Qu’est-ce que l’hormone prolactine et quel est son rôle dans le corps ?

La prolactine est une hormone dont les femmes enceintes et les jeunes mamans allaitant leur enfant entendent régulièrement parler. Hormone de la lactation, elle est surtout connue pour être en charge de la stimulation de la production de lait. Cette hormone joue également un rôle clé dans la fertilité, la libido et la sécrétion d’hormones sexuelles, aussi bien chez la femme que chez l’homme.

Par Hélène Durand
Publié le 06/06/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce que la prolactine ?

La prolactine est une hormone polypeptidique (formée de plusieurs acides aminés) sécrétée par les cellules lactotropes du lobe antérieur de l’hypophyse, une petite glande située à la base du cerveau. La production de prolactine se fait sous le contrôle de la dopamine produite par l’hypothalamus. Son taux peut varier selon l’heure de la journée, le stress, la grossesse, l’allaitement ou encore certaines pathologies. En général, les valeurs de référence se situent entre 100 et 500 mUI/L (soit 5 à 20 ng/ml) pour la femme et entre 85 et 325 mUI/L (soit 5 à 15 ng/ml) pour l’homme. En fin de grossesse, le taux de prolactine chez la femme peut atteindre 250 ng/ml !

Quel est le rôle de la prolactine

Si la prolactine est principalement connue pour son rôle central dans la lactation, elle intervient également dans de nombreux processus physiologiques.

Stimulation de la lactation

Elle participe au développement des cellules sécrétrices mammaires durant la grossesse. Après l’accouchement, elle déclenche et maintient la production de lait maternel dans la glande mammaire. Elle stimule la biosynthèse des protéines, des lipides et des glucides du lait maternel.

Régulation du cycle menstruel

Pendant l’allaitement, elle agit comme un frein naturel à une nouvelle grossesse. Elle contribue à bloquer l’ovulation, ce qui explique l’absence de règles durant cette période. Plus précisément, elle empêche la production d’une hormone appelée GnRH, indispensable à la fabrication de deux autres hormones, FSH et LH, qui déclenchent l’ovulation

Effet sur la fertilité

Lorsque la prolactine inhibe l’hormone GnRH en dehors des périodes de grossesse et d’allaitement, elle entraîne des problèmes de maturation folliculaire et des cycles irréguliers, pouvant compromettre l’implantation embryonnaire.

Effet sur la croissance

Elle agit sur le nombre de récepteurs de la LH des testicules (dès le début de la puberté) et de l'ovaire (pendant la phase lutéale, soit après l’ovulation). La LH est une hormone contrôlant la production de testostérone chez l’homme et stimulant les follicules ovariens chez la femme. Pendant la puberté, la prolactine assure la croissance des canaux alvéolaires, de petits conduits présents dans les seins pour drainer le lait.

Effet sur la libido

Après l’orgasme, elle augmente fortement dans le sang. Elle entraîne une période où le désir est temporairement bloqué, raison pour laquelle l’excitation baisse suite à un rapport sexuel. Plus généralement, elle agit sur la production des hormones sexuelles (testostérone chez l’homme, œstrogènes chez la femme) essentielles au maintien du désir sexuel.

Quels sont les bienfaits de la proclactine ?

  • Permet la production et le maintien du lait maternel après l’accouchement.

  • Favorise le lien mère-enfant, notamment grâce à l’allaitement.

  • Contribue à espacer les grossesses en inhibant l’ovulation pendant l’allaitement.

  • Stimule le développement des glandes mammaires à la puberté et pendant la grossesse.

  • Participe à la régulation de la libido et procure une sensation de bien-être après l’orgasme chez l’homme et la femme.

  • Agit sur la fertilité chez l’homme et la femme.

Hyperprolactinémie : de quoi s’agit-il ?

Les causes

L’hyperprolactinémie désigne un taux anormalement élevé de prolactine dans le sang. Ce taux est supérieur à 25 ng/ml chez la femme et à 15 ng/ml chez l’homme. L’hyperprolactinémie est normale et attendue en cas de grossesse, d’allaitement et de stimulation des mamelons par le nouveau-né lors des tétées. Le stress peut également faire augmenter temporairement la prolactine dans le sang, tout comme le sommeil durant lequel la prolactine atteint son pic.

L’hyperprolactinémie peut être problématique lorsque sa cause est médicamenteuse (certains neuroleptiques, antidépresseurs ou opiacés) ou pathologique (tumeur bénigne de l’hypophyse, certaines maladies rénales ou hépatiques). Ces causes stimulent la production de prolactine, déstabilisent les mécanismes qui en contrôlent la libération et impactent la santé.

Quels sont les différents symptômes ?

Chez la femme, une hyperprolactinémie peut entraîner :

  • Des troubles du cycle menstruel ou une aménorrhée, soit une absence de règles

  • Une galactorrhée, soit un écoulement de lait en dehors de la grossesse et de l’allaitement

  • Des douleurs ou une sécheresse vaginale

  • Des problèmes d’infertilité, des difficultés à concevoir

  • Une prise de poids

  • Une baisse de la libido

Chez l’homme

  • Une baisse de la libido et des troubles de l’érection

  • Des problèmes d’infertilité

  • Plus rarement, une gynécomastie, soit une augmentation du volume des seins

A noter

La prolactine agit en s’opposant à la dopamine, un neurotransmetteur qui stimule le désir sexuel. Plus elle est élevée, plus la dopamine est freinée, ce qui réduit l’excitation et l’envie de rapports sexuels.

