Lupus érythémateux discoïde : Causes et symptômes

Le lupus érythémateux discoïde est une forme de lupus qui affecte uniquement la peau. Il se manifeste par l'apparition de lésions cutanées au niveau du visage et du cuir chevelu. Sa prise en charge précoce permet de prévenir les risques de cicatrices permanentes et de chute de cheveux définitive. Savoir reconnaître ses symptômes est donc essentiel pour faciliter son diagnostic. Dans cet article, découvrez les causes et les signes cliniques de cette maladie auto-immune.

Par Amandine Granger
Mis à jour le 29/04/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que le lupus érythémateux discoïde (LED) ?

Le lupus érythémateux discoïde (LED) est une maladie inflammatoire chronique de la peau. Il s’agit d’une forme localisée du lupus, contrairement à d’autres types plus sévères qui peuvent affecter les organes internes. En effet, dans le cas du LED, les lésions se manifestent exclusivement au niveau cutané. Les zones atteintes sont généralement celles exposées au soleil, telles que le visage, le cuir chevelu et les oreilles.

Ce type de lupus est le plus fréquent parmi les formes cutanées. Les lésions caractéristiques présentes sur le visage évoquent un masque en forme d’ailes de papillon ou un museau de loup, d’où le terme « lupus », qui signifie « loup » en latin. Ces lésions rouges, squameuses et bien délimitées peuvent parfois aussi apparaître sur les lèvres ou à l’intérieur de la bouche, mais cela reste rare.

Le lupus érythémateux discoïde peut être isolé ou secondaire à une forme systémique déjà existante. Dans moins de 20 % des cas, il peut évoluer vers une forme plus sévère. Bien que cette forme de lupus cutané soit bénigne dans le sens où elle ne met pas la santé en danger, elle peut avoir un impact considérable sur la qualité de vie. En effet, les lésions se concentrent essentiellement au niveau du visage et peuvent laisser des cicatrices qui peuvent altérer l’image de soi. Lorsque le cuir chevelu est atteint, cela peut également provoquer une alopécie cicatricielle, c’est-à-dire une perte de cheveux irréversible due à la destruction du follicule pileux. Une prise en charge rapide est donc essentielle pour limiter les conséquences physiques.

A noter

Cette maladie auto-immune rare touche principalement les femmes jeunes âgées de 20 à 40 ans, mais elle peut également survenir chez les enfants, les hommes ou les femmes plus âgées. L’intensité des symptômes est souvent plus importante chez les personnes d’origine africaine ou asiatique.

Quelles sont les causes de cette maladie auto-immune de la peau ?

Les mécanismes exacts impliqués dans les maladies auto-immunes ne sont pas encore très bien compris par le corps médical. Ce que l’on sait, c’est qu’elles résultent d’un dysfonctionnement immunitaire. Ce dernier, censé protéger l’organisme contre les agressions extérieures, se retourne contre des cellules saines, les considérant à tort comme des ennemis. Dans le lupus érythémateux discoïde, des anticorps s’attaquent à des cellules cutanées saines. Ce processus entraîne une inflammation chronique des tissus qui évolue par poussées entrecoupées de périodes de rémission. L’évolution de la maladie est imprévisible. Elle peut parfois régresser spontanément, mais reste le plus souvent chronique.

Plusieurs facteurs aggravants semblent jouer un rôle dans le déclenchement ou l’aggravation du lupus érythémateux discoïde, tels que :

Les hormones féminines : cette maladie survient majoritairement chez les femmes en âge de procréer. Les œstrogènes sembleraient donc impliqués dans les réactions auto-immunes. Cette sensibilité hormonale pourrait expliquer pourquoi les symptômes du LED varient au cours du cycle menstruel ou pendant la grossesse.

Les facteurs génétiques : des antécédents familiaux de lupus sont souvent retrouvés chez les personnes atteintes. Cela suggère une prédisposition génétique, même si le gène exact n’a pas encore été identifié. La présence d’autres maladies auto-immunes dans la famille semblerait également augmenter le risque de LED.

L’exposition au soleil : les rayons ultraviolets (UV) sont un facteur déclencheur majeur du lupus érythémateux discoïde. En effet, ils favorisent les poussées en activant une réaction immunitaire excessive au niveau des zones exposées.

