Chlore plasmatique : comprendre ses variations et leur impact

Le chlore plasmatique est un électrolyte essentiel au bon fonctionnement de l’organisme. Étroitement lié au sodium et au potassium, il participe à l’équilibre hydrique, à la régulation du pH sanguin et à la transmission nerveuse. Pourtant, un taux trop élevé ou trop bas peut avoir des conséquences sur la santé globale. Comment interpréter ces variations et quels gestes adopter au quotidien ?

Par Delphine Duc
Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que le chlore plasmatique ?

Le chlore plasmatique, aussi appelé chlore sérique, correspond à la concentration en ions chlorure circulant dans le plasma sanguin. Il est mesuré lors d’un ionogramme sanguin, un examen de biologie médicale qui analyse les principaux électrolytes du sang : sodium, potassium, calcium, magnésium et bicarbonates.

Les valeurs normales du chlore plasmatique se situent généralement entre 95 et 105 mmol/L.

Il joue un rôle fondamental dans :

  • la régulation de l’équilibre acido-basique,

  • la répartition de l’eau entre les compartiments intra et extracellulaire,

  • la conduction des influx nerveux,

  • le maintien de la pression osmotique sanguine.

Quelles peuvent être les causes d’un taux de chlore élevé ?

Un taux de chlore plasmatique trop haut, appelé hyperchlorémie, peut être détecté lors d’un ionogramme sanguin. Ce résultat n’est pas une maladie en soi, mais plutôt le signe qu’un équilibre est rompu. Plusieurs situations peuvent en être responsables :

  • Déshydratation sévère : lorsqu’on perd beaucoup d’eau (fièvre prolongée, transpiration intense, diarrhées), la concentration en chlore augmente mécaniquement dans le sang.

  • Alimentation riche en sel : les aliments transformés, la charcuterie, les plats préparés ou les sauces industrielles apportent souvent un excès de chlorure de sodium. Cet apport massif peut à terme élever la concentration plasmatique.

  • Troubles rénaux : les reins assurent normalement la régulation des électrolytes. En cas d’insuffisance rénale ou de maladie chronique, le chlore peut s’accumuler.

  • Acidose métabolique : dans certaines pathologies (diabète mal équilibré, intoxications, insuffisance respiratoire chronique), l’organisme produit ou retient trop d’acides. Le chlore participe alors à compenser ce déséquilibre.

  • Prise de médicaments : certains diurétiques, corticoïdes ou laxatifs utilisés de façon prolongée modifient le métabolisme des ions, dont celui du chlore.

  • Perfusions intraveineuses : l’administration de sérum physiologique trop concentré en sel peut aussi augmenter temporairement la valeur mesurée lors de l’analyse sanguine.

Quels sont les symptômes associés ?

Les variations du chlore sanguin passent parfois inaperçues, surtout si elles sont modérées. Mais lorsque le déséquilibre est marqué ou durable, certains signaux peuvent apparaître :

  • Signes généraux : fatigue persistante, faiblesse musculaire, perte d’énergie.

  • Symptômes liés à la déshydratation : bouche sèche, soif accrue, urines plus concentrées.

  • Manifestations musculaires et nerveuses : crampes, spasmes, voire tremblements, liés à la perturbation de la conduction neuromusculaire.

  • Troubles digestifs : nausées, constipation ou ballonnements peuvent refléter un déséquilibre électrolytique global.

  • Céphalées et étourdissements : liés aux variations osmotiques et à l’effet sur la circulation cérébrale.

  • Cas plus sévères : désorganisation de la concentration, ralentissement cognitif, modification du rythme cardiaque, essoufflement.

À l’inverse, une hypochlorémie (taux de chlore bas) peut entraîner :

  • des vomissements ou diarrhées prolongées,

  • une sudation excessive,

  • un effet secondaire de certains diurétiques.

Cependant, il faut bien prendre en compte que ces signes ne sont pas spécifiques. Ils doivent toujours être rapprochés du résultat du bilan sanguin et du contexte global (hydratation, traitements en cours, état de santé).

Quelles recommandations ?

Lorsqu’un taux de chlore plasmatique élevé est détecté, il ne faut pas paniquer : ce résultat reflète généralement un déséquilibre temporaire ou une adaptation de l’organisme. L’essentiel est de comprendre la cause et de mettre en place des mesures simples.

  • Hydratation régulière et adaptée : boire de l’eau tout au long de la journée aide à rétablir l’équilibre hydrique et à diluer l’excès de chlore dans le plasma. Chez les personnes âgées, où la sensation de soif est parfois diminuée, cette habitude est d’autant plus importante.

