Les premiers symptômes de la maladie de Crohn peuvent varier en fonction des personnes, ce qui explique son diagnostic parfois tardif. Toutefois, les douleurs abdominales chroniques et les épisodes de diarrhées sont souvent les premiers signes.
Maladie de Crohn : Causes et symptômes ?
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin. Elle se manifeste le plus souvent par des douleurs abdominales et des diarrhées persistantes. Ses symptômes peuvent avoir une grande incidence sur le quotidien des personnes affectées. Mieux la comprendre est donc essentiel pour faciliter son diagnostic et améliorer sa prise en charge. Dans cet article, découvrez quels sont les causes et les symptômes de la maladie de Crohn. Nous vous dévoilons également 5 conseils pour limiter l’inflammation intestinale au quotidien.

Sommaire
Qu’est-ce que la maladie de Crohn ?
La maladie de Crohn est une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI) qui évolue par poussées, entrecoupées de périodes de rémission. Elle peut toucher l’ensemble du tube digestif, de la bouche jusqu’à l’anus, mais affecte le plus souvent la partie terminale de l’intestin grêle et le côlon. Cette inflammation chronique peut entraîner un épaississement de la paroi intestinale et des lésions qui peuvent être profondes et douloureuses. Elle se manifeste le plus souvent par des diarrhées persistantes et des douleurs abdominales. Mais certaines formes peuvent aussi être associées à d’autres types de symptômes, tels que des douleurs articulaires, des problèmes oculaires ou cutanés. La maladie de Crohn survient généralement tôt dans la vie. Les premiers symptômesapparaissent souvent entre 20 et 30 ans, parfois dès l’adolescence ou l’enfance. Les populations originaires d’Amérique du Nord et d’Europe du Nord sont davantage concernées par ce trouble.
Entre deux poussées, les symptômes disparaissent souvent totalement. Ces périodes de rémission peuvent durer quelques jours, quelques semaines, voire des années. La fréquence, la durée et l’intensité des crises varient d’un individu à l’autre. Certaines personnes présentent peu de symptômes, tandis que d’autres ont des crises fréquentes et très douloureuses qui impactent fortement leur quotidien. En effet, cette maladie inflammatoire peut avoir un impact important sur le bien-être physique et psychologique et altérer la qualité de vie, tant sur le plan professionnel que personnel. Une prise en charge pluridisciplinaire est donc essentielle pour contrôler son évolution et soulager les symptômes.
Quelles sont les causes de cette maladie inflammatoire ?
La cause exacte de la maladie de Crohn n’est pas encore clairement élucidée. Son origine semblerait provenir d’une combinaison de plusieurs facteurs (génétiques, environnementaux et immunitaires). L’hypothèse principale repose sur un dérèglement du système immunitaire. Ce dernier réagirait de manière excessive à un agent alimentaire, environnemental ou infectieux présent dans l’intestin. Cette réponse disproportionnée déclencherait une inflammation chronique du tube digestif. De plus, il a été observé que les personnes atteintes de la maladie ont la plupart du temps une dysbiose intestinale qui semblerait favoriser le déclenchement de la maladie et l’entretenir.
Certains facteurs aggravants sembleraient également impliqués dans la survenue de la maladie :
Le tabagisme : les fumeurs ont deux fois plus de risque de développer la maladie de Crohn.
Les contraceptifs oraux : une prise prolongée de certaines pilules pourrait influencer le risque de développer la maladie.
Une alimentation déséquilibrée : une consommation excessive de produits transformés, de graisses saturées, d’acides gras trans et de sucre raffiné peut nuire à la santé intestinale et favoriser l’inflammation.
Certains médicaments : les antibiotiques et anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) peuvent perturber la flore intestinale ou irriter la muqueuse digestive.
Les gastro-entérites à répétition : les infections gastro-intestinales fréquentes altèrent la barrière intestinale, ce qui pourrait déclencher une réponse inflammatoire chronique.
Une exposition insuffisante aux agents pathogènes dans l’enfance : une exposition trop faible aux microbes au cours de l’enfance pourrait altérer la maturation du microbiote.
Quels sont les symptômes de la maladie de Crohn ?
Les symptômes de la maladie de Crohn peuvent fluctuer d’une personne à l’autre, ce qui rend son diagnostic parfois difficile. Cette variabilité dépend notamment de la zone atteinte dans le tube digestif et de l’intensité de l’inflammation. Voici les symptômes de la maladie les plus courants.
Symptômes digestifs
Diarrhées : épisodes de diarrhées récurrents liés à une mauvaise absorption des liquides par l’intestin enflammé, parfois avec des urgences impérieuses.
