Quels sont les bienfaits du Monoï ?

L’été, tout le monde ne parle que de lui : mais le connaissez-vous vraiment ? Les bienfaits du Monoï dépendent en grande partie de sa composition. C’est pourquoi il est essentiel de choisir un produit de qualité à la formule minimaliste qui se rapproche au maximum de la tradition tahitienne. Une bonne huile de Monoï ne vous offrira pas seulement une expérience sensorielle envoûtante. Elle vous aidera à conserver une peau lisse, souple et bien hydratée, tout en revitalisant vos cheveux abîmés. Il n’y a qu’une seule précaution à respecter pour profiter de ses vertus en toute sérénité…

Par Hélène Betoux
Mis à jour le 22/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Le Monoï : le secret de beauté venu de Polynésie

L’huile exotique emblématique des îles

Le Monoï est un produit traditionnel de la Polynésie française – une collectivité d’outre-mer qui regroupe cinq archipels composés d’une centaine d’îles et d’atolls, dont Tahiti. Son nom signifie littéralement « huile parfumée » en reo maohi. Il s’agit d’une huile de Coprah dans laquelle ont macéré des fleurs de Tiaré, récoltées sur un arbuste endémique de la famille des Rubiacées. Les nombreux bienfaits du Monoï en font un soin exotique très apprécié pour la peau et les cheveux. C’est d’ailleurs l’un des principaux produits locaux à rayonner avec autant de vigueur dans le monde.

Bon à savoir

Bien qu’elles soient toutes les deux issues des fruits du Cocotier, les huiles de Coprah et de Coco sont totalement différentes. L’huile de Coprah est fabriquée à partir de l’amande séchée des noix de Coco, tandis que l’huile de Coco est issue de la pulpe séchée du fruit. L’huile de Coprah est extraite à chaud, raffinée et désodorisée, quand l’huile de Coco est généralement extraite à froid et conserve la senteur du fruit. Cette dernière est plus intéressante en termes de bienfaits cosmétiques.

Vertus du Monoï de Tahiti : quelle différence ?

Tous les Monoï du marché ne sont pas des Monoï de Tahiti. Pour hériter de cette appellation très encadrée, le produit en question doit être fabriqué en Polynésie française, à partir d’huile de Coprah issue du cocotier Cocos nucifera et de fleurs de Gardenia tahitensis polynésiennes. Le processus de fabrication est également censé respecter les usages locaux traditionnels. Les fabricants doivent par exemple cueillir les fleurs juste avant leur pleine éclosion et les enfleurer au plus tard le lendemain de la cueillette. Il existe aussi des normes en matière de concentrations et de temps de macération : au moins 10 fleurs de Tiaré par litre d’huile raffinée pendant au moins 10 jours successifs.

À quoi sert l’huile de Monoï ?

Le Monoï est fortement ancré dans les rites tahitiens et la médecine folklorique de Polynésie. Son origine remonterait à plus de 2000 ans ! Son odeur solaire emblématique, évocatrice de l’été et de rivages lointains, en fait d’abord un parfum à part entière, utilisé aussi lors des rituels religieux. Mais les bienfaits du Monoï dépassent la simple sphère du plaisir olfactif. Au quotidien, les populations locales l’emploient pour faire des massages sur les nouveau-nés, pour protéger leurs plaies et pour apaiser leurs douleurs. Ils s’en enduisent aussi le corps et les cheveux (mouillés), après une baignade, pour se protéger des agressions extérieures. C’est d’ailleurs l’un des secrets de beauté des vahinés.

Dans la plus pure tradition tahitienne, le Monoï était fabriqué à partir de pulpe de coco râpée, laissée au soleil pendant plusieurs jours pour en faire remonter l’huile – de l’huile de Coco, donc. Cette dernière infusait ensuite avec les pétales de Tiaré. C’était une huile très pénétrante, naturellement régénérante, mais difficile à conserver plus d’une dizaine de jours. Avec le succès commercial du Monoï, la recette d’origine a été quelque peu dénaturée dès les années 70 pour être plus facile à conserver. Elle a, au passage, perdu une partie de ses vertus cosmétiques, à commencer par son pouvoir antioxydant. Toujours riche en acides gras saturés, elle demeure néanmoins très nourrissante et protectrice – en plus d’être un pur délice à utiliser pendant la saison chaude !

Quels sont les bienfaits du Monoï ?

Ses effets sur la peau

Grâce à sa richesse en acides gras saturés, naturellement émollients, le Monoï est un excellent soin nourrissant. Il forme une pellicule occlusive qui bloque les petites fuites d’eau responsables de la déshydratation cutanée. Il préserve ainsi le confort de la peau face aux agressions environnementales. Ses effets « hydratants » seraient immédiats, mais aussi longue durée.