  • Adapter l’alimentation : réduire les apports en sel, en particulier les “sels cachés” contenus dans les plats préparés, biscuits apéritifs, charcuteries, fromages affinés. Privilégier une cuisine maison à base de produits frais permet de mieux contrôler l’apport en sodium et en chlorures.

  • Écouter son corps : fatigue, soif excessive, crampes ou maux de tête sont des signaux qui doivent inciter à vérifier son hydratation et, si besoin, à consulter.

  • Suivi médical personnalisé : en cas de maladie chronique (diabète, insuffisance rénale, hypertension), le médecin peut recommander un suivi régulier par ionogramme sanguin pour ajuster les traitements.

  • Prudence avec certains médicaments : des ajustements peuvent être nécessaires si le déséquilibre est lié à une prescription (diurétiques, corticoïdes). Ne jamais modifier un traitement sans avis médical.

L’objectif est de favoriser un équilibre global entre l’hydratation, l’alimentation et le suivi médical, plutôt que de se focaliser uniquement sur la valeur du chlore isolée.

Comment prévenir les déséquilibres / prendre soin de soi ?

Prévenir les variations du chlore plasmatique repose avant tout sur un mode de vie équilibré et une écoute attentive de son corps. Ces gestes simples, appliqués au quotidien, aident à maintenir l’homéostasie, c’est-à-dire l’équilibre naturel des électrolytes dans l’organisme.

  • Maintenir une bonne hydratation Boire régulièrement est la clé. En moyenne, 1,5 à 2 litres d’eau par jour suffisent pour un adulte, mais les besoins augmentent en cas de chaleur, d’activité physique ou de fièvre. Les tisanes, bouillons légers ou eaux aromatisées maison peuvent compléter l’apport hydrique de manière agréable.

  • Limiter les excès de sel L’alimentation moderne est souvent trop riche en sodium. Réduire les plats industriels, charcuteries, fromages affinés et snacks salés permet d’éviter un excès de chlore dans le sang. À l’inverse, privilégier une cuisine maison à base de produits frais aide à contrôler les apports.

  • Prendre soin de ses reins Les reins jouent un rôle central dans l’élimination du chlore. Un suivi régulier est conseillé chez les personnes ayant une pathologie rénale ou un antécédent familial. Cela passe aussi par une consommation modérée d’alcool, le contrôle de la tension artérielle et la prévention du diabète.

  • Adopter une activité physique régulière Bouger au quotidien favorise l’équilibre hydrique et électrolytique. L’exercice stimule la circulation, améliore la régulation de la température corporelle et contribue à un meilleur équilibre métabolique.

  • Surveiller certaines situations à risque Les déséquilibres du chlore sont plus fréquents chez :

    • les personnes âgées (sensation de soif diminuée),

    • les sportifs pratiquant des efforts prolongés,

    • les personnes souffrant de maladies chroniques (diabète, hypertension, insuffisance rénale).

Dans ces cas, un suivi régulier par ionogramme sanguin peut être recommandé.

En réalité, il ne s’agit pas de contrôler le chlore de façon isolée, mais de favoriser un équilibre global grâce à l’hydratation, à l’alimentation et à un mode de vie sain. Le chlore n’est qu’un maillon de la chaîne : sa stabilité dépend aussi du sodium, du potassium et des bicarbonates qui interagissent avec lui.

Recettes

Jus vert Détox

Pour 1 portion

Ingrédients avec balance

Préparation

1

Transvasez la pomme, le 1/2 concombre, la branche de céléri et le 1/2 citron dans la goulotte de votre extracteur de jus.

2

Actionnez l'appareil et récupérez le jus frais. Ajoutez-y la poudre de chlorelle et mélangez.

3

Consommez sans attendre.

Pour le bonheur de vos papilles !

Très frais, ce jus est parfait pour se détoxifier de l’intérieur et purifier votre organisme. A base de fruits et légumes verts et enrichi en Chlorelle, il permet d’éliminer les toxines et de chasser la fatigue.

Recette Tisane à l'Astragale

Ingrédients (avec balance)

Préparation

1

Faire chauffer l'eau sans la faire bouillir.

2

Ajouter la poudre d'Astragale dans l'eau et bien mélanger.

3

Boire dès que possible.

Pour le bonheur de vos papilles !

Recette simple et efficace de tisane à la poudre d'Astragale, idéale pour soutenir ses défenses immunitaires.

Précautions d’usage

La lecture d’un taux de chlore dans le sang demande toujours de la nuance et doit être mise en perspective avec d’autres paramètres biologiques. Voici quelques points à garder en tête :

  • Ne pas interpréter seul ses résultats : un ionogramme sanguin se lit toujours dans son ensemble (sodium, potassium, bicarbonate, chlore). Une variation du chlore isolée ne suffit pas à tirer une conclusion.