Le tabac : fumer aggrave l’inflammation cutanée et diminue l’efficacité des traitements. Le tabac a donc une influence directe sur la fréquence et la sévérité des poussées.

Le stress : le stress chronique ou un choc émotionnel peuvent déclencher ou aggraver une poussée de lupus érythémateux discoïde.

La prise de certains médicaments : certains traitements, comme ceux contre la tuberculose, les maladies cardiaques ou l’hypertension, peuvent déclencher un lupus cutané temporaire. Ce phénomène, appelé lupus induit, disparaît en général après l’arrêt du médicament en cause. En cas de doute, n’hésitez pas à en parler à votre médecin.

Quels sont les symptômes du lupus érythémateux discoïde ?

Les principaux symptômes du lupus érythémateux discoïde sont :

  • Des éruptions cutanées : les lésions prennent la forme de plaques rouges, rondes, bien définies et squameuses. Elles sont situées sur le visage (notamment les pommettes et les ailes du nez) et le cuir chevelu. Ces éruptions peuvent apparaître soudainement et s’aggraver lors d’une exposition solaire.

  • Des inconforts cutanés : certaines personnes peuvent ressentir des démangeaisons ou une sensation de brûlure dans les zones atteintes.

  • Des cicatrices : lorsque les lésions cicatrisent, elles peuvent laisser des marques en forme de disque, d’où le terme « discoïde ». Ces cicatrices sont souvent atrophiques (peau amincie) et permanentes.

  • Un changement de la pigmentation : des zones de dépigmentation ou au contraire d’hyperpigmentation peuvent apparaître sur les lésions anciennes.

  • Une perte de cheveux : l’atteinte du cuir chevelu entraîne une inflammation autour des follicules pileux. Si elle persiste, elle peut obstruer ou détruire ces follicules et provoquer une chute définitive des cheveux (alopécie cicatricielle).

  • Des télangiectasies : ce sont de petites dilatations des capillaires sanguins qui apparaissent à la surface de la peau en dessinant de fins réseaux rouge violacé.

  • Des lésions buccales : dans environ 20 % des cas, des lésions ulcéreuses peuvent apparaître sur les lèvres, le palais dur ou l’intérieur des joues.

Que faire si l’on suspecte un lupus érythémateux cutané ?

Si vous remarquez une éruption cutanée inhabituelle ou une perte de cheveux inexpliquée, en particulier avec rougeurs ou démangeaisons sur le cuir chevelu, une consultation médicale est indispensable. En effet, il est important de consulter un médecin pour identifier la cause et agir rapidement si nécessaire. Plus la prise en charge du lupus érythémateux discoïde est précoce, plus les risques de cicatrices sont limités. Seul un professionnel de santé pourra déterminer s’il s’agit de cette affection ou d’une autre maladie cutanée similaire. Le lichen plan pilaire est par exemple souvent confondu avec le LED, car il présente le même type de symptôme.

Pour poser un diagnostic, le médecin réalise un examen clinique approfondi, souvent complété par :

  • Un bilan sanguin : avec recherche d’anticorps antinucléaires (AAN), permettant de détecter une éventuelle évolution vers une forme systémique du lupus qui peut toucher d’autres organes.

  • Une biopsie cutanée : l’analyse d’un petit prélèvement de peau permet de confirmer la nature des lésions et d’exclure d’autres maladies dermatologiques.

Bien que le LED ne puisse pas se soigner, une prise en charge rapide et adaptée permet de limiter considérablement les risques de cicatrices ou de perte de cheveux définitive. Les principaux traitements proposés sont des médicaments anti-inflammatoires, dont les antipaludéens de synthèse, comme l’hydroxychloroquine. Ces derniers agissent en modulant l’activité du système immunitaire, ce qui permet de réduire la fréquence des poussées et de prolonger les périodes de rémission. En parallèle, un suivi régulier chez un dermatologue, même en l’absence de symptômes, permet de surveiller l’évolution de la maladie et d’adapter les traitements si nécessaire.

Comment soulager les symptômes du lupus érythémateux cutané ?

Même si le lupus érythémateux discoïde ne peut pas être guéri, il est tout à fait possible d’agir pour apaiser les symptômes et espacer les crises. Voici 5 conseils qui vous aideront à améliorer votre confort au quotidien :

  1. Arrêtez le tabac : en arrêtant de fumer, vous diminuez l’inflammation dans votre organisme et votre peau aura plus de facilité à cicatriser. N’hésitez pas à vous faire accompagner pour réussir votre sevrage tabagique. Découvrez également notre article pour vous aider à arrêter de fumer naturellement.

