Mycose aisselle : comprendre, reconnaître et solutions naturelles

Les mycoses des aisselles sont des infections cutanées fréquentes causées par des champignons ou levures. Elles se développent lorsque l’équilibre naturel de la peau est perturbé. Rougeurs, démangeaisons ou plaques décolorées sont autant de signes possibles. Plusieurs micro-organismes, comme Candida albicans ou Malassezia furfur, peuvent en être responsables. Bien qu’inconfortables, ces infections peuvent être soulagées grâce à des solutions naturelles ou des traitements adaptés. Comprendre leurs causes et prévenir leur apparition permet de limiter les récidives.

Par Auriane Oline
Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce qu'une mycose ?

Une mycose est une infection cutanée causée par des champignons ou des levures qui prolifèrent sur la peau. Plusieurs types de micro-organismes peuvent être responsables des mycoses des aisselles. Candida albicans est une levure très fréquente, capable de provoquer des irritations et des démangeaisons lorsqu’elle prolifère (Kashem & Kaplan, 2016 ; Kühbacher, Burger-Kentischer & Rupp, 2017). Les dermatophytes, connus pour être responsables du pied d’athlète ou de la teigne, peuvent aussi infecter les plis cutanés comme les aisselles (Begum et al., 2020). Enfin, Malassezia furfur est un agent de pityriasis versicolor, une mycose qui peut entraîner des taches claires ou foncées sur la peau (Leung et al., 2022).

Selon le type de champignon, les symptômes et l’apparence de l’infection peuvent varier, rendant le diagnostic parfois complexe.

Les causes : pourquoi apparaît une mycose des aisselles ?

Les mycoses des aisselles surviennent généralement lorsque l’équilibre naturel de la peau est perturbé, créant un environnement favorable à la prolifération des champignons. Les facteurs les plus fréquents incluent :

  • Chaleur et humidité : la transpiration excessive crée un milieu idéal pour Candida albicans et Malassezia furfur (Voegeli, 2020).

  • Frottements : les plis cutanés sont souvent soumis à des frictions, ce qui favorise l’intertrigo, un type d’inflammation qui peut évoluer en infection fongique secondaire (Janniger et al., 2005 ; Kalra, Higgins & Kinney, 2014).

  • Affaiblissement de la barrière cutanée : peau sèche, utilisation excessive de savons agressifs ou conditions médicales comme le diabète peuvent favoriser la prolifération des champignons.

  • Système immunitaire affaibli : certaines infections à Candida sont plus fréquentes chez les personnes immunodéprimées (Kashem & Kaplan, 2016).

Quels sont les symptômes ?

Les signes d’une mycose des aisselles peuvent varier selon le type de champignon, mais les plus fréquents sont :

  • Rougeur et inflammation localisée

  • Démangeaisons persistantes

  • Apparition de plaques blanchâtres ou jaunâtres pour les infections à Candida

  • Taches décolorées (claires ou brunes) dans le cas du pityriasis versicolor (Leung et al., 2022)

  • Fissures, macération ou suintement dans les plis pour l’intertrigo (Voegeli, 2020 ; Janniger et al., 2005)

Il est important de noter que ces symptômes peuvent ressembler à une simple irritation cutanée, d’où la nécessité d’un diagnostic précis.

Quelles sont les solutions pour soulager les mycoses cutanées ?

Crèmes antifongiques et solutions naturelles

Les crèmes antifongiques disponibles en pharmacie ou sur prescription médicale restent le traitement de référence pour éliminer les mycoses cutanées des aisselles. Toutefois, certaines solutions naturelles peuvent compléter leurs actions et apporter un soulagement rapide aux rougeurs, démangeaisons et irritations.

Gel d’Aloe vera : reconnu pour ses vertus apaisantes et hydratantes, il aide à réduire l’inflammation et favorise la régénération cutanée. Appliqué en fine couche, il peut calmer les sensations de brûlure souvent associées aux mycoses.

Vinaigres (cidre ou grenade : dilués dans de l’eau ou un hydrolat à 5 % (soit 5 mL de vinaigre dans 95 mL de base aqueuse), ils contribuent à rééquilibrer le pH cutané et limitent la prolifération des champignons. Le vinaigre naturel de grenade bio possède en plus des propriétés antioxydantes et purifiantes.

Hydrolats aromatiques : utilisés comme base de dilution, ils renforcent l’effet assainissant. L’hydrolat de Romarin à verbénone bio aide à purifier les zones sujettes aux mycoses grâce à son action tonique et rééquilibrante, tandis que l’hydrolat de Lavande fine bio apaise les démangeaisons et soutient la cicatrisation.