  • Consulter en cas de symptômes persistants : fatigue, crampes, soif excessive ou troubles digestifs doivent alerter si le bilan montre un déséquilibre.

  • Adapter l’hygiène de vie selon le contexte : certaines personnes (sportifs, travailleurs exposés à la chaleur, femmes enceintes, seniors) ont des besoins hydriques particuliers et peuvent présenter plus facilement des variations.

  • Attention aux compléments et régimes restrictifs : les cures très riches en sel, les suppléments de certains minéraux ou les régimes déséquilibrés peuvent influencer le taux de chlore.

  • Surveillance particulière : les personnes atteintes de pathologies rénales ou cardiaques doivent être particulièrement attentives, car elles sont plus sensibles aux déséquilibres électrolytiques.

En effet, le chlore plasmatique est un indicateur de santé globale, et qu’il doit être interprété avec prudence, toujours dans un cadre médical et en lien avec l’hygiène de vie quotidienne.

Conseil de l’expert

Un déséquilibre du chlore plasmatique reflète souvent un problème sous-jacent. L’essentiel est de garder une bonne hygiène de vie : hydratation, alimentation variée, activité physique régulière. Le suivi biologique (ionogramme sanguin) reste l’outil de référence pour ajuster les habitudes si nécessaire. 

En savoir plus

Comment faire pour baisser le taux de chlore dans le sang ?

Un taux de chlore trop élevé est souvent lié à une déshydratation ou à une alimentation trop riche en sel. La première mesure simple consiste à augmenter ses apports en eau tout au long de la journée. L’eau aide à diluer les électrolytes et facilite leur élimination par les reins.

Il est également recommandé de réduire la consommation de sel, en privilégiant une cuisine maison, en limitant les plats préparés et les aliments transformés (charcuteries, fromages affinés, soupes industrielles).

Dans certains cas, un professionnel de santé pourra réévaluer un traitement médicamenteux qui influence les électrolytes (comme certains diurétiques ou corticoïdes).

Pourquoi le chlore est-il élevé dans le sang ?

Plusieurs mécanismes peuvent expliquer une hyperchlorémie :

  • Une perte excessive d’eau (fièvre prolongée, diarrhées, transpiration abondante) qui concentre le chlore dans le sang.

  • Une alimentation trop salée, riche en chlorure de sodium.

  • Une insuffisance rénale qui empêche une élimination correcte des électrolytes.

  • Certaines maladies métaboliques, comme le diabète décompensé, où une acidose métabolique entraîne un déséquilibre ionique.

En général, le chlore n’augmente jamais par hasard : c’est un signal biologique qui traduit un état global de l’organisme.

Qu’est-ce qu’un faible taux de chlore plasmatique ?

Un taux bas de chlore, appelé hypochlorémie, survient généralement lorsque l’organisme perd une grande quantité de liquides : vomissements répétés, diarrhées prolongées, sudation excessive, ou usage de diurétiques.

Quel est le taux de chlore dangereux ?

Les valeurs normales du chlore plasmatique se situent entre 95 et 105 mmol/L. Un taux sortant de cette plage doit être interprété avec prudence.

  • Hyperchlorémie marquée : au-delà de 110 mmol/L, elle peut indiquer une déshydratation sévère ou une pathologie rénale.

  • Hypochlorémie marquée : en dessous de 95 mmol/L, elle traduit souvent une perte importante de liquides ou une alcalose métabolique.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Delphine Duc

Delphine DUC, ingénieure biologiste spécialisée en cosmétologie, le domaine de la cosmétique me passionne depuis presque 10 ans. J'ai commencé à faire mes cosmétiques maison grâce aux produits Aroma Zone pour régler mes problèmes de peau, puis j'ai décidé de me former sur le sujet en tant que cosmétologue et enfin de créer une marque de cosmétiques sur-mesure pour répondre aux problématiques de peau de chacun(e).

Bibliographie

1

Adrogué HJ, Madias NE. Changes in plasma potassium concentration during acute acid-base disturbances.

Am J Med. 1981;71(3):456-67.

2

Doctissimo. Ionogramme sanguin : sodium, potassium et chlore.

Consulté en 2025.

3

Kraut JA, Madias NE. Metabolic acidosis: pathophysiology, diagnosis and management.

Nat Rev Nephrol. 2010;6(5):274-285. doi:10.1038/nrneph.2010.33.

4

Passeport Santé. Analyse du chlore dans le sang.

Consulté en 2025.

5

Rose BD, Post TW. Clinical Physiology of Acid-Base and Electrolyte Disorders.

5th ed. McGraw-Hill, New York; 2001.