Tout savoir : Comprendre le stérilet de la pose au retrait

Les stérilets, ou dispositifs intra-utérin (DIU), représentent une option de contraception intéressante. Qu’ils soient au cuivre ou hormonaux, ils offrent une contraception fiable, de longue durée et réversible. Comprendre leur mécanisme, leurs bénéfices et leurs limites permet un consentement pleinement éclairé. Discutez avec votre professionnel de santé pour déterminer si ce dispositif s’adapte à votre situation personnelle et à vos projets de vie ; vous disposerez ainsi d’un moyen contraceptif efficace sans gestion quotidienne.

Par Stéphanie Le Guillou
Mis à jour le 11/06/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce qu'un stérilet ?

Le terme stérilet est historique : il suggérait à tort une stérilité définitive. Aujourd’hui, les professionnels parlent plutôt de DIU, expression qui décrit mieux la réalité technique : un petit dispositif souple, le plus souvent en forme de T et long de trois centimètres, placé à l’intérieur de la cavité utérine par un médecin ou une sage-femme. Il comporte un fil très court qui restera accessible au col pour le retrait futur. Le DIU n’altère pas la fertilité : dès qu’il est retiré, une grossesse peut survenir. En revanche, il ne protège pas contre les infections sexuellement transmissibles, car son action se limite à l’utérus et n’entrave pas la circulation des agents infectieux.

Quand poser un stérilet ?

Jadis réservé aux femmes ayant déjà accouché (multipares), il est maintenant adapté aussi auxnullipares — femmes n’ayant pas encore eu d’enfant.

La présence d’un conjoint fixe n’entre pas en ligne de compte. Pour rappel, la prévention des infections sexuellement transmissibles repose sur le préservatif ; le stérilet ne protège pas.

Après un accouchement, la pose immédiate (dans les 48 h) ou plus tard est possible. Après une interruption volontaire de grossesse, elle peut être réalisée le jour même.

Pour les pilules œstro-progestatives (contraceptifs combinés), commencer le 1ᵉʳ jour des règles assure une protection immédiate ; toutefois, un « quick-start » (démarrage n’importe quel autre jour du cycle) est autorisé : il suffit alors d’utiliser un préservatif pendant les sept premiers jours. Les micropilules progestatives, elles, peuvent débuter à tout moment, avec un délai de protection de 48 heures. Concernant le stérilet, cuivre ou hormonal, la pose est effectivement possible à n’importe quelle phase du cycle, pourvu qu’une grossesse soit exclue par un test fiable et qu’il n’y ait pas de suspicion d’infection génitale. Les cliniciens privilégient souvent la période menstruelle : le col est un peu plus ouvert et la certitude de non-grossesse plus élevée.

Comment fonctionne-t-il ?

Deux grands mécanismes cohabitent selon le matériau actif. Le stérilet au cuivre libère des ions cuivriques qui perturbent l’ascension des spermatozoïdes et créent une réaction inflammatoire locale, rendant l’endomètre — la muqueuse qui accueille normalement l’embryon — impropre à la nidation. Le stérilet hormonal, lui, diffuse progressivement du lévonorgestrel (progestatif). Cette hormone épaissit la glaire cervicale, ralentit la motilité spermatique et amincit l’endomètre ; l’ovulation n’est pas systématiquement bloquée mais la rencontre ovule-spermatozoïde devient improbable. Dans les deux cas, la contraception est dite « passive » : une fois posé, le DIU agit sans effort quotidien de l’utilisatrice, facteur clé de son excellente efficacité.

Quels sont les différents types de stérilets disponibles ?

Le dispositif intra-utérin au cuivre

Fabriqué en plastique recouvert de manchons ou d’un fil de cuivre, parfois décliné en tailles « short » et « standard », il reste actif quatre à dix ans selon le modèle. Les atouts majeurs résident dans l’absence d’hormones : cycle naturel préservé, possibilité d’usage comme contraception d’urgence jusqu’à cinq jours après un rapport non protégé, coût modéré et remboursement par l’Assurance Maladie. À l’inverse, la présence de cuivre intensifie parfois les règles (flux plus abondant, douleurs accrues) et peut être déconseillée en cas d’endométriose ou de maladie de Wilson. Certaines utilisatrices rapportent également une exacerbation d’acné ou de dysménorrhée, phénomènes liés à l’inflammation endométriale induite par le métal.


Le dispositif intra-utérin hormonal (lévonorgestrel)

On parle aussi deSIU. Le réservoir de lévonorgestrel assure une diffusion constante pendant cinq ans environ. De nombreux médecins le proposent aux personnes souffrant de règles abondantes : le progestatif réduit le volume menstruel, raccourcit — voire supprime — les saignements et atténue les crampes utérines. Toutefois, l’action hormonale expose à des effets similaires à ceux d’autres progestatifs : spottings les premiers mois, céphalées, tension mammaire, prise de poids ou poussées d’acné. Ces manifestations restent réversibles et disparaissent le plus souvent après quelques cycles. Les contre-indications spécifiques incluent les antécédents de thrombose veineuse profonde, certaines maladies hépatiques et les cancers hormono-dépendants.

