Urticaire d'allergie : causes, symptômes et solutions naturelles

L’urticaire d’allergie se manifeste par des plaques rouges, surélevées et prurigineuses qui surgissent en quelques minutes puis s’effacent sans cicatrice. Une personne sur cinq vivra au moins un épisode au cours de sa vie. Si la plupart des poussées sont fugaces, leur survenue brutale inquiète et altère la qualité de vie. Comprendre les mécanismes immunologiques libération d’histamine par les mastocytes, distinguer les formes aiguës et chroniques, puis adopter une stratégie de soulagement, permet de reprendre le contrôle et de limiter la gêne au quotidien.

Par Stéphanie Le Guillou
Publié le 16/07/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que l’urticaire d’allergie ?

L'urticaire est une réaction cutanée transitoire liée à un œdème du derme supérieur. Les lésions, appelées papules ou “plaques d’ortie”, s’accompagnent presque toujours d’un prurit intense. Deux formes principales sont distinguées :

  • Urticaire aiguë : un seul épisode de moins de six semaines, souvent allergique. La réaction survient dans les deux heures qui suivent le contact avec l’allergène et s’éteint en moins de 24 h.

  • Urticaire chronique : poussées récurrentes au-delà de six semaines. Dans 90 % des cas, le mécanisme n’est pas allergique mais inflammatoire, possiblement auto-immun.

Lorsque le gonflement gagne les muqueuses faciales, on parle d’angio-œdème; son extension au larynx définit l’œdème de Quincke, nécessitant une prise en charge en urgence.

Qu'est ce qui peut provoquer une crise d'urticaire ? Quelles en sont les causes ?

Voici les principales causes de l'urticaire d'allergie : 

Allergènes alimentaires

Lait de vache, crustacés, arachides, fruits à coque ou fraises peuvent déclencher une urticaire d’allergie dans les deux heures suivant l’ingestion.

Médicaments

Antibiotiques bêta-lactamines, AINS ou codéine figurent parmi les molécules fréquemment incriminées; l’arrêt immédiat est recommandé. 

Venins et latex

Piqûres d’hyménoptères et exposition au latex libèrent des IgE spécifiques et provoquent parfois un choc anaphylactique.

Déclencheurs physiques

Froid, chaleur, pression ou exercice peuvent activer directement des mastocytes fragiles et induire une urticaire mimant l’allergie. 

Quel est le lien entre le stress et l'urticaire ?

Le stress psychologique figure parmi les déclencheurs les mieux documentés de l’urticaire, qu’elle soit aiguë ou chronique. Chez les sujets prédisposés, l’anxiété accentue la fréquence des poussées. Sur le plan biologique, l’activation des mastocytes est possible par des « stimuli émotionnels » via la libération de neuropeptides, petites molécules nerveuses capables de se lier aux récepteurs mastocytaires et de provoquer une dégranulation brutale. Tout cela aboutit à la diffusion d’histamine, principal médiateur responsable des papules prurigineuses et de l’œdème. Dans l’urticaire cholinergique, forme particulière déclenchée par la sudation et l’émotion, la hausse rapide de la température corporelle et de l’acétylcholine, neurotransmetteur parasympathique, joue un rôle supplémentaire en aggravant l’activation mastocytaire. Cliniquement, le stress n’initie pas seulement des épisodes isolés ; il entretient un cercle vicieux dans l’urticaire chronique : démangeaisons nocturnes, fatigue, inquiétude, puis nouvelle poussée. Une prise en charge de l’anxiété relaxation, activité physique douce, thérapies cognitivo-comportementales parallèlement aux antihistaminiques est indispensable afin d’abaisser durablement le seuil de réactivité cutanée. Ainsi, modérer le stress psychique constitue un volet à part entière du traitement préventif de cette éruption allergique.

Quels sont les symptômes associés ?

Les signes s’installent en général brutalement :

  • Plaques érythémateuses en relief : contours nets, diamètre variable, migratrices.

  • Prurit intense : sensation de picotement ou brûlure poussant au grattage.

  • Œdème localisé : gonflement plus profond sur les paupières ou les lèvres.

  • Sensation de chaleur cutanée : liée à la vasodilatation histaminique.

  • Angio-œdème : gonflement muqueux, parfois déformant.

  • Gêne respiratoire : sifflements ou enrouement en cas d’atteinte laryngée (non systématique).

  • Manifestations digestives concomitantes : crampes abdominales ou vomissements lors d’une réaction systémique.

Chaque poussée d’urticaire d’allergie dure rarement plus de 24 h, mais la multiplication des épisodes fatigue et perturbe le sommeil.

