Glutamine et musculation : comment la glutamine soutient la prise de muscle

La glutamine en musculation intrigue de nombreux athlètes, débutants comme confirmés. Chaque séance de sport crée des microlésions qui exigent un apport optimal en acides aminés pour être réparées rapidement. Parmi eux, la glutamine occupe une place privilégiée, tant pour le tissu musculaire que pour l’immunité. Pourtant, son métabolisme demeure mal connu hors du cercle scientifique. Faut-il en prendre tous les jours ? Comment identifier un déficit ? Ce guide répond point par point, en s’appuyant sur des données vérifiées et récentes.

Par Stéphanie Le Guillou
Publié le 19/06/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que la glutamine ? Quels sont ses effets ?

La glutamine est un acide aminé semi-essentiel : l’organisme la synthétise, mais ses besoins augmentent en période de stress métabolique (traumatisme, exercice intense, infection). Elle sert de carburant préféré aux cellules immunitaires et aux entérocytes—les cellules qui tapissent l’intestin. Elle participe aussi à la synthèse du glutathion, antioxydant intracellulaire majeur ; ce rôle limite le stress oxydatif généré par l’entraînement de résistance.

Quels sont les bienfaits de la glutamine en musculation ?

Chez le pratiquant de force, la glutamine en musculation offre des bénéfices encore peu connus. Des essais contrôlés indiquent qu’une prise post-séance (≈ 0,1 – 0,2 g · kg⁻¹) limite la perte de force initiale et atténue la gêne liée aux courbatures, vraisemblablement en modulant l’inflammation locale. Des travaux cellulaires montrent aussi qu’elle renforce l’activation de la voie mTOR en facilitant l’entrée de leucine, allongeant ainsi la fenêtre anabolique des acides aminés essentiels. Enfin, lors d’entraînements réalisés sous forte chaleur, elle aide à maintenir l’intégrité intestinale, diminuant les troubles digestifs rapportés après l’effort.

Quelles sont les causes d’un déficit en glutamine ?

Effort musculaire prolongé : Un entraînement intense vide rapidement les réserves plasmatiques, parfois pendant 24 h. 

Traumatisme ou brûlure sévère : Les besoins peuvent tripler après un accident ou une brûlure, dépassant la capacité de synthèse endogène.

Infection aiguë : Les cellules immunitaires consomment alors davantage de glutamine pour proliférer.

Stress métabolique chronique (cancer, sepsis)  : Ces circonstances cataboliques épuisent les stocks musculaires.

Quels sont les symptômes associés à un déficit en glutamine ?

Voici les principaux symptômes décrits associés à un déficit en glutamine (dans le cadre d ela musculation ou non) : 

  • Baisse de force et fatigue précoce : impossibilité de maintenir la charge habituelle, liée à une chute du glycogène et à l’augmentation de l’ammoniaque sanguine.

  • Infections ORL répétées : rhinopharyngites ou bronchites plus fréquentes par déficit d’IgA salivaires.

  • Troubles digestifs : ballonnements ou perméabilité intestinale accrue, la glutamine étant le substrat principal des entérocytes.

  • Retard de cicatrisation : plaies cutanées ou musculaires lentes à se refermer.

  • Humeur dépressive : carence neuronale évoquée dans certaines études expérimentales.

Quels sont les liens entre la glutamine et la musculation ?

En musculation, la glutamine participe à la synthèse protéique, régule la balance azotée et limite la dégradation musculaire induite par l’entraînement intense. Plusieurs essais montrent une réduction des marqueurs de lésions (créatine-kinase, myoglobine) et une récupération subjective plus rapide lorsque 0,1–0,3 g/kg sont consommés après la séance. Par ailleurs, la glutamine préserve le ratio testostérone/cortisol, indicateur de surcharge ou de surmenage ; une supplémentation de trois semaines rétablit ce ratio chez des athlètes soumis à des micro-cycles d’entraînement dense. 

Quelles sont les solutions naturelles pour apporter de la glutamine ? Quels aliments privilégier ?

Une stratégie nutritionnelle variée et équilibrée reste la première approche avant toute complémentation. Les viandes maigres (bœuf, volaille), les produits laitiers, les œufs mais aussi les légumineuses, le persil et le chou délivrent entre 5 % et 10 % de glutamine par gramme de protéine alimentaire. Un repas équilibré riche en protéines animales et végétales suffit souvent à couvrir les besoins durant les phases d’entraînement modéré. Les sportifs végétaliens peuvent atteindre la même couverture via le soja, les haricots rouges et certaines céréales complètes.

Quelles sont les astuces des sportifs pour accroître sa masse musculaire ?

Voici quelques astuces bien connues des sportifs : 

  • Maintenir un excédent calorique mesuré : viser 150 à 300 kcal de surplus quotidien afin de disposer de l’énergie nécessaire à la synthèse protéique ; plusieurs essais cliniques montrent qu’un apport supplémentaire bien calibré accroît l’accumulation de protéines corporelles sans excès de masse grasse.

  • Appliquer la surcharge progressive (augmentation graduelle du stress d’entraînement) : élever soit la charge, soit le nombre de répétitions, soit le volume total (séries × répétitions × charge) chaque semaine pour stimuler en continu l’hypertrophie (augmentation du volume).

  • Fractionner l’apport protéique : répartir 1,6 à 2,2 g de protéines / kg / jour en prises de 0,25 g / kg toutes les trois à quatre heures assure un flux constant d’acides aminés essentiels, glutamine comprise, vers les muscles.

