Infection des amygdales : définition, causes et précautions

Quand la gorge brûle au moindre effort pour avaler, une infection des amygdales est souvent en cause. Cette inflammation des amygdales palatines touche l’enfant comme l’adulte et se manifeste par une douleur vive, parfois une fièvre et un état de fatigue. Le plus souvent, le tableau est viral et s’améliore avec des mesures simples. Parfois, la bactérie streptocoque A s’invite et justifie un test rapide, voire un antibiotique. Une bonne prise en charge combine ainsi évaluation clinique, contrôle de la douleur et conseils d’hygiène de vie.

Par Stéphanie Le Guillou
Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce qu'une infection des amygdales ?

L’infection des amygdales correspond à une inflammation infectieuse des amygdales palatines, situées de part et d’autre de l’oropharynx. Elle s’inscrit dans le cadre des pharyngo-amygdalites, ensemble des infections du pharynx et/ou des amygdales. Dans le langage courant, on parle d’angine. La majorité des épisodes relèvent d’une cause virale ; une fraction est d’origine bactérienne, principalement due au streptocoque bêta-hémolytique du groupe A. Cette distinction oriente le traitement, car les formes virales relèvent du soulagement des symptômes, alors qu’une angine streptococcique nécessite un antibiotique après test rapide positif.

Quelle est la différence entre une amygdalite, un phlegmon amygdalien et une angine ?

Amygdalite désigne l’inflammation des amygdales elles-mêmes, qu’elle soit virale ou bactérienne. Angine est le terme clinique d’usage pour un épisode aigu de pharyngo-amygdalite, avec mal de gorge, gêne à la déglutition et parfois fièvre. Phlegmon amygdalien - ou abcès périamygdalien - est une complication suppurée, localisée en périphérie de l’amygdale, qui provoque douleur unilatérale intense, trismus (difficulté à ouvrir la bouche), voix étouffée dite « de patate chaude », déviation de la luette et parfois hypersalivation ; elle requiert un drainage et une antibiothérapie.

Quelles sont les causes ?

Cause virale

La cause la plus fréquente d’une infection des amygdales est virale : adénovirus, rhinovirus, virus influenza, virus respiratoire syncytial, et virus Epstein-Barr (mononucléose infectieuse) figurent parmi les agents habituels.

Cause bactérienne

Plus rarement, l’infection des amygdales est bactérienne ; le streptocoque du groupe A domine, devant d’autres streptocoques des groupes C ou G.

Autres causes

Des causes exceptionnelles existent (gonocoque, diphtérie dans des contextes à risque), mais elles restent très rares en France grâce à la vaccination et au contexte épidémiologique.

Quels sont les symptômes associés aux amygdales infectées ?

Voici les principaux symptômes :

  • Douleur pharyngée et odynophagie : la douleur en avalant est le maître symptôme, parfois majorée d’un côté. La voix devient voilée ; l’alimentation est réduite.

  • Fièvre et frissons : la température est variable ; elle peut être élevée en cas d’angine streptococcique ou de mononucléose.

  • Amygdales augmentées de volume : elles sont rouges (érythémateuses) ou recouvertes d’enduits blanchâtres (érythémato-pultacées). L’aspect ne suffit pas à distinguer virus et bactérie.

  • Adénopathies cervicales sensibles : ganglions douloureux sous-angulomandibulaires, fréquents.

  • Otalgie réflexe : douleur d’oreille projetée par irritation du nerf glossopharyngien.

  • Signes cutanés associés : dans les angines streptococciques, une éruption scarlatiniforme peut survenir ; dans la mononucléose, fatigue marquée et adénopathies diffuses dominent, avec risque d’éruption en cas d’aminopénicilline.

  • Signes d’alerte évoquant un phlegmon amygdalien : douleur unilatérale très intense, trismus, voix étouffée, déviation de la luette, hypersalivation ; ces tableaux imposent un avis ORL rapide.

Quel est le traitement ?

