Si la transmission par le baiser est la plus connue, elle est loin d’être la seule voie de contamination. Le virus d’Epstein-Barr se transmet par la salive, et de nombreuses situations du quotidien peuvent favoriser sa propagation : partager un verre ou des couverts lors d’un repas, parler à proximité d’une personne infectée qui tousse ou éternue, ou encore toucher des surfaces contaminées dans des lieux collectifs comme les bureaux, les transports en commun ou les salles de sport. Le virus peut rester actif plusieurs heures sur certaines surfaces, ce qui en fait un vecteur indirect non négligeable.
Mononucléose chez l'adulte : comprendre ses spécificités et s'informer
La mononucléose est une maladie infectieuse virale que l'on associe souvent à l'adolescence. Pourtant, elle peut également toucher les adultes avec des manifestations parfois plus marquées et une période de convalescence plus longue. Cela peut se traduire par des douleurs du fond de la gorge semblables à une angine. Dans cet article, on vous explique ce qu'est la mononucléose, ses manifestations à l'âge adulte et comment prendre soin de soi durant cette période.

Qu'est-ce que la mononucléose ?
Après la contamination, le virus entre dans l'organisme et infecte certains globules blancs, plus précisément les lymphocytes B. Ces cellules immunitaires deviennent alors les hôtes du virus qui s'y multiplie avant de se disséminer dans tout l'organisme. Cette invasion virale déclenche la réaction de nos défenses immunitaires, ce qui explique les symptômes caractéristiques de cette pathologie.
Le virus d’Epstein-Barr présente une particularité : une fois contracté, il demeure en dormance dans l’organisme tout au long de la vie. On estime qu’environ 90 % de la population adulte mondiale en est porteuse, le plus souvent après une infection survenue durant l’enfance ou l’adolescence.
La période d'incubation de la maladie est longue, généralement de 4 à 6 semaines. Il est donc compliqué d'identifier la source de contamination possible. Durant cette période, le virus est dans une phase silencieuse, le porteur peut donc transmettre le virus à d'autres personnessans s'en rendre compte, ce qui contribue à cette propagation importante.
La mononucléose chez l'adulte présente des caractéristiques spécifiques qui la distinguent de la forme juvénile. La sévérité des symptômes est plus importante, tout comme la durée de la maladie et la période dite de convalescence, qui peut s'étendre sur plusieurs mois. Cette différence s'explique en partie par la réponse immunitaire d'un système adulte plus vigoureux face à cette première rencontre.
Mononucléose infectieuse : pourquoi certains adultes sont plus exposés ?
L’infection par la mononucléose est causée par le virus d’Epstein-Barr. Toutefois, plusieurs facteurs peuvent influencer la probabilité de développer la maladie à l’âge adulte, ainsi que la sévérité des symptômes.
Des facteurs favorisant l'infection au virus Epstein-Barr
Une absence d'immunité préalable : Les personnes n'ayant jamais été exposées au virus durant l'enfance restent susceptibles de contracter la maladie.
Un système immunitaire affaibli : Un système immunitaire affaibli, que ce soit à cause de la fatigue chronique, d'un stress prolongé, de carences nutritionnelles ou de certaines pathologies, rend l’organisme moins apte à se défendre.
Des facteurs environnementaux : La promiscuité dans des espaces clos, la vie en collectivité, le manque de sommeil et des habitudes alimentaires déséquilibrées créent un terrain favorable. Ces conditions fragilisent l'organisme et facilitent la transmission du virus entre individus.
La réactivation virale de la mononucléose chez l'adulte
Chez certains adultes déjà porteurs du virus, celui-ci peut se réactiver après quelques années. Cette réactivation survient généralement lors de périodes assez intenses et difficiles pour le système immunitaire. On parle par exemple de périodes de grande fatigue ou de stress intense. C'est un cas moins fréquent qu'une primo-infection, mais cette réactivation provoque des symptômes identiques à ceux de la mononucléose, même s'ils sont généralement moins intenses.
Quels sont les symptômes de la mononucléose chez l'adulte ?
Les manifestations de la mononucléose chez l'adulte présentent des particularités qui la distinguent de la forme juvénile. Les symptômes sont souvent plus intenses et la période de rétablissement plus longue.
Une fatigue intense et persistante : C'est le symptôme le plus caractéristique d'une infection par le virus d'Epstein-Barr. Cette fatigue ne ressemble pas à une lassitude passagère et est réellement handicapante chez l'adulte. Elle s'installe progressivement jusqu'à en devenir écrasante et impacter les activités quotidiennes les plus simples. La fatigue liée à la mononucléose persiste même après plusieurs nuits de repos. Cette asthénie peut durer plusieurs semaines, voire plusieurs mois, même après la disparition des autres symptômes. Nous avons un dossier sur les solutions naturelles pour lutter contre la fatigue.
Une fièvre élevée : Elle apparaît généralement en début d'infection. Cette fièvre persiste habituellement une à deux semaines, parfois plus. Elle s'accompagne de frissons, de sueurs nocturnes abondantes et d'une sensation de malaise général.
Des ganglions gonflés : C'est un signe caractéristique de la mononucléose chez l'adulte. C'est le système immunitaire qui s'active et prend le relais pour défendre l'organisme. Ces ganglions sont principalement situés au niveau du cou, derrière les oreilles, sous la mâchoire et parfois jusque dans les aisselles ou l'aine. Ils deviennent palpables, sensibles au toucher et peuvent atteindre la taille d'une noix. Dans le cadre de la mononucléose, leur état peut persister jusqu'à plusieurs semaines, en comparaison avec une infection classique.
