La puberté précoce : qu'est-ce que c'est ?

La puberté est une période incontournable dans la vie du jeune adolescent. Elle survient généralement aux alentours de 11-12 ans, mais il arrive parfois qu'elle se manifeste bien plus tôt, dès 8 ou 9 ans. On parle alors de puberté précoce. Nous allons voir dans cet article ce qu'est précisément la puberté précoce, ses causes, ses conséquences, comment elle se manifeste et que faire pour l'accompagner au mieux.

Par Christine Barris
Publié le 11/08/2025Temps de lecture : +4 min.

Définition

La période de la puberté dure environ 4 ans et se caractérise par le développement des caractères sexuels secondaires et de la fonction de reproduction. Elle se produit habituellement aux alentours de 11 ans chez les filles, et se traduit par la poussée des seins, le développement de la pilosité et l'apparition des règles. Chez les garçons, elle survient vers 12 ans et se caractérise par le développement des testicules et de la pilosité, l'augmentation de la taille de la verge et la modification de la voix. On parle de puberté précoce lorsqu'elle survient avant l'âge de 8 ans pour les filles et 9 ans pour les garçons. Dans ce cas,  le développement des organes et des fonctions de reproduction est à la fois plus précoce, mais aussi plus intense. Ce phénomène touche davantage les filles que les garçons et il est en hausse dans les pays développés depuis les années 1970. On distingue deux types de pubertés précoces, en fonction de leur origine : la puberté précoce centrale qui est la plus fréquente (90% des cas) et qui est due à un dérèglement de l’axe hypothalamo-hypophysaire. Et la puberté précoce périphérique, due à une sécrétion d’hormones sexuelles indépendante de l’axe hypothalamo-hypophysaire.

Quelles peuvent-être les causes?

Les causes des pubertés précoces centrales

Chez les filles, aucune cause précise ne peut être identifiée dans plus de 80 % des cas, on parle alors de cause idiopathique. Chez les garçons, 50 % des cas de puberté précoce sont dus à une tumeur cérébrale. Les autres causes possibles à la fois chez les filles et chez les garçons sont les malformations cérébrales, les traumatismes crâniens ou les infections du système nerveux central comme les méningites ou les encéphalites.

Les causes des pubertés précoces périphériques

Chez les filles, la cause la plus fréquente est une exposition à des hormones œstrogéniques contenues dans certains médicaments ou crèmes et à des perturbateurs endocriniens comme les phtalates ou le bisphénol A, présents dans les cosmétiques, l'alimentation industrielle et les plastiques. Ces causes sont moins fréquentes chez les garçons. Une hyperplasie congénitale des surrénales (HCS) (une maladie génétique) peut aussi être à l'origine d'une puberté précoce périphérique chez les filles, mais cela est plus rare que chez les garçons. Dans certains cas assez peu fréquents, une tumeur ovarienne (filles) ou testiculaire (garçons) peut entraîner une puberté précoce.

Les facteurs de risque

La génétique joue un rôle dans la puberté précoce centrale. Il a été établi que si la mère ou les sœurs d'une petite fille ont été touchées par ce phénomène, elle a davantage de risques de l'être aussi. L'obésité peut augmenter les signes de puberté précoce, en particulier chez les filles, car l'excès de graisse favorise l'augmentation de la production d'œstrogènes. Et comme nous l'avons vu, les facteurs environnementaux ont aussi un impact, comme les aliments transformés, les plastiques des emballages ou des jouets, les pesticides et les perturbateurs endocriniens présents dans certains cosmétiques et produits d'hygiène, mais aussi le stress, car tous ces phénomènes favorisent les dérèglements hormonaux.

Quels sont les signes observés ?

Chez les filles

  • Un développement mammaire précoce, qui est généralement le premier signe observé

  • Un développement de la pilosité au niveau du pubis et des aisselles, qui apparait après la poussée des seins

  • Une accélération de la croissance, avec une taille qui dépasse largement la taille habituelle pour cet âge en raison d'une maturation osseuse avancée

  • Des poussées d'acné, car l'augmentation des œstrogènes entraine une peau grasse, un terrain propice à l'apparition des boutons

  • Des règles précoces, qui apparaissent souvent après tous ces autres signes, et qui sont considérées comme précoces si elles surviennent avant l'âge de 9 ans.

Chez les garçons

  • Une augmentation du volume testiculaire, qui représente le premier signe de puberté précoce

  • Une augmentation de la taille du pénis, qui résulte de l'augmentation du volume des testicules sous l'effet de la testostérone

  • Une apparition des poils pubiens, qui fait suite à la croissance testiculaire

  • La mue de la voix, qui devient plus grave en raison d'un allongement des cordes vocales lié à l'augmentation de la testostérone

  • Une poussée de croissance, en raison des hormones sexuelles et du développement osseux.