Ajoutons à ces bienfaits de l’huile de Monoï les propriétés de la fleur de Tiaré – qui, lors du processus d’enfleurage, libère plusieurs molécules actives dans l’huile de Coprah. Elle aurait par exemple des effets antiseptiques. Elle contribuerait par conséquent à purifier et réparer les peaux abîmées qui présentent des lésions superficielles. Elle contient aussi du salicylate de méthyle, un composé reconnu pour son profil apaisant. Le Monoï pourrait donc, lui aussi, être intéressant pour soulager les inconforts cutanés, comme les sensations de tiraillement, les rougeurs et les picotements.

Le saviez-vous ?

Une étude des années 2000 avance que le Monoï pourrait aussi lisser le micro-relief cutané et raffermir l’apparence de la peau.

Ses effets sur le bronzage

Le Monoï est parfois présenté comme une huile bronzante. Néanmoins, nous vous déconseillons fortement de vous en enduire le corps au soleil. Il s’agit d’une huile : vous risquez de « cuire » !

En revanche, là où les bienfaits du Monoï sont réellement intéressants, c’est en soin après-soleil. L’huile de Coco, tout comme la fleur de Tiaré, possède en effet des propriétés apaisantes. Elle aide par exemple à calmer les sensations d’échauffement qui suivent parfois une sortie à la plage. Le Monoï pourrait donc présenter des bénéfices similaires, en particulier s'il est fabriqué à base d'huile de Coco. Vous pouvez aussi vous en servir pour satiner votre peau et sublimer votre bronzage naturel. Il n’aurait en revanche aucun effet sur la tenue du bronzage.

Ses effets sur les cheveux

Nos cheveux aussi peuvent devenir encore plus beaux grâce au Monoï ! Les huiles de Coco et de Coprah ont toutes les deux l’avantage de nourrir et de lisser la fibre capillaire. Cet effet embellisseur augmente progressivement sa capacité à réfléchir la lumière – et donc la brillance des cheveux.  

En plus d’être très protecteur pour les longueurs et les pointes fourchues, le Monoï possèderait des bienfaits réparateurs et régénérants. Utilisé en soin avant-shampoing, il a prouvé qu’il était capable de resserrer les écailles de la cuticule. Résultat : des cheveux plus doux, faciles à coiffer et une chevelure qui paraît globalement plus saine et vigoureuse.

Zoom sur notre macérât huileux de Monoï BIO

Conditions de conservation : à conserver au sec, à l'abri de la chaleur et de la lumière.

Précautions : composés naturels contenus dans le Monoï et pouvant présenter un risque d’allergie (selon le 7ème Amendement de la Directive Cosmétiques (2003/15/CE)) chez certaines personnes sensibles : benzoate de benzyle, salicylate de benzyle farnesol, limonène, linalol. Ne pas avaler, usage externe uniquement.

Pour quels types de peau et de cheveux privilégier le monoï ?

  • Peau sèche : pour optimiser la rétention de l’hydratation cutanée et rendre aux peaux parcheminées une texture plus souple.

  • Peau sensible : pour protéger la peau des principaux facteurs d’inconfort extérieurs, comme le froid, le vent ou les variations climatiques.

  • Peau abîmée : pour soulager les inconforts et favoriser la cicatrisation des petites lésions installées (comédons, brûlures légères, piqûres d’insectes, etc.).

  • Peau mature : pour lisser le relief des signes de l’âge, adoucir le grain de peau et tonifier les tissus en manque de fermeté.

  • Cheveux secs : pour nourrir et revitaliser les cheveux texturés ou décapés par les facteurs de stress environnementaux.

  • Cheveux abîmés : pour restructurer les longueurs fatiguées et améliorer l’apparence des pointes fourchues.

  • Cheveux ternes : pour renforcer la brillance et l’éclat de la chevelure.

Quels sont les 3 ingrédients du Monoï ?

Huile de Coprah BIO. C’est l’ingrédient de base à l’origine des principaux bienfaits du Monoï, l’huile végétale dans laquelle macèrent les fleurs de Tiaré. Très nourrissante et protectrice, elle est idéale pour prévenir la déshydratation de la peau et lui apporter de l’élasticité. Côté cheveux, elle renforce la fibre capillaire, lisse le cheveu et rend la chevelure plus brillante.

Découvrir l'Huile de Coprah BIO

Fragrance naturelle Monoï. La recette traditionnelle précise que ce sont de véritables fleurs de Tiaré qui doivent macérer dans l’huile de Coprah. Si vous n’en avez pas sous la main, vous pouvez reproduire la senteur caractéristique du Monoï en ajoutant quelques gouttes de cette fragrance à votre préparation. Elle peut aussi vous servir à accentuer l’odeur de votre Monoï. Dosage dans vos huiles et baumes corporels : de 0,3 à 2 % du poids total.

Découvrir la Fragrance naturelle Monoï

Vitamine E naturelle. Cet ingrédient 100 % d’origine naturelle fait office d’antioxydant dans certaines recettes de Monoï. Il n’est pas indispensable, car l’huile de Coprah est connue pour être très stable à l’oxydation. Néanmoins, comme nous utilisons surtout le Monoï en été, la chaleur et les UV peuvent le faire tourner plus rapidement. D’où l’utilité d’un antioxydant pour optimiser sa conservation. Dosage : de 0,02 à 0,2 % du poids total d’huile à conserver.

