Avant de se demander comment « augmenter sa libido », nous allons nous demander quelle est la nature de la libido ? D’où naît ce désir ? Car la nature même du désir sexuel est de fluctuer. Il n’est et ne sera jamais identique et de nombreux facteurs expliqueront ces variations : changement hormonal, maladies, stress, problèmes relationnels dans le couple... C’est en agissant sur ces multiples facteurs que l’on pourra trouver des solutions pour booster son désir sexuel, qu’elles soient naturelles physiologiques et/ou psychologiques. Mais ne pas avoir de désir ou de sexualité ne doit pas forcément être vécu comme une souffrance. Par contre, les conséquences de cette situation amènent souvent de nombreuses personnes à consulter.
La libido vient du latin libido, -inis et signifie désir. Celui-ci peut se manifester de façon physiologique et/ou psychologique.
Physiologiquement, c’est le cerveau qui entre en action par le biais d’hormones : la testostérone pour l’homme, les oestrogènes et la progestérone chez la femme. La testostérone va aussi être présente chez la femme, mais dans une moindre mesure.
On va ressentir ce désir dans le corps : le sang va irriguer les organes génitaux et va faire ressentir de l’excitation dans le sexe (érection chez les hommes et lubrification chez la femme).
Psychologiquement, nous pouvons définir la libido par « l’envie de », l’idée que je me fais d’une relation sexuelle future. Ce désir-là s’inscrit dans la relation à l’autre, dans l’idée d’un partage d’émotions.
1 - Le facteur psychologique
Cette différence est d’abord physiologique : l’homme sécrète quasiment plus de 20% de testostérone que les femmes ; cette hormone étant responsable -entre autres- du désir dans l’organisme.
Pourtant, même si le désir peut être en lien avec la production d’hormones, rien n’est moins sûr qu’il ne dépende que d’elles. En effet, de nombreux autres facteurs sont à prendre en compte.
2 - Les facteurs sociologiques et historiques
Cette différence peut aussi s’expliquer sociologiquement et historiquement.
Nombreuses sont les femmes qui ont intégré (consciemment ou inconsciemment) que ressentir et exprimer leur désir sexuel peut être « mal », « sale » ou « dangereux ». Les hommes, eux, ont été davantage « autorisés » : la masturbation chez l’homme est beaucoup moins taboue que chez la femme, il peut s’autoriser à avoir des pensées sexuelles ou des rapports sexuels sans que cela ne soit « mal vu ».
Les hommes et les femmes exprimeraient également leur sexualité de façon différente. Le désir masculin serait plutôt primaire, se focalisant davantage sur l’objectif final, à savoir le rapport sexuel. A l’inverse, le désir féminin serait plutôt secondaire, se nourrissant de la relation et de la tendresse dans un réseau émotionnel.
3 - Stimuler le désir
Enfin, dans la sexualité humaine, le désir de l’un active celui de l’autre. Et plus particulièrement chez la femme, il existe à la fois un désir spontané mais également un désir réactif, en réponse à une stimulation sexuelle.
L’homme aura davantage de pensées ou d’images qui stimulent son désir spontané alors que les femmes, souvent en prise à une forte charge mentale, auront plus de difficultés à être dans leur ressenti, à « lâcher prise » et seront davantage dans un « désir réactif ».
Le désir sexuel fluctue au cours de la vie et c’est normal ! La baisse de libido devient inquiétante quand elle perdure et quand elle devient un problème ; car il est tout à fait possible de vivre sans désir sexuel et d’être heureux.se ainsi.
Voici les différents facteurs qui peuvent expliquer une baisse de libido :
Biologique / physiologique : un changement hormonal (grossesse, post-partum, ménopause, contraceptif), la prise de certains médicaments, dépression, maladies (cancer, diabète, obésité), insomnies, douleurs à la pénétration, problèmes gynécologiques (endométriose, infections type cystites ou mycoses, …), changement du corps
Psychologiques et relationnels : stress, anxiété, charge mentale, violences ou abus sexuels, manque de confiance en soi, mauvaise image de soi et de son corps
Socio-culturels et environnementaux : l’éducation, l’attitude et les interdits familiaux vis-à-vis de la sexualité, la religion, les croyances ou pensées négatives sur la sexualité (« un homme a toujours envie », « une femme qui exprime son désir, ça ne se fait pas »,…)
Conjugaux : des difficultés dans le couple, trop de fusion ou manque de moments à deux, manque de communication
Souvent la baisse de libido est un phénomène multifactoriel et il est important de questionner ces différents éléments pour relancer le désir.
