Bain de pieds en cas de mycose : quels effets ?

La mycose des pieds est une infection courante causée par la prolifération de champignons microscopiques. Ces champignons apprécient particulièrement les environnements chauds et humides, comme l’espace entre les orteils ou sous la plante du pied. Lorsqu’ils déséquilibrent le microbiome, flore composée de micro-organismes vivants recouvrant la peau, ils peuvent entraîner une infection fongique : la mycose des pieds.

Deux champignons peuvent être responsables d’une mycose des pieds :

• Les dermatophytes : ils se nourrissent des cellules mortes accumulées à la surface de la peau et de kératine, principale protéine de l’ongle. Les dermatophytes ne font pas partie de notre organisme mais peuvent contaminer la peau et les ongles par contact direct avec des surfaces infectées.

• Les levures (comme le candida albicans) : elles font, à l’inverse, partie de notre flore naturelle. Lorsqu’elles se développent en excès, on parle de candidose.

La mycose du pied est généralement sans gravité, mais très contagieuse. Elle nécessite un traitement afin d’enrayer sa propagation et éviter les récidives.

Le terme de mycose du pied englobe essentiellement deux types d’infections :

• Le pied d’athlète (ou mycose interdigitale) : forme la plus courante de mycose du pied, le pied d’athlète apparaît le plus souvent entre le 3ᵉ et le 4ᵉ orteil ou entre le 4ᵉ et le 5ᵉ orteil. Il se manifeste par des rougeurs, pouvant aller jusqu’à une démangeaison intense, une desquamation, voire parfois des fissures de la peau et des sensations de brûlure. Dans certains cas, cette mycose s’étend à la plante des pieds.

• L’onychomycose : infection fongique de l’ongle, l’onychomycose touche généralement le gros orteil. Le champignon s’infiltre sous l’ongle et peut entraîner l’apparition d’une tache jaunâtre, d’un épaississement, d’un décollement, d’une déformation et d’une friabilité de l’ongle. Si elle n’est pas traitée, l’onychomycose peut contaminer d’autres ongles.

Les causes principales d’une mycose des pieds sont :

• Déséquilibre de la flore cutanée : la flore cutanée, ou microbiome, joue un rôle de protecteur naturel de la peau et limite la prolifération de micro-organismes pathogènes à sa surface, comme les champignons. Lorsque l’équilibre du microbiome est rompu, certains champignons naturellement présents sur la peau (le candida albicans) ou introduits de l’extérieur (les dermatophytes) ont la voie libre pour se multiplier et provoquer une infection : la mycose.

• Contact direct avec des surfaces contaminées : la mycose est extrêmement contagieuse. Marcher pieds nus à la piscine municipale, dans des douches collectives ou dans un vestiaire, ou bien partager une serviette, des chaussures ou un tapis de bain accroît le risque de contagion.

• Transpiration excessive (hyperhidrose plantaire) : la sueur crée un milieu chaud et humide propice au développement des champignons, particulièrement lorsque cette transpiration a lieu dans des chaussures fermées.

• Port de chaussures inadaptées : des chaussures serrées, en matière synthétique ou mal aérées favorisent chaleur et humidité, un environnement favorable au développement fongique.

• Lésions de la peau ou de l’ongle : les coupures, les ampoules, les fissures de la peau ou des ongles abîmés sont des portes d’entrée pour les champignons.

• Baisse du système immunitaire : les maladies chroniques, l’immunodépression ou la prise d’antibiotiques affaiblissent les défenses immunitaires de l’organisme contre les infections fongiques.

• Manque d’hygiène : une hygiène insuffisante des pieds avec un lavage et un séchage incomplet, surtout entre les orteils, augmente les risques d’infection.

• Rougeur et irritation : la peau devient rouge, signe d’une inflammation en cours.

• Démangeaisons intenses : sensation de picotements et de brûlure, envie de se gratter.

• Desquamation : la peau pèle en fines lamelles blanches au niveau de l’infection.

• Lésions : la peau peut se fissurer et former de petites crevasses.

• Tache jaunâtre : sur le bord ou la surface de l’ongle qui s’étend progressivement.

• Transformation de l’aspect de l’ongle : il devient épais, friable, terne et peut se déformer.

• Décollement et chute possible de l’ongle dans les cas avancés.

Si ces symptômes persistent, il est primordial de consulter un professionnel de santé. Un traitement précoce évite l’extension de l’infection à d’autres parties du pied ou à d’autres personnes.

En cas de mycose, le bain de pieds possède de nombreux bienfaits :

• Action apaisante : le bain de pieds apaise les démangeaisons, réduit les sensations d’inconfort et adoucit la peau irritée.

• Action antifongique : enrichi en bicarbonate de soude, en sel d’Epsom ou en certaines huiles essentielles (tea tree, palmarosa), il limite le développement des champignons responsables de la mycose. Il rééquilibre le pH de la peau et crée ainsi un environnement défavorable à la prolifération fongique.

• Action assainissante : il nettoie et purifie la peau, et la prépare à recevoir ses soins antifongiques.  

• Action cicatrisante : avec l’ajout d’extraits naturels tels que l’aloe vera, il facilite la réparation et la régénération de la peau abîmée ou fissurée.

Pensez à bien sécher vos pieds et les espaces interdigitaux après le bain de pieds pour éviter les récidives de mycose ou sa propagation.

Attention, il est important de rappeler que le bain de pieds ne suffit généralement pas à lui seul en cas de mycose. Il doit s’accompagner d’un traitement antifongique adapté et prescrit par un professionnel de santé.