Solutions naturelles pour éviter les récidive

Prévenir les récidives passe par une meilleure régulation de la transpiration et un soutien de l’équilibre du microbiote cutané. Certaines solutions naturelles contre les mycoses des aisselles peuvent s’intégrer dans une routine quotidienne pour limiter la macération, assainir la peau et renforcer ses défenses naturelles.

Contre les désagréments de la transpiration

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Soutenir la flore cutanée

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Comment les prévenir ?

La prévention des mycoses des aisselles repose avant tout sur des gestes simples du quotidien et sur une meilleure prise en compte de l’équilibre de la peau.

  1. Garder la zone propre et sèche : l’humidité et la chaleur constituent le terrain idéal pour la prolifération des champignons. Il est donc essentiel de bien se laver régulièrement et de sécher soigneusement les plis cutanés après la douche, notamment en tamponnant plutôt qu’en frottant pour éviter les irritations.

  2. Choisir des vêtements adaptés : les vêtements trop serrés ou fabriqués dans des matières synthétiques favorisent la macération. Les textiles naturels comme le coton, plus respirants, permettent à la peau de mieux réguler l’humidité.

  3. Privilégier des produits d’hygiène doux : certains savons agressifs ou gels douche parfumés peuvent altérer la barrière cutanée et déséquilibrer le microbiote de la peau. À l’inverse, des nettoyants sans sulfates agressifs, sans parfum et enrichis en agents hydratants sont préférables, comme la Crème Lavante neutre Coco-Karité.

  4. Éviter le partage de serviettes ou de vêtements : ces objets peuvent être des vecteurs de transmission des champignons (Voegeli, 2020). Chaque membre de la famille devrait avoir ses propres serviettes, lavées régulièrement à haute température.

  5. Booster le système immunitaire : un organisme affaibli est plus vulnérable aux infections fongiques. Une alimentation équilibrée, riche en fruits, légumes et oméga-3, joue un rôle clé dans le soutien immunitaire. Certains compléments peuvent également aider, comme la Vitamine D3 végétale, qui participe au bon fonctionnement des défenses naturelles.

  6. Équilibrer le microbiote cutané : une flore cutanée saine agit comme une barrière naturelle contre les agents pathogènes. L’usage de soins contenant des prébiotiques ou des probiotiques, ou encore la prise de compléments alimentaires spécifiques comme les Probiotiques Équilibre & Beauté de la peau, peut contribuer à renforcer cet équilibre et limiter le risque de récidive.

Recettes

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Préparation

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Mélangez l'ensemble des ingrédients dans un bol.

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Transvasez la préparation dans le roll-on qui contenait le déodorant nature sans parfum.

Stockez votre roll-on à l'abri de la chaleur et de la lumière.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 3 mois.

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Préparation

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Mettez le complexe hydratation et l'huile essentielle directement dans le flacon roll-on du déodorant nature sans parfum.

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Fermez le roll-on et agitez.

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* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 3 mois.

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Conseil

Les cuillères complètes sont arasées : pour cela, passez une spatule ou une lame de couteau sur la cuillère pour éliminer l'excès de produit.

Précaution d'usage

  • Éviter les huiles essentielles chez les femmes enceintes et les enfants sans avis médical

  • Ne pas appliquer sur des plaies ouvertes

  • Faire un test dans le pli du coude en amont. Arrêter l’utilisation en cas d’irritation ou d’allergie

  • Consulter un professionnel si les symptômes persistent plus de quelques jours ou s’aggravent.

Conseil de l'expert

La flore cutanée, aussi appelée microbiote cutané, désigne l’ensemble des micro-organismes qui vivent naturellement à la surface de notre peau. Elle est constituée de bactéries, de levures et parfois de champignons. Cette flore joue un rôle protecteur : certaines espèces sont bénéfiques, car elles limitent la prolifération de germes pathogènes et participent à l’équilibre de la peau. D’autres, potentiellement pathogènes, comme Candida albicans ou certaines souches de Staphylococcus aureus, peuvent se développer de manière excessive et provoquer des infections ou des inflammations (Kühbacher et al., 2017).

Maintenir une flore équilibrée est donc essentiel. Lorsque l’équilibre est perturbé, par le stress, des produits d’hygiène agressifs, la transpiration excessive ou encore une baisse des défenses immunitaires, les micro-organismes pathogènes peuvent prendre le dessus et favoriser des affections comme les mycoses cutanées.

