Implant contraceptif : tout savoir

Le cycle hormonal féminin joue un rôle central dans la reproduction, en orchestrant la maturation des ovocytes et la préparation de l’utérus à une éventuelle grossesse. Grâce à la compréhension de ce mécanisme, différentes méthodes contraceptives ont été développées pour prévenir efficacement la conception. Parmi elles, la contraception hormonale utilise des hormones de synthèse pour bloquer l’ovulation et modifier les conditions nécessaires à la fécondation. L’implant contraceptif, discret et très efficace, est utilisé pour une protection longue durée. D’autres possibilités, comme le patch, l’anneau vaginal ou encore les dispositifs sans hormones tels que le DIU au cuivre, permettent également aux femmes de choisir une méthode adaptée à leur mode de vie. Cet article explique le fonctionnement du cycle menstruel et présente le mode d'action contraceptive de l'implant.

Par Auriane Oline
Mis à jour le 12/08/2025Temps de lecture : +4 min.

Cycle hormonale et contraception

Le cycle menstruel est un processus physiologique d’environ 28 jours qui prépare l’organisme féminin à une éventuelle grossesse. Il est régulé par l’hypothalamus, hypophyse et les ovaires, qui coordonne la sécrétion des hormones sexuelles.

Le cycle débute par la phase menstruelle (les règles), marquée par l’élimination de l’endomètre en l’absence de fécondation. Suit la phase folliculaire, durant laquelle l'hormone FSH stimule la croissance des follicules ovariens et la production d’œstrogènes, responsables de l’épaississement progressif de l’endomètre.

Le pic d’œstrogènes entraîne un déclenchant une brusque libération de LH, une autre hormone, ce qui provoque l’ovulation autour du 14ᵉ jour, avec libération de l’ovocyte mature.

Après l’ovulation, le follicule rompu se transforme en corps jaune, qui sécrète de la progestérone et, en moindre quantité, des œstrogènes. Ces hormones stabilisent et préparent l’endomètre à une éventuelle implantation embryonnaire : c’est la phase lutéale. Si aucune fécondation ne survient, le corps jaune régresse, les taux hormonaux chutent et un nouveau cycle débute par les menstruations.

Comment fonctionne la contraception hormonale ?

La contraception hormonale agit en modifiant le fonctionnement naturel du cycle menstruel pour empêcher la grossesse. Elle contient soit un progestatif seul, soit une association d’un œstrogène et d’un progestatif. Un progestatif est une hormone de synthèse qui imite l’action de la progestérone naturelle, en particulier sur l’utérus, pour empêcher l’ovulation et rendre l’endomètre moins favorable à une grossesse.

Ces hormones de synthèse miment l’effet des hormones naturelles, mais exercent un rétrocontrôle sur l’hypophyse, bloquant la sécrétion de FSH et de LH. Ce mécanisme empêche la maturation d’un follicule et l’ovulation. Le progestatif épaissit également la glaire cervicale, la rendant imperméable aux spermatozoïdes, et rend l’endomètre moins apte à accueillir un embryon. L’ajout d’un œstrogène dans les contraceptifs combinés permet de mieux contrôler le cycle et de réduire les saignements irréguliers. Ainsi, la contraception hormonale agit à plusieurs niveaux pour offrir une protection très efficace contre la grossesse.

Qu'est-ce qu'un implant contraceptif et ces avantages ?

L’implant contraceptif est un petit bâtonnet flexible d’environ 4 cm, inséré sous la peau de la face interne du bras par un professionnel de santé. Ce dispositif libère en continu un progestatif, l’étonogestrel, qui agit principalement en bloquant l’ovulation et en épaississant la glaire cervicale, ce qui rend la progression des spermatozoïdes vers l’utérus beaucoup plus difficile. Il modifie également l’endomètre, réduisant ainsi les chances d’implantation d’un éventuel embryon.

Son efficacité est l’un de ses atouts majeurs : supérieure à 99 %, il entraîne moins d’une grossesse pour 1 000 femmes au cours de trois années d’utilisation. Contrairement à la pilule, il ne nécessite pas de prise quotidienne, ce qui élimine le risque d’oubli.

L’implant offre une protection contraceptive prolongée pouvant aller jusqu’à 3 ans, tout en restant réversible : il peut être retiré à tout moment, et la fertilité revient rapidement après son retrait.

Parmi ses avantages, on retient qu’il s’agit d’une méthode longue durée, efficace, discrète et sans contrainte quotidienne. De plus, ne contenant pas d’œstrogènes, il convient parfaitement aux femmes qui présentent des contre-indications à ces hormones. Grâce à ces caractéristiques, l’implant contraceptif représente une solution moderne et fiable pour de nombreuses femmes.

Mode de fonctionnement de l'implant contraceptif

Son action principale consiste à inhiber l’ovulation. Le progestatif libéré exerce un rétrocontrôle négatif sur l’hypophyse, ce qui diminue la sécrétion de FSH et de LH, hormones nécessaires à la maturation folliculaire et au déclenchement de l’ovulation. En bloquant ce processus, l’implant empêche la libération de l’ovocyte par l’ovaire.

En parallèle, le progestatif épaissit la glaire cervicale, qui devient visqueuse et difficilement franchissable par les spermatozoïdes, réduisant ainsi la probabilité d’une fécondation. Il agit également sur l’endomètre en le maintenant dans un état atrophique, moins favorable à l’implantation d’un éventuel embryon.

