Alopécie androgénétique : les traitements naturels

L’alopécie androgénétique ou androgénique (AAG) : un nom compliqué et couramment malmené pour décrire une problématique fréquente, souvent associée aux hommes mais qui touche beaucoup de femmes et peut avoir un impact énorme sur leur confiance en soi et leur bien-être psychologique…

Mais de quoi parle-t-on exactement, quelles sont les causes et quels peuvent-être les traitements naturels ?


L'alopécie androgénétique, qu'est-ce que c'est ?

Combinaison de « andro » pour androgène et « génétique » pour son caractère héréditaire, cette pathologie courante serait due à une prédisposition génétique favorisant une sensibilité accrue de nos follicules capillaires aux hormones androgènes, communément appelées hormones mâles, même si les femmes les produisent de façon tout à fait normale, dans des quantités moindres.

Parmi les hormones androgènes, c’est l’action de la DHT qui va plus particulièrement nous intéresser, ou être problématique en réalité. L’action de la DHT ou dihydrotestostérone est considérée comme environ 5 à 10 fois plus puissante que celle de la testostérone dont elle dérive. 

Si elle est sécrétée en trop grande quantité ou s’il existe une prédisposition génétique rendant les follicules capillaires plus sensibles à cette hormone (dans environ 80% des cas), alors la taille et la durée de vie des follicules va diminuer, entraînant progressivement un amincissement des cheveux et une réduction de la repousse.

Quelles sont les causes de l'alopécie androgénétique chez la femme ?

L’alopécie androgénétique chez la femme est un phénomène complexe, multifactoriel, qui n’est pas encore complétement élucidé.  

Si elle est principalement causée par la prédisposition décrite précédemment, la génétique ne fait pas tout. Nous le savons aujourd’hui, notre programme génétique est modulable. Un même gène peut s’exprimer de manière très différente d’un individu à l’autre du fait de facteurs dits épigénétiques. Ces facteurs, principalement environnementaux et comportementaux, peuvent favoriser l’expression d’un gène ou au contraire le contraindre au silence.

En ce qui concerne l’AAG, des facteurs épigénétiques spécifiques ont pu être identifiés comme le stress oxydatif, l'inflammation et les facteurs de style de vie tels que le tabagisme, l'alcoolisme et l'obésité. Et bonne nouvelle, sur ces facteurs, nous avons la main ! 

De plus, d’autres hormones vont pouvoir influencer l’évolution de l’alopécie androgénétique chez la femme comme les œstrogènes, protectrices des androgènes au niveau capillaire, ou encore les hormones thyroïdiennes et l’insuline.Pourtant, ces hormones sont bien trop souvent ignorées dans la prise en charge de la problématique, alors que leur régulation peut avoir un impact décisif sur l’évolution de la chute.

Quels sont les symptômes de l'alopécie androgénétique ?

Si l'appellation est la même, l’expression de l’AAG est différente entre les deux sexes.

Chez la femme, la perte de densité, progressive, va se concentrer au niveau de la ligne centrale des cheveux. Le cheveux s’affine, se miniaturise et se raréfie. Dans certains cas, l’AAG féminine peut emprunter le même modèle d’évolution que chez l’homme avec la zone temporale affectée en priorité, signe généralement d'un dérèglement hormonal.

Au-delà du phénomène de miniaturisation, d’autres signes cliniques peuvent apparaître comme l’éclaircissement de la coloration, une production accrue de sébum rendant les cheveux gras plus rapidement et de l’inflammation avec des rougeurs, des irritations ou des douleurs.

C’est pourquoi l’observation approfondie du cuir chevelu par un dermatologue spécialisé, équipé de manière adéquate, est indispensable au diagnostic de la pathologie. Il pourra alors réaliser une trichoscopie ou un trichogramme pour poser le diagnostic le plus fiable possible.

Comment soigner une alopécie androgénétique ?

On ne guérit pas de l’alopécie androgénétique, en tout cas, pas aujourd’hui. Mais, la bonne nouvelle, c’est qu’on peut en limiter l’expression.

