Temps de cicatrisation point de suture : comprendre les étapes clés

Si une suture se referme généralement en quelques semaines, les tissus cicatriciels continuent d’évoluer et de se renforcer plusieurs mois avant que la cicatrice ne revête son aspect définitif. Comprendre le temps de cicatrisation d’un point de suture et ses différentes étapes permet d’agir avec patience et précaution pour limiter les risques de marque durable et favoriser un résultat esthétique et sain.

Par Hélène Durand
Temps de lecture : +4 min.

Cicatrisation d’un point de suture : comment la définit-on ?

Les points de suture servent à rapprocher les bords d’une plaie pour créer une fermeture nette, réduire les risques d’infection et limiter la visibilité de la cicatrice finale. Cette technique permet de former une « cicatrisation de première intention ». Les tissus sont alignés, ce qui réduit la surface à cicatriser et la peau peut se régénérer plus rapidement et de façon optimale. La cicatrisation définitive d’un point de suture désigne le processus naturel par lequel la peau se referme et se répare suite à une blessure ou une intervention chirurgicale. Lors de ce phénomène, le corps crée progressivement un tissu cicatriciel, aussi appelé tissu de réparation, qui vient combler le vide laissé par la plaie. Le tissu cicatriciel remplace le tissu cutané d’origine qui a été détruit, mais se distingue de celui-ci par sa composition dense en fibres et son manque d’élasticité. Il peut présenter un aspect plus épais, plus pâle ou plus pigmenté que la peau environnante.

Pourquoi un point de suture nécessite-t-il un temps de cicatrisation ?

Les étapes clés

Le temps de cicatrisation d’un point de suture est un processus organisé et complexe qui demande un certain temps. La capacité de la peau à cicatriser une plaie suturée et à retrouver sa continuité après un traumatisme ou une intervention chirurgicale suit des étapes incompressibles.

Phase inflammatoire (2 à 6 jours) : juste après la pose des points, le corps enclenche une réaction inflammatoire pour nettoyer la plaie en éliminant les microbes et tout autre corps étrangers. Les vaisseaux sanguins se dilatent, la peau réagit et devient rouge, gonflée, chaude et douloureuse. Pendant cette période, un peu de liquide peut s’écouler, signe que le corps se débarrasse de ce qui gêne sa réparation.

Phase de granulation ou bourgeonnement (environ 1 semaine) : rapidement, les fibroblastes produisent un réseau de collagène et d’élastine. Ils forment un tissu de réparation (granulation) bien vascularisé pour combler le vide laissé par la blessure et apporter l’oxygène, les nutriments et les cellules nécessaires à la réparation tissulaire. Les bords de la plaie se rapprochent grâce à la contraction de ce tissu.

Phase d’épithélialisation (1 à 3 semaines) : l’épiderme se reconstitue progressivement. Les kératinocytes, cellules épidermiques, se multiplient et recouvrent progressivement le tissu de granulation, en partant des bords vers le centre. Pour faciliter ce recouvrement, le tissu de granulation doit être sain et humide. Une première couche cellulaire se forme, l’épithélium, puis s’épaissit et devient de plus en plus résistante. À ce stade, la plaie est totalement fermée.

Phase de maturation (environ 1 an) : une fois la plaie refermée, le travail n’est pas fini ! Le tissu de réparation se transforme petit à petit : le collagène devient plus épais, la peau gagne en solidité et en souplesse, la cicatrice s’affine, perd sa couleur rouge et devient plus pâle et plus souple. Le flux sanguin diminue, tout comme le nombre de vaisseaux. Cette dernière phase peut durer entre quelques mois et deux ans. Si la suture est bien posée et soignée, la cicatrice est généralement fine et discrète, mais elle reste souvent moins élastique et résistante que la peau normale.

Autres facteurs

Les durées ci-dessus sont indicatives et varient en fonction de différents facteurs qui peuvent ralentir le temps de cicatrisation d’un point de suture :

L’âge : la régénération cellulaire ralentit avec l’avancée en âge.

Le type de plaie : une plaie profonde, large ou contaminée mettra davantage de temps à cicatriser qu’une petite coupure nette.

La localisation : les zones à forte tension et très mobiles, comme les articulations, les mains et les pieds, cicatrisent plus lentement que les régions peu sollicitées.

L’état de santé général : le diabète, les troubles circulatoires et l’immunodépression peuvent entraver la cicatrisation.

La prise de certains médicaments : la cortisone, les immunosuppresseurs et les anticoagulants ont tendance à freiner la réparation tissulaire.

La consommation d’alcool et de tabac : elle perturbe le système immunitaire, diminue la qualité de la cicatrice et ralentit le processus de régénération de la peau.

À quoi reconnaît-on un point de suture en train de cicatriser ?

La bonne cicatrisation d’une plaie suturée est en marche si :

  • Les bords de la plaie restent unis sous les points de suture : la cohésion des tissus atteste que le processus de réparation progresse sans désunion ni ouverture

  • La rougeur et le gonflement sont localisés et s’atténuent progressivement : l’inflammation est normale au début du processus de cicatrisation. Elle témoigne de l’activation des défenses immunitaires et des prémisses de la régénération de la peau. Ces symptômes doivent diminuer au fil des jours. En effet, une rougeur ou un gonflement persistant peut être le symptôme d’une infection ou d’une complication

  • La douleur devient de moins en moins perceptible : il est courant de ressentir une gêne ou une douleur les premiers jours. L’atténuation de cet inconfort est le signe classique d’une bonne réparation tissulaire

  • La zone présente parfois une croûte, un léger écoulement clair ou un tissu renouvelé rosé ou brillant : la formation d’une croûte protège la plaie, tandis que l’aspect rosé reflète la création de nouveaux tissus cutanés et une vascularisation active

  • L’absence de signes inquiétants (pus, odeur, douleur croissante, fièvre) : si la plaie reste sèche, sans chaleur excessive ni écoulement anormal, et que l’état de santé général est bon, c’est que la cicatrisation suit son cours normalement

  • Des démangeaisons possibles en fin de processus : les démangeaisons sont fréquentes lors du remodelage de la cicatrice, à condition qu’elles ne soient pas associées à des rougeurs ou à des suintements anormaux.

