Oui, les oreillons sont très contagieux. La transmission se fait par les microgouttelettes émises lors de la toux, des éternuements ou par contact avec la salive d'une personne infectée. La période de contagiosité débute deux jours avant l'apparition des symptômes et se poursuit jusqu'à quatre jours après. C'est pourquoi il est important d'isoler les personnes malades et d'adopter des gestes barrières stricts pour limiter la propagation du virus. Rappelez-vous que les gestes barrières sont essentiels en cas de suspicion ou de diagnostic d'oreillons : lavage régulier des mains, utilisation de mouchoirs à usage unique, port du masque si nécessaire, et limitation des contacts pendant la période de contagiosité.
Oreillons : causes et symptômes
Faire les oreillons durant l'enfance est quelque chose de courant et généralement bénin. Il est en général plus compliqué de développer cette pathologie à l'âge adulte puisqu'elle peut avoir des conséquences plus importantes. Malgré une campagne de vaccination par le ROR efficace, plusieurs foyers du virus sont signalés chaque année auprès des adolescents et jeunes adultes chez qui les atteintes peuvent entraîner des complications. Dans cet article, on vous explique ce que sont les oreillons et leur impact à tous les âges.

Les oreillons, qu'est-ce que c'est ?
Les oreillons sont une maladie virale contagieuse responsable d'une inflammation des glandes salivaires que l'on appelle également parotides. Le virus responsable de cette infection est de la famille des paramyxovirus que l'on appelle aussi virus "ourlien". C'est un virus qui n'est capable de se transmettre que d'humain à humain. Chez les enfants, dans 20 à 30 % des cas l'infection passe inaperçue, car il n'y a aucun symptôme. C'est en revanche différent chez les adolescents et les jeunes adultes chez qui les complications, bien qu'exceptionnelles, peuvent être particulièrement graves.
Pourquoi attrape-t-on les oreillons ?
Cette maladie contagieuse se transmet facilement d'une personne à une autre. La contamination se fait par le biais de micro-gouttelettes qui peuvent être éjectées par le malade notamment lors d'épisodes de toux, d'éternuements ou avec un mouchoir souillé ou des surfaces contaminées par la salive. La personne contaminée est contagieuse deux jours avant l'apparition des symptômes et jusqu'à quatre jours après les premiers symptômes. Il convient donc durant cette période d'adopter des gestes barrières stricts et de limiter les contacts directs. Les personnes les plus à risque sont celles qui n'ont jamais eu les oreillons ou qui ne sont pas vaccinées ou les personnes travaillant avec les jeunes enfants par exemple dans les crèches et les écoles. Santé Publique France estime que chez les personnes vaccinées, l'efficacité de la protection est de 95 % et tombe à environ 85 % si le dernier vaccin date de 10 ans ou plus.
Quels sont les symptômes ?
Les premiers symptômes apparaissent généralement 2 à 3 semaines après le début de l'infection. Ils peuvent être discrets, voire inexistants dans 20 à 30 % des cas.
Les symptômes caractéristiques
Gonflement des oreilles : c'est le symptôme le plus reconnaissable des oreillons. Les glandes salivaires situées sous les oreilles et devant celles-ci se mettent à gonfler de manière importante. Ce gonflement peut toucher un seul côté ou les deux oreilles simultanément. Il donne au visage un aspect caractéristique que l'on décrit parfois comme un visage en forme de poire. Cette enflure peut rendre la mastication douloureuse et inconfortable
Fièvre : elle accompagne généralement le gonflement des ganglions, signe de l'activation du système immunitaire. La température peut monter jusqu'à 38 ou 39 °C et persiste pendant plusieurs jours
Douleurs : les zones gonflées sont douloureuses au toucher et la douleur s'intensifie lors de la mastication ou de la déglutition. Certaines personnes ressentent également des maux de tête, des douleurs musculaires et une sensation de fatigue générale qui peut durer plusieurs jours.
Les complications possibles de la maladie
Bien que la plupart des cas d'oreillons se résolvent sans séquelles, des complications peuvent survenir, particulièrement chez les adolescents et les adultes.
L'orchite : c'est l'une des complications les plus fréquentes chez l'homme adulte. Elle se manifeste par une inflammation douloureuse d'un ou des deux testicules qui survient généralement quelques jours après le gonflement des glandes salivaires. Cette atteinte touche environ 20 à 30 % des hommes qui contractent les oreillons après la puberté. Bien que l'orchite soit douloureuse et impressionnante, elle entraîne rarement une stérilité définitive, contrairement aux idées reçues. Néanmoins, elle nécessite une surveillance médicale attentive