Pour lutter contre une alopécie androgénétique, il convient d'abord d’obtenir le bon diagnostic. Vous l'aurez compris, nous vous conseillons de commencer par consulter un dermatologue spécialiste du cuir chevelu. Il pourra vous recommander un traitement qui permet de ralentir la chute, en bloquant les symptômes de la problématique. 


Quels sont les traitements naturels pour soulager l'alopécie androgénétique chez la femme ?

Si vous êtes concernée par l’alopécie androgénétique (AAG), nous vous encourageons à ne pas vous arrêter à un simple traitement allopathique des symptômes, qui représentent une solution suspensive dont les effets s’estompent suite à l’arrêt du traitement.. Il est important d’enrayer la chute rapidement, mais comprendre la cause, ce qui peut influencer vos hormones ou vos récepteurs à la DHT ; est la seule façon d’avoir une action durable et de fond.

Travailler sur une hygiène de vie anti-inflammatoire, incluant des changements alimentaires, un travail sur la gestion des émotions et sur la qualité du sommeil est essentiel. Veiller à l’équilibre des hormones féminines, via la régulation de la thyroïde et de l’insuline peut être également un réel déclic. Encore plus chez la femme que chez l’homme, l’AAG est multifactorielle et s’arrêter aux symptômes, à ce qui se passe une surface, peut faire passer à côté de l’origine du problème.

De plus, si vous ne supportez pas les traitements pharmaceutiques ou en complément de ces derniers, certains actifs naturels peuvent également être d’une grande aide, comme les huiles essentielles par exemple. 

Zoom sur l’huile essentielle de Romarin à cinéole

L’huile essentielle de Romarin à cinéole a fait l’objet d’une étude comparative et randomisée en 2014, pour confronter son efficacité à celle du "Minoxidil 2%". Avec une application biquotidienne pendant 6 mois de 1 ml de lotion, incluant 3,7 mg de cette huile essentielle, l’augmentation de la densité capillaire entre les deux groupes était comparable. Même si cette étude a été réalisée sur un petit échantillon d’hommes (2 groupes de 50 hommes), les résultats sont extrêmement encourageants.

Découvrir l’huile essentielle de Romarin à cinéole

Avertissements

Un rappel de ses contre-indications : 

  • Ne pas utiliser pendant la grossesse et l'allaitement, ni chez les enfants de moins de 6 ans.

  • Déconseillée chez les sujets à risque épileptique.

  • Déconseillée chez les sujets asthmatiques (surtout en inhalation ou diffusion).

  • Privilégier l'usage cutané ou en diffusion / inhalation, la voie orale est moins appropriée pour cette huile essentielle.

  • Peut être irritante à forte dose, toujours bien diluer pour l'application cutanée.

  • Éviter tout surdosage et éviter une utilisation prolongée.

Le Trèfle rouge est également un actif naturel très intéressant.En combinaison avec  l'acétyltétrapeptide 3, il semble favoriser la croissance et la densité des cheveux en limitant l’action de la DHT, la micro-inflammation et en stimulant les follicules capillaires. On retrouve ces actifs dans le Sérum anti-chute, auquel il est possible d’intégrer l’huile essentielle de Romarin à cinéole en dilution.

Pour compléter les soins locaux, il sera important de travailler sur l’inflammation et la microcirculation en interne avec des cures :

  • d'omégas 3 ;

  • de Curcumine optimisée réservée à l’adulte, ne convient pas aux femmes enceintes et allaitantes, déconseillée aux personnes souffrant de troubles hépatiques ou biliaires, consultez votre médecin ou votre pharmacien en cas d’usage concomitant d’anticoagulants ;

  • de Ginkgo biloba réservé à l’adulte, ne pas utiliser pendant la grossesse et l’allaitement, consulter votre médecin en cas d’utilisation simultanée d’anticoagulants ou d’antidépresseurs par exemple.

Mais tout comme les aides synthétiques, les remèdes naturels doivent aussi être maniés avec précaution et il est essentiel de bien se faire accompagner sur le sujet.

Alors, vers qui se tourner ? Lorsque le diagnostic est posé, on peut se sentir désemparée et très seule. Nous vous recommandons  de vous adresser à des naturopathes, des médecins fonctionnels ou des micro-nutritionnistes qui se sentent à l’aise sur ce sujet. N’hésitez pas à les appeler en amont pour valider ce point.

