Testostérone chez l'homme : le guide pour maintenir un taux optimal

La testostérone chez l’homme fascine. Hormone stéroïdienne, elle pilote la virilité biologique mais intervient aussi dans la santé osseuse, musculaire et métabolique. Son déclin progressif après trente ans peut passer inaperçu, car les symptômes s’installent lentement. Comprendre ses fonctions, reconnaître les signes d’alerte et connaître les moyens éprouvés pour soutenir naturellement sa production constitue donc un enjeu important pour les hommes.

Par Stéphanie Le Guillou
Mis à jour le 29/07/2025Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce que la testostérone ?

La testostérone est unandrogène, c’est-à-dire une hormone sexuelle dérivée du cholestérol, favorisant le développement des caractères masculins. Elle est principalement synthétisée par les cellules de Leydig, situées dans les testicules, qui sont spécialisées dans la production hormonale. Une fois produite, la testostérone circule dans le sang liée à une protéine de transport (SHBG) et agit sur de nombreux tissus, après avoir été en partie convertie en dihydrotestostérone (DHT) ou en estradiol.

Quelle est la concentration moyenne de cette hormone ?

Chez l’adulte, le laboratoire exprime la testostérone totale en nanomoles par litre ; les valeurs usuelles tournent autour de 10 – 35 nmol/L (300 – 1 000 ng/dL). Les prélèvements doivent se faire le matin, à jeun, car la sécrétion suit un rythme circadien ; un résultat anormal est toujours contrôlé une seconde fois avant diagnostic. Les seuils d’intervention thérapeutique varient, mais un plancher d’environ 8 nmol/L est souvent retenu pour discuter d'une substitution. 

Quel est son rôle ?

Les principaux rôles de la testostérone chez l'homme comprennent :

  • Le développement et le maintien des organes génitaux, de la pilosité et du timbre vocal

  • La régulation de la spermatogenèse et de la libido

  • L'anabolisme protéique : i.e l'accroissement de la masse musculaire squelettique

  • La consolidation de la trame osseuse et prévention de l’ostéoporose

  • La stimulation de l’érythropoïèse (production de globules rouges)

  • Une influence sur l'humeur, la motivation et la cognition via les récepteurs cérébraux. 

Quelles sont les causes d'un faible taux de testostérone ?

Le vieillissement (andropause)

Dès l’âge de trente ans, la testostérone chez l’homme recule d’environ 1 % par an, phénomène amplifié après soixante ans.

Un excès de poids et une résistance à l’insuline

L’adipose viscérale accroît l’aromatisation de la testostérone en estrogènes, abaissant la testostéronémie.

Des pathologies chroniques

Diabète, maladies cardiaques, infection par le VIH ou insuffisance rénale perturbent la synthèse androgénique. 

La prise de certains médicaments

Corticoïdes, opioïdes, anti-psychotiques ou traitements anticancéreux réduisent la sécrétion.

Une atteinte testiculaire ou des anomalies génétiques

Traumatismes, orchites, syndrome de Klinefelter, hypogonadisme hypogonadotrope ont également un impact sur la sécrétion de testostérone chez l'homme.

Quels peuvent-être les signes d'un manque de testostérone ?

Les principaux signes décrits font état : 

  • D'une baisse de libido : désir et fréquence des rapports en retrait, orgasmes moins intenses

  • D'une diminution des érections matinales : reflet d’un tonus vasculaire pénien amoindri

  • D'une fatigue persistante et d'une irritabilité : asthénie, troubles du sommeil, perte d’énergie

  • D'une perte de masse musculaire : force réduite, gain de masse grasse abdominale

  • De troubles cognitifs légers : mémoire et concentration altérées

  • D'une ostéopénie : densité minérale osseuse abaissée, risque de fracture accru.

Comment augmenter naturellement le taux de testostérone chez l'homme ?

La première démarche consiste à améliorer le mode de vie via :

  1. L'entraînement de résistance : trois séances hebdomadaires de renforcement musculaire majeur stimulent l’axe hypothalamo-hypophysaire.

  2. Le sommeil de qualité : viser 7 – 8 heures, car la sécrétion nocturne atteint son pic en phase de sommeil profond.

  3. La gestion du poids : réduire le tour de taille diminue la conversion périphérique en estrogènes.

  4. Une exposition solaire raisonnée : 15 minutes de soleil sur avant-bras et visage soutiennent la vitamine D, co-facteur de la stéroïdogenèse.