  2. Protégez votre peau du soleil : même par temps nuageux, les rayons ultraviolets peuvent déclencher ou aggraver les lésions du lupus. Pour limiter les risques, évitez de vous exposer au soleil aux heures les plus intenses (entre 11 h et 15 h). Portez également des vêtements couvrants ainsi qu’un chapeau à large bord. Enfin, appliquez quotidiennement une crème solaire à indice élevé (SPF 50+), résistante à l’eau et adaptée aux peaux sensibles. Renouvelez l’application toutes les deux heures en cas d’exposition prolongée.

  3. Adoptez une alimentation anti-inflammatoire : intégrez dans votre alimentation quotidienne des aliments riches en antioxydants et en oméga 3 aux propriétés anti-inflammatoires : les légumes, les petits poissons gras (sardine, maquereau, hareng), les huiles végétales de première pression à froid (colza, lin), les graines de chia, les noix et les fruits oléagineux (amandes, noisettes…). À l’inverse, réduisez les aliments ultra-transformés, le sucre raffiné, les charcuteries et les graisses saturées, qui entretiennent l’inflammation chronique.

  4. Pratiquez une activité physique régulière : une activité physique douce et régulière, comme la marche, le yoga ou le vélo, aide à améliorer la circulation sanguine et à réguler le système immunitaire. Elle permet également d’apaiser le stress, souvent impliqué dans l’apparition des poussées en stimulant la production d’endorphines, des hormones qui favorisent le bien-être et réduisent les douleurs. Si vous n’êtes pas très sportif, commencez progressivement et restez à l’écoute de votre corps pour éviter de vous décourager.

  5. Adoptez des techniques de gestion du stress : intégrez dans votre quotidien des techniques de relaxation, comme la respiration profonde, la méditation, l’art thérapie ou la sophrologie. Pratiquées régulièrement, même seulement quelques minutes par jour, elles permettent de réduire les tensions nerveuses et de se sentir plus apaisé. Un accompagnement thérapeutique ou les groupes de parole sont également bénéfiques pour apporter du soutien et éviter l’isolement.

Précautions

Cet article ne remplace pas un avis médical. Si vous observez des symptômes inhabituels ou persistants, vous devez consulter un médecin. Lui seul est en mesure d’établir un diagnostic précis et de vous proposer un traitement adapté à votre situation.

Conseil de l’expert

L’inflammation joue un rôle clé dans l’aggravation des maladies auto-immunes, y compris le lupus érythémateux discoïde. Modifier son hygiène de vie, notamment en adoptant une alimentation plus saine et en améliorant sa gestion du stress, peut aider à réduire l’intensité des symptômes. Pour vous accompagner dans cette démarche, n’hésitez pas à consulter un naturopathe, en complément de votre suivi médical.

En savoir plus

Qu’est-ce que le lupus érythémateux disséminé (ou systémique) ?

Le lupus érythémateux systémique est une forme plus étendue de lupus qui touche plusieurs organes en plus de la peau. Il s’agit aussi d’une maladie auto-immune chronique qui se manifeste de manière très variable d’un individu à l’autre. Les principaux symptômes sont des douleurs articulaires (90 % des cas). Cette forme est associée au LED dans environ 80 % des cas.

Quels sont les organes touchés par le lupus ?

Le lupus peut potentiellement atteindre tous les organes du corps. Les plus fréquemment touchés sont le cœur, les reins, les poumons, les vaisseaux sanguins et la peau. Des troubles neurologiques et digestifs peuvent aussi survenir. C’est pourquoi le lupus systémique nécessite une prise en charge pluridisciplinaire.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Amandine GRANGER

Amandine est rédactrice spécialisée en santé naturelle. Passionnée par les médecines alternatives, elle se forme au métier de naturopathe. À travers ses articles, elle souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre pour que chacun puisse apporter plus de bien-être et d’équilibre dans son quotidien.

Bibliographie

1

Lupus cutané. (s. d.). La Revue du Praticien.

2

Orphanet : Lupus érythémateux discoïde. (s. d.).

3

Yaseen, K. (2024, 7 novembre). Lupus érythémateux systémique (LES). Manuels MSD Pour le Grand Public.