Comment prendre soin d'une cicatrice post-césarienne ?

La césarienne se distingue des autres interventions chirurgicales, car elle ne se limite pas à un acte médical ordinaire. Elle est bien plus que cela, étant le moyen privilégié par lequel un enfant voit le jour. Ce moment revêt une importance particulière dans la vie des femmes. Une césarienne est une procédure chirurgicale au cours de laquelle un bébé est délivré par une incision pratiquée dans l'abdomen de la mère et dans l'utérus. Elle est généralement réalisée lorsque l'accouchement par voie vaginale est jugé dangereux pour la santé de la mère, du bébé, ou les deux.

En France et dans les pays industrialisés, la césarienne est une procédure courante, réalisée fréquemment. Environ une femme sur cinq accouche par césarienne parmi les 800 000 naissances annuelles recensées dans notre pays. Il s'agit d'une pratique extrêmement répandue, effectuée quotidiennement dans la plupart des maternités. En considérant les conjoints, les fratries, les grands-parents, voire l'ensemble de la famille, le nombre de personnes impliquées chaque année dépasse les 160 000 femmes subissant cette intervention.

Le terme médical "césarienne" a intégré le langage courant, et la plupart des personnes interrogées dans la rue pourraient expliquer sa signification.

Des récits évoquant des césariennes se trouvent déjà dans la mythologie grecque, ainsi que dans des civilisations anciennes telles que les civilisations indiennes, égyptiennes et perses. Le terme "césarienne" trouve son origine dans le verbe latin "caesere," signifiant couper. Jusqu'au XVIe siècle, cette intervention était principalement pratiquée dans le but de sauver des enfants dont la mère risquait de décéder en couches. Pour accélérer le processus, l'incision était réalisée verticalement. Au début du XXe siècle, le Dr. Pfanenstiel a introduit une nouvelle technique d'incision abdominale consistant en une incision transversale juste au-dessus de la pilosité pubienne. Cependant, cette méthode n'a réellement gagné en popularité qu'à la fin des années soixante, lorsque les chirurgiens ont reconnu qu'elle était à la fois plus rapide et plus sûre pour les mères, tout en étant esthétiquement plus agréable. Au fil des années 90, la pratique a continué d'évoluer grâce à la technique de Joel-Cohen. Cette dernière implique l'étirement des tissus avec les doigts pour réduire l'incision réalisée au bistouri. Cette technique a contribué à diminuer le risque d'hémorragie, la section de certains vaisseaux sanguins par le bistouri, ainsi que la durée totale de l'intervention.

De nombreux professionnels de la santé, tels que médecins et sages-femmes, ont souvent tendance à considérer la césarienne comme une intervention sans aucun risque. Cependant, des études approfondies ont révélé que les risques maternels étaient considérablement accrus en cas de césarienne, même en l'absence de complications obstétricales particulières. En comparaison avec un accouchement par voie naturelle dans une situation sans risque particulier, les femmes subissant une césarienne présentent un doublement des risques d'hémorragie, un doublement des risques de complications thromboemboliques, un triplement des risques d'infection et un doublement des risques de complications anesthésiques. Les études sur la mortalité maternelle ont également démontré qu'une césarienne multiplie par trois le risque de décès maternel par rapport à un accouchement par voie basse.

Par ailleurs, les femmes ayant un utérus cicatriciel encourent des risques accrus lors de grossesses ultérieures. Dans de tels cas, la probabilité de recourir à une césarienne dépasse non plus seulement 20 %, mais franchit la barre des 50 %. Ainsi, la moitié des femmes ayant précédemment accouché par césarienne seront exposées à nouveau, au cours de la grossesse suivante, aux risques précédemment énumérés, tels que les hémorragies, les infections et les complications thromboemboliques. À ces risques s'ajoutent ceux liés aux anomalies d'insertion placentaire, pouvant être sources de mortalité et de morbidité maternelle. Ces anomalies sont nettement plus fréquentes chez les femmes ayant déjà subi une césarienne, et leur incidence augmente de manière exponentielle avec le nombre de césariennes antérieures.

La cicatrice de césarienne est généralement une ligne fine et droite située dans la partie inférieure de l'abdomen, juste au-dessus de la région pubienne. La longueur de la cicatrice peut varier en fonction de divers facteurs, notamment la méthode chirurgicale utilisée et la nécessité d'effectuer des incisions supplémentaires. Dans la plupart des cas, elle mesure environ 10 à 15 centimètres de long. Avec le temps, la cicatrice a tendance à s'estomper, mais son apparence finale dépend de la guérison individuelle de chaque personne. C’est pour cette raison qu’appliquer des soins appropriés est bénéfique pour en favoriser la cicatrisation.

Article publié le 15 décembre 2023