Qu'est-ce que la cosmétologie ?

La cosmétologie est une science qui étudie les produits cosmétiques, leur formulation, leurs ingrédients, leur interaction avec la peau, les cheveux, les ongles, ainsi que leur efficacité et leur tolérance. Elle s’intéresse autant à la conception des produits qu’à leur impact biologique, sensoriel et dermatologique. Située à l’interface de plusieurs domaines — chimie, biologie cutanée, dermatologie, galénique, toxicologie, et réglementation — la cosmétologie analyse comment un produit cosmétique agit sur la surface du corps humain pour nettoyer, protéger, parfumer, embellir ou maintenir une bonne condition de la peau ou des phanères (cheveux, ongles). Contrairement à la dermatologie, qui traite des pathologies de la peau, la cosmétologie s’inscrit dans une démarche de soin, de prévention et d’esthétique. Elle s’appuie sur des connaissances scientifiques rigoureuses pour sélectionner les actifs, évaluer leur mode d’action, garantir la sécurité d’usage et répondre aux attentes sensorielles et sociétales des consommateurs (naturel, éthique, clean beauty…). En tant que science appliquée, la cosmétologie joue un rôle central dans le développement de produits dermocosmétiques, capillaires, solaires, d’hygiène, ou encore de maquillage. Elle accompagne ainsi toute l’industrie cosmétique, de la recherche en laboratoire à la commercialisation, en passant par l’évaluation clinique et la conformité réglementaire.

Formulateur ou chimiste en cosmétique : spécialiste de la conception de produits cosmétiques, il élabore les formules en laboratoire en sélectionnant les bons ingrédients pour garantir efficacité, stabilité, sécurité et sensorialité. Cette personne effectue aussi les tests de stabilité, de compatibilité avec l'emballage, et veille au respect des réglementations. 

Toxicologue : expert de la sécurité des ingrédients et des formules, il évalue les risques toxicologiques des substances utilisées dans les cosmétiques. Le toxicologue rédige l’évaluation de sécurité exigée dans le dossier réglementaire (partie B du DIP).

Chargé de réglementation cosmétique : le chargé de réglementation veille à ce que les produits cosmétiques soient conformes à la réglementation en vigueur (ex. Règlement (CE) n°1223/2009 en Europe). Il gère les dossiers d’information produit, les revendications, les tests d’innocuité, l’étiquetage INCI et la notification CPNP (Cosmetic Products Notification Portal).

Cosmétologue : spécialiste des produits cosmétiques et de leurs effets biologiques, il maîtrise les actifs, la physiologie cutanée, les mécanismes d’action et les besoins des différents types de peau. Le cosmétologue peut travailler en formulation, communication scientifique, marketing, réglementation ou conseil.

Responsable R&D : pilote l’innovation dans une entreprise cosmétique. Il/elle encadre l’équipe de formulation, oriente la recherche vers de nouveaux concepts, supervise les projets, les tests, les collaborations scientifiques, et coordonne les phases de développement produit.

Pour comprendre l’action des cosmétiques, il est essentiel de connaître la structure de la peau. Celle-ci est composée de trois couches principales : 

L’épiderme, couche superficielle, agit comme une barrière protectrice contre les agressions extérieures. Il est composé majoritairement de kératinocytes et inclut la couche cornée, où les cosmétiques agissent en priorité.

Le derme contient les fibres de collagène et d’élastine, responsables de la fermeté et de l’élasticité cutanée. Il abrite aussi les vaisseaux sanguins, glandes et follicules.

L’hypoderme, couche la plus profonde, est riche en cellules graisseuses. Elle joue un rôle dans l’isolation thermique et les réserves énergétiques.

Les produits cosmétiques n’agissent que sur les couches superficielles de la peau, sans effet thérapeutique en profondeur, conformément à leur définition réglementaire.

Le cheveu est une production kératinisée issue du follicule pileux, situé dans le cuir chevelu. Il se compose de deux parties principales :

La racine, enfouie dans le cuir chevelu, où se trouvent les cellules vivantes responsables de la croissance du cheveu.

La tige, partie visible et morte du cheveu, composée principalement de kératine, une protéine fibreuse riche en soufre.