Pour soutenir cet équilibre, la recherche met en avant l’intérêt des prébiotiques, probiotiques et postbiotiques :

  • Prébiotiques : sont des substrats (comme l’inuline) qui nourrissent les “bonnes bactéries” de la peau et renforcent leur croissance. En cosmétique, ils contribuent à préserver une flore protectrice capable de limiter les déséquilibres.

  • Probiotiques : sont des micro-organismes vivants bénéfiques, tels que certaines souches de Lactobacillus, qui aident à renforcer les défenses naturelles de la peau. Appliqués sous forme d’ingrédients cosmétiques (souvent lysats ou extraits), ils favorisent une flore plus résiliente.

  • Postbiotiques : ce terme désigne les métabolites produits par les probiotiques (enzymes, peptides antimicrobiens, acides organiques). Ils offrent les bienfaits des probiotiques, mais sans la présence de micro-organismes vivants, ce qui les rend particulièrement stables et intéressants dans les soins dermocosmétiques.

Ainsi, un soin enrichi en pré-, pro- ou postbiotiques peut aider la peau à mieux se défendre face aux champignons pathogènes et limiter les récidives de mycoses en restaurant un écosystème cutané équilibré et protecteur.

En savoir plus

Comment savoir si c'est une irritation ou une mycose ?

Il n’est pas toujours facile de distinguer une simple irritation d’une véritable mycose sous les aisselles. L’irritation survient généralement après un frottement (rasage, vêtements serrés) ou le contact avec un produit irritant (déodorant, lessive, savon trop agressif). Dans ce cas, les rougeurs et l’inconfort disparaissent rapidement dès que l’agent déclencheur est supprimé.

La mycose des aisselles, en revanche, tend à persister et même à s’étendre si elle n’est pas prise en charge. Elle s’accompagne souvent de démangeaisons intenses, de rougeurs bien délimitées, et parfois de taches ou de plaques caractéristiques selon le type de champignon impliqué (Begum et al., 2020 ; Leung et al., 2022).

En cas de doute, un diagnostic médical est recommandé, car seule une analyse précise permet de confirmer la nature de l’affection et d’adapter le traitement.

Le stress peut-il rendre la peau plus sensible aux infections de champignon ?

Le stress, qu’il soit physique ou émotionnel, a un impact direct sur le système immunitaire et la santé de la peau. Lorsqu’il est prolongé, il entraîne une augmentation du cortisol, une hormone qui affaiblit les défenses naturelles de l’organisme et altère la fonction barrière de la peau. Résultat : la peau devient plus vulnérable aux agressions extérieures, y compris aux champignons.

Cette fragilisation peut favoriser la prolifération de levures comme Candida albicans ou de champignons responsables d’intertrigo, surtout dans les zones chaudes et humides comme les aisselles. Ainsi, même si le stress n’est pas une cause directe de mycose, il peut constituer un facteur aggravant en réduisant la capacité de la peau à se défendre efficacement contre les infections.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Auriane Oline

Titulaire de masters, en phytochimie et en formulation cosmétique, Auriane met son expertise scientifique au service de la peau. Passionnée par le pouvoir des plantes, elle collabore avec des marques engagées pour proposer des contenus fiables, pédagogiques et bienveillants. Spécialisée dans les problématiques de peau sensible et atopique, elle décrypte avec clarté les actifs cosmétiques et les mécanismes cutanés pour rendre l’information accessible à tous. Elle partage également ses conseils sur son compte Instagram @phytophileae.

Bibliographie

1

Kashem, S. W., & Kaplan, D. H. (2016). Skin immunity to Candida albicans. Trends in immunology, 37(7), 440-450.

2

Kühbacher, A., Burger-Kentischer, A., & Rupp, S. (2017). Interaction of Candida species with the skin. Microorganisms, 5(2), 32.

3

Voegeli, D. (2020). Intertrigo: causes, prevention and management. British Journal of Nursing, 29(12), S16-S22.

4

Janniger, C. K., Schwartz, R. A., Szepietowski, J. C., & Reich, A. (2005). Intertrigo and common secondary skin infections. American family physician, 72(5), 833-838.

5

Kalra, M. G., Higgins, K. E., & Kinney, B. S. (2014). Intertrigo and secondary skin infections. American family physician, 89(7), 569-573.

6

Begum, J., Mir, N. A., Lingaraju, M. C., Buyamayum, B., & Dev, K. (2020). Recent advances in the diagnosis of dermatophytosis. Journal of basic microbiology, 60(4), 293-303.

7

Leung, A. K., Barankin, B., Lam, J. M., Leong, K. F., & Hon, K. L. (2022). Tinea versicolor: an updated review. Drugs in Context, 11.

8

Vidal – Mycose de la peau