut vous permettre de voir si les douleurs diminuent ou non.
Si vous sentez que ces méthodes naturelles et douces ne suffisent pas à soulager des dysménorrhées qui sont difficiles à supporter, vous handicapent dans vos activités quotidiennes ou altèrent votre qualité de vie, nous vous encourageons à en parler à votre médecin ou votre gynécologue. Ce dernier sera à même de poser un diagnostic et de vous orienter au mieux vers des traitements et des solutions plus efficaces.
De plus, si la dysménorrhée s'aggrave et que les douleurs sont de plus en plus fortes au fil du temps, il est important de rechercher une cause sous-jacente.
Si la plupart des femmes ressentent de légères crampes pendant leurs règles, il n'est pas normal de vivre des règles très douloureuses. Des douleurs menstruelles vraiment sévères et handicapantes ne sont pas à banaliser : elles doivent avoir une explication qui peut être l'adénomyose, un déséquilibre hormonal, un fibrome, un polype, une infection, ou de l'endométriose. C'est parce que la douleur des règles est banalisée que le diagnostic de l'endométriose est retardé en moyenne de 7 à 10 ans, alors que la maladie touche 10% des femmes françaises. Alors si vous ressentez des crampes douloureuses au point de vous empêcher de vaquer à vos activités, n'attendez pas et parlez-en à votre gynécologue !
Diplômée de l’ESCP en 2020, Louise se lance en tant que rédactrice en 2021. Aujourd’hui, elle s'exprime principalement dans une newsletter intimiste où elle rédige des recos culturelles ainsi que des articles plus personnels (sur les applis de rencontre, la thérapie ou encore l’orientation professionnelle). En parallèle, elle écrit pour des médias, des marques et des agences sur des sujets bien-être, santé mentale, culture & société.
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https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/regles-douloureuses/douleurs-regles#:~:text=Ces%20douleurs%20durent%20en%20g%C3%A9n%C3%A9ral,et%20reviennent%20%C3%A0%20chaque%20menstruation.
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https://endofrance.org/la-maladie-endometriose/symptomes-endometriose/regles-douloureuses/
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https://www.hug.ch/enfants-ados/sites/interhug/files/documents/douleurs_menstruelles.pdf
Comment reconnaître que ce sont des règles douloureuses ? À quoi équivaut la douleur des règles ?
Nombreuses sont les femmes qui sont confrontées à des "dysménorrhée", le terme médical donné aux douleurs abdominopelviennes qui précèdent ou accompagnent les règles. Nombreuses sont aussi celles qui ne savent ni les expliquer, ni les soulager.
En général, ces symptômes durent un à trois jours. Elles commencent dans les jours avant les règles ou au début des règles et atteignent un pic lorsque le saignement est le plus important. Certaines femmes continuent à avoir mal un peu après les règles.
Ces douleurs menstruelles se font habituellement ressentir dans le bas du ventre, mais elles peuvent s’étendre au dos et aux cuisses. L'intensité de ce symptôme est variable : alors que certaines femmes ne ressentent qu'une simple gêne, d'autres éprouvent des sensations plus intenses de crampes ou de spasmes dans le bas du ventre.
Néanmoins, un niveau excessif de douleur ne doit pas être banalisé. Parce qu'on a aucun moyen de comparer notre douleur à celle des autres, il n'est pas évident de repérer un niveau de douleur "anormal". Mais si vous souffrez de douleurs ingérables pendant les règles, qui vous empêchent d'assurer vos activités habituelles et/ou ne sont pas calmées par la prise d'anti-douleurs, alors ce niveau de douleur est anormal.