  5. Un stress maîtrisé : la relaxation limite l’excès de cortisol, antagoniste de la testostérone.

  6. Une consommation d'alcool modérée et une absence de tabac.

  7. Des compléments alimentaires ciblés : Zinc, Magnésium ou vitamine D peuvent aider lorsqu’une carence est objectivée ; les preuves restent limitées et ne dispensent jamais d’un avis médical. 

Quels soutiens alimentaires pour la testostérone ?

Aucun aliment ne dote subitement l’organisme d’un surplus de testostérone chez l'homme : l’effet recherché repose plutôt sur un apport régulier de micronutriments indispensables à la stéroïdogenèse.

Le Zinc arrive en première ligne : deux à trois assiettes hebdomadaires d’huîtres suffisent à couvrir des besoins élevés. Et les jours sans produit de la mer, un steak de bœuf maigre ou une poignée de graines de Courge prennent aisément le relais. Ce métal traceur intervient comme cofacteur de la 17 β-hydroxystéroïde-déshydrogénase, enzyme clé de la dernière étape de conversion.

Le Magnésium mérite également l’attention. Quelques carrés de chocolat noir, une portion d’Amandes ou un bol d’Epinards, consommés quotidiennement, desserrent la liaison trop étroite entre la testostérone circulante et la SHBG, la protéine (Sex-Hormone Binding Globulin) qui la neutralise partiellement ; parallèlement, ce minéral soutient la production énergétique des cellules de Leydig.

La vitamine D, souvent qualifiée de « pré-hormone », agit en coulisses à chaque étape de la synthèse androgénique. Deux portions hebdomadaires de poisson gras comme le maquereau ou les sardines, complétées par une exposition solaire modérée, couvrent généralement les besoins ; le jaune d’œuf apporte un appoint supplémentaire non négligeable.

Enfin, les acides gras mono et polyinsaturés jouent un rôle structurel : ils entretiennent la fluidité membranaire nécessaire au bon fonctionnement enzymatique. Un filet d’huile d’Olive sur les crudités, un Avocat mûr en collation ou une petite poignée de Noix chaque jour apportent ces lipides de qualité, tout en respectant un équilibre calorique compatible avec le maintien d’un tour de taille sain.

Notre sélection de compléments alimentaires

Magnésium triple

Vitamine D3 vegan

Omega-3 vegan

Quelle routine adopter pour favoriser la production de testostérone ?

Voici une proposition de routine naturelle pour contribuer à maintenir un taux normal de testotérone chez l'homme : 

  1. 7h : exposition à la lumière naturelle et petit-déjeuner riche en protéines (omelette, graines de Courge).

  2. 12h30 : déjeuner équilibré avec apport de lipides de qualité (huile d’Olive), légumes crucifères.

  3. 17h : séance de musculation de 45 minutes, focus sur squats et développé couché.

  4. 18h : collation riche en Magnésium, Amandes et chocolat noir 70 %.

  5. 20h : dîner léger composé de quelques huitres et d'Epinards. 

  6. 22h : coupure des écrans, rituel de relaxation respiratoire, pour un coucher 23 h.

Précautions d’usage

Tout complément visant à accroitre le taux de testostérone chez l’homme nécessite de la prudence et un suivi médical. En particulier, les produits revendiquant des « effets anabolisants » rapides doivent susciter la vigilance, notamment en compétition sportive.

Conseil de l'expert

Une testostérone équilibrée se cultive davantage par l’hygiène de vie quotidienne que par des « boosters » miracles. En combinant entraînement régulier, alimentation diversifiée et sommeil récupérateur, la plupart des hommes retrouvent un niveau hormonal satisfaisant sans recourir systématiquement à la substitution.

En savoir plus

Pourquoi mesurer la testostérone le matin ?

La testostérone suit un rythme circadien, avec un pic naturel entre 6 h et 10 h du matin. Un dosage effectué plus tard dans la journée peut donc sous-estimer sa production réelle.

Le Soja fait-il baisser la testostérone ?

Les études disponibles suggèrent que la consommation modérée de Soja, en particulier sous forme fermentée, n’a qu’un effet très limité sur les taux de testostérone. Aucun impact cliniquement significatif n’a été observé chez les hommes en bonne santé.

Le jeûne intermittent augmente-t-il la testostérone ?

Les résultats sont encore contradictoires et varient selon les profils individuels. Une augmentation est possible si les apports caloriques et protéiques sont maintenus à un niveau adéquat.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

Association Française d'Urologie. Déficit en testostérone, ne pas se résigner.

Janvier 2024.

2

Santé.fr. Peut-on booster sa testostérone avec des compléments alimentaires ?

Octobre 2024.