Comment renforcer naturellement ma barrière cutanée ?

Notre peau se compose de trois couches superposées : l’hypoderme (en profondeur), le derme (au milieu) et l’épiderme (en surface). Chacune d’entre elles protège notre corps à sa façon. Ce que l’on appelle « barrière cutanée », toutefois, s’apparente plutôt aux différents mécanismes de protection situés en surface, au niveau de la couche cornée (la strate la plus superficielle de l’épiderme). On les condense parfois sous l'appellation de « film hydrolipidique de surface ». Ce dernier comprend :

• Une émulsion protectrice à base de liquides aqueux (sueur, eau qui remonte des couches profondes) et de lipides (acides gras du sébum). Certaines peaux ont plus de sébum que d’autres : ce sont les peaux grasses.

• Un ciment intercornéocytaire : il s’agit d’une substance grasse qui assure la cohésion entre les cellules de la couche cornée (les cornéocytes). Elle se compose notamment de Céramides et de Cholestérol. Elle participe à la régulation des pertes insensibles en eau.

• Un manteau acide : la composition du film hydrolipidique confère à la peau un pH acide (4 à 6,7). Cette acidité est précieuse, car elle favorise le maintien de la flore résidente cutanée (son microbiote, constitué de « bonnes » bactéries) et prévient les intrusions pathogènes.

Ce qu’il faut retenir : la douceur, la souplesse, l’éclat et l’aspect sain de notre peau dépendent en grande partie de l’équilibre de notre film hydrolipidique de surface.

• Une routine de soin inadaptée, avec des gestes ou des produits qui décapent votre surface cutanée, c’est-à-dire qui la privent d’une partie de ses huiles naturelles. Il peut s’agir de frottements, de gommages excessifs, d’abus d’eau chaude, d’un contact avec des agents potentiellement irritants ou d’utilisation de tensioactifs un peu trop « forts » pour vous.

• Les agressions extérieures, parmi lesquelles le froid et la baisse de l’hygrométrie (qui accélèrent la déshydratation de votre peau), l’exposition au soleil ou encore les changements de température. L’hiver est d’ailleurs une saison très délicate pour votre peau, car elle peut fragiliser votre barrière cutanée, d’où l’importance de la maintenir en bon état.

• Un mode de vie déséquilibré, susceptible d’interférer avec les fonctions naturelles de votre peau. C’est le cas du tabac, du manque de sommeil, d’une alimentation déséquilibrée ou du stress, par exemple.

• Certaines affections cutanées, ce qui relève dans ce cas du domaine médical.

• De même, certains traitements médicamenteux peuvent avoir un impact sur notre film hydrolipidique et sur la perméabilité de notre peau.

La meilleure façon de reconnaître une barrière protectrice altérée est de jauger le confort de votre peau. Une barrière cutanée saine est synonyme d’une peau correctement hydratée et agréable à vivre, sans désagréments notables. À l’inverse, voici ce qu’il peut se produire lorsqu’elle est abîmée.

• Vous avez l’impression que votre peau tiraille. Elle vous « tire » rapidement après l’application de vos soins, comme si elle était sèche ou déshydratée.

• Vous ressentez des sensations de brûlures et de picotements, surtout à l’application de cosmétiques dits « puissants » (avec des ingrédients actifs comme AHA, BHA, Rétinol, etc.). Cela peut signifier que le produit pénètre un peu plus loin qu’il ne le devrait, justement parce que votre barrière est abîmée.

• Votre peau peut présenter des rougeurs, notamment sur les zones les moins pourvues en glandes sébacées (et donc plus vulnérables), comme les joues.