La structure du cheveu comprend trois couches concentriques :

La cuticule : couche externe formée de fines écailles superposées. Elle protège le cheveu des agressions extérieures (UV, chaleur, pollution) et détermine sa brillance. Une cuticule lisse reflète mieux la lumière, tandis qu’une cuticule abîmée rend les cheveux ternes et rêches.

Le cortex : couche intermédiaire, épaisse, riche enkératine et en mélanine (pigments). C’est lui qui détermine la résistance, la couleur naturelle, la souplesse et la forme du cheveu (lisse, ondulé, frisé).

La médulla : présente dans certains cheveux épais, elle joue un rôle mineur, mais pourrait être impliquée dans le transport de nutriments et la régulation thermique.

Comprendre cette structure est fondamental en cosmétologie capillaire, car les soins (shampooings, masques, huiles, sérums) ciblent principalement la cuticule pour protéger et lisser la fibre, et le cortex pour renforcer, nourrir ou modifier la texture (coloration, lissage, etc.).

Les cosmétiques sont des mélanges complexes composés de différents types d’ingrédients, sélectionnés en fonction de leur rôle, de leur compatibilité et de leur effet recherché sur la peau ou les cheveux. Certains produits peuvent être exclusivement aqueux (comme les gels ou les lotions hydratantes à base d’eau ou d’hydrolats), d’autres uniquement huileux (comme les sérums huileux ou les huiles de soin), et d’autres encore combinent les deux phases, comme dans le cas des crèmes, qui sont des émulsions. Une émulsion résulte du mélange stable d’une phase aqueuse et d’une phase huileuse, grâce à un émulsifiant. Voici les grandes catégories d’ingrédients que l’on retrouve généralement dans une formule cosmétique, ainsi que leur intérêt spécifique :

La phase aqueuse contient de l’eau et parfois des agents hydratants comme la glycérine ou l’Aloe vera (Aloe barbadensis). Elle apporte légèreté et fraîcheur à la formule. La phase huileuse est composée d’huiles végétales, de beurres et d’émollients, qui nourrissent la peau et renforcent la barrière cutanée. L’équilibre entre les deux phases détermine la texture finale du produit (crème, lait, baume…).

L’eau et l’huile sont non miscibles, ce qui signifie qu’elles ne se mélangent pas naturellement. Pour les combiner de manière stable dans une formule (comme dans une crème), on utilise des tensioactifs, également appelés émulsionnants lorsqu’ils sont employés pour créer des émulsions. Ces molécules possèdent une double affinité : une partie hydrophile (attirée par l’eau) et une partie lipophile (attirée par les corps gras). Cette structure amphiphile leur permet de se positionner à l’interface entre l’eau et l’huile, facilitant la formation de fines gouttelettes dispersées dans une phase continue, et ainsi de stabiliser le mélange. Il existe toutefois une distinction d’usage. Les tensioactifs moussants (comme ceux des gels douche ou shampoings) sont utilisés pour nettoyer et produire de la mousse. Les émulsionnants, quant à eux, sont spécifiquement formulés pour créer des textures stables et homogènes (crèmes, laits…).

Pour améliorer la texture des produits cosmétiques et offrir des sensations agréables à l'application, on utilise des ingrédients qui modifient la viscosité et la consistance des formules. Deux grandes catégories sont employées selon la nature de la phase concernée. Les gélifiants et gommes naturelles épaississent la phase aqueuse. Ils permettent d’obtenir des textures gel, de stabiliser les formules, et d’améliorer l’étalement sur la peau. Les épaississants lipophiles, comme les cires végétales, sont utilisés pour structurer la phase huileuse. Ils donnent de la tenue aux baumes, sticks ou crèmes riches, tout en apportant un toucher fondant ou protecteur.

Ils protègent la formule contre le développement de micro-organismes (bactéries, moisissures, levures), surtout dans les produits contenant de l’eau.

Les parfums apportent une signature olfactive au produit, mais peuvent aussi contenir des allergènes. Les colorants (naturels ou synthétiques) servent à différencier les produits ou à renforcer leur attrait sensoriel. Ils doivent être utilisés avec précaution, en particulier pour les peaux sensibles ou les formules destinées aux enfants.