Présence de sang ou de glaire dans les selles : La présence de sang dans les selles est le signe de lésions hémorragiques du côlon ou du rectum.
Maux de ventre : les douleurs abdominales se manifestent par des crampes, spasmes ou brûlures, en raison de l’inflammation et des lésions de la paroi digestive. Ces douleurs peuvent être localisées ou diffuses.
Douleurs anales : lésions, fissures, abcès ou fistules peuvent apparaître autour de l’anus et provoquer une gêne importante.
Perte d’appétit : l’inflammation, la fatigue et l’intensité des symptômes peuvent provoquer une perte d’appétit.
Symptômes généraux
Fatigue chronique : liée à l’inflammation persistante et aux troubles digestifs.
Anémie : la maladie de Crohn peut provoquer une malabsorption à l’origine de carence, notamment en fer ou en vitamine B12.
Amaigrissement : la perte d’appétit et les problèmes de malabsorption peuvent entraîner un amaigrissement.
Fièvre : modérée, mais parfois présente lors des poussées.
Symptômes non digestifs (extra-intestinaux)
Dans certains cas, la maladie de Crohn peut affecter d’autres parties du corps et provoquer ce type de symptôme :
Douleurs articulaires : rhumatismes affectant souvent le rachis (colonne vertébrale) ou les grosses articulations.
Aphtes buccaux : petites ulcérations douloureuses dans la bouche.
Érythème noueux : nodules rouges et douloureux sous la peau, sur les jambes et les avant-bras.
Uvéite : inflammation de l’œil, entraînant douleur, rougeur et troubles de la vision.
Où se situent les douleurs de la maladie de Crohn ?
La maladie de Crohn peut atteindre différentes parties du système digestif. De ce fait, la localisation des douleurs liées à la maladie diffère en fonction de la zone du tube digestif touchée.
La maladie de Crohn « colique pure » — 30 % des cas : Elle touche uniquement le côlon (gros intestin). Les douleurs sont souvent diffuses dans le bas-ventre ou localisées à gauche et s’accompagnent de diarrhées fréquentes, parfois avec du sang ou du mucus dans les selles.
La maladie de Crohn « iléale pure » — 30 % des cas : Elle affecte l’iléon, la partie terminale de l’intestin grêle. Les douleurs se situent surtout dans le bas du ventre à droite (près de l’appendice). Des nausées et des diarrhées sont souvent associées à cette forme de la maladie.
La forme mixte : intestin grêle + côlon — 40 % des cas : Elle atteint les deux zones, l’intestin grêle et le côlon. Les douleurs sont alors plus étendues, souvent intenses, avec des troubles digestifs variés : diarrhées, douleurs abdominales diffuses, nausées, ballonnements, fatigue.
La maladie de Crohn œsophago-gastroduodénale (plus rare) : Elle touche la partie haute du système digestif : œsophage, estomac, duodénum. Les douleurs sont localisées dans la région épigastrique (haut du ventre, sous le sternum). D’autres symptômes peuvent également survenir, tels que des brûlures d’estomac et des remontées acides.
Que faire en cas de douleur intestinale ?
Si vous souffrez de douleurs abdominales chroniques, nous vous conseillons de consulter rapidement un médecin. Lors de la consultation, celui-ci vous posera un certain nombre de questions qui l’aideront à orienter le diagnostic. Il vous interrogera, par exemple, sur vos antécédents familiaux, la fréquence des douleurs, leur contexte d’apparition, et les symptômes associés (diarrhées, fatigue, fièvre, etc.). S’il suspecte une maladie inflammatoire, comme la maladie de Crohn, il vous orientera vers un gastroentérologue.
Plusieurs examens permettent d’établir le diagnostic de la maladie de Crohn :
Bilan sanguin : il permet de détecter une inflammation ou des carences (fer, vitamine B12) qui pourraient être causées par la maladie.
Analyse des selles : pour écarter la piste d’une infection digestive (bactéries, parasites).
Imagerie médicale : une échographie, un scanner ou une IRM peuvent être prescrits pour visualiser l’état du tube digestif.
Iléocoloscopie : cet examen réalisé sous anesthésie permet d’observer le rectum, le côlon et la fin de l’intestin grêle, afin de repérer d’éventuelles lésions inflammatoires.
Endoscopie de l’œsophage et de l’estomac : c’est un examen similaire utilisé pour examiner la section supérieure du tube digestif, en cas de symptômes localisés dans l’œsophage.
