Le mot de la Trichologue
Comment distinguer l'effluvium télogène de l'alopécie androgénétique ?
L’effluvium télogène est une chute aiguë et diffuse des cheveux, consécutive à un déséquilibre du cycle pilaire. Normalement, 85 à 90 % des cheveux sont en phase anagène (croissance), tandis que 10 à 15 % sont en phase télogène (repos). Lors d’un effluvium, un facteur déclencheur tel qu’un stress intense, un accouchement, une maladie infectieuse, une chirurgie ou une carence nutritionnelle entraîne un passage prématuré de nombreux follicules en phase télogène, suivie d’une chute notable, souvent deux à trois mois plus tard. Cette chute est généralement réversible si l’on traite la cause sous-jacente.
À l’inverse, l’alopécie androgénétique (AAG) est une chute progressive, induite par une sensibilité génétiquement programmée des follicules pileux à la dihydrotestostérone (DHT), un dérivé de la testostérone. Cette hormone altère la fonction du bulbe, raccourcit la phase anagène et entraîne une miniaturisation progressive des follicules pileux. Chez l’homme, l’alopécie androgénétique commence souvent par un dégarnissement au niveau des tempes, qui progresse vers le sommet du crâne jusqu’à former une calvitie partielle ou totale. Chez la femme, la perte de cheveux est plus diffuse et se concentre principalement sur le haut du crâne, tout en préservant généralement la lisière frontale.
L’examen trichoscopique permet souvent de poser un diagnostic différentiel précis entre ces deux formes de chute. Dans le cas de l’effluvium télogène, on observe une diminution homogène de la densité capillaire, sans miniaturisation marquée, mais avec une proportion élevée (>25 %) de cheveux en phase télogène (1). À l’opposé, l’alopécie androgénétique présente des signes caractéristiques tels qu’une variation de diamètre entre les cheveux d’une même zone, une densité réduite en cheveux terminaux, et parfois la présence de cheveux dystrophiques ou vellus (2). Une étude a d’ailleurs démontré que la variation du diamètre des cheveux constitue le critère trichoscopique le plus fiable pour diagnostiquer une AAG chez la femme (3).
Mon conseil: vous pouvez stimuler la microcirculation des follicules pileux avec un spray d'hydrolat tonifiant : hydrolat de romarin à verbénone, hydrolat de menthe poivrée, hydrolat de cèdre de l’Atlas ou hydrolat de thym à linalol. A appliquer tous les jours sur le cuir chevelu par massage circulaire sans rincer. Toujours faire un test de tolérance cutanée dans le pli du coude 24h avant application.
Dr. Dalila Belmokhtar @dalilapharmacien, Docteure en Pharmacie & Trichologue