Un traitement antifongique adapté, prescrit par une professionnelle de santé, permet d’éliminer l’infection. L’hygiène douce et la correction des facteurs favorisants sont essentielles pour éviter les récidives.
Mycose visage : symptômes, précautions et conseils essentiels
La mycose du visage est une infection cutanée d’origine fongique qui peut provoquer rougeurs, démangeaisons et plaques localisées. Souvent confondue avec l’eczéma ou l’acné, elle évolue différemment et nécessite une prise en charge adaptée. Comprendre ce qu’est une mycose du visage aide à repérer les signes précoces et à éviter les récidives. Cet article fait le point sur les symptômes à observer, les facteurs qui favorisent leur apparition et les précautions utiles au quotidien.

Qu’est-ce qu’une mycose du visage ?
Une mycose du visage correspond à une infection de la peau provoquée par la prolifération excessive de champignons microscopiques. Elle se manifeste par des lésions localisées qui peuvent prendre différents aspects selon le type d’atteinte.
La forme la plus connue est la teigne du visage (tinea faciei), caractérisée par une plaque rouge en anneau qui s’étend progressivement. Elle reste peu fréquente en Europe, mais touche surtout les enfants, souvent après un contact avec un animal porteur.
Une autre présentation est la perlèche, localisée aux commissures des lèvres. Elle associe rougeurs, fissures douloureuses et parfois un suintement. Cette atteinte, souvent liée à Candida albicans, est favorisée par la macération salivaire.
Plus rarement, d’autres affections fongiques comme le pityriasis versicolor peuvent apparaître sur le visage, surtout chez l’adolescent, avec de petites taches plus claires ou brunâtres.
Ces situations, bien que distinctes, relèvent toutes du champ des mycoses superficielles et nécessitent un diagnostic médical pour confirmer leur origine et orienter la prise en charge.
Qu’est-ce qui cause les mycoses sur la peau ?
L’apparition d’une mycose du visage résulte d’un déséquilibre entre les champignons présents dans l’environnement ou sur la peau et les défenses de l’organisme. En temps normal, ces micro-organismes cohabitent avec le microbiote cutané. Lorsque l’équilibre est rompu, ils peuvent proliférer et provoquer une infection.
Agents responsables
Les champignons impliqués appartiennent à plusieurs familles :
les dermatophytes (Trichophyton, Microsporum, Epidermophyton) : champignons filamenteux qui se nourrissent de kératine et infectent la peau, les poils et les ongles. Ils sont responsables du tinea faciei (teigne du visage). La contamination peut être zoonotique (par un animal porteur, souvent chat ou chien) ou interhumaine ;
Les levures, comme Candida albicans : naturellement présentes dans la bouche, le tube digestif et sur la peau, elles deviennent pathogènes lorsqu’elles prolifèrent excessivement. Au visage, cela se traduit surtout par la perlèche ;
les levures lipophiles, comme Malassezia : commensales de la peau, elles peuvent être impliquées dans des dermatoses superficielles, dont le pityriasis versicolor, habituellement localisé au tronc mais exceptionnellement observé au visage.
Modes de transmission
Contact direct : un simple contact peau à peau avec une personne infectée peut suffire pour transmettre les champignons. Dans le cas des teignes, la contamination peut également se faire par un animal porteur, en particulier les chats et les chiens.
Contact indirect : le partage de serviettes, de linge de lit, d’accessoires de rasage ou de maquillage favorise la transmission, les champignons pouvant survivre plusieurs heures, voire plusieurs jours, sur ces supports.
Facteurs individuels
Au-delà de la transmission, certaines caractéristiques personnelles peuvent fragiliser la peau du visage et faciliter l’apparition d’une mycose :
Immunité fragilisée : un organisme affaibli par le stress chronique, la fatigue, certaines maladies ou des traitements immunosuppresseurs est plus vulnérable aux infections fongiques.
Transpiration et humidité : une sudation abondante, combinée au port de vêtements ou masques occlusifs, crée un environnement chaud et humide favorable à la prolifération des champignons.
Altération de la barrière cutanée : les micro-coupures dues au rasage, les égratignures ou l’utilisation de cosmétiques irritants rendent la peau plus perméable aux agents infectieux.
Hygiène inadaptée : un nettoyage insuffisant favorise la contamination, tandis qu’une toilette trop agressive avec des produits décapants fragilise l’équilibre naturel de la peau.
Particularités locales : la macération salivaire au niveau des commissures labiales ou une prothèse dentaire mal ajustée peuvent favoriser la perlèche liée à Candida albicans.
Facteurs environnementaux
L’environnement joue également un rôle en créant des conditions propices au développement des champignons :
Conditions climatiques : la chaleur et l’humidité ambiantes augmentent la probabilité de prolifération fongique.
Espaces collectifs : piscines, hammams, vestiaires ou salles de sport sont des lieux à risque, car chaleur, humidité et promiscuité facilitent la transmission.
Comment reconnaître une mycose au visage ?
La mycose du visage se manifeste par des signes cutanés caractéristiques. Malgré des variations selon l’agent en cause, plusieurs manifestations reviennent fréquemment :
Rougeurs localisées sur une zone précise (joues, menton, contour de la bouche).
Desquamation fine, donnant un aspect sec ou poudreux à la peau.
Démangeaisons d’intensité variable, parfois accompagnées d’une sensation de brûlure.
Évolution progressive : les lésions ont tendance à s’élargir ou à persister sans soins adaptés.
Variations cliniques selon l’agent responsable
Au-delà de ce tableau commun, certaines formes présentent des spécificités :
Teigne du visage (tinea faciei) : plaque rouge arrondie, parfois unique, qui s’élargit progressivement avec un bord plus marqué et un centre plus clair. Chez l’enfant, elle peut être associée à une atteinte du cuir chevelu, nécessitant une prise en charge spécifique.
Perlèche (candidose des commissures) : fissures douloureuses situées aux coins des lèvres, parfois suintantes. Elles s’accompagnent souvent d’une gêne à l’ouverture de la bouche, rendant la parole ou la mastication inconfortables.
Pityriasis versicolor (rare au visage) : petites taches claires ou brunâtres, légèrement squameuses, surtout chez l’adolescent à peau grasse.
Différencier la mycose d’autres dermatoses fréquentes
Certaines affections cutanées du visage peuvent prêter à confusion avec une mycose. Repérer les différences aide à mieux orienter le diagnostic :
Eczéma (dermatite atopique ou de contact) : plaques rouges diffuses, souvent accompagnées de sécheresse et de démangeaisons intenses. Les lésions ne présentent pas de bordure annulaire nette et surviennent fréquemment par poussées.