Les autres maladies et facteurs responsables d'une chute de cheveux

Qui dit chute de cheveux, ne dit pas forcément alopécie androgénétique, même si les symptômes peuvent parfois s’y apparenter.

Le Syndrome des Ovaires Polykystiques (SOPK), souvent associé à une hausse des hormones androgènes en circulation, peut provoquer une alopécie androgénétique. Cette fois-ci, ce ne sont pas les récepteurs qui sont spécialement hypersensibles à la DHT, mais la DHT elle-même qui est sécrétée en trop grande quantité. La problématique est également multifactorielle et doit aussi être accompagnée par la médecine allopathique en partenariat avec un thérapeute holistique, pour une prise en charge globale.

La chute de cheveux peut également être due à un effluvium télogène chronique ou au post-partumLa chute sera plus rapide avec une perte diffuse, sur l’ensemble du crâne. Si cette chute exacerbée se poursuit au-delà de 6 semaines, n’hésitez pas à consulter votre médecin généraliste.

En savoir plus

Est-ce que les cheveux repoussent après une alopécie ?

Chaque cas est différent et le taux de réussite n’est pas de 100% mais avec l’action combinée de la dermatologie et d’une approche holistique comme la naturopathie, on peut espérer un arrêt de la chute ou une repousse. Si l’AAG est en action depuis des dizaines d’années, il serait illusoire d’espérer retrouver la chevelure de son adolescence néanmoins une reprise de densité est possible !


Et l'alopécie androgénétique chez l'homme, qu'est-ce que c'est ?

Si l’origine est la même, l’expression de l’AAG est différente entre les deux sexes. Chez les hommes, la densité des cheveux et leur épaisseur diminuent progressivement au niveau des tempes, puis de la pointe du crâne (tonsure) pour toucher potentiellement la ligne frontale laissant une « couronne de cheveux.

Moins taboue au sein de la gent masculine, l’AAG est plus assumée mais aussi vécue avec plus de fatalisme, comme un cadeau empoisonné de nos aïeuls. Les hommes se rendent donc moins systématiquement chez le dermatologue pour initier une prise en charge et encore moins chez le naturopathe…


L'alopécie androgénétique est-elle fréquente ?

L’alopécie androgénétique est la problématique de chute de cheveux la plus fréquemment diagnostiquée. Selon les sources, elle affecterait entre 30 et 50% des hommes et environ 30% des femmes d’âge moyen.


Alopécie et âge

Comme chez l’homme, la prévalence de l'alopécie androgénétique chez la femme évolue généralement avec l'âge et sa prévalence peut atteindre 90% chez les  femmes d’origine caucasienne de 80 ans et plus (Rossi et al., 2016). 

Si son diagnostic est généralement posé chez la femme de 30 à 50 ans, elle peut évoluer de manière discrète avant, rendant le diagnostic plus délicat. De plus, l’AAG peut intervenir plus tard dans la vie de la femme, à l’aube de la ménopause, les changements hormonaux en jeu pouvant influencer l’activité des hormones androgènes.

Pour aller plus loin : Recette DIY : Elixir Pousse de Cheveux

Zoom sur notre rédactrice Naturopathe, Suzie Desmet

Suzie Desmet est naturopathe (ISUPNAT, certifiée FENA), spécialiste de la santé des cheveux au naturel.

Elle-même atteinte d’alopécie androgénétique, elle accompagne les femmes face aux différents types de chutes de cheveux (androgénétique, effluvium, post-partum) avec une approche naturelle, adressant la racine du problème et non les symptômes.

Bibliographie

1

Physiopathology and current treatments of androgenetic alopecia: Going beyond androgens and anti-androgens.

Katzer T, Leite Junior A, Beck R, da Silva C.

2

“Rosemary oil vs minoxidil 2% for the treatment of androgenetic alopecia: a randomized comparative trial.”

Panahi, Yunes et al.

3

“Herbal preparations for the treatment of hair loss.”

Zgonc Škulj, Ana et al.

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