Une augmentation du volume de la rate : Environ 50 % des adultes atteints présentent une splénomégalie, c'est-à-dire un gonflement de la rate. Cet organe situé sous les côtes à gauche augmente parfois considérablement de volume, ce qui crée une sensation de pesanteur ou de douleur dans la partie supérieure gauche de l'abdomen. Cette complication nécessite une vigilance particulière, car une rate hypertrophiée devient plus fragile et risque de se rompre en cas de choc, même mineur.
Des manifestations cutanées : Certains adultes développent une éruption cutanée, particulièrement s'ils ont pris des antibiotiques de la famille des pénicillines avant le diagnostic correct de mononucléose. Ces éruptions se présentent sous forme de petites taches rouges qui peuvent couvrir une grande partie du corps et s'accompagner de démangeaisons.
Des symptômes hépatiques : Dans certains cas, le virus affecte le foie et provoque une hépatite légère. Cette atteinte se manifeste par une coloration jaunâtre de la peau et du blanc des yeux, des urines foncées et des selles décolorées. Des douleurs dans la partie supérieure droite de l'abdomen peuvent également apparaître.
Des troubles de l'appétit : La combinaison de la fièvre, de l'angine douloureuse et du malaise général entraîne souvent une perte d'appétit significative. Cette situation peut conduire à une perte de poids notable durant la phase aiguë de la maladie.
Des maux de tête persistants : Ils accompagnent fréquemment les autres symptômes et peuvent être intenses.
Quelles recommandations en cas de mononucléose ?
Face à des symptômes évocateurs de mononucléose, il est essentiel de consulter rapidement un médecin. Le diagnostic repose sur l'examen clinique et des analyses sanguines spécifiques qui permettent de détecter la présence d'anticorps contre le virus d'Epstein-Barr et d'observer des modifications caractéristiques des globules blancs.
Comment prévenir la mononucléose ?
La prévention de la mononucléose repose essentiellement sur des mesures d'hygiène et des habitudes de vie qui limitent les risques de transmission du virus.
Évitez le partage d'objets personnels : Ne partagez pas votre verre, votre bouteille d'eau, vos couverts ou votre brosse à dents avec d'autres personnes. Cette précaution simple, mais efficace, limite considérablement les risques de transmission par la salive. Dans les situations sociales où le partage est courant, gardez cette règle d'hygiène à l'esprit.
Renforcez votre système immunitaire : Un organisme dont les défenses sont optimales résiste mieux aux infections virales. Veillez à maintenir une alimentation équilibrée, riche en fruits et légumes qui apportent vitamines et antioxydants. Le sommeil joue également un rôle essentiel dans le maintien de l'immunité. Visez sept à huit heures de sommeil par nuit avec des horaires réguliers pour un sommeil réparateur. La gestion du stress chronique par des techniques de relaxation, la méditation ou la pratique d'une activité physique régulière contribue également à préserver vos défenses naturelles.
Maintenez une bonne hygiène des mains : Lavez-vous régulièrement les mains avec du savon, particulièrement avant les repas et après avoir été en contact avec des surfaces partagées. Ce geste simple limite la transmission de nombreux agents pathogènes, dont le virus d'Epstein-Barr.
Soyez vigilant en période de fatigue : Lorsque vous traversez des périodes de grande fatigue, de stress intense ou de surmenage, votre vulnérabilité aux infections augmente. Durant ces phases délicates, redoublez de vigilance concernant les mesures d'hygiène et accordez-vous des moments de repos suffisants.
Informez votre entourage en cas de maladie : Si vous êtes diagnostiqué, prévenez les personnes avec qui vous avez été en contact étroit dans les semaines précédentes. Cette transparence leur permet d'être attentifs à l'apparition d'éventuels symptômes et de consulter rapidement si nécessaire.
Adaptez votre mode de vie : Limitez votre consommation d'alcool et de tabac qui fragilisent les muqueuses et affaiblissent le système immunitaire. Une activité physique régulière et modérée renforce naturellement les défenses de l'organisme et améliore la résistance aux infections.
Précaution
En cas d'utilisation de complément alimentaire, par exemple dans le cadre du soutien du système immunitaire, il est impératif de suivre les recommandations concernant l'utilisation du complément alimentaire concerné. En cas de fièvre, l'aspirine est contre-indiquée en raison du risque de complications hépatiques dues à la mononucléose de l'adulte. Cependant,le premier réflexe à adopter en cas de suspicion de mononucléose doit être de consulter un médecin. Un avis médical est essentiel pour confirmer le diagnostic, évaluer la sévérité des symptômes et adapter la prise en charge, notamment en cas de fatigue intense ou de fièvre prolongée.
Conseil de l'expert
Il n'existe pas de traitement spécifique. Les mesures mises en place par votre médecin vont surtout viser la prise en charge des symptômes. Le repos reste la base des mesures à mettre en place. L'hydratation est importante. Nous vous conseillons de boire régulièrement de l'eau. L'ajout d'électrolytes à votre boisson est une bonne solution pour garantir une hydratation optimale de votre organisme. En cas de difficulté à déglutir, privilégiez des liquides frais qui peuvent soulager temporairement les douleurs.
L'immunité peut être soutenue par la prise de complément alimentaire comme le complément énergie et immunité. De même, en cas de stress ou de fatigue chronique, il peut être intéressant de faire le point avec votre médecin ou un naturopathe pour faire le point sur vos habitudes de vie.
En savoir plus

