Si elle n’est pas diagnostiquée à temps, la pré-éclampsie peut avoir de lourdes conséquences pour la mère et le bébé. Heureusement, une surveillance régulière permet de limiter les risques de complications.
Pré-éclampsie : Causes et symptômes
La pré-éclampsie est un trouble lié à la grossesse qui se manifeste par une hypertension artérielle et une perte de protéines dans les urines. Sans prise en charge, elle peut entraîner d’importantes complications pour la mère et le bébé. Un suivi médical régulier est donc essentiel pour repérer les premiers signes et permettre une prise en charge précoce. Qu’est-ce qui provoque une pré-éclampsie ? Quels sont les risques de complication ? Et quels sont les symptômes à surveiller ? Dans cet article, découvrez tout ce qu'il y a à savoir sur cette pathologie.

Sommaire
Qu'est-ce que la pré-éclampsie ?
La pré-éclampsie est une complication de la grossesse qui survient après la 20e semaine d’aménorrhée, c’est-à-dire vers la moitié ou la fin de la grossesse. Autrefois appelée « toxémie gravidique », elle se manifeste par l’apparition d’une hypertension artérielle associée à la présence de protéines dans les urines. Après l’accouchement, les symptômes disparaissent spontanément.
Ce trouble est dû à une anomalie dans le fonctionnement du placenta. Cet organe joue un rôle fondamental tout au long de la grossesse. C’est lui qui permet l’échange de nutriments et d’oxygène entre la mère et le bébé. Dans le cas de la pré-éclampsie, les vaisseaux sanguins du placenta ne se forment pas correctement, ce qui provoque une vascularisation insuffisante. De ce fait, il ne parvient plus à remplir son rôle de manière efficace. Cela peut avoir de multiples conséquences, aussi bien chez la mère que chez le fœtus.
Heureusement, un suivi médical régulier permet de repérer les premiers signes de cette pathologie. Grâce à une prise en charge précoce, il est ainsi possible de limiter les risques de complications, telles que les crises d’éclampsie. En effet, celle-ci est désormais rare et concerne moins de 1 % des grossesses.
Qu'est-ce qui provoque ce trouble de la grossesse ?
La pré-éclampsie peut apparaître chez toutes les femmes enceintes, et dans de nombreux cas, la cause exacte reste inconnue. Toutefois, certains facteurs de risques semblent augmenter la probabilité de développer ce trouble, tels que :
La première grossesse : dans plus de 70 % des cas, la pré-éclampsie concerne une première grossesse.
Les grossesses multiples ou médicalement assistées : les femmes enceintes qui attendent des jumeaux ou plus ou celles qui ont reçu un don d’ovocytes ou de spermes sont davantage exposées au risque de pré-éclampsie.
Les antécédents de pré-éclampsie : en cas de pré-éclampsie lors d’une précédente grossesse, le risque d’avoir à nouveau ce trouble lors d’une prochaine grossesse est 7 fois plus élevé.
La génétique : les femmes affectées par une pré-éclampsie ont souvent leur mère ou une sœur qui ont souffert du même trouble.
L’âge : les femmes enceintes de moins de 18 ans ou de plus de 40 ans présentent un risque plus élevé de pré-éclampsie.
L’obésité : un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 est un facteur aggravant bien connu. L’obésité favorise les déséquilibres hormonaux et une mauvaise vascularisation.
Certaines maladies préexistantes : le diabète, l’hypertension artérielle chronique, les maladies auto-immunes, les troubles cardiovasculaires ou encore les pathologies rénales sont des affections qui augmentent le risque de pré-éclampsie.
Quels sont les signes à surveiller pendant la grossesse ?
Deux indicateurs permettent d'identifier la présence d'une pré-éclampsie : l'hypertension artérielle et la présence de protéines dans les urines.
Pendant la grossesse, environ 10 % des femmes peuvent présenter une élévation temporaire de leur tension, appelée hypertension artérielle gravidique. De la même façon que pour le diabète gestationnel, ce trouble transitoire disparaît après l’accouchement. Cette hypertension artérielle est le plus souvent bénigne. Toutefois, lorsqu’elle est associée à une perte de protéines dans les urines, elle reflète l’existence d’une pré-éclampsie.
Pour rappel, la tension artérielle correspond à la pression exercée par le sang sur les parois des artères. Elle est essentielle pour assurer une bonne circulation du sang dans l’ensemble du corps. Une tension artérielle normale se situe en moyenne autour de 120/80 mmHg. Lorsqu’elle dépasse régulièrement 140/90 mmHg, on parle d’hypertension. Si cette élévation persiste dans le temps, elle peut endommager les vaisseaux sanguins et affecter certains organes vitaux, comme le cœur, les reins ou le cerveau.
En cas de pré-éclampsie, les dysfonctionnements liés au placenta entraînent la libération de molécules pro-inflammatoires à l’origine d’une hypertension artérielle. Celle-ci altère le fonctionnement des reins qui se traduit par la présence de protéines dans les urines.
Quels sont les symptômes de la prééclampsie ?
Bien souvent, les femmes souffrant d’une pré-éclampsie ne présentent aucun symptôme et c’est lors d’un examen médical de routine que le trouble est diagnostiqué. Mais certains signes peuvent parfois apparaître, notamment en cas de pré-éclampsie sévère, tels que :
L’apparition d’œdèmes : un gonflement anormal et soudain du visage, des mains, des jambes ou des pieds peut se produire. Ces œdèmes sont souvent accompagnés d’une prise de poids importante en seulement quelques jours. Ils sont dus à une mauvaise circulation des fluides et à une rétention d’eau.
