Dans la majorité des cas, notamment après l’accouchement, les varices vulvaires régressent spontanément en quelques semaines à quelques mois. Mais il se peut également qu’elles persistent et nécessitent une prise en charge.
Varices vulvaires : comment les reconnaître et les soulager efficacement ?
Vous ressentez une gêne intime inhabituelle ou constatez des veines apparentes au niveau de la vulve ? Souvent méconnues et pourtant fréquentes, les varices vulvaires concernent de nombreuses femmes, notamment pendant la grossesse. Elles peuvent provoquer inconfort, douleurs pelviennes ou sensations de lourdeur, et restent parfois taboues malgré leur impact sur la qualité de vie. Dans cet article, découvrez les causes possibles, les symptômes à reconnaître, les examens utiles au diagnostic, ainsi que nos conseils pour les prévenir.

Sommaire
Les varices vulvaires : qu'est-ce que c'est ?
Les varices vulvaires correspondent à une dilatation anormale des veines situées dans la région de la vulve, c’est-à-dire la partie externe des organes génitaux féminins. Elles se manifestent généralement par un gonflement veineux visible ou palpable, accompagné d’une sensation de lourdeur, de tension locale, voire de douleurs intimes.
Varices et veine pelviennes
Ces varices sont alimentées par les veines pelviennes et résultent d’un dysfonctionnement du retour veineux : lorsque les valves veineuses ne remplissent plus correctement leur rôle, le sang ne parvient plus à remonter efficacement vers le cœur et a tendance à stagner dans les veines superficielles. Cette stagnation provoque une congestion locale et favorise la distension progressive des parois veineuses.
Varices et grossesse
Dans la majorité des cas, les varices vulvaires apparaissent en cours de grossesse, sous l’effet combiné des modifications hormonales (notamment l’augmentation de la progestérone) et de la pression exercée par l’utérus sur les veines pelviennes. Cependant, elles peuvent également survenir en dehors de la grossesse, notamment en lien avec une insuffisance veineuse chronique, un syndrome de congestion pelvienne ou une prédisposition familiale.
Dans certains cas, elles coexistent avec d’autres varices du petit bassin (vaginales, périnéales, voire fessières) et peuvent s’étendre vers le haut des cuisses. Il est important de souligner que ces varices ne représentent pas uniquement un souci esthétique : elles peuvent entraîner des douleurs persistantes, une gêne fonctionnelle au quotidien et un retentissement psychologique notable. Bien qu’elles soient généralement bénignes, un avis médical reste indispensable pour en évaluer la sévérité et proposer un accompagnement adapté.
Quelles en sont les causes ?
Les varices vulvaires peuvent avoir plusieurs origines. Ces causes sont souvent liées entre elles, et plusieurs facteurs peuvent se cumuler chez une même femme.
La grossesse
La grossesse est la principale cause de varices vulvaires. Durant cette période, le corps subit de nombreux changements qui favorisent leur apparition. Sous l’effet de la progestérone, les parois veineuses perdent en tonicité, se dilatent plus facilement, et deviennent plus sensibles à la pression. Parallèlement, le volume sanguin augmente pour assurer l’apport nécessaire au fœtus, ce qui sollicite davantage le réseau veineux pelvien. En prenant du volume, l'utérus exerce également une pression directe sur les veines du petit bassin, ce qui peut gêner le retour du sang vers le cœur et accentuer la stagnation du sang dans les veines vulvaires. Ces changements sont particulièrement marqués au cours du deuxième et du troisième trimestre.
Le syndrome de congestion pelvienne
Ce trouble, parfois mal connu, se caractérise par une mauvaise circulation veineuse dans le bassin. Il est souvent causé par une dilatation anormale des veines ovariennes, utérines ou périnéales. Cette congestion veineuse peut s’étendre jusqu’aux veines vulvaires. Elle provoque souvent des douleurs pelviennes chroniques, surtout en fin de journée ou après être restée longtemps debout. Ce syndrome est favorisé par des antécédents familiaux de varices, plusieurs grossesses ou des déséquilibres hormonaux persistants.
Les prédispositions génétiques
L’hérédité joue un rôle important dans l’apparition des varices vulvaires. Lorsqu’il existe des antécédents familiaux de varices, qu’elles soient pelviennes ou des membres inférieurs, le risque d’en développer soi-même est plus élevé. Cette prédisposition peut s’expliquer par une faiblesse congénitale du tissu veineux.
La station debout prolongée
Les professions nécessitant de rester longtemps debout (vendeuses, coiffeuses, infirmières...), augmentent la pression dans les veines du bas du corps. Cela ralentit le retour veineux et favorise la survenue de varices dans le bassin, le périnée ou la vulve. À l’inverse, une vie trop sédentaire peut aussi nuire à la circulation.
La prise de poids
Un excès de poids exerce une pression supplémentaire sur les veines pelviennes. Cette contrainte mécanique peut gêner le bon fonctionnement des valves veineuses, ce qui favorise la stagnation du sang dans les veines de la vulve.