Le cycle menstruel se découpe en deux phases : la phase folliculaire (des règles à l’ovulation) et la phase lutéale (de l’ovulation aux règles) avec des fluctuations hormonales du cycle qui ne sont pas sans effets sur le désir sexuel.
Avant l’ovulation, la femme connaît un pic hormonal avec une augmentation du taux d’œstrogènes. Il se pourrait aussi que la testostérone joue aussi un rôle important dans ces montées de désir. C’est ici que la libido est la plus forte (l’idée étant de nous donner envie de nous reproduire physiologiquement).
Après l’ovulation, la libido diminue, car il y a une montée de progestérone. Cette hormone endort, apaise, calme… L’excitation est donc plus au ralenti.
Enfin, quelques jours avant les règles, le syndrome prémenstruel (SPM) peut engendrer une baisse de libido.
Quand les règles arrivent, la progestérone cesse d’être produite et la libido peut alors remonter.
Ces périodes nécessitent des ajustements, et une véritable prise de conscience ; d’où l’importance d'être à l'écoute de son corps, en accord avec ses envies et ses désirs, en mettant si possible de côté le stress et la pression du quotidien.
L’attrait pour les activités sexuelles varie d’une femme à une autre. Il en va de même au moment de la ménopause : la libido peut très bien être exacerbée, diminuée ou inchangée.
Certaines femmes vivent ce tournant de leur vie comme une libération. Elles ne sont plus embarrassées par leurs menstruations et n’ont plus la crainte de tomber enceintes.
D’autres, au contraire, ne ressentent plus l’excitation ou l’envie. Elles ne sont plus attirées par des pratiques sexuelles et vont privilégier les caresses et les baisers.
Il est également possible qu’aucun changement de libido n’apparaisse à la ménopause.
Il n’y a donc pas vraiment de lien établi entre libido et ménopause. De nombreux facteurs peuvent expliquer une baisse de libido, et la plupart d’entre eux sont davantage attachés à l’âge qu’à la ménopause en elle-même.
La chute des œstrogènes qui se produit durant la ménopause cause, chez certaines femmes, une sécheresse vaginale. Ce manque de lubrification peut rendre les rapports intimes douloureux et entraîner une baisse de libido.
Certaines femmes souffrent également d’atrophie urogénitale. Outre des sécrétions vaginales moins abondantes, l’atrophie urogénitale provoque une contraction et une réduction de l’orifice vulvaire. Les tissus deviennent plus minces, moins élastiques et plus fragiles, la vulve devient rouge et enflammée… La diminution de l’irrigation sanguine peut provoquer une baisse de la sensibilité des organes sexuels. Tous ces bouleversements intimes rendent les rapports sexuels moins confortables à la ménopause.
Enfin, plus vous pratiquez une activité sexuelle (avec pénétration), plus votre zone vaginale sera détendue et la lubrification s’en verra également améliorée.
Garder du temps pour s’octroyer des moments d’intimité physique avec son.sa partenaire et faire attention à ne pas « surinvestir » certains domaines extra sexuels : travail, famille, sport, … car la libido peut se « déplacer » sur ces domaines-là.
Prêter attention à ses ressentis corporels et aux 5 sens : prendre le temps d’un bain/ douche ou se mettre de la crème sur le corps en pleine conscience, s’autoriser à toucher sa vulve et son vagin avec douceur, voire se masturber, s’octroyer des moments intimes, de soi à soi qui vont renforcer le désir sexuel
Inviter la sensualité dans le rapport sexuel : la sexualité ne se résume pas à la pénétration, il y a plusieurs façons de faire l’amour. Explorer la relation sexuelle autour de la sensualité est une bonne manière de raviver le désir.
Il est important de rappeler l’importance du toucher et du rapprochement des corps au quotidien dans le couple. Au début d’une relation, les couples s’embrassent très fréquemment, puis s'éloignent « physiquement » peu à peu, ce qui est normal. Il faut donc apprendre à préserver cette proximité et ce désir de se toucher le plus possible.
Renforcer la communication et la bonne entente au sein du couple : communiquer, partager des activités communes permet de retrouver une complicité et une intimité au sein du couple qui sont essentielles au désir.
Alléger la charge mentale : demander du soutien ou déléguer (si possible). En effet, quand le cerveau est au bord de l’ébullition, il est plus difficile d’être connecté à son corps et donc à son désir.