Comment calmer une crise d'urticaire allergique ? Quel est le traitement ?

La prise en charge médicale de l’urticaire d’allergie débute par un antihistaminique H1 de seconde génération. Cétirizine 10 mg, fexofénadine 180 mg ou desloratadine 5 mg, pris une fois par jour, stabilisent les récepteurs cutanés à l’histamine, soulagent les démangeaisons et doivent être pris de façon continue, même lorsque les lésions se résorbent ; dans l’urticaire aiguë, la cure dépasse rarement quinze jours.

Un antihistaminique H1 bloque la fixation de l’histamine sur son récepteur, limitant œdème et rougeur, tout en provoquant peu de somnolence lorsqu’il appartient à cette génération récente.

Si un angio-œdème facial survient ou si la voix se voile, la médecine préconise l’adrénaline intramusculaire 0,3 mg (stylo auto-injecteur) qui s’administre immédiatement dans la cuisse ; cette catécholamine restaure la pression artérielle et libère les voies respiratoires avant le transport médical d’urgence.

Lorsque l’œdème persiste malgré l’antihistaminique, un court relais de prednisone orale, trois à cinq jours, peut être prescrit sous surveillance afin de réduire l’inflammation résiduelle. 

Si l’allergène reste omniprésent (venin, arachide), une immunothérapie allergénique graduelle en milieu spécialisé atténue durablement la réactivité cutanée et diminue le risque de rechute

Quelles sont les solutions naturelles pour soulager les symptômes ?

Des solutions naturelles peuvent venir améliorer votre confort : 

Baume relipidant Avoine & Céramide NP

Gel natif d'Aloe Vera BIO

Quels sont les remèdes de grand-mère pour soulager les symptômes ?

Certains remèdes de grand-mère traversent les générations pour apporter du réconfort : 

  • Bain tiède enrichi d’une tasse de poudre d’avoine colloïdale BIO (15 min) pour apaiser les démangeaisons diffuses.

  • Compresses fraîches imbibées de thé à la camomille infusé et bien filtré; appliquer cinq minutes, deux fois par jour.

  • Rinçage cutané avec une solution de vinaigre de cidre dilué (1 c. à s. pour 250 ml d’eau tiède) pour rétablir un pH légèrement acide. 

Comment prévenir ?

La prévention de l’urticaire d’allergie commence par l’identification rigoureuse du déclencheur. En consultation, le spécialiste réalise des tests cutanés et des dosages d’IgE (anticorps de l’allergie immédiate), puis consigne l’allergène sur une carte d’alerte. Sans ce diagnostic précis, toute stratégie d’évitement reste incertaine et expose à de nouvelles poussées d’urticaire d’allergie. L’éviction absolue est ensuite la pierre angulaire : lecture attentive des étiquettes alimentaires, substitution des antibiotiques ou AINS responsables par des alternatives sûres, protection contre les piqûres d’hyménoptères et usage de gants sans latex en milieu professionnel. Un simple changement de médicament ou de poste supprime parfois durablement les épisodes.

Lorsque des expositions imprévisibles subsistent, un traitement continu par antihistaminique H1 de seconde génération — cétirizine ou desloratadine par exemple — abaisse le seuil de déclenchement tout en préservant la vigilance, car ces molécules sont peu sédatives. Un antihistaminique H1 bloque les récepteurs cutanés à l’histamine et crée un « matelas pharmacologique » qui amortit les libérations d’histamine. 

Dans les situations où l’évitement est impossible — allergie aux venins ou aux arachides, exposition professionnelle — l’immunothérapie allergénique (désensibilisation progressive par micro-doses d’allergène) modifie durablement la réponse immunitaire et raréfie les crises. Les patients déjà victimes d’angio-œdème portent toujours un auto-injecteur d’adrénaline, dispositif prêt à délivrer 0,3 mg d’adrénaline intramusculaire à la face externe de la cuisse en urgence.

Enfin, quelques règles d’hygiène de vie consolidant la prévention : paracétamol de préférence aux AINS, douches tièdes, vêtements amples, protection solaire, soins rapides des infections et techniques de relaxation. Observée avec constance, cette routine réduit nettement l’urticaire d’allergie au quotidien.

Recettes associées

Gélules confort allergies saisonnières

Ingrédients (avec balance)

Préparation

1

Remplissez les gélules taille 00 avec le MSM, à l'aide du gélulier.

Stockez vos gélules dans une boite hermétique à l’abri de la lumière et chaleur. TENIR LES GELULES HORS DE PORTEE DES ENFANTS.

Réservé à l'adulte.