Certaines pratiques sportives
Les activités physiques qui augmentent fortement la pression dans l’abdomen, comme l’haltérophilie ou la musculation intensive, peuvent freiner le retour veineux et aggraver les troubles circulatoires. Cela peut contribuer à l’apparition de varices dans la région vulvaire.
Les variations hormonales (hors grossesse)
Les anomalies du réseau veineux
Certaines femmes présentent des malformations veineuses, congénitales ou acquises, qui entravent le bon drainage du sang. La présence de tumeurs pelviennes ou de foyers d’endométriose peut comprimer les veines. Des syndromes de compression, comme le syndrome de Cockett (compression de la veine iliaque commune gauche) ou le Nutcracker syndrome (compression de la veine rénale gauche), augmentent la pression dans certaines veines pelviennes. Enfin, un antécédent de phlébite profonde peut entraîner un syndrome post-thrombotique et perturber durablement le retour veineux.
Autres facteurs aggravants
D’autres éléments peuvent accentuer les troubles veineux pelviens. Le port fréquent de vêtements serrés au niveau du bassin peut comprimer les veines superficielles. De même, certains antécédents de chirurgie pelvienne ou de traumatisme vasculaire local peuvent altérer la circulation dans cette région.
Quels sont les symptômes ?
Les varices vulvaires peuvent se manifester de façon très variable d’une femme à l’autre. Voici les principaux signes possibles :
Gonflement visible ou palpable des veines de la vulve : veines bleutées, dilatées, tortueuses parfois accompagnées de renflements sur une ou deux lèvres vulvaires.
Sensation de lourdeur ou de tension dans la région vulvaire : souvent plus marquée en fin de journée, après une station debout prolongée ou un effort physique.
Douleurs pelviennes ou vulvaires : douleurs diffuses et sourdes, parfois lancinantes, pouvant irradier vers le périnée, les cuisses ou le bas-ventre ; elles s’intensifient souvent au fil de la journée.
Gêne lors des rapports sexuels (dyspareunie) : les douleurs peuvent être exacerbées pendant ou après les rapports, parfois être prolongées durant plusieurs heures.
Démangeaisons, brûlures ou picotements : causés par la congestion veineuse et la fragilisation des tissus.
Sensation de chaleur ou d’inconfort local : en particulier lors des périodes de forte chaleur ou après un bain chaud.
Œdème vulvaire : gonflement diffus de la vulve, parfois accompagné d’une coloration bleutée.
Aggravation des symptômes pendant les règles : liée à la congestion hormonale du petit bassin.
Absence de symptômes : dans certains cas, les varices vulvaires restent silencieuses et sont découvertes fortuitement lors d’un examen gynécologique.
Quelles recommandations médicales ?
En présence de symptômes évocateurs de varices vulvaires, il est essentiel de consulter un professionnel de santé. Un examen clinique gynécologique minutieux permet d’objectiver les signes et d’évaluer l’étendue de l’atteinte veineuse. Selon les cas, plusieurs examens complémentaires peuvent être indiqués pour affiner le diagnostic :
Un examen clinique spécialisé : inspection et palpation de la région vulvaire, périnéale et pelvienne pour détecter des signes de dilatation veineuse visible ou profonde.
Une échographie pelvienne et périnéale : examen de première intention permettant de visualiser les varices superficielles et d’évaluer la circulation veineuse.
Un écho-doppler transvaginal : utilisé pour explorer avec précision les veines pelviennes profondes, en particulier les veines ovariennes et utérines.
Une phlébographie pelvienne : examen invasif réalisé sous guidage radiologique, utile en cas de suspicion de syndrome de congestion pelvienne ; il permet de cartographier les réseaux veineux pelviens dilatés.
Un écho-doppler veineux des membres inférieurs : souvent réalisé en complément pour rechercher une atteinte veineuse associée, notamment une insuffisance veineuse profonde ou superficielle.
Une IRM ou un scanner pelvien : prescrits dans certains cas complexes, notamment en cas de suspicion de varices pelviennes profondes, de malformation vasculaire ou de compression veineuse (syndrome de Cockett, Nutcracker syndrome…).
Un suivi régulier : recommandé chez les femmes enceintes présentant des varices vulvaires ou en cas d’antécédents de thrombose veineuse.
Que préconiser ?
La consultation auprès d’un angiologue ou d’un gynécologue spécialisé dans les pathologies vasculaires est vivement conseillée pour confirmer le diagnostic, évaluer le retentissement fonctionnel et proposer une prise en charge adaptée.
En cas de gêne importante, plusieurs options thérapeutiques peuvent être envisagées : traitement médicamenteux veinotonique, mesures de contention locale, ou, dans certains cas, embolisation percutanée des veines dilatées sous contrôle radiologique. Le choix du traitement repose sur une évaluation individualisée de la balance bénéfice/risque, et nécessite un suivi médical régulier.
Comment prévenir les varices vulvaires et prendre soin de soi ?