Prendre du temps pour soi pour continuer à désirer au sens large du terme : le désir sexuel c’est aussi et avant tout désirer, être stimulée par la vie en général, que ce soit par des activités sportives, créatives ou autres !
Travailler l’imaginaire : la lecture de nouvelles érotiques peut par exemple stimuler et permettre de retrouver du désir que l’on pensait enfoui.
Il est à noter qu’une baisse de désir dans le couple est un phénomène partagé : la responsabilité ne doit pas forcément revenir à l’un ou à l’autre.
Les deux partenaires doivent communiquer. Plus le temps passe, et plus les petits gestes du quotidien font la différence contre la routine, la charge familiale, la vie professionnelle… Le désir s’entretient. Et il est important de maintenir une perception nouvelle envers son/sa partenaire afin d’entretenir la relation conjugale et aussi le désir.
Les huiles essentielles
Certaines huiles essentielles, utilisées diluées dans une huile végétale pour un massage du corps ou en diffusion atmosphérique, peuvent créer une ambiance propice au lâcher-prise, au désir et au rapprochement.
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Précautions d’emploi
Veillez à toujours consulter les précautions d’usages des huiles essentielles avant utilisation et respectez scrupuleusement les dosages conseillés. Ces huiles essentielles sont contre-indiquées durant la grossesse et l’allaitement et réservées aux adultes.
Les compléments alimentaires
Les probiotiques vont améliorer la sécheresse vaginale et combattre les infections gynécologiques qui peuvent avoir un impact sur le désir.
L'ashwagandha est une plante incontournable en ayurvéda, largement reconnue pour ses effets bénéfiques sur le stress, la baisse de moral, la fatigue, ou encore les compétences physiques.
Mais l'Ashwagandha est également bénéfique pour booster la libido et soutenir la fonction sexuelle chez l'homme, comme chez la femme. En effet, cette plante adaptogène peut aussi bien lutter contre les inconforts intimes chez la femme (infections, sècheresse vaginale), que chez l'homme, en venant en aide aux hommes souffrant d'impuissance ou bien d'éjaculation précoce. En luttant contre ces désagréments intimes, l'Ashwagandha permet donc d'augmenter le désir et améliorer la libido.
Les plantes
Le Gattilier (Vitex agnus-castus), souvent utilisé pour réguler les déséquilibres hormonaux féminins, peut également aider à booster la libido en agissant sur la production d'hormones. Son action sur l'équilibre hormonal contribue à augmenter le désir sexuel, en particulier chez les femmes souffrant de fluctuations hormonales qui affectent leur libido. Le gattilier se consomme généralement sous forme de gélules ou de teinture, et son usage régulier peut apporter des bienfaits progressifs.
La Damiana augmente les niveaux de testostérone, hormone clé du désir sexuel, et joue un rôle dans la conversion de la testostérone en œstrogène. Cette plante permet d’être plus excitée et d’atteindre l’orgasme plus facilement. On la boit le plus souvent en infusion.
La baie de Schizandra redonne du désir grâce à son action stimulante sur le système nerveux central et sur la fatigue du quotidien.
L’utilisation de lubrifiant permet aussi de moins souffrir de sécheresse vaginale et de retrouver du plaisir à la pénétration dans le rapport sexuel.
Le Ginseng aide à conserver une activité sexuelle dans la durée, régule les glandes surrénales, notamment sur la production d’hormones du stress comme le cortisol. Prenez 1 cuillère à café (2 à 3 g) par jour dans une tasse d’eau chaude, de jus de fruits ou un smoothie. Le Ginseng Brésilien s’utilise plutôt en cure lors de périodes où le besoin se fait sentir.
Le trouble du désir sexuel est un phénomène très complexe comme nous l’avons vu précédemment et concerne le couple et non pas l’un.e des deux partenaires.
Une libido en berne ou excessive doit amener à se poser plusieurs questions : depuis quand cela existe ? est-ce un problème dans le couple ? pour qui est-ce un problème ?
La communication au sein du couple est une première étape essentielle pour ne pas rester sur des incompréhensions, des sensations de rejet et des non-dits.
Si cela persiste, et si cela crée des crispations dans le couple, il peut être intéressant de consulter un.e sexothérapeute ou un.e thérapeute de couple.
L’ostéopathie ou un.e kiné spécialisé.e dans le périnée pourra également être utile pour atténuer certaines douleurs dans la zone génitale et donc relancer le désir.
Enfin, il est important de noter que le désir sexuel peut même être spontanément absent chez une femme ou un homme sans pour autant qu’elle.il soit insatisfait.e dans sa vie intime.