Gattilier : tout savoir sur ses bienfaits et son utilisation

Le Gattilier, cet arbuste natif de Grèce et d'Italie, est largement répandu dans les régions méditerranéennes et en Asie centrale. Il se trouve généralement le long des berges des rivières, des ruisseaux et sur les pentes qui y mènent. La baie, qui arrive à maturité à la fin de l'été, évoque à la fois par sa forme et son parfum le grain de poivre. Le Gattilier est peu connu en France, bien que les propriétés médicinales de la baie de Gattilier soient reconnues depuis plus de 2 000 ans. Dioscoride, un médecin renommé de l'Antiquité grecque, mentionne l'utilisation des graines de la baie pour préparer une boisson censée apaiser la libido. De manière étonnante, les indications mentionnées par Dioscoride, un médecin éminent de l'Antiquité grecque, correspondent à certaines des utilisations actuelles de la plante, telles que l'inhibition de la sécrétion de lait et l'induction des règles chez les femmes. Les anciens de l'Antiquité utilisaient également le Gattilier pour traiter divers problèmes de santé et fabriquaient des objets en vannerie à partir de ses branches.

Au Moyen Âge, on raconte que les moines du sud de l'Europe consommaient ces baies pour mieux supporter les défis du célibat, d'où leur surnom populaire de « poivre des moines ». On le considérait également comme un antidote contre les morsures de serpents et comme un remède apaisant contre l'hystérie. À la Renaissance, l'utilisation du Gattilier était recommandée pour maintenir la chasteté, traiter les maux d'estomac, les flatulences et les maux de tête, ainsi que pour soulager les douleurs et les inflammations chez les femmes.

Pendant les XVIIe et XVIIIe siècles, la plante a disparu des ouvrages officiels. Au XXe siècle, le Gattilier a suscité un regain d'intérêt en Angleterre et en Amérique du Nord en tant que remède contre les déséquilibres hormonaux féminins. En 1943, une entreprise allemande a développé un extrait standardisé en agnuside, un composé caractéristique du Vitex, à partir des baies de Gattilier. Dans les années 1950, cet extrait a été adopté en Europe pour le traitement de la mastalgie (douleur aux seins).

Dans la deuxième moitié du XXe siècle, les fruits du Gattilier ont été largement utilisés en Europe, principalement en Allemagne, pour traiter divers problèmes gynécologiques tels que le syndrome prémenstruel, les douleurs mammaires cycliques, les irrégularités du cycle et les saignements utérins anormaux. En France, le Gattilier ne jouit pas d'une grande popularité. Il reste relativement méconnu tant des professionnels de la santé que des patients adeptes de la phytothérapie. De plus, il n'est pas répertorié en tant que plante médicinale dans la Pharmacopée française.

Pour la petite anecdote, Le Grand Robert de la langue française explique que le nom scientifique de Gattilier (Vitex agnus-castus) vient du latin agnos, mot grec désignant l'arbuste, et du latin cactus, qui signifie chaste.

Le Gattilier agit en bloquant l'action des hormones mâles (androgènes), ce qui peut avoir des effets négatifs sur la sexualité masculine mais s'avère bénéfique pour les femmes. De plus, il influence la glande pituitaire, située dans l'hypophyse, qui régule le cycle menstruel. En régulant la production de prolactine, l'hormone de la lactation responsable du gonflement des seins, le Gattilier est reconnu en Allemagne et aux États-Unis comme l'une des plantes principales pour le rééquilibrage hormonal féminin.

Le Gattilier, utilisé depuis l'époque d'Hippocrate (450 avant J-C), a été employé pour réguler les troubles menstruels, faciliter l'accouchement et encourager la lactation. Son utilité se distingue notamment en période de préménopause, car il réduit les douleurs mammaires de manière similaire à la progestérone. De plus, il diminue les enflures, favorise la régularité des cycles menstruels et améliore les maux de tête, la constipation et les fluctuations de l'humeur fréquemment observés à ce stade. Dans le sang, il influence le taux de certaines hormones et exerce des actions similaires à la progestérone.

Plusieurs plantes ont été étudiées pour évaluer leurs effets sur le syndrome prémenstruel (SPM) et les symptômes spécifiques liés aux menstruations. Parmi celles-ci, une plante semblait constamment présenter des bienfaits sur une grande variété de symptômes du SPM : il s'agit du Gattilier (Vitex agnus-castus). Une analyse systématique a conclu que le Gattilier était efficace pour réduire la fréquence et la sévérité d'un grand nombre de symptômes du SPM lorsqu'il était utilisé sur deux à trois cycles menstruels. Dans un cas, il s'est révélé plus efficace que la vitamine B6, mais pas autant que l'antidépresseur fluoxétine.

Le Gattilier n'est pas recommandé pour tout le monde. Il est important de consulter un médecin, surtout en cas de syndrome des ovaires polykystiques avec un taux élevé de LH ou d'hyperprogestéronémie. De plus, son utilisation est déconseillée en cas d'antécédents ou de risque de cancer du sein, ainsi que chez les femmes suivant un protocole de fécondation in vitro (FIV). Les femmes enceintes et celles qui allaitent doivent également éviter le Gattilier. Il ne doit pas être consommé en même temps que des médicaments dopaminergiques ou antidopaminergiques ainsi que des médicaments prescrits pour la maladie de Parkinson en raison de son effet sur les récepteurs de dopamine.

Les effets secondaires possibles liés à la prise de Gattilier sont les suivants : nausées, irritations gastriques, troubles cutanés, diarrhée, crampes, maux de tête, augmentation du flux menstruel. De plus, le Gattilier peut accentuer le risque de dépression chez certaines femmes en déficit de progestérone.

Article publié le 6 novembre 2023