Halitose : causes & symptômes

L’halitose, plus communément appelée mauvaise haleine, peut rapidement devenir une source de gêne sociale et d’inconfort personnel. Pourtant, elle n’est pas une fatalité : en comprenant ses causes, il est tout à fait possible d’agir efficacement. Derrière ce symptôme souvent banalisé se cachent parfois des déséquilibres sous-jacents, qu’ils soient d’origine buccale, digestive ou même systémique. Dans cet article, découvrez ce qu’est réellement l’halitose, ses causes les plus fréquentes, ses manifestations, ainsi que nos solutions naturelles et nos conseils de prévention pour retrouver durablement une haleine plus fraîche.

Par Stéphanie Catrysse
Mis à jour le 15/08/2025Temps de lecture : +4 min.

Halitose : de quoi parle-t-on ?

L’halitose, plus connue sous le nom de mauvaise haleine, correspond à une odeur buccale désagréable, perçue de façon persistante ou occasionnelle. Elle concernerait entre 20 et 50 % de la population mondiale, et peut devenir chronique malgré une hygiène bucco-dentaire correcte.

Contrairement aux idées reçues, cette problématique ne se résume pas à une hygiène insuffisante : elle résulte souvent de facteurs multiples, parfois insoupçonnés.

Dans la majorité des cas, l’halitose est liée à la production de composés soufrés volatils (CSV) par certaines bactéries anaérobies naturellement présentes dans la bouche. Ces substances, comme le sulfure d’hydrogène ou le méthyl-mercaptan, sont responsables de l’odeur.

L’haleine peut être altérée temporairement (au réveil, après un repas riche en Ail ou en Oignon), ou s’installer dans la durée.

Ce trouble, bien qu’isolé, n’est pas une maladie en soi : c’est un symptôme, pouvant révéler un déséquilibre sous-jacent. Son impact sur la vie sociale, la confiance en soi et le bien-être global peut être réel. D’où l’importance de bien en identifier l’origine, pour mieux agir.

Quelles peuvent être les causes ?

Dans plus de 85 % des cas, l’halitose prend naissance dans la cavité buccale. Cependant, d'autres facteurs digestifs, métaboliques ou même ORL peuvent également être en cause. Voici les principales origines identifiées :

Les causes bucco-dentaires

Les déséquilibres de la sphère buccale représentent la cause la plus fréquente de mauvaise haleine.

Une hygiène bucco-dentaire insuffisante favorise l’accumulation de plaque dentaire, de débris alimentaires et de bactéries anaérobies, notamment au niveau des gencives, des dents et de la langue. Ces bactéries décomposent les protéines et libèrent des composés soufrés volatils (CSV), à l’origine des odeurs désagréables.

La langue chargée, en particulier sa partie postérieure, constitue un réservoir propice à ces bactéries. Lorsqu’elle n’est pas nettoyée régulièrement, elle devient l’une des principales sources d’halitose.

Les caries non soignées, abcès dentaires ou infections chroniques sont autant de foyers de fermentation bactérienne générateurs de composés malodorants.

Les affections gingivales comme la gingivite ou la parodontite peuvent entraîner des saignements, des infections chroniques et une haleine persistante.

La sécheresse buccale (ou xérostomie), liée au stress, à certains médicaments ou à la déshydratation, réduit le pouvoir auto-nettoyant de la salive. Celle-ci étant un acteur clé dans la régulation du microbiote oral, son absence favorise la prolifération bactérienne.

Les causes digestives

Bien que moins fréquentes (environ 10 % des cas), les origines gastro-intestinales ne sont pas à négliger, surtout lorsque l’hygiène buccale est irréprochable.

Le reflux gastro-œsophagien (RGO) peut provoquer une remontée de gaz ou de fluides acides à l’odeur désagréable, perceptible dans l’haleine.

Une gastrite, un ulcère ou une digestion difficile peuvent également dégager des composés odorants depuis l’estomac.

La bactérie Helicobacter pylori, impliquée dans de nombreuses pathologies gastriques, est parfois associée à une mauvaise haleine chronique.

Enfin, une fermentation intestinale excessive, notamment en cas de dysbiose, peut également libérer des gaz malodorants qui transitent jusqu’à la cavité buccale.

Les causes métaboliques et systémiques

Certaines maladies chroniques ou déséquilibres internes peuvent se manifester par une haleine particulière, souvent révélatrice d’un trouble sous-jacent.

