Maladie de Verneuil : causes et symptômes

La maladie de Verneuil, encore appelée hidradénite suppurée, correspond à une inflammation chronique de la peau localisée dans les zones riches en glandes sudoripares et en follicules pileux [1]. Elle se traduit par des nodules sensibles, parfois profonds, qui peuvent évoluer vers des abcès et laisser des cicatrices durables. Un nodule est une petite masse arrondie et ferme formée sous la peau, correspondant à une lésion inflammatoire ou fibreuse localisée, parfois douloureuse au toucher. On estime qu’environ 1 % de la population serait concerné par cette pathologie [1]. Souvent, les premiers signes passent inaperçus, ce qui retarde le diagnostic de plusieurs années. Les poussées répétées altèrent le confort de vie, tant par la douleur que par leur retentissement psychologique [2]. Les traitements actuels cherchent avant tout à atténuer les symptômes, à stabiliser la maladie et à préserver la qualité de vie [1].

Par Stéphanie Le Guillou
Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que la maladie de Verneuil ?

La maladie de Verneuil appartient à la famille des maladies auto-inflammatoires : des affections où l’immunité déclenche une inflammation persistante sans cause infectieuse [1]. Elle siège principalement dans les zones de frottement : aisselles, plis de l’aine, région anogénitale, sous les seins [1, 2]. Les lésions prennent la forme de nodules douloureux, d’abcès chroniques et parfois de fistules, ces petits canaux reliant deux points sous la peau. Contrairement à certaines idées reçues, cette affection n’est pas contagieuse [1]. Elle débute le plus souvent chez l’adulte jeune, autour de 22 à 23 ans, et touche davantage les femmes que les hommes (près de trois pour un) [1]. Son évolution est récurrente, alternant poussées et accalmies plus ou moins longues [1].

Quels sont les différents stades de la maladie ?

Stade 1 (Hurley I)

Les lésions sont alors isolées : un nodule ou un abcès unique, sans fistule ni cicatrice [3]. Environ 70 % des personnes concernées se situent à ce niveau [1]. Ces formes peuvent se résorber sous traitement local ou s’espacer avec des mesures simples.

Stade 2 (Hurley II)

À ce stade, les lésions deviennent multiples et réapparaissent régulièrement. De petites fistules superficielles se forment et des cicatrices limitées apparaissent [3]. On estime que près d’un quart des patients se trouvent dans cette situation [1].

Stade 3 (Hurley III)

Il s’agit de la forme la plus sévère : les lésions s’étendent, les tunnels sous-cutanés se multiplient, et la peau présente des cicatrices épaisses pouvant réduire la mobilité [2]. Ce stade concerne environ 5 % des cas [1].

Quelles sont les causes ?

La maladie naît d’un enchevêtrement de facteurs génétiques, inflammatoires et environnementaux [1].

Facteurs génétiques

Entre 30 et 40 % des patients ont des antécédents familiaux [1]. Certains gènes liés à la régulation de l’inflammation sont impliqués, sans qu’un test génétique spécifique soit utilisé aujourd’hui.

Facteurs comportementaux et métaboliques

Deux influences majeures reviennent constamment : le tabac et le surpoids [1, 2]. La nicotine perturbe la fonction des glandes sudoripares, favorisant l’inflammation locale. L’excès de tissu adipeux entretient, lui, un état inflammatoire général qui réactive les poussées [2]. Une perte de poids progressive contribue souvent à mieux stabiliser la peau et à espacer les épisodes douloureux [2].

Autres maladies associées

Certaines pathologies inflammatoires partagent des mécanismes proches : maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, spondylo-arthrites ou syndrome métabolique [1]. Ces associations plaident pour une composante immunitaire systémique.

Quels sont les symptômes associés ?

La maladie de Verneuil se manifeste par une combinaison de signes cutanés et de symptômes généraux qui évoluent par poussées. Chaque phase peut durer plusieurs jours à plusieurs semaines et laisser des séquelles cicatricielles visibles.

  • Nodules rouges et sensibles sous la peau : ces petites masses arrondies et fermes (nodules) apparaissent dans les zones de frottement. Elles sont souvent chaudes, douloureuses et peuvent persister plusieurs jours avant de régresser ou de