La pancréatite : une inflammation du pancréas qui peut survenir dans environ 4 % des cas. Elle se manifeste par des douleurs abdominales intenses, des nausées, des vomissements et une élévation de la lipasémie. Cette complication nécessite une prise en charge médicale pour soulager les symptômes et surveiller l'évolution
La méningite : une atteinte des enveloppes du cerveau qui reste rare, mais possible. Elle se traduit par des maux de tête violents, une raideur de la nuque et une sensibilité accrue à la lumière. Dans la majorité des cas, la méningite due aux oreillons guérit sans séquelles, mais elle nécessite une hospitalisation en urgence et une surveillance médicale étroite
Une atteinte auditive : l'atteinte du nerf auditif est exceptionnelle, mais possible, ce qui provoque une surdité définitive. C'est l'une des raisons pour lesquelles la vaccination est particulièrement recommandée chez les enfants à risque et souffrant de troubles de l'audition en prévention.
Les symptômes spécifiques chez les femmes
Chez les femmes, les oreillons peuvent également provoquer des symptômes spécifiques qui méritent une attention particulière.
L'ovarite : c'est l'équivalent féminin de l'orchite chez l'homme. Cette inflammation d'un ou des deux ovaires touche environ 5 % des femmes qui contractent les oreillons après la puberté. Elle se manifeste par des douleurs dans le bas-ventre, parfois accompagnées de nausées. Bien que cette complication soit moins fréquente que l'orchite masculine, elle nécessite une surveillance médicale. Contrairement aux idées reçues, l'ovarite liée aux oreillons n'entraîne que très rarement des problèmes de fertilité
La mastite : une inflammation des glandes mammaires peut survenir chez certaines femmes, particulièrement celles qui allaitent. Cette atteinte se traduit par un gonflement et une sensibilité douloureuse des seins. Elle reste rare, mais peut être particulièrement inconfortable
Les douleurs pelviennes : certaines femmes rapportent des douleurs dans la région pelvienne sans atteinte ovarienne identifiée. Ces douleurs témoignent de la réaction inflammatoire générale de l'organisme face à l'infection virale.
Quelles recommandations pour un adulte qui souffre du virus ourlien ?
En cas de doute, ou d'apparition des symptômes, il est impératif de consulter son médecin rapidement. Le diagnostic médical permettra de confirmer l'infection et de mettre en place une surveillance adaptée, particulièrement importante chez l'adulte en raison du risque de complications. Comme il s'agit d'une maladie virale, les antibiotiques ne sont pas adaptés. Le traitement des formes non compliquées vise à prendre en charge les symptômes comme la fièvre et la douleur.
Comment prévenir cette infection chez l'adulte ?
La prévention repose principalement sur la vaccination. Le vaccin ROR combine la protection contre la rougeole, les oreillons et la rubéole. Il est obligatoire pour tous les enfants nés après le 1er janvier 2018. Le schéma vaccinal comprend deux doses : la première à 12 mois et la seconde entre 16 et 18 mois. L'efficacité de cette vaccination est proche de 100 % lorsque les deux doses sont administrées. Cela permet de diminuer nettement les cas. En 2020, on comptait 11 cas pour 100 000 habitants. Les cas concernent principalement des adolescents non vaccinés ou des jeunes adultes dont l'efficacité vaccinale a diminué avec le temps. En cas de foyer dans une collectivité comme une école ou une crèche, il est recommandé d'effectuer une troisième dose chez les personnes qui ont reçu une dose de ROR depuis plus de 10 ans pour limiter les risques de complications. Chezles femmes enceintes, les oreillons ne provoquent pas de malformations, mais augmentent le risque de fausse couche au premier trimestre de grossesse. Si une femme enceinte est exposée, une injection d'immunoglobulines, c'est-à-dire d'anticorps, est possible pour soutenir sa réaction immunitaire.
Précautions
Le vaccin étant constitué de virus vivants atténués, les femmes enceintes ne doivent pas recevoir de dose de ROR. En cas de vaccination, il est préférable d'éviter de débuter une grossesse dans le mois qui suit l'injection du vaccin. Chez les femmes non immunisées la vaccination peut être faite après l'accouchement et pendant l'allaitement sans aucun risque pour le bébé.
Conseil de l'expert
La prévention reste la meilleure stratégie face aux oreillons. Si vous êtes adulte et que vous n'êtes pas certain de votre statut vaccinal, n'hésitez pas à consulter votre médecin pour vérifier vos vaccinations et effectuer un rappel si nécessaire. C'est particulièrement important si vous travaillez au contact d'enfants ou si vous envisagez une grossesse.
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Est-ce contagieux ?