Des maux de tête intenses : lorsque la tension artérielle monte fortement, elle peut provoquer des maux de tête violents qui ne sont pas soulagés par des antidouleurs classiques.
Des troubles visuels : l’HTA peut perturber la circulation sanguine au niveau des yeux et provoquer une hypersensibilité à la lumière ou l’apparition de taches (mouches) dans le champ visuel.
Des troubles auditifs : de la même façon, l’HTA peut engendrer des acouphènes (bourdonnements dans les oreilles).
Une douleur en barre au niveau de l’estomac : une atteinte du foie peut se manifester par une douleur localisée dans la partie supérieure de l’abdomen. Elle peut aussi être accompagnée de nausées ou de vomissements.
Un œdème pulmonaire : une sensation d’essoufflement associée à une douleur dans la poitrine peut être le signe d’une accumulation de liquide dans les poumons.
Quels sont les risques de la prééclampsie ?
Non traitée, la pré-éclampsie peut entraîner de sérieuses complications pour la mère comme pour l’enfant. Chez la mère, le risque majeur est la crise d’éclampsie : l’hypertension devient si sévère qu’elle entraîne des crises convulsives. Elle peut également provoquer d’autres types de complications, comme un décollement placentaire, une insuffisance rénale ou encore une atteinte du foie. Pour le fœtus, le principal danger est un retard de croissance intra-utérin, causé par une mauvaise irrigation du placenta. C’est pour cela qu’en cas de pré-éclampsie sévère, l’accouchement est souvent déclenché prématurément pour préserver la vie du bébé. Ces complications sont rares dans les pays qui disposent d’un bon accès aux soins médicaux.
Comment savoir si l'on a une prééclampsie lorsqu'on est enceinte ?
Un suivi médical régulier permet de surveiller la survenue d’une pré-éclampsie. En effet, lors de chaque consultation, la tension est mesurée et une bandelette urinaire permet de dépister la présence de protéines. Le diagnostic de pré-éclampsie est posé lorsqu’on observe :
Une HTA mesurée à deux reprises à plus de 140/90 mmHg
Une protéinurie supérieure à 0,3 g/24 h
Si la pré-éclampsie reste stable, la femme enceinte peut poursuivre sa grossesse chez elle avec un suivi médical renforcé. Des hypotenseurs sont généralement prescrits. Il lui est également conseillé de se reposer le plus possible et s’allonger sur le côté gauche pour faciliter la circulation sanguine. En cas de forme sévère, une hospitalisation est nécessaire pour permettre une surveillance rapprochée jusqu’à la fin de la grossesse.
Comment prévenir cette complication de fin de grossesse ?
La pré-éclampsie est due à une anomalie du placenta, il y a donc peu de moyens de la prévenir. Toutefois, certaines habitudes peuvent contribuer à réduire les risques.
Adoptez une alimentation saine : une alimentation saine pendant la grossesse permet d’apporter tous les nutriments nécessaires au développement du placenta et du bébé. Veillez notamment à avoir un apport suffisant en vitamines du groupe B, en oméga 3 et en fer.
Limitez la prise de poids : c’est tout à fait normal de prendre du poids pendant la grossesse ! Toutefois, lorsqu’elle est excessive, elle augmente les risques d’hypertension et de troubles métaboliques. Pour la limiter, privilégiez des aliments à index glycémique bas et évitez les graisses saturées.
Pratiquez une activité physique régulière : des exercices doux comme la marche, le yoga prénatal ou la natation améliorent la circulation sanguine, régulent la tension artérielle et aident à maintenir un poids équilibré.
Précautions
Si vous ressentez certains symptômes, comme des maux de tête violents, des nausées ou des œdèmes inhabituels du visage ou des extrémités, contactez les urgences médicales. Il vaut mieux prévenir qu’attendre une complication.
Conseil de l'expert
Un suivi médical régulier tout au long de la grossesse est la meilleure prévention de la pré-éclampsie. En effet, la mesure régulière de la tension et les analyses d’urines permettent de dépister les signes précoces de ce trouble et bénéficier ainsi d’une prise en charge rapide. Si vous avez des questions ou des doutes, n’hésitez pas à en parler au professionnel de santé qui assure votre suivi.
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Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Amandine GRANGER

Amandine est rédactrice spécialisée en santé naturelle. Passionnée par les médecines alternatives, elle se forme au métier de naturopathe. À travers ses articles, elle souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre pour que chacun puisse apporter plus de bien-être et d’équilibre dans son quotidien.
Bibliographie
1
Dulay, A. T. (2024, 10 avril). Prééclampsie et éclampsie. Manuels MSD Pour le Grand Public.
https://www.msdmanuals.com/fr/accueil/probl%C3%A8mes-de-sant%C3%A9-de-la-femme/complications-de-la-grossesse/pr%C3%A9%C3%A9clampsie-et-%C3%A9clampsie
2
Prééclampsie - symptômes, causes, traitements et prévention - VIDAL. (s. d.). VIDAL.
https://www.vidal.fr/maladies/coeur-circulation-veines/preeclampsie.html
3
Qu’est ce que la pré-éclampsie -service d’obstétrique à Genève aux HUG. (s. d.). HUG.
https://www.hug.ch/obstetrique/qu-est-ce-que-pre-eclampsie