Stress thermique : quels risques, et comment s'en protéger ?

Les causes du stress thermique sont multiples, souvent liées à des facteurs environnementaux, physiologiques et comportementaux.

• Le climat : Les vagues de chaleur, l’absence de vent, un taux d’humidité élevé ou au contraire très bas nuisent à la dissipation de la chaleur corporelle.

• L’activité physique : Bouger, marcher, jardiner ou pratiquer un sport accroît la température interne.

• Le mode de vie : Porter des vêtements synthétiques, vivre dans un logement mal ventilé, ou s’hydrater insuffisamment augmente le risque.

• Le métabolisme individuel : Certaines personnes transpirent peu ou tardivement, d’autres ont un système circulatoire ou une peau moins adaptée à la chaleur.

Certains médicaments (diurétiques, antihypertenseurs), ou encore des problèmes de santé (diabète, obésité, insuffisance cardiaque) peuvent aussi altérer la thermorégulation, et favoriser le stress thermique.

Nous ne sommes pas tous égales face à la chaleur. Comprendre ces facteurs permet de mieux prévenir leurs effets.

Lorsque le stress thermique persiste, le corps entre dans un état de surchauffe qui affecte progressivement l’ensemble de ses fonctions. Une canicule prolongée agit comme une pression continue, d’autant plus insidieuse qu’elle est souvent sous-estimée. Voici les principaux effets :

• Déshydratation aiguë : la perte massive de liquides perturbe les équilibres internes. La peau devient sèche, les urines se raréfient et s’assombrissent, les muqueuses s’assèchent. Cette carence hydrique affecte aussi le cerveau, entraînant confusion ou ralentissement des réflexes.

• Coup de chaleur : lorsqu’il ne parvient plus à se refroidir, le corps peut dépasser les 40°C de température interne. Cette élévation brutale, aussi appelée "hyperthermie maligne", s’accompagne souvent de symptômes graves : maux de tête intenses, convulsions, perte de conscience, malaises. C’est une urgence absolue.

• Troubles musculaires et circulatoires : les crampes traduisent une carence en sels minéraux, mais aussi une mauvaise circulation. On peut ressentir des engourdissements, des fourmillements, voire des œdèmes aux extrémités.

• Fonctions cognitives altérées : mémoire courte, confusion, lenteur mentale, agressivité ou apathie. Le cerveau, très sensible aux variations thermiques, envoie des signaux d’alerte qu’il faut savoir décoder.

• Exacerbation des pathologies chroniques : une personne diabétique peut voir sa glycémie se dérégler ; un asthmatique ou une personne cardiaque peut vivre une décompensation brutale. La canicule agit comme un catalyseur de déséquilibres sous-jacents.

• Altération du sommeil et de la récupération : les nuits chaudes empêchent le corps de se régénérer. Cela crée un cercle vicieux : fatigue accumulée, vulnérabilité accrue, et plus de difficultés à faire face à la chaleur le lendemain.

Une canicule, même de quelques jours, n’est jamais anodine. Elle agit à bas bruit, érode notre vitalité et peut entraîner des séquelles durables, surtout si elle se répète. D’où l’importance d’anticiper, de prévenir et de prendre soin de soi avec constance et bienveillance.

Voici quelques gestes préventifs clés :

• S’habiller léger : privilégier les vêtements amples, fabriqués en coton bio, en lin ou en chanvre. Éviter les matières synthétiques. Les couleurs claires réfléchissent la lumière et limitent l’accumulation de chaleur. Préférez également les coupes aérées qui laissent circuler l’air autour du corps.

• Boire régulièrement, sans attendre la soif : l’idéal est de répartir l’hydratation sur la journée (1,5 à 2 L), en alternant eau pure, infusions fraîches, eaux aromatisées maison (menthe, citron, concombre). Éviter les boissons sucrées ou caféinées, qui accentuent la déshydratation. Et n’oubliez pas d’emporter une gourde partout avec vous !

• Ventiler efficacement : fermer volets et rideaux en journée, ouvrir les fenêtres aux heures les plus fraîches. Utiliser un ventilateur avec un linge humide ou une bouteille glacée devant, pour abaisser la température perçue. Si vous en avez la possibilité, installez un rideau thermique ou une moustiquaire pour ventiler sans laisser entrer la chaleur.

• Adapter son emploi du temps : reporter les tâches exigeantes au matin ou au soir, prévoir des pauses fréquentes si l’activité est inévitable. En cas de trajet, privilégier les transports climatisés ou à l’ombre. Si possible, télétravailler depuis un lieu plus frais et à l'ombre, pour éviter les insolations.

• Favoriser les gestes rafraîchissants : douche tiède (pas glacée, qui provoque un choc thermique), bain de pieds, compresse humide sur les tempes, vaporisation d’hydrolat. Conserver une brume ou un linge au réfrigérateur pour un effet frais immédiat. Pensez aussi aux lingettes lavables pré-humidifiées, que vous pouvez glisser dans un petit sac isotherme.

• Miser sur une alimentation hydratante : fruits et légumes crus ou cuits vapeur (concombre, melon, pastèque, courgette, salade), soupes froides, lait végétal, yaourts. Éviter les plats riches, salés ou épicés qui augmentent la température corporelle. Fractionner les repas permet également de ne pas surcharger la digestion.

Un coup de chaleur est une situation sérieuse qui nécessite une réaction rapide et adaptée. Voici les bons réflexes à adopter, étape par étape, pour venir en aide à une personne en détresse :

• Appeler les secours sans attendre : Contactez immédiatement les services d’urgence (15 ou 112). Une prise en charge rapide est essentielle, même si les symptômes semblent s’atténuer.

• Installer la personne dans un endroit frais : Mettez-la à l’abri du soleil, dans un lieu ventilé ou climatisé. L’objectif : faire baisser progressivement la température corporelle.

• Alléger les vêtements : Enlevez les couches superflues pour favoriser la circulation de l’air sur la peau et permettre à la chaleur de s’évacuer plus facilement.

• Refroidir le corps activement : Appliquez des compresses d’eau froide (ou tiède) sur la nuque, le front, les poignets. Si possible, humidifiez l’ensemble du corps ou utilisez un brumisateur combiné à un ventilateur.

Donner à boire (si la personne est consciente) : Offrez de l’eau fraîche en petites gorgées. Évitez les boissons sucrées, alcoolisées ou contenant de la caféine. Une eau légèrement salée ou une boisson électrolytique peut aider à rétablir l’équilibre minéral.

• Ne pas s’exposer au soleil entre 12h et 16h

• Ne jamais utiliser d’huile essentielle pure sur la peau

• Toujours tester les produits au pli du coude 24h avant utilisation

• Consulter un médecin en cas de fièvre, confusion ou déshydratation

• Adapter les rituels aux enfants, femmes enceintes et personnes vulnérables