Éviter de prendre du MSM pendant la grossesse ou l’allaitement, en cours de traitement de chimiothérapie ou en cas de troubles rénaux.

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Ingrédients avec balance

Préparation

1

Mettez les ingrédients dans un bol.

2

Fouttez l'ensemble à l'aide d'un mini-fouet jusqu'à obtenir une préparation stable et homogène.

3

Transvasez le mélange dans un pot en verre.

Précaution d’usage

Tester chaque produit sur une zone cutanée réduite 24 h avant première application. En cas de fièvre, œdème facial majeur ou gêne respiratoire, consulter sans délai ; l’automédication ne suffit pas à prévenir un choc anaphylactique. Ces conseils ne remplacent pas l'avis d'un professionnel de santé, nous vous conseillons de consulter lors de l'apparition de symptômes.

Conseil de l’expert

Même si l’urticaire d’allergie disparaît souvent spontanément, la répétition des crises justifie une approche globale. Identifier et éviter les déclencheurs, maintenir une hydratation cutanée constante, choisir des tissus amples, limiter l’usage d’eau très chaude et intégrer une routine apaisante fondée sur des hydrolats et macérâts non photosensibilisants constituent une stratégie fiable. Associer ces gestes aux antihistaminiques non sédatifs prescrits permet de réduire la fréquence et l’intensité des poussées tout en préservant la qualité de vie.

En savoir plus

L’urticaire d’allergie est-elle transmissible ?

L’urticaire d’allergie résulte d’une activation inappropriée des mastocytes cutanés : ces cellules libèrent de l’histamine, ce qui crée un œdème local et provoque les papules prurigineuses typiques. Aucune bactérie, aucun virus et aucun parasite n’est impliqué dans le mécanisme immunologique immédiat ; il ne s’agit donc pas d’une maladie infectieuse que l’on pourrait « attraper ». Même lorsque la poussée est déclenchée chez l’enfant par une infection virale des voies respiratoires, le micro-organisme se transmet, pas l’urticaire elle-même : la lésion cutanée n’est qu’une manifestation de l’orage histaminique individuel. Par conséquent, serrer la main, partager le linge de maison ou nager dans la même piscine n’expose pas l’entourage à un quelconque risque de contagion.

Les antihistaminiques provoquent-ils une somnolence systématique ?

La sédation est surtout l’apanage des antihistaminiques H1 dits de première génération, molécules lipophiles qui traversent aisément la barrière hémato-encéphalique et bloquent les récepteurs cérébraux. Les médicaments de seconde génération (cétirizine 10 mg, fexofénadine 180 mg, desloratadine 5 mg), recommandés en première intention contre l’urticaire d’allergie, ont été optimisés pour limiter ce passage cérébral. Les essais cliniques et la pharmacovigilance montrent qu’ils induisent une somnolence dans moins de 1 % à 10 % des cas, le plus souvent transitoire et dose-dépendante. Malgré cette très faible fréquence, une variabilité individuelle subsiste : prudence lors des premières prises si l’on doit conduire ou utiliser des machines. L’effet sédatif se majore avec l’alcool, les benzodiazépines, les opioïdes ou les neuroleptiques. Chez la personne âgée, la tolérance neurocognitive doit être vérifiée car la sensibilité aux antihistaminiques, même non sédatifs, peut être accrue. 

Quand envisager une consultation spécialisée ?

Une orientation vers un allergologue ou un dermatologue s’impose si l’urticaire d’allergie persiste plus de six semaines, récidive plusieurs fois par mois ou s’accompagne d’un angio-œdème, de malaise, de sifflements respiratoires ou d’une chute tensionnelle. Le spécialiste confirme l’étiologie grâce aux prick-tests et au dosage des IgE spécifiques, puis élabore un plan d’éviction ou d’immunothérapie. Il évalue aussi l’opportunité d’introduire un traitement de fond (augmentation posologique des antihistaminiques, anti-IgE monoclonaux ou immunosuppresseurs dans les formes réfractaires). Une consultation urgente est requise si la voix se voile, si un gonflement laryngé gêne la déglutition ou si le patient a déjà présenté un choc anaphylactique ; l’adrénaline auto-injectable est alors prescrite et renouvelée avant la date de péremption. Enfin, le suivi spécialisé permet d’ajuster la posologie au poids, de dépister les interactions médicamenteuses et de mettre à jour le plan d’action écrit remis au patient pour gérer toute poussée sévère.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

ameli.fr. Urticaire : symptômes et causes. Février 2025.

2

INSERM. Urticaire. Une dermatose le plus souvent non allergique. Mars 2016.

3

MSD Manuals. Urticaire. Janvier 2024.