Le diabète mal équilibré, notamment en cas d'acidocétose, peut entraîner une haleine fruitée ou acétonée, en lien avec la production excessive de corps cétoniques.

Les insuffisances hépatiques ou rénales peuvent entraîner une accumulation de toxines et de composés azotés dans l’organisme, exhalés ensuite par la respiration, donnant lieu à une haleine fétide ou ammoniacale.

Dans ces situations, l’halitose n’est pas seulement un symptôme buccal : elle devient un signal d’alerte systémique.

Les causes ORL (oto-rhino-laryngologiques)

La sphère ORL peut aussi être impliquée, notamment en cas d'infections chroniques ou de stagnation de sécrétions.

Les sinusites, rhinites chroniques, amygdalites ou autres infections des voies respiratoires supérieures favorisent une accumulation de mucus riche en bactéries productrices de composés odorants.

Le caséum amygdalien, dépôts blanchâtres ou jaunâtres situés dans les cryptes des amygdales, est fréquemment à l’origine d’une mauvaise haleine persistante. Il s’agit de résidus alimentaires, cellulaires et bactériens en décomposition.

Les facteurs alimentaires et de mode de vie

Notre alimentation et nos habitudes quotidiennes influencent directement la qualité de notre haleine.

La consommation régulière d’aliments riches en composés soufrés (Ail, Oignon, épices fortes, fromage fermenté), de café, ou encore d’alcool, est souvent à l’origine d’odeurs tenaces dans la bouche et l’estomac.

Le jeûne prolongé ou les régimes pauvres en glucides (comme le régime cétogène) peuvent induire une dégradation accrue des graisses et produire des corps cétoniques, responsables d’une haleine à l’odeur sucrée ou acétonée.

Bon à savoir : Le tabac est un facteur aggravant majeur. Il dépose des composés odorants sur les muqueuses buccales, favorise la sécheresse et déséquilibre la flore protectrice de la bouche. De plus, il altère le goût et l’odorat, ce qui complique la perception de sa propre haleine.

Quels sont les symptômes caractéristiques ?

L’halitose se manifeste par différents signes, parfois discrets, mais révélateurs. Voici les symptômes les plus caractéristiques, à surveiller :

  • Haleine désagréable persistante, souvent décrite comme sulfureuse, fétide, métallique ou aigre. Elle est parfois perçue par soi-même, mais plus souvent signalée par l’entourage.

  • Goût anormal dans la bouche, métallique, amer ou âpre, qui persiste malgré le brossage.

  • Sensation de bouche sèche ou de soif accrue, notamment au réveil ou après un jeûne prolongé.

  • Langue saburrale (blanche), c’est-à-dire recouverte d’un enduit blanchâtre ou jaunâtre, souvent chargé de bactéries.

  • Saignements gingivaux lors du brossage ou présence de plaque dentaire visible, en particulier au niveau des collets ou entre les dents.

  • Dépôts malodorants observés sur le fil dentaire ou le gratte-langue après usage.

D'autres signes peuvent également accompagner l’halitose :

  • Ballonnements, éructations ou autres troubles digestifs.

  • Haleine plus marquée le matin, ou en cas de jeûne prolongé.

  • Sensation de gorge encombrée, présence de glaires ou gêne à la déglutition.

  • Difficulté à évaluer soi-même l’odeur de son haleine, liée à une adaptation olfactive (anosmie partielle).

  • Gêne sociale, anxiété ou baisse de l’estime de soi, induites par la crainte persistante de déranger.

Mauvaise haleine : nos solutions naturelles pour soulager les symptômes

Plusieurs solutions naturelles peuvent aider à atténuer les symptômes de l’halitose, en fonction de son origine. Toutefois, si la mauvaise haleine persiste ou s’intensifie, il est important de consulter un médecin pour en identifier la cause.

Nos solutions naturelles pour la sphère buccale

Certaines solutions naturelles permettent d’agir directement sur la sphère buccale, en neutralisant les composés malodorants et en assainissant durablement la bouche.

La poudre de Siwak BIO

L'actif Zinc citrate

Précautions : Tenir hors de portée des enfants, éviter le contact avec les yeux et l’inhalation des poussières. Produit à manipuler avec précaution.