Quelles en sont les conséquences ?

Des troubles de la croissance : la puberté précoce provoque un pic de croissance plus tôt que la normale. Cependant, cette croissance rapide s’accompagne d’une maturation osseuse également accélérée, ce qui peut entraîner une fermeture prématurée des cartilages de croissance. Résultat : les enfants ayant eu une puberté précoce peuvent atteindre une taille adulte inférieure à leur potentiel génétique.

Des perturbations psychologiques : l'enfant peut se sentir différent, en décalage avec ses camarades, ce qui entraîne de l'incompréhension et favorise l'isolement. 

Un risque de complications médicales : si la cause est organique, comme dans le cas d'une tumeur ou d'une hyperplasie surrénalienne, cela peut entraîner des séquelles si cette cause n'a pas été traitée, c'est pourquoi il est recommandé de rechercher l'origine d'une puberté précoce.

Comment éviter cette problématique ?

Il n'est pas toujours possible d'éviter la puberté précoce, notamment lorsqu'elle est due à une tumeur ou à une maladie génétique. Il est toutefois possible d'agir sur les facteurs qui la favorisent :

  1. Limiter l'exposition aux perturbateurs endocriniens : ce facteur représente un risque accru chez les filles mais peut aussi concerner les garçons. Il est recommandé d'éviter l'utilisation de contenants alimentaires en plastique et de privilégier le verre, en particulier lorsqu'ils doivent être chauffés. Choisir des produits cosmétiques sans parabènes ni phtalates ni parfums de synthèse et laver systématiquement les vêtements neufs avant de les faire porter à votre enfant afin d'éliminer tous les résidus de produits chimiques. La vigilance est de mise si vous utilisez des crèmes hormonales, afin que l'enfant ne puisse pas y avoir accès.

  2. Contrôler la prise de poids : le surpoids étant un facteur aggravant, il est recommandé de surveiller l'évolution du poids de l'enfant, de lui proposer une alimentation "maison" équilibrée et de limiter les aliments transformés trop gras ou trop sucrés qui favorisent les pics de glycémie et le stockage des graisses. Tout savoir sur la glycémie à jeun.

  3. Gérer le stress : le stress chronique peut entraîner un dérèglement hormonal, c'est pourquoi il est conseillé de faire pratiquer à votre enfant des activités ludiques et relaxantes comme le dessin et de le faire accompagner par un thérapeute comme un sophrologue si nécessaire pour lui apprendre à se relaxer et favoriser sa confiance en lui.

Précautions d'usage

En cas de signes de puberté précoce, un avis médical est indispensable afin d’en identifier la cause et de proposer une prise en charge adaptée.

Conseil de l'expert

Les infusions et les bains aromatiques à base d'hydrolats sont deux manières douces d'utiliser les plantes et sont généralement bien tolérées par les enfants. En complément d’un suivi médical, certaines plantes comme la Mélisse, la Lavande vraie ou la fleur d’Oranger en hydrolat peuvent favoriser l’apaisement et soutenir l’équilibre émotionnel, particulièrement utile chez les enfants confrontés à des changements corporels précoces.

En savoir plus

Qui consulter ?

En cas de puberté précoce, le premier réflexe est de consulter un pédiatre, qui pourra orienter vers un endocrinologue pédiatrique. Ce ou cette spécialiste réalisera des examens hormonaux, osseux et parfois une imagerie cérébrale pour poser un diagnostic précis.

Y a-t-il des moyens d'agir avec la naturopathie ?

La naturopathie ne remplace pas un suivi médical, mais peut proposer un accompagnement doux en soutien du terrain, notamment par la gestion du stress, de l’alimentation et du sommeil. Des hydrolats apaisants, des infusions calmantes ou des conseils d’hygiène de vie peuvent aider l’enfant à mieux vivre les bouleversements liés à la puberté.

Zoom sur Christine Barris, Naturopathe, Sophrologue et formatrice

Après un Master en Management, puis une vingtaine d'années passées au sein d'entreprises renommées des secteurs des compléments alimentaires et des cosmétiques naturels, j'ai décidé de faire de ma passion, la nature, mon métier.

Je pratique à présent la naturopathie humaine et animale, ainsi que la sophrologie. Et j'accompagne de futurs naturopathes et sophrologues au sein de différentes écoles.

Bibliographie

1

2