  • Respecter un sommeil de récupération : viser sept à neuf heures de sommeil nocturne car la libération pulsatile d’hormone de croissance et la synthèse protéique atteignent leur pic pendant les phases profondes.

  • Optimiser l’hydratation : absorber environ 35 ml d’eau / kg / jour, plus les pertes pendant l’exercice, afin de maintenir le volume plasmatique et de faciliter le transport intramusculaire de nutriments, y compris la glutamine.

  • Synchroniser la glutamine avec les glucides : une prise de 0,1 à 0,3 g / kg de glutamine en vue d'augmenter la musculation associée à 0,8 g / kg de glucides simples immédiatement après l’entraînement favorise la resynthèse du glycogène et accélère la récupération (effet additif documenté dans plusieurs études croisées).

  • Planifier des phases de décharge (deload) : alléger le volume et l’intensité toutes les quatre à six semaines réduit le risque de surmenage, restaure la sensibilité anabolique et permet à la glutamine de remplir plus efficacement sa fonction tampon lors de la reprise des charges lourdes.

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Quelle routine adopter pour accroître sa masse musculaire ?

Voici une proposition de routine : 

  1. 07 h00 : petit-déjeuner protéiné (œufs, avoine) pour fournir 0,3 g de protéine/kg dès le réveil.

  2. 10 h30 : collation riche en glucides complexes (banane + yaourt) pour stabiliser la glycémie.

  3. 12 h30 : déjeuner intégrant 150 g de poulet et légumes verts riches en glutamine.

  4. 16 h00 : collation riche en glutamine pour facoriser la musculation.

  5. 18 h00 : séance de musculation.

  6. 19 h00 : repas post-training : riz complet + poisson gras + légumes; ajouter 5 g de glutamine si le volume de travail a été élevé

  7. 22 h30 : en-cas protéique léger (fromage blanc) avant le coucher pour limiter le catabolisme nocturne.

  8. Nuit : sommeil dans l’obscurité totale pour favoriser la récupération. 

Recettes associées

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Ingrédients (avec balance)

Préparation

1

Verser les ingrédients dans un récipient haut.

2

A l'aide du batteur électrique, effectuer des mouvements de haut en bas pour homogénéiser la préparation.

3

Verser la boisson dans un verre. C'est prêt pour être dégusté !

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Ingrédients (avec balance)

Préparation

1

Mettre tous les ingrédients dans un mixeur.

2

Ajouter si besoin d'un ingrédient pour ajuster la texture souhaitée.

3

Laisser reposer au réfrigérateur 30 mn pour que ce soit bien frais.

4

C'est prêt à être dégusté !

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Précautions d’usage

Avant toute supplémentation, vérifiez la pureté (label ISO 22000) et respectez 0,3 g/kg/j maximum, sous peine d’élévation d’ammoniaque plasmatique. Les femmes enceintes, les personnes souffrant d’insuffisance hépatique ou suivant un traitement anticancéreux doivent solliciter un avis médical personnalisé.

Conseil de l’expert

Au-delà des promesses marketing, la glutamine en musculation doit être envisagée comme un outil d’appoint. Elle s’avère pertinente lorsque la charge d’entraînement dépasse la récupération alimentaire classique, ou lors de cycles intensifs précédant une compétition. En respectant la dose ajustée au poids corporel et en privilégiant des sources alimentaires riches, l’athlète bénéficie d’une meilleure défense immunitaire, d’une récupération plus rapide et d’une stabilisation de la masse maigre—tout en évitant les excès inutiles.

En savoir plus

Puis-je prendre de la glutamine les jours de repos ?

Oui, car la resynthèse musculaire s’étend sur 48 h après un effort lourd ; 5 g répartis sur la journée suffisent.

La glutamine est-elle compatible avec la créatine ?

Les études ne montrent pas d’interaction négative ; les deux substances agissent sur des voies métaboliques distinctes.

Existe-t-il un risque de surcharge rénale ?

Chez le sujet sain, aucun marqueur rénal n’augmente quand l’apport reste inférieur à 0,3 g/kg/j. Au-delà, une surveillance biologique est recommandée.

Quels sont les effets indésirables de la glutamine ?

La glutamine est généralement bien tolérée; toutefois, des apports élevés peuvent causer ballonnements, nausées, diarrhée ou céphalées fugaces. Chez l’insuffisant hépatique, l’azotémie (excès d’azote sanguin) et l’ammoniémie peuvent croître, exacerbant l’encéphalopathie. De rares interactions avec l’acide valproïque existent, exigeant une surveillance rapprochée. Des vertiges isolés ont aussi été rapportés rarement.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

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2

ANSES. OPINION of the French Agency for Food, Environmental and Occupational Health & Safety.

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Lu TL, Zheng AC, Suzuki K, Lu CC, Wang CY, Fang SH. Supplementation of L-glutamine enhanced mucosal immunity and improved hormonal status of combat-sport athletes.

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Hodges RE, Minich DM. Modulation of Metabolic Detoxification Pathways Using Foods and Food-Derived Components: A Scientific Review with Clinical Application.

5

Helms ER, Spence AJ, Sousa C, Kreiger J, Taylor S, Oranchuk DJ, Dieter BP, Watkins CM. Effect of Small and Large Energy Surpluses on Strength, Muscle, and Skinfold Thickness in Resistance-Trained Individuals: A Parallel Groups Design.