Il n’existe pas de traitement curatif. Toutefois, un suivi médical régulier et des traitements adaptés permettent de soulager les symptômes de la maladie de Crohn, de prévenir les poussées et d’améliorer la qualité de vie.
Comment prendre soin de ses intestins et prévenir l’inflammation ?
En parallèles de vos traitements médicaux, voici 5 conseils pour réduire l’inflammation intestinale et retrouver ainsi un meilleur confort digestif :
Arrêter de fumer : le tabac favorise l’inflammation de la muqueuse intestinale. Arrêter de fumer permet ainsi de réduire les symptômes et d’améliorer l’efficacité des traitements. N’hésitez pas à vous faire accompagner pour réussir ce sevrage.
Adopter une alimentation anti-inflammatoire une alimentation riche en vitamines, minéraux et oméga-3 aide à apaiser l’inflammation intestinale. Attention toutefois aux fibres qui peuvent être irritantes pour l’intestin, notamment celles contenues dans les crudités et les légumineuses. Vous pouvez essayer d’en manger en petite quantité pour voir si vous les tolérez. Si ce n’est pas le cas, privilégiez les légumes cuits. En outre, essayez de limiter la consommation de produits transformés, de sucres rapides et de graisses saturées, qui peuvent perturber l’équilibre du microbiote.
Faire une cure de probiotique : les probiotiques rééquilibrent la flore intestinale et soutiennent la barrière digestive. Ils aident ainsi à limiter la dysbiose souvent présente dans la maladie de Crohn. Pris en cure, ils peuvent atténuer les troubles digestifs et renforcer les défenses naturelles. Pour choisir des probiotiques ciblés à votre problématique, n’hésitez pas à demander conseil à un professionnel de santé.
Pratiquer une activité physique modérée : bouger régulièrement réduit l’inflammation, améliore la digestion et diminue le stress. Privilégiez une activité douce, comme la marche, le yoga ou la natation. Soyez à l’écoute de vos ressentis et adaptez l’effort à votre forme du moment, surtout lors des poussées.
Gérer le stress : le stress a un impact direct sur le ventre et notamment sur l’équilibre du microbiote. Pour limiter ses effets néfastes, essayer de limiter le stress dans votre quotidien. Vous pouvez, par exemple, pratiquer une activité relaxante, telle que la méditation, la respiration profonde ou de l’art thérapie.
Précautions
Si vous ressentez des douleurs abdominales intenses, une incapacité à évacuer les gaz ou les selles, ou si vous observez la présence de sang dans vos selles, vous devez consulter rapidement un médecin.
Conseil de l’expert
Face à la maladie de Crohn, chaque geste qui apaise l’inflammation peut améliorer votre quotidien. Les traitements sont là pour vous soutenir, mais vos habitudes jouent aussi un rôle essentiel. En effet, le mode de vie a une grande influence sur le niveau d’inflammation dans l’organisme. L’alimentation, l’activité physique et la gestion du stress sont autant d’outils qui peuvent vous aider à retrouver un certain confort digestif et à mieux vivre les poussées.
En savoir plus
Quel est le premier symptôme de la maladie de Crohn ?
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Quelles sont les maladies inflammatoires chroniques intestinales (MICI) ?
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Outre la maladie de Crohn, l’autre principale MICI est la rectocolite hémorragique, qui touche uniquement le côlon et le rectum. Ces deux pathologies partagent des symptômes similaires, mais ont des prises en charge différentes.
Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Amandine GRANGER

Amandine est rédactrice spécialisée en santé naturelle. Passionnée par les médecines alternatives, elle se forme au métier de naturopathe. À travers ses articles, elle souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre pour que chacun puisse apporter plus de bien-être et d’équilibre dans son quotidien.
Bibliographie
1
Les symptômes des poussées de la maladie de Crohn
— VIDAL. (2023, 14 septembre). VIDAL. https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/maladie-crohn/symptomes.html
2
Maladie de Crohn — symptômes, causes, traitements et prévention
— VIDAL. (2023, 14 septembre). VIDAL. https://www.vidal.fr/maladies/estomac-intestins/maladie-crohn.html
3
Maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI)
· Inserm, La science pour la santé. (s. d.). Inserm. https://www.inserm.fr/dossier/maladies-inflammatoires-chroniques-intestin-mici/
4
Walfish, A. E., & Companioni, R. A. C. (2023, 10 novembre). Maladie de Crohn.
Manuels MSD Pour le Grand Public. https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/troubles-digestifs/maladies-inflammatoires-chroniques-de-l-intestin-mici/maladie-de-crohn