Quelles solutions naturelles pour faciliter la cicatrisation d’un point de suture ?

Le gel natif d’Aloe vera

L’huile végétale de Rose musquée

Le sérum Hordatine & extrait de Réglisse

Comment favoriser la cicatrisation d’un point de suture ?

  1. Garder la plaie propre : nettoyez doucement la zone en train de cicatriser à l’eau et au savon, sans frotter, afin d’éviter les irritations

  2. Protéger la zone des agressions extérieures et du soleil à l’aide d’un vêtement ou d’un pansement propre et sec à renouveler selon les conseils médicaux. Évitez d’étirer ou de solliciter la plaie pour ne pas fragiliser les points de suture ou élargir la cicatrice

  3. Utiliser une crème hydratante fiable une fois la plaie fermée et sèche. Appliquez-la en fine couche 2 à 3 fois par jour

  4. Masser la cicatrice en douceur après le retrait des fils afin d’assouplir la peau et prévenir les adhérences.

  5. Manger équilibré : consommez des aliments riches en vitamines A, C et E (agrumes, Kiwis, Poivrons) et en omégas-3 (poissons) pour soutenir la synthèse de collagène et stimuler les défenses de l’organisme

  6. Éliminer tous les facteurs qui ralentissent la cicatrisation : tabac, alcool, sédentarité et sucres rapides sont idéalement à proscrire durant tout le temps de cicatrisation du point de suture.

Nos recettes pour stimuler la cicatrisation de la peau

Baume de soin karité & rose musquée

Préparation

1

Ecrasez le beurre de karité dans un mortier à l'aide d'un pilon afin d'obtenir une pâte lisse et homogène.

2

Incorporez le reste des ingrédients.

3

Transférez la préparation dans votre pot.


* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Baume anti-coups, bleus, cicatrices et vergetures

Préparation

1

Si vous n’avez pas de balance :

Faites fondre au bain-marie à feu doux deux cuillères à soupe de beurre de karité. Retirez du feu puis transférez le volume nécessaire et précis de beurre avec une éprouvette dans un bol.

Si vous avez une balance :

Faites fondre au bain-marie à feu doux la quantité exacte de beurre de karité puis retirez du feu.

2

Transférez la quantité ou le volume nécessaire d’huile de rose musquée et de macérât d’arnica dans le beurre fondu puis mélangez le tout soigneusement à l’aide du mini-fouet.

3

Laissez tiédir 5 minutes puis mettez la préparation au congélateur quelques minutes en mélangeant de temps en temps. Retirez du congélateur uniquement lorsque la préparation commence à se figer sur les bords du bol.

4

Ajoutez enfin le reste des ingrédients en mélangeant entre chaque incorporation afin de former une pâte de couleur homogène.

5

Transférez votre préparation dans son pot (faites légèrement réchauffer votre préparation si cette dernière est devenue trop épaisse) puis laissez refroidir à température ambiante (si au contraire votre préparation a du mal à se solidifier, placez-la dans son pot au congélateur quelques minutes).

Stockez votre pot à l’abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d’hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Précautions d'usage

En cas de rougeur, de gonflement, d’écoulement anormal, de douleur persistante, de sensations inhabituelles ou de modification de la forme de la cicatrice, contactez rapidement un professionnel de santé.

Conseil de l'expert

Les cicatrices n’aiment pas le soleil. Protégez votre cicatrice du soleil au moins 6 à 12 mois après la suture avec une crème solaire SPF 50 ou un vêtement afin d’éviter les taches pigmentaires et d’obtenir une cicatrice plus discrète.

En savoir plus

Comment faire cicatriser plus vite un point de suture ?

Le temps de cicatrisation d'un point de suture est rarement compressible. Pour ne pas ralentir le processus, gardez la plaie propre et évitez tout mouvement qui pourrait créer une tension sur la zone suturée. Une fois la plaie fermée, massez la cicatrice en douceur 2 à 3 fois par jour à l’aide de produits naturels adaptés comme l’Aloe vera ou l’huile de Rose musquée.

Comment savoir si un point de suture cicatrise bien ?

Un point de suture est en train de bien cicatriser si les bords de la plaie restent unis, que les symptômes, comme la rougeur, un léger gonflement et la douleur localisée, diminuent progressivement, et qu’aucun écoulement anormal n’apparaît.

Quand partent les points de suture ?

En général, les points de suture sont retirés sous 7 à 10 jours. Néanmoins, selon la localisation et l’évolution de la cicatrisation, ce délai peut être allongé.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Hélène Durand

Forte d’une double compétence littéraire-marketing, Hélène Durand met sa plume au service de sujets qui ont du sens pour elle : la beauté naturelle, le bien-être et l’hygiène de vie. À travers ses articles, elle désire partager un discours bienveillant et des conseils concrets.

Bibliographie

1

CHUV, La plaie, février 2019

2

Urgo medical, La cicatrisation, les grands principes, juin 2024.