Le traitement repose d’abord sur l’évaluation clinique. Chez l’enfant dès 3 ans, et chez l’adulte, un test de diagnostic rapide (TROD) du streptocoque A est recommandé pour distinguer une infection des amygdales virale d’une forme streptococcique. En pharmacie, ce test peut être réalisé et, dans certains cas, permettre une dispensation d’antibiotique. 

En cas de test négatif (probable origine virale), la prise en charge est symptomatique : antalgique-antipyrétique avec le paracétamol en priorité, hydratation, repos, humidification de l’air, boissons tièdes. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens ne sont pas indiqués en automédication en contexte infectieux ; on privilégie le paracétamol, en respectant posologie et contre-indications.

Si le test est positif (angine à streptocoque A), un antibiotique est prescrit. En première intention, l’amoxicilline par voie orale pendant 6 jours est recommandée chez l’adulte comme chez l’enfant (50 mg/kg/j sans dépasser 2 g/j chez l’enfant). Des alternatives sont proposées en cas d’allergie aux pénicillines.

Quelles sont les solutions naturelles pour soulager les symptômes ?

Ces solutions ne traitent pas la cause d’une infection des amygdales ; elles apportent un confort local et s’emploient en complément des mesures médicales.

Gommes Adoucissantes Gorge BIO

Utilisation : laisser fondre en bouche, jusqu’à 5 gommes par jour pendant 7 jours. Intérêt : sensation d’adoucissement local du pharynx. Contre-indications et précautions : produit aux huiles essentielles — déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement, chez l’enfant de moins de 12 ans ; ne pas dépasser 5 gommes/jour si associées à d’autres gommes de la gamme ; avis médical en cas d’insuffisance rénale sévère, obstruction biliaire, reflux, troubles hépato-pancréatiques ; éviter en cas d’antécédents de convulsions, d’épilepsie ou de traitement antiépileptique ; pas d’usage prolongé.



Gommes Respiration BIO

Utilisation : 5 gommes par jour pendant 7 jours, à répartir sur la journée. Intérêt : sensation de respiration plus libre lorsque le nez est pris, ce qui peut réduire la respiration buccale irritante pour la gorge. Contre-indications : déconseillé chez la femme enceinte ou allaitante, l’enfant < 12 ans ; mêmes précautions d’emploi que ci-dessus ; pas d’usage prolongé.



Extrait de Propolis BIO

Utilisation : 1 pipette de 1 ml par jour, pur, dilué dans un verre d’eau, ou mélangé à une cuillère de miel. Intérêt : confort de la sphère ORL et sensation d’apaisement de la gorge. Contre-indications : allergie aux produits de la ruche ; déconseillé pendant la grossesse et l’allaitement, et chez l’enfant de moins de 6 ans sans avis médical ; éviter une cure continue de plus de 3 semaines.



Quels sont les remèdes de grand-mère pour soulager les symptômes ?

Certaines astuces de grand-mères traversent les générations :

  • Gargarismes d’eau tiède salée : une demi-cuillère à café rase de sel dans 250 ml d’eau bouillie puis refroidie ; 2 à 3 fois/jour, sans avaler. Sensation de décongestion locale.

  • Boissons chaudes au miel et au citron : adoucissement de la gorge, meilleure hydratation ; à siroter lentement.

  • Repos vocal relatif et air ambiant humidifié : limiter la friction mécanique et la sécheresse muqueuse.

Quelle routine adopter en cas d'inflammation des amygdales ?

Voici une proposition de routine pour améliorer votre confort lors de cet épisode : 

  1. Réveil : Un verre d’eau tiède, puis gargarisme salé (1/2 c. à café de sel dans 250 ml d’eau bouillie et refroidie).

  2. Matin :  Paracétamol si douleur/fièvre, en respectant la notice; boisson tiède non irritante; voix au repos.

  3. Fin de matinée :  Hydratation par petites gorgées; si nez pris, éventuellement gommes Respiration BIO Aroma-Zone, jusqu’à 5/j, uniquement si vous avez ≥ 12 ans, non enceinte, non allaitante.

