Arrêt du tabac et phase de déprime : combien de temps cela dure ?

Le tabac, ou nicotiana tabacum, est une plante de la famille des Solanacées. Originaire d’Amérique centrale et pouvant atteindre 2 mètres de hauteur, il apprécie les sols riches, un climat tempéré à chaud et une exposition ensoleillée. Sa tige visqueuse est couverte d’un fin duvet et ramifiée au sommet. Ses feuilles, alternes et de forme ovale, sont nombreuses mais fragiles et peuvent faire jusqu’à 60 cm de long. Ses fleurs, enfin, ont des lobes teintés de rose et s’épanouissent au printemps. Elles contiennent un fruit qui, lui-même, renferme de petites graines. Toute la plante dégage une odeur âcre. Le tabac est principalement cultivé pour ses feuilles car elles contiennent de la nicotine, une substance psychoactive (qui agit sur le cerveau) connue pour provoquer une forte dépendance chez l’homme. Les produits à base de tabac sont fabriqués à partir de feuilles séchées et fermentées. Elles sont ensuite consommées par inhalation (cigarette, cigare, pipe) ou par mastication (chique placée à l’intérieur de la lèvre ou de la joue).

La nicotine contenue dans le tabac agit comme un stimulant du système nerveux central. Elle augmente la vigilance, améliore la concentration et réduit la sensation de fatigue et de faim de manière temporaire. Si la nicotine n’est pas cancérigène en soi, sa consommation via le tabac l’est. En effet, la fumée produite lors de la combustion du tabac contient de nombreuses substances chimiques toxiques (goudron, monoxyde de carbone, cyanure d’hydrogène) qui peuvent entraîner des mutations de l’ADN et exposer l’organisme à des maladies graves. La consommation de tabac peut ainsi générer, entre autres :

Des cancers : le tabac est responsable de 8 cancers du poumon sur 10 et de près de 70 % des cancers de la gorge, des lèvres, du larynx et de la bouche ainsi que de 50 % des cancers de la vessie.

Des maladies cardiovasculaires : fumer accroît fortement le risque d’infarctus du myocarde, d’accident vasculaire cérébral, d’artérite, d’anévrisme, d’hypertension artérielle et de troubles de l’érection.

Des maladies respiratoires : le tabagisme est responsable de près de 85 % des broncho-pneumopathies chroniques obstructives (BPCO), une maladie pouvant entraîner une insuffisance respiratoire. Il aggrave également l’asthme et d’autres maladies pulmonaires.

Des risques accrus de fausse couche : le tabac augmente les troubles de la fertilité.

Un vieillissement prématuré de la peau : à la longue, la fumée de cigarette ternit le teint et accélère l’apparition des rides. Le tabac peut également entraîner jaunissement des dents, parodontite (maladie des gencives) et mauvaise haleine.

Les effets du tabac sur la santé sont souvent difficiles à percevoir immédiatement mais sont réellement dangereux sur le long terme.

La déprime suite à l’arrêt du tabac est un symptôme de sevrage fréquent. La cigarette est en effet connue pour son effet antidépresseur. Sa fumée libère des neuromédiateurs qui procurent artificiellement une sensation de détente et de bien-être dans l’organisme. Il est naturel qu’en s’en privant, ce phénomène manque au fumeur et qu’une déprime soit ressentie. La phase de déprime après l'arrêt du tabac dure en général entre 10 et 30 jours. Elle tend à disparaître entièrement après deux mois chez la majorité des personnes. Les symptômes de sevrage, dont la baisse de moral, l'irritabilité et l'anxiété, sont particulièrement intenses les premiers jours, puis diminuent progressivement. La durée et l’intensité de cette phase varient selon les individus. Dans de rares cas, une dépression peut s'installer plus durablement. Il est alors essentiel de consulter un professionnel de santé.

Si, suite à l’arrêt du tabac, la déprime dure plus de 2 mois et semble s’installer ou s’accompagne de signes de souffrance importants tels que des idées noires ou une perte d’intérêt généralisé, il est primordial de consulter un professionnel de santé qui vous proposera un accompagnement adapté.