Est-ce contagieux ?
Est-ce contagieux ?

Quel âge pour contracter cette maladie sans gravité ?

Quel âge pour contracter cette maladie sans gravité ?
Quel âge pour contracter cette maladie sans gravité ?
Les oreillons sont généralement bénins chez les enfants, particulièrement ceux de moins de 10 ans. Avant la puberté, les complications sont rares et l'infection passe même inaperçue dans 20 à 30 % des cas. En revanche, plus on contracte la maladie à un âge avancé, plus le risque de complications augmente. C'est après la puberté que les complications comme l'orchite chez l'homme ou la pancréatite deviennent plus fréquentes. C'est pourquoi la vaccination précoce est si importante : elle permet d'éviter de contracter la maladie à l'âge adulte.

Quel est le schéma de vaccination ROR pour les adultes ?

Quel est le schéma de vaccination ROR pour les adultes ?
Quel est le schéma de vaccination ROR pour les adultes ?
Pour prévenir le développement des oreillons, il existe un vaccin ROR pour Rougeole, Oreillons et Rubéole. Trois maladies infantiles qui peuvent être prévenues ensemble. Chez les adultes nés après 1980 qui n'auraient reçu qu'une seule dose dans l'enfance, une seconde dose de rattrapage est recommandée. Pour les adultes nés avant 1980, la vaccination n'est généralement pas nécessaire car ils ont souvent été naturellement immunisés par l'infection pendant l'enfance. En cas de doute sur son statut immunitaire, une sérologie peut être réalisée pour vérifier la présence d'anticorps. Les professionnels de santé et les personnes travaillant au contact d'enfants doivent s'assurer d'être correctement vaccinés avec deux doses de ROR.
Zoom sur notre rédacteur spécialisé, Guillaume RENAUD

Guillaume est préparateur en pharmacie et spécialisé en dermocosmétique. Fort de plus de dix ans d'expérience en pharmacie, il accompagne aujourd'hui les marques de santé et cosmétiques dans la rédaction d'articles de blog. Après des études dans le domaine de la naturopathie, il intervient dans des podcasts pour vulgariser la santé et les cosmétiques.
Bibliographie
1
AMELI - Les oreillons : définition et mode de transmission
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/oreillons/definition-modes-transmission
2
Vidal - Oreillons et grossesse
https://www.vidal.fr/maladies/chez-les-enfants/oreillons/grossesse.html
3
Vaccination info service - Oreillons
https://vaccination-info-service.fr/Les-maladies-et-leurs-vaccins/Oreillons



