Bien qu’il soit difficile de prévenir totalement l’apparition des varices vulvaires, notamment en cas de grossesse ou de prédisposition familiale, certaines habitudes peuvent limiter leur développement et soulager les symptômes associés :
Bouger régulièrement, sans excès : La marche, la natation, le yoga ou les exercices de gymnastique douce favorisent le retour veineux et limitent la stase sanguine dans le petit bassin.
Porter des vêtements amples : Les vêtements trop serrés, notamment au niveau du bassin ou des cuisses, entravent la circulation veineuse. Il vaut mieux privilégier des tenues confortables, non compressives.
Utiliser une contention adaptée : Des bas ou des culottes de contention peuvent être recommandés, en particulier pendant la grossesse, pour soutenir le retour veineux et limiter la dilatation des veines vulvaires.
Surélever les jambes et le bassin au repos : Lorsque vous êtes allongée, placez un coussin sous vos jambes ou votre bassin pour soutenir le retour veineux et soulager la pression dans le petit bassin.
Limiter l’exposition à la chaleur : Les bains chauds, saunas ou expositions prolongées au soleil peuvent aggraver les symptômes. Il peut être utile de terminer la douche par un jet d’eau fraîche sur les jambes et le bas-ventre.
Pratiquer des massages doux : Des massages drainants, effectués des pieds vers l’aine, peuvent stimuler la circulation sanguine. Ils doivent rester légers et non douloureux.
Éviter les stations statiques prolongées Alterner les positions, se lever régulièrement, s’étirer ou marcher quelques minutes toutes les heures permet de relancer la circulation.
Adopter une alimentation favorable à la circulation : Les aliments riches en fibres, en antioxydants (fruits rouges, légumes colorés) et en vitamine C participent au bon fonctionnement vasculaire. Une bonne hydratation est également essentielle.
Soutenir le retour veineux par les plantes Certaines plantes comme le Marron d’Inde, la Vigne rouge ou leFragon petit Houx peuvent être utiles en cas de troubles circulatoires pelviens. Leur usage doit être encadré par un professionnel de santé.
Relâcher les tensions pelviennes Le stress chronique et les tensions musculaires du bas-ventre peuvent favoriser la congestion. Des approches comme la sophrologie, la respiration profonde ou les massages abdominaux peuvent aider.
Consulter en cas de signes évocateurs En cas de gêne persistante, de douleur ou d’apparition de veines visibles, il est important de demander l’avis d’un professionnel sans tarder, afin d’éviter l’aggravation des symptômes.
Précautions d'usage
Nous vous rappelons que cet article ne remplace en aucun cas une consultation médicale. Les varices vulvaires, bien que souvent bénignes, peuvent parfois révéler une pathologie veineuse plus complexe ou nécessiter une prise en charge spécifique. En cas de douleur intense, de gonflement soudain, de saignement ou de tout symptôme inhabituel, il est impératif de consulter sans délai un spécialiste. L’automédication ou l’utilisation de remèdes naturels ne doit jamais se substituer à un avis médical éclairé.
Conseil de l'expert
N’ayez pas peur de parler de vos symptômes à votre médecin ou à votre sage-femme. Les varices vulvaires sont fréquentes et il existe des solutions pour vous soulager et préserver votre bien-être intime
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Les varices pelviennes provoquent principalement des douleurs pelviennes chroniques, une sensation de pesanteur, et parfois des douleurs lors des rapports sexuels (dyspareunie).
Que faire en cas de varice vulvaire qui saigne ?
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Un saignement de varice vulvaire, bien que rare, constitue une urgence : appliquez une compression douce sans masser et consultez immédiatement un médecin, surtout si le saignement persiste ou s’accompagne de vertiges.
L’épilation est-elle contre-indiquée en cas de varices vulvaires ?
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L’épilation est-elle contre-indiquée en cas de varices vulvaires ?
L’épilation n’est pas formellement contre-indiquée, mais il est préférable d’éviter la cire chaude et toute méthode agressive pouvant fragiliser les veines ou provoquer une irritation locale.
Zoom sur notre rédactrice Naturopathe, Stéphanie Catrysse

Stéphanie Catrysse est naturopathe (certifiée par la FENA), praticienne en massage bien-être et drainage lymphatique et conseillère en développement personnel.
Passionnée de médecine douce, elle exerce avec une approche holistique de la santé.
Bibliographie
1
https://www.american-hospital.org/pathologie/varices-vulvaires-et-perineales
2
https://if-ri.com/varices-pelviennes/varices-pelviennes-causes-symptomes/
3
https://www.santemagazine.fr/sante/maladies/maladies-appareil-circulatoire/comment-venir-a-bout-des-varices-vulvaires-948549
4
https://www.qare.fr/sante/varices/varices-pelviennes/
5
https://varices-pelviennes.com/varices-vulvaires-grossesse-tous-savoir/
6
https://www.angiologue-montpellier.com/veines-et-lymphatiques/insuffisance-veineuse/varices-pelviennes-et-perineales
7
https://nord-vasculaire.fr/index.php/pathologies/veines/les-varices-pelviennes/
8
https://www.portailvasculaire.fr/sites/default/files/docs/recommandation_sfmv_securite_environnement_v19_fin.pdf