Qu'est-ce que l'œstrogène et à quoi sert-il ?

Avec la progestérone, les œstrogènes (ou hormones folliculaires) sont les principales hormones féminines. Elles sont produites par les ovaires, mais aussi par la corticosurrénale et chez l’homme par les cellules interstitielles des testicules.

La testostérone et l'œstrogène ne sont plus considérés comme des hormones exclusivement masculines ou féminines. Les deux hormones sont importantes dans les deux sexes. Depuis les années 1930, on sait que l'exposition à des niveaux élevés d'œstrogène pendant le développement peut causer des problèmes dans le système reproducteur des hommes. Cependant, au début de la biologie de la reproduction en tant que domaine d'étude, on ne comprenait pas pleinement l'importance de l'œstrogène dans le maintien de la fonction normale du système reproducteur masculin adulte. Dans les testicules adultes, les cellules de Leydig et les cellules germinales produisent de l'œstrogène, en particulier dans le fluide du réte testis. Les récepteurs d'œstrogènes sont présents dans les testicules, les canaux efférents et l'épididyme chez la plupart des espèces, bien que le récepteur d'œstrogène-α soit absent dans le testicule de certaines espèces, dont l'homme. Ces récepteurs sont nombreux dans l'épithélium des canaux efférents, où ils régulent la production de protéines liées à la réabsorption du fluide.

Les œstrogènes jouent un rôle crucial dans le développement et le maintien des structures reproductives chez la femme. Ils influent également sur les caractéristiques sexuelles secondaires, en particulier la distribution des graisses, qui se concentrent principalement dans la poitrine, les hanches et l'abdomen. Ces hormones sont essentielles pour la fertilité et l'infertilité chez les mammifères, affectant à la fois la reproduction féminine et masculine, ainsi que d'autres systèmes biologiques tels que le neuroendocrinien, vasculaire, squelettique et immunitaire.

Il est important de noter que l'œstrogène naturel est largement présent dans le corps humain, influençant non seulement les fonctions reproductives mais également de nombreux organes. Environ 300 tissus possèdent des récepteurs d'œstrogènes, ce qui signifie que plusieurs organes en dépendent, notamment le cerveau, le foie, les os et la peau. En outre, l'œstrogène contribue à ralentir le processus de vieillissement cérébral, stimule la croissance nerveuse et le fonctionnement des neurones, favorise la cicatrisation et le renouvellement cellulaire. Il joue également un rôle crucial dans le renforcement des os, le maintien de la tonicité des veines et agit comme un puissant antioxydant.

Les œstrogènes sont soumis à une régulation par deux types de récepteurs à l'intérieur des cellules, à savoir le récepteur des œstrogènes α et le récepteur des œstrogènes β, qui fonctionnent de manière conventionnelle en déclenchant des réponses nucléaires. Une découverte récente a révélé que les œstrogènes peuvent également induire des effets plus rapides. On suppose que ces effets rapides pourraient découler de la présence de récepteurs d'œstrogènes localisés dans la membrane cellulaire, agissant à travers des messagers chimiques secondaires. Bien que l'identification précise de ces récepteurs demeure à élucider, leur possible implication dans les troubles de l'humeur propres aux femmes est particulièrement intrigante, surtout lors de périodes de changements hormonaux significatifs.

Au début de la ménopause, la production de progestérone par les ovaires diminue, entraînant un excès d'œstrogène, appelé dominance d'œstrogène. L'œstrogène devient ainsi prédominant, entraînant des effets secondaires bien connus tels que la prise de poids, les douleurs thoraciques, la fatigue, la perte de libido et la dépression. Plus tard, la production d'œstrogènes continuera de diminuer d'année en année. Cependant, le cercle vicieux est complet car les cellules adipeuses commencent à produire à leur tour des œstrogènes, contribuant ainsi à aggraver le problème.

Article publié le 11 décembre 2023