Psoriasis : plaques bien délimitées, épaisses, recouvertes de squames blanchâtres. L’atteinte se situe souvent sur les coudes, genoux ou cuir chevelu, mais peut toucher le visage. L’évolution est chronique et non liée à une infection.
Acné : comédons, papules et pustules centrées sur les follicules, généralement répartis sur la zone T (front, nez, menton). Les lésions ne sont pas annulaires et ne s’étendent pas en périphérie.
Rosacée : rougeurs persistantes du visage, associées à une hypersensibilité cutanée et parfois des petits vaisseaux visibles (télangiectasies). Les poussées sont déclenchées par des facteurs tels que la chaleur, l’alcool ou le stress.
Dermite séborrhéique : plaques rouges mal limitées, recouvertes de squames grasses jaunâtres, localisées aux ailes du nez, aux sourcils ou à la barbe. Elle est liée à une réaction inflammatoire en présence de Malassezia, mais n’est pas classée parmi les mycoses.
Cet examen comparatif montre l’importance d’un avis médical, car seule une observation clinique associée à un prélèvement peut confirmer qu’il s’agit bien d’une mycose et éviter un traitement inadapté.
Signes d’alerte à surveiller
Certaines évolutions doivent inciter à consulter rapidement un professionnel de santé :
Extension rapide d’une petite lésion vers une plaque plus large.
Persistance malgré des soins cutanés de base.
Atteinte bilatérale ou multifocale : plusieurs zones du visage ou lésions symétriques pouvant évoquer une infection plus diffuse ou une autre dermatose (eczéma, rosacée).
Atteinte associée d’autres localisations : cuir chevelu (teigne du cuir chevelu chez l’enfant), tronc, plis.
Fissures récidivantes aux commissures : dans le cas de la perlèche, leur répétition peut signaler un déséquilibre plus global (digestif, immunitaire) et justifie un avis médical.
Formes chroniques et récidivantes
Des récidives peuvent survenir en cas de facteurs locaux persistants (macération, rasage irritatif), de terrain fragilisé ou d’exposition répétée aux sources de contamination (animal porteur non traité, linge contaminé). Un avis médical est alors recommandé pour confirmer l’agent et adapter la prise en charge.
Quelles recommandations ?
En cas de suspicion de mycose du visage, la première étape est de consulter un professionnel de santé pour confirmer le diagnostic. Les conseils médicaux et les traitements prescrits dépendent du type d’agent en cause et de l’étendue des lésions.
Les principales recommandations médicales sont :
Diagnostic médical : un dermatologue ou un médecin peut confirmer qu’il s’agit bien d’une mycose et non d’une autre affection.
Traitements antifongiques locaux : généralement proposés en première intention sous forme de crème, gel ou lotion à appliquer directement sur la lésion.
Traitements antifongiques oraux : réservés aux cas plus sévères, étendus ou résistants, notamment lorsqu’il existe une atteinte du cuir chevelu ou de plusieurs zones du corps.
Éviter les traitements inadaptés : l’utilisation de corticoïdes topiques ou de produits antifongiques sans avis médical peut modifier l’aspect des lésions, compliquer le diagnostic et aggraver l’évolution.
Prise en compte des facteurs favorisants : par exemple, traiter un animal porteur dans le cas d’une teigne zoonotique, ou ajuster une prothèse dentaire en cas de perlèche.
Ces recommandations médicales assurent une prise en charge efficace et sécurisée, et permettent de limiter les récidives en corrigeant la cause sous-jacente.
Comment prévenir une mycose du visage et prendre soin de sa peau ?
Certaines habitudes simples permettent de réduire le risque d’apparition ou de récidive d’une mycose au niveau du visage.
Tout d’abord, il est recommandé d’adopter une hygiène douce : le nettoyage doit se faire avec un produit adapté, non agressif, suivi d’un rinçage soigneux. Après la toilette ou une activité sportive, un séchage minutieux de la peau est essentiel, car l’humidité résiduelle favorise la prolifération des champignons.
Les objets personnels en contact avec le visage, tels que serviettes, gants, pinceaux ou éponges de maquillage, doivent rester strictement individuels pour limiter les risques de transmission. De même, le choix de cosmétiques adaptés contribue à la prévention : mieux vaut privilégier des soins légers, non occlusifs et non comédogènes, qui respectent l’équilibre cutané.
Le renforcement des défenses naturelles joue également un rôle clé. Un sommeil suffisant, une alimentation équilibrée et la gestion du stress soutiennent l’immunité cutanée et générale. Dans le même esprit, il est conseillé de limiter l’exposition prolongée aux milieux chauds et humides — comme les hammams, piscines collectives ou vestiaires — qui constituent des environnements propices à la prolifération fongique.
Enfin, l’alimentation participe directement à l’équilibre du microbiote intestinal et cutané. La consommation régulière de légumes, fruits, protéines de qualité et fibres aide à maintenir cet équilibre, tandis que l’excès de sucres rapides et de produits ultra-transformés peut au contraire favoriser certains déséquilibres associés aux mycoses.
Chez l’enfant, les teignes liées aux animaux domestiques représentent la cause principale des mycoses du visage. En cas de suspicion, il est conseillé de consulter non seulement le médecin, mais aussi le vétérinaire afin de traiter l’animal porteur. Cette démarche évite la réinfection et protège la fratrie ou les camarades de classe. L’hygiène du linge de lit, des serviettes et des jouets textiles est également essentielle pour limiter la transmission.
Précautions
Si une lésion évocatrice de mycose est déjà présente, quelques gestes simples permettent de limiter les complications en attendant la consultation médicale :
Éviter le maquillage couvrant : ne pas camoufler la lésion sous des produits occlusifs, qui entretiennent l’humidité et retardent la cicatrisation.
Ne pas gratter ni frotter : cela favorise l’irritation, la dissémination du champignon et le risque de surinfection.
Ne pas partager d’objets personnels : serviettes, gants, rasoirs ou accessoires de maquillage doivent rester individuels pour limiter la contagion.
Surveiller l’évolution : noter si la lésion s’agrandit, change d’aspect ou s’accompagne d’atteintes ailleurs (cuir chevelu, plis, tronc).
Protéger l’entourage : en cas de suspicion de teigne, éviter les contacts rapprochés prolongés et consulter rapidement pour réduire le risque de transmission.
Conseil de l’expert
La perlèche, caractérisée par des fissures aux commissures des lèvres, est fréquemment liée à Candida albicans. Au-delà de cette manifestation locale, elle peut aussi être le signe d’un déséquilibre plus général, notamment digestif. Beaucoup de candidoses passent inaperçues et peuvent participer à différents troubles digestifs. D’où l’importance de ne pas négliger ce symptôme et d’en parler à un professionnel de santé pour bénéficier d’une prise en charge adaptée.
En savoir plus