Quel diagnostic ?

Le diagnostic d’une hyperprolactinémie repose sur un dosage sanguin qui mesure le taux de prolactine dans le sang. En cas de détection d’un niveau anormalement élevé, le professionnel de santé peut demander une IRM de l’hypophyse. Le traitement prescrit dépend ensuite de la cause observée.

Plusieurs facteurs peuvent influencer ce test sanguin :

  • L’heure de la journée, particulièrement la nuit et au réveil.

  • Le stress.

  • Une activité physique intense.

  • L’alimentation, particulièrement après un repas.

Une hyperprolactinémie est considérée comme :

  • Légère de 20 à 50 ng/ml.

  • Modérée de 50 à 100 ng/ml.

  • Importante au-delà de 100 ng/ml.

  • Très élevée, voire inquiétante, au-dessus de 250 ng/ml (sauf en cas de grossesse et d’allaitement).

Comment faire baisser la prolactine naturellement ?

Alimentation adaptée

Pour réduire naturellement l’hyperprolactinémie, il est préférable de limiter les aliments galactogènes. Le fenouil, l’avoine, le sésame, les amandes, les noisettes, le cumin ou encore le basilic sont souvent recommandés pour les femmes allaitantes. Mieux vaut les éviter, tout comme l’alcool, et notamment la bière, dont le malt d’orge augmente la sécrétion de prolactine. 

Gestion du stress

Le stress chronique favorise l’hyperprolactinémie. Des pratiques telles que la méditation, le yoga, la cohérence cardiaque ou la sophrologie favorisent l’apaisement du mental. L’exercice physique est également excellent pour faire baisser le stress. Attention néanmoins à ne pas le pratiquer de manière trop intense, ce qui aurait l’effet inverse sur la prolactive.

Compléments alimentaires et phytothérapie

  • Vitamine B6 : elle participe à la régulation hormonale et peut aider à diminuer la production de prolactine.

  • Gattilier : il aide à réguler le cycle menstruel et la production de prolactine.

  • Mucuna pruriens : il augmente le taux de dopamine dans l’organisme, inhibitrice de la prolactine.

Nos recettes naturelles anti-stress

Roll-on anti-stress et anti-angoisse aux huiles essentielles

Préparation

1

Mettez les huiles essentielles dans un flacon roll-on ou codigoutte.

2

Complétez le flacon avec l'huile végétale de jojoba.

3

Fermez le flacon et agitez.


Ne pas utiliser chez la femme enceinte ou allaitante, ni chez les enfants de moins de 6 ans.

Stockez votre préparation à l'abri de la chaleur.

*Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Roll-on anti-stress

Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Mettez les huiles essentielles directement dans un flacon roll-on.

2

Complétez le flacon avec l'huile neutre.

3

Fermez le roll-on et agitez.

Cette recette contient une huile essentielle potentiellement photosensibilisante : l'huile essentielle d'orange. Évitez d'appliquer ce produit si vous souhaitez vous exposer dans la journée au soleil (ou remplacer l'orange par une huile essentielle non photosensibilisante).

Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Contre-indications et précautions

En cas de prolactine en excès, il est primordial de se tourner vers un professionnel de santé. L’hyperprolactinémie peut avoir de nombreuses origines. Un bilan médical permet d’identifier la cause exacte, d’éviter de passer à côté d’une maladie sous-jacente et de se voir proposé une prise en charge adaptée.

Conseil de l'expert

Un test de prolactine par dosage sanguin peut être effectué chez la femme en cas de troubles du cycle menstruel (absence de règles ou cycles irréguliers), en présence d’écoulement anormal de lait par les seins ou encore lors de signes de carence en œstrogènes (baisse de libido, sécheresse vaginale). Chez l’homme, ce peut être en présence de troubles de l’érection et de la libido, ou si une gynécomastie (développement mammaire) est observée. Un test peut également être demandé chez l’homme comme chez la femme pour investiguer une infertilité.

En savoir plus

Pourquoi fait-on un test ?

En cas de troubles du cycle menstruel, d’écoulement anormal de lait par les seins ou de difficulté à concevoir, un test de prolactine peut être recommandé.

Qu’est-ce qu’un taux élevé ?

Un niveau de prolactine est considéré comme élevé en deçà de 25 ng/ml chez la femme et de 15 ng/ml chez l’homme.

Qu’est-ce qu’un taux inquiétant ?

Un niveau de prolactine est considérée comme très élevé au-dessus de 250 ng/ml. 

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Hélène Durand

Forte d’une double compétence littéraire-marketing, Hélène Durand met sa plume au service de sujets qui ont du sens pour elle : la beauté naturelle, le bien-être et l’hygiène de vie. À travers ses articles, elle désire partager un discours bienveillant et des conseils concrets.

Bibliographie

1

La Leche League, DA62 : le point sur la prolactine,

mars 2025.

2

Elsan, Prolactine.

3

Émancipées, L’essentiel à savoir sur la prolactine et son impact sur la fertilité,

mai 2025.