Découvrir la Vitamine E naturelle

Les bons gestes pour profiter de tous les bienfaits du Monoï

  1. Le Monoï fige en dessous de 20 °C, ce qui le rend plus difficile à étaler. Avant emploi, passez si besoin votre flacon sous l’eau chaude jusqu’à ce que l’huile retrouve une consistance fluide.

  2. Il s’agit d’un produit à base d’huile, et donc naturellement gras. Inutile de surcharger votre épiderme. Une petite noisette suffit pour profiter de tous ses bienfaits sur votre visage. 

  3. Côté peau, appliquez-le de préférence par-dessus votre crème si vous avez une peau sèche ou déshydratée. Une huile ne remplacera jamais totalement une crème (eau + gras).

  4. Côté cheveux, l’huile de Coco étant un peu lourde, utilisez-le plutôt en soin avant-shampoing. Laissez-le poser quelques heures sur vos longueurs et vos pointes sous une charlotte.

Nos recettes pour fabriquer votre Monoï chez vous

Monoï corps & cheveux aux fleurs de tiaré

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Faites fondre au bain-marie à feu doux la cera bellina avec le monoï et le caprylis puis retirez du feu.

2

Ajoutez le reste des ingrédients en mélangeant bien entre chaque ajout.

3

Plongez votre bol dans un bain d'eau froide puis mélangez jusqu'au refroidissement total de votre préparation. La préparation s'opacifie et s'épaissit.

4

Transférez la préparation dans votre flacon à l'aide de la pipette si nécessaire.


Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Monoï des îles

Ingrédients (avec balance)

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Passez vos flacons de Monoï et d'huile végétale de Coco sous un filet d'eau tiède pour les liquéfier, puis prélevez les quantités ou les volumes nécessaires et transférez-les dans un même bol.

2

Ajoutez le reste des ingrédients en mélangeant bien entre chaque ajout.

3

Transférez la préparation dans votre flacon à l'aide du petit entonnoir si nécessaire.


Passez votre préparation sous un filet d'eau chaude si nécessaire avant utilisation.

Evitez la surexposition au soleil et les heures d'ensoleillement maximales (entre 12 et 16h).

Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Précautions d’usage

Le Monoï est un produit naturel très doux, jadis utilisé comme onguent pour les bébés, généralement bien toléré par la peau. Néanmoins, par mesure de précaution, pensez à faire un test de sensibilité avant la première utilisation. Essayez également de choisir une formule aussi minimaliste que possible, idéalement certifiée BIO, afin de limiter les risques d’allergies.

N’utilisez pas le Monoï pour accélérer votre bronzage lors d’une exposition au soleil.

Le conseil de l’expert

Les vertus du Monoï sont un peu moins profitables aux peaux mixtes à grasses, qu’il pourrait « encrasser ». Si vous souhaitez vous mettre dans l’ambiance des vacances d'été, prenez une huile végétale adaptée à votre type de peau et d'une odeur plutôt neutre (Jojoba, pépins de Raisin, Macadamia, etc.) et personnalisez-la avec quelques gouttes de notre fragrance Monoï. Ses bienfaits seront différents, mais vous retrouverez cette senteur addictive des fleurs de Tiaré chauffées au soleil.

En savoir plus

Est-ce bon de mettre du Monoï sur le visage ?

Vous pouvez en mettre sur votre visage si vous avez une peau très sèche ou abîmée. Si vous avez une peau normale, mixte ou grasse, mieux vaut vous tourner vers un produit huileux non comédogène. En été, pensez à l’huile de pépins de Tomate, qui est antioxydante et donne bonne mine.

Quand mettre du Monoï ?

Vous pouvez utiliser du Monoï à tout moment de la journée, dès lors que vous ne vous exposez pas au soleil. Pour votre peau, appliquez-le sur peau sèche ou humide, en massant pour former une émulsion. Pour vos cheveux, optez pour une application en masque avant-shampoing sur vos pointes.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Hélène Betoux

Hélène Betoux est une journaliste beauté française spécialisée dans les médias du Web. Elle rédige quotidiennement des astuces, des conseils et des guides pour aider les consommatrices à bien choisir leurs produits de beauté. Proche de la cosmétique naturelle, biologique et "clean", elle a toujours un œil sur les tendances et les innovations du secteur, qu'elle aime analyser et partager.

Bibliographie

1

A. Lancelot, Le Monoï, emblème de Tahiti : une matière première cosmétique aux vertus ancestrales, Sciences pharmaceutiques, 2007.

2

IEOM, L’industrie du Monoï en Polynésie française, numéro 3, février 2008.

3

IEOM, La filière Monoï de Tahiti : la valorisation d’un produit ancestral, numéro 178, 2015.

4

F. Guillain, Une belle chevelure et une belle peau, Litos, 2023.