Comment ai-je pu attraper la mononucléose ?

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Combien de temps dure la mononucléose ?

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Combien de temps dure la mononucléose ?
La durée de la mononucléose infectieuse varie considérablement d’une personne à l’autre. La phase aiguë, marquée par de la fièvre, une angine et un malaise intense, dure en général entre deux et quatre semaines. Cependant, la fatigue, symptôme emblématique de cette infection, tend à persister bien au-delà. Chez l’adulte, il n’est pas rare que cette asthénie se prolonge pendant deux à trois mois après la disparition des autres symptômes. Dans certains cas, notamment lorsque le repos n’a pas été suffisamment respecté durant la phase aiguë, la fatigue peut durer jusqu’à six mois. La récupération complète peut ainsi nécessiter plusieurs mois, durant lesquels une gestion adaptée de l’effort reste essentielle.
Zoom sur notre rédacteur spécialisé, Guillaume RENAUD

Guillaume est préparateur en pharmacie et spécialisé en dermocosmétique. Fort de plus de dix ans d'expérience en pharmacie, il accompagne aujourd'hui les marques de santé et cosmétiques dans la rédaction d'articles de blog. Après des études dans le domaine de la naturopathie, il intervient dans des podcasts pour vulgariser la santé et les cosmétiques.
Bibliographie
1
Karrer U, Nadal D. Virus d'Epstein-Barr et mononucléose infectieuse.
Forum Med Suisse. 2014;14(11):226-232
2
National Health service (NHS). Glandular fever.
Site internet : NHS. Londres ; 2023 [consulté le 22 janvier 2025]
3
Collège des universitaires de maladies infectieuses et tropicales. Syndrome mononucléosique.
ECN Pilly 2023. Édition Alinéa Plus.