L'huile de Sésame BIO (pratique de l’oil pulling)

Précautions : Ne pas utiliser en cas d'allergie au Sésame.

En cas de causes digestives

Si l’halitose est liée à des troubles digestifs (digestion lente, fermentation, reflux), l’approche la plus douce consiste à apaiser et rééquilibrer le système digestif dans son ensemble, plutôt que de cibler uniquement la cavité buccale.

La tisane Menthe digestive BIO

Nos remèdes naturels de grand-mère

Certains remèdes plus traditionnels peuvent compléter efficacement une bonne hygiène bucco-dentaire et contribuer à retrouver une haleine plus fraîche au quotidien :

Le bicarbonate de sodium alimentaire Ce classique de nos placards possède des propriétés alcalinisantes qui aident à rééquilibrer le pH de la bouche et à neutraliser les acides responsables des odeurs. Il peut être utilisé dilué dans un peu d’eau tiède en bain de bouche ponctuel ou intégré en petite quantité dans un dentifrice maison. Son usage doit rester modéré afin d’éviter d’irriter l’émail dentaire.

Le Persil frais Riche en chlorophylle, le persil a une action désodorisante naturelle. Mâcher quelques feuilles après un repas riche en Ail, en Oignon ou en épices fortes aide à rafraîchir l’haleine en neutralisant les composés volatils issus de la digestion.

L’argile blanche surfine Connue pour ses propriétés absorbantes et purifiantes, elle peut être ajoutée à un dentifrice maison pour aider à capter les impuretés et les composés malodorants. Elle assainit la cavité buccale en douceur tout en respectant l’émail.

Comment prévenir l'halitose ?

Adopter de bons réflexes au quotidien permet souvent de prévenir efficacement l’apparition de la mauvaise haleine. Voici nos 10 conseils à mettre en place :

  1. Brossez-vous les dents au moins deux fois par jour, idéalement après chaque repas, en insistant sur toutes les faces dentaires. Ce geste de base permet d’éliminer les débris alimentaires et la plaque bactérienne à l’origine des composés malodorants.

  2. N’oubliez pas la langue, souvent négligée : elle constitue un réservoir bactérien important. Utilisez un gratte-langue ou le dos de votre brosse à dents pour retirer le biofilm accumulé, en particulier à l’arrière de la langue.

  3. Utilisez du fil dentaire ou des brossettes interdentaires une fois par jour pour éliminer les résidus coincés entre les dents, que la brosse ne peut atteindre. Cette habitude prévient la formation de plaque et limite les foyers de fermentation.

  4. Hydratez-vous régulièrement en buvant de l’eau tout au long de la journée. Une bonne hydratation favorise la production de salive, essentielle pour équilibrer la flore buccale et éliminer naturellement les bactéries.

  5. Évitez les aliments particulièrement odorants comme l’Ail, l’Oignon, les fromages fermentés ou la charcuterie, surtout en excès, car leurs composés peuvent persister longtemps dans l’haleine.

  6. Réduisez votre consommation de tabac et d’alcool, deux facteurs qui assèchent la bouche, déséquilibrent le microbiote oral et altèrent la qualité de l’haleine.

  7. Prenez soin de votre digestion : mangez lentement, mastiquez correctement, limitez les excès de graisses et de sucres raffinés, et fractionnez les repas si besoin. Une bonne hygiène digestive limite les remontées et fermentations responsables d’halitose d’origine interne.

  8. Évitez les jeûnes prolongés non encadrés, qui peuvent induire une production accrue de corps cétoniques et donc une haleine acétonique.

  9. Consultez votre dentiste au moins une fois par an, idéalement deux fois, pour un bilan bucco-dentaire complet et un détartrage. Certaines pathologies silencieuses (caries, poches parodontales) peuvent être sources d’halitose.

  10. Limitez l’usage des bains de bouche antiseptiques, en particulier ceux contenant de la chlorhexidine, car un usage prolongé peut déséquilibrer la flore buccale protectrice. Préférez des solutions douces, naturelles ou ponctuelles.

Recettes associées

Bain de bouche naturel "haleine fraîche"

Ingrédients (avec balance)

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Mettez l'ensemble des ingrédients dans un flacon.

2

Fermez le flacon et agitez.

Stockez votre flacon à l'abri de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 3 mois.