Comment se débarrasser des mycoses sur le visage ?

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La mycose du visage est-elle contagieuse ?

La mycose du visage est-elle contagieuse ?

La mycose du visage est-elle contagieuse ?
Oui, certaines mycoses peuvent se transmettre par contact direct ou par le partage d’objets contaminés (serviettes, accessoires de maquillage). Les mesures d’hygiène limitent ce risque.

Quelle différence entre une mycose et l’eczéma du visage ?

Quelle différence entre une mycose et l’eczéma du visage ?

Quelle différence entre une mycose et l’eczéma du visage ?
La mycose se manifeste par une plaque rouge arrondie qui s’étend en périphérie, alors que l’eczéma donne plutôt des plaques diffuses, sèches ou suintantes, souvent liées à un terrain atopique.
Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Marion ALVES DE OLIVEIRA

Marion est Docteure en pharmacie, naturopathe et coach. Après douze ans dans l’industrie cosmétique, elle accompagne aujourd’hui ses client·es vers un équilibre global et un mode de vie plus conscient, avec une expertise sur les enjeux de l’alimentation durable. Également créatrice d’un podcast, elle partage ses réflexions pour promouvoir une philosophie de vie respectueuse de la santé et de l’environnement.
Bibliographie
1
Ameli. Reconnaître une mycose cutanée. ameli.fr
2
Institut Pasteur. Candidoses. pasteur.fr
3
Vidal. Mycoses cutanéomuqueuses – Recommandations. vidal.fr
4
Société Française de Dermatologie. Les mycoses cutanées. dermato-info.fr
5
OMS. Candidiasis (yeast infection). who.int
6
OMS. Ringworm (tinea). who.int
7
MSD Manuals. Présentation des infections mycosiques de la peau. msdmanuals.com