Comment se déroule la pose ?

  1. La pose s’effectue au cabinet médical, en général en première partie de cycle.

  2. Un examen gynécologique avec spéculum permet de visualiser le col.

  3. Après désinfection locale, le professionnel mesure l’utérus (hystérométrie).

  4. Le DIU est ensuite glissé dans la cavité à l’aide d’un fin applicateur.

  5. Le geste ne dure pas plus de deux minutes.

  6. Certaines patientes ressentent une crampe vive mais brève.

  7. La prise d’un antalgique ou d’un anti-inflammatoire non stéroïdien une heure avant le rendez-vous limite cet inconfort.

  8. Une visite de contrôle à trois mois est recommandée pour vérifier la position du dispositif.

  9. Un suivi annuel est également conseillé pour s’assurer que tout est en ordre.

Quel est le taux d’efficacité des stérilets ?

L’efficacité se calcule souvent avec l’indice de Pearl : nombre de grossesses accidentelles pour 100 femmes utilisant la méthode pendant un an. Plus l’indice est bas, plus la méthode est fiable. En usage optimal, le DIU hormonal affiche un indice proche de 0,2 ; le DIU au cuivre se situe entre 0,6 et 0,8. La différence entre efficacité théorique et pratique est quasi nulle, car l’oubli n’existe pas une fois le dispositif en place. En pratique clinique, on retient une protection contraceptive d’environ 99 %, performance parmi les plus élevées hors stérilisation.

Combien de temps garde-t-on un stérilet ?

Les stérilets se distinguent par leur longévité. Les modèles au cuivre peuvent rester quatre, cinq ou jusqu’à dix ans selon la quantité de cuivre et la recommandation du fabricant. Les versions hormonales sont homologuées pour cinq ans ; certaines publications évoquent une action contraceptive qui se prolonge au-delà, mais la prescription officielle demeure quinquennale. Dans tous les cas, le DIU peut être retiré plus tôt si un désir de grossesse émerge ou si des effets gênants persistent. À l’inverse, il doit impérativement être remplacé à l’échéance pour garantir la fiabilité contraceptive.

Comment se passe le retrait ?

  1. Le retrait est encore plus rapide que la pose.

  2. Après positionnement du spéculum, le praticien saisit le fil visible au col avec une pince atraumatique et tire doucement.

  3. Les bras souples du DIU se replient et l’ensemble glisse hors de l’utérus.

  4. Une contraction fugace peut survenir mais disparaît en quelques secondes.

  5. L’acte s’effectue à tout moment du cycle.

  6. Si aucun autre moyen contraceptif n’est prévu et qu’un rapport a eu lieu dans la semaine précédente, le professionnel conseille souvent de patienter ou d’employer des préservatifs pour éviter une grossesse inattendue.

Quels sont les effets secondaires ?

Stérilets au cuivre : des effets sur les règles et la peau

Les stérilets au cuivre peuvent accentuer les menstruations : flux plus abondant, douleurs majorées, spotting intermédiaire. Cette réaction découle de la micro-inflammation induite par le cuivre et disparaît parfois après quelques mois ; chez certaines utilisatrices, elle persiste et motive le retrait. Des liens entre DIU cuivré et poussées d’acné ont été décrits, probablement via l’inflammation systémique de bas grade.

Stérilets hormonaux : des règles souvent réduites

À l’inverse, les stérilets hormonaux réduisent souvent les règles, jusqu’à une aménorrhée complète, sans danger pour la fertilité. Les effets indésirables liés au lévonorgestrel — céphalées, tension mammaire, légère prise de poids, kystes ovariens fonctionnels — restent rares et réversibles.

Risques et précautions pour tous les types de DIU

Quelle que soit la version choisie, le risque d’expulsion spontanée est évalué autour de 2 %, surtout dans les six premiers mois. Chaque utilisatrice doit connaître ces éventualités pour consulter rapidement en cas de douleur intense, fièvre ou saignements anormaux.

Existe-t-il des contre-indications ?

Certaines situations imposent un report ou une alternative thérapeutique. Les anomalies anatomiques de l’utérus (fibrome déformant, malformation) gênent la mise en place. Une infection génitale haute non traitée, un cancer du col ou de l’endomètre et des saignements génitaux inexpliqués représentent des obstacles majeurs. Pour le DIU au cuivre, la maladie de Wilson ou une allergie documentée au cuivre sont également des freins. Le DIU hormonal partage ces restrictions et ajoute celles liées au progestatif : antécédent de thrombose veineuse profonde, embolie pulmonaire, tumeur hépatique active, cancer du sein ou de l’ovaire sensible aux hormones. Dans tous les cas, le choix final se fait lors d’une consultation médicale qui évalue le profil santé, l’histoire gynécologique et les attentes de la personne.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

ameli.fr. La contraception par stérilet ou dispositif intra-utérin (DIU). Février 2025.

2

Question sexualité. Le DIU - Dispositif Intra Utérin (Stérilet) : comment ça marche ?