Dentifrice naturel "haleine fraîche" menthe & citron

Ingrédients (sans balance)

Conseil

Les cuillères complètes sont arasées : pour cela, passez une spatule ou une lame de couteau sur la pelle pour éliminer l'excès de produit.

Préparation

1

Transférez la phase A (eau de citron) dans un bol.

2

Dans un autre bol, transférez la phase B (gomme guar).

3

Ajoutez en une seule fois et d'un seul coup la phase B dans la phase A puis agitez vigoureusement sans attendre afin d'éviter la formation de grumeaux (un gel se forme).

4

Ajoutez la phase C (eau de citron + carbonate de calcium) préalablement mélangée afin de bien homogénéiser le carbonate de calcium dans l'eau et ainsi éviter les grumeaux.

5

Incorporez petit à petit la phase D (glycérine).

6

Ajoutez enfin la phase E (le reste des ingrédients) en mélangeant bien entre chaque ajout.

7

Transférez la préparation dans votre flacon.

Note : le pH de cette préparation est de 5,5-6,5.

Certains composés naturels contenus dans cette formule peuvent présenter un risque d’allergie (selon le Règlement 1223/2009) : citral, limonène.

Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 1 mois.

Précaution d'usage

Les solutions naturelles proposées ici ne remplacent pas une consultation médicale ou dentaire en cas de symptômes persistants. L’halitose peut signaler un déséquilibre sous-jacent, digestif, métabolique ou infectieux.

Par ailleurs, certaines substances comme le bicarbonate ne doivent pas être utilisées sur de longues durées sans avis professionnel, pour éviter de fragiliser l’émail ou déséquilibrer la flore buccale. 

L’utilisation des huiles essentielles et hydrolats doit se faire dans le respect des consignes de sécurité : ne jamais ingérer d’huile essentielle sans l’avis d’un professionnel de santé, toujours respecter les dosages et contre-indications (enfants, femmes enceintes/allaitantes, personnes épileptiques, antihypertenseurs, allergies spécifiques). 

En cas de doute, consultez un professionnel de santé.

Conseil de l'expert

Le premier geste du matin : pensez au gratte-langue !

Pendant la nuit, la salivation diminue, ce qui favorise l’accumulation d’un biofilm bactérien sur la langue, principal facteur de mauvaise haleine au réveil. Utilisez un gratte-langue chaque matin afin de nettoyer cette couche nuisible et de réduire efficacement les bactéries responsables des odeurs désagréables. Pour encore plus d’efficacité, associez ce geste à la pratique de l’oil pulling : ensemble, ils forment un duo idéal pour retrouver une haleine fraîche et agréable dès le début de la journée.

En savoir plus

Que faire si la mauvaise haleine résiste malgré une bonne hygiène buccale ?

Dans ce cas, il est conseillé de consulter un dentiste ou un médecin afin d’identifier une cause digestive, métabolique ou ORL sous-jacente.

Quelle est la différence entre une halitose chronique et une haleine passagère ?

L’halitose chronique persiste malgré une bonne hygiène, tandis qu’une mauvaise haleine passagère est liée à un repas ou au réveil.

Le jeûne peut-il aggraver la mauvaise haleine ?

Oui, en cas de jeûne prolongé, le corps produit des composés cétoniques à l’odeur forte.

Zoom sur notre rédactrice Naturopathe, Stéphanie Catrysse

Stéphanie Catrysse est naturopathe (certifiée par la FENA), praticienne en massage bien-être et drainage lymphatique et conseillère en développement personnel. 

Passionnée de médecine douce, elle exerce avec une approche holistique de la santé.

Bibliographie

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VIDAL. (2023). Mauvaise haleine - symptômes, causes, traitements et prévention. VIDAL.

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De Leusse, A. (2025).

Prise en charge de l'halitose : quelle place pour le gastro-entérologue ? POST'U 2025 - FMC-HGE, Gastro-entérologie. Formation Médicale Continue en Hépato-Gastro-Entérologie.

7

Société Française de Parodontologie et d'Implantologie Orale (SFPIO).

Traiter l'halitose : Trucs et astuces pour les professionnels dentaires. Formation continue, 26 janvier 2023

8

Dridi, S.-M., & Ejeil, A.-L. (2011).

Brossage de la langue. Quand devons-nous le conseiller ? Revue d'Odonto-Stomatologie, 40(3), 222-230.