Grâce à cette diffusion hormonale stable, l’implant contraceptif offre une efficacité supérieure à 99 %, indépendante des oublis, et assure une protection continue pendant trois ans.

Inconvénients et effets secondaires de l'implant

Bien que l’implant contraceptif soit une méthode très efficace et pratique, il peut présenter certains inconvénients et effets secondaires. Le plus fréquent concerne les troubles du cycle menstruel : de nombreuses utilisatrices observent des règles irrégulières, des spottings (petits saignements en dehors des règles) ou, au contraire, une absence totale de menstruations (aménorrhée), ce qui peut être perçu comme gênant.

Certaines femmes rapportent également des effets indésirables hormonaux similaires à ceux observés avec d’autres contraceptifs progestatifs, tels que des maux de tête, des douleurs mammaires, une prise de poids modérée, de l’acné ou des variations d’humeur.

Plus rarement, une réaction locale au site d’insertion (douleur, rougeur, ecchymose) peut survenir, et dans de très rares cas, l’implant peut se déplacer légèrement.

Enfin, comme pour tout contraceptif hormonal, il existe des contre-indications médicales, notamment en cas de thrombose, de maladie hépatique sévère ou de cancer hormonodépendant. Malgré ces effets secondaires potentiels, l’implant reste une option contraceptive bien tolérée pour la majorité des femmes et offre une protection durable sans contrainte quotidienne.

En savoir plus

D'autres moyens de contraception pour les femmes : patch et anneau vaginal

En plus de la pilule et de l’implant, d’autres méthodes hormonales offrent une alternative pratique : le patch contraceptif et l’anneau vaginal. Tous deux contiennent une association d’un œstrogène et d’un progestatif, similaires à ceux présents dans les pilules combinées, mais leur mode d’administration diffère.

Le patch contraceptif est un dispositif mince qui se colle sur la peau (bras, ventre, fesse ou haut du dos). Il diffuse les hormones à travers l’épiderme dans la circulation sanguine de façon régulière pendant une semaine. Trois patchs sont utilisés successivement, suivis d’une semaine sans application, durant laquelle surviennent des saignements de privation.

L’anneau vaginal, quant à lui, est un petit anneau souple inséré dans le vagin par la femme elle-même. Il libère les hormones localement, qui passent ensuite dans le sang. Il reste en place pendant trois semaines et est retiré une semaine pour permettre les règles.

Elles offrent l’avantage d’une utilisation mensuelle, réduisant le risque d’oubli quotidien associé à la pilule, tout en maintenant une efficacité contraceptive très élevée.

Est-ce qu'une contraception féminine sans hormones est possible ?

Plusieurs méthodes contraceptives féminines sans hormones existent et peuvent constituer une alternative pour celles qui ne souhaitent pas ou ne peuvent pas utiliser de traitements hormonaux. La plus efficace est le dispositif intra-utérin au cuivre (DIU au cuivre). Plus couramment appelé stérilet en cuivre, ce petit dispositif inséré dans l’utérus par un professionnel de santé. Le cuivre qu’il libère crée un environnement défavorable aux spermatozoïdes, en réduisant leur mobilité et leur capacité à féconder l’ovocyte. Il peut être utilisé pendant 5 à 10 ans selon le modèle. Les préservatifs féminins, sont aussi une option en empêchant mécaniquement la rencontre entre spermatozoïdes et ovocyte, tout en protégeant des infections sexuellement transmissibles (IST).

Enfin, les méthodes naturelles, comme l’observation des cycles ou la méthode symptothermique, reposent sur la surveillance de signes physiologiques (température, glaire cervicale) pour éviter les rapports pendant la période fertile, mais elles nécessitent une rigueur importante et présentent une efficacité moindre. Ainsi, même sans hormones, il est possible de prévenir efficacement une grossesse, à condition de choisir une méthode adaptée à ses besoins et à son mode de vie.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Auriane Oline

Titulaire de masters, en phytochimie et en formulation cosmétique, Auriane met son expertise scientifique au service de la peau. Passionnée par le pouvoir des plantes, elle collabore avec des marques engagées pour proposer des contenus fiables, pédagogiques et bienveillants. Spécialisée dans les problématiques de peau sensible et atopique, elle décrypte avec clarté les actifs cosmétiques et les mécanismes cutanés pour rendre l’information accessible à tous. Elle partage également ses conseils sur son compte Instagram @phytophileae.

Bibliographie

1

Meckstroth, K. R., & Darney, P. D. (2001). Implant contraception. In Seminars in reproductive medicine (Vol. 19, No. 04, pp. 339-354).

Copyright© 2001 by Thieme Medical Publishers, Inc., 333 Seventh Avenue, New York, NY 10001, USA. Tel.:+ 1 (212) 584-4662.

2

D’Souza, A. C., Wageh, M., Williams, J. S., Colenso-Semple, L. M., McCarthy, D. G., McKay, A. K., ... & Phillips, S. M. (2023). Menstrual cycle hormones and oral contraceptives: a multimethod systems physiology-based review of their impact on key aspects of female physiology.

Journal of Applied Physiology.

3

Young, J., Gougeon, A., & Schaison, G. (1999).

Le cycle ovarien. médecine/sciences, 15, 183-90.

4

5