  4. Déjeuner : Textures tièdes et douces; nouveau gargarisme salé après le repas; pas d’aliments acides/épicés.

  5. Après-midi : Repos court, pièce aérée et légèrement humidifiée.

  6. Dîner : Plats souples tièdes; tisane mélisse/tilleul ou camomille, sucrée au miel selon tolérance.

  7. Soir/Nuit : Dernier gargarisme salé; tête de lit légèrement surélevée; eau à portée de main pour petites gorgées nocturnes.

Recettes associées

Solution "inconforts de la gorge "

Ingrédients sans balance

Pour 1 utilisation

Préparation

1

A disperser dans ½ verre d’eau, à avaler en 1 fois par jour.

Pour aller plus loin, consultez

Précaution d’usage

Une infection des amygdales qui s’aggrave, dure au-delà de 3 à 5 jours, ou s’accompagne d’une gêne respiratoire, d’un trismus, d’un torticolis fébrile, de difficultés à avaler la salive doit motiver une consultation rapide.

Conseil de l’expert

Face à une infection des amygdales, la stratégie la plus sûre commence par le tri des situations : virale banale à accompagner, streptococcique à documenter par test rapide puis traiter, ou complication suppurée à adresser. En pratique, on gagne beaucoup avec des gestes simples : analgésie raisonnée, hydratation régulière, boissons tièdes, gargarismes, repos vocal et suivi des symptômes. Les compléments alimentaires choisis prudemment — propolis, gommes à sucer ou tisanes — peuvent améliorer le confort local, sans jamais remplacer un diagnostic ni un traitement prescrits. En cas de doute, mieux vaut vérifier tôt : un test rapide bien posé, un avis médical en présence de signes atypiques, et l’évolution redevient rapidement favorable.

En savoir plus

La toux est-elle toujours présente en cas d'angine ?

Non. La toux n’est pas systématique lors d’une angine. Elle accompagne fréquemment les formes virales, souvent avec rhinite, enrouement ou conjonctivite, car l’inflammation touche l’ensemble des voies respiratoires supérieures. À l’inverse, son absence fait partie des critères cliniques  qui augmentent la probabilité d’une angine streptococcique, sans pour autant suffire à poser le diagnostic. Une toux peut aussi provenir d’un écoulement nasal postérieur, d’une irritation trachéale ou d’un asthme associé. En pratique, la présence ou l’absence de toux oriente, mais ne tranche pas : l’examen clinique et, si nécessaire, un test rapide du streptocoque A restent les étapes déterminantes.

Quels sont les symptômes spécifiques de l'angine virale ?

Dans l’angine virale, les signes s’installent souvent après un épisode de rhinopharyngite. La douleur à la déglutition (odynophagie) et la gêne pharyngée sont présentes, mais s’accompagnent volontiers de toux, d’enrouement, de nez qui coule ou bouché, parfois de conjonctivite. La fièvre est modérée, parfois légère, avec fatigue et courbatures. Les amygdales sont rouges, parfois couvertes d’enduits fins et diffus, avec ganglions cervicaux sensibles modérés. Chez l’enfant, nausées ou diarrhée peuvent survenir. Des vésicules et ulcérations du voile du palais orientent vers une herpangine. À l’inverse, l’absence de toux, une fièvre élevée et des dépôts épais évoquent plutôt une angine streptococcique.

Quand s'inquiéter d'une douleur aux amygdales ?

On se préoccupe d’une douleur aux amygdales lorsqu’elle s’intensifie ou s’accompagne de signes d’alarme : difficulté à avaler la salive, voix étouffée, trismus (bouche qui s’ouvre mal), hypersalivation, fièvre élevée persistante au-delà de 48–72 heures, douleur très unilatérale avec déviation de la luette, gêne respiratoire, torticolis fébrile ou déshydratation (urines rares, bouche sèche). Consulter aussi en cas d’éruptions sous amoxicilline évoquant une mononucléose, de terrain fragile (immunodépression, grossesse, âge extrême), de récidives fréquentes, ou d’absence d’amélioration après quelques jours de prise en charge adaptée. Chez l’enfant, refus de boire, somnolence inhabituelle ou respiration bruyante imposent une évaluation rapide.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

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Ameli.

Angine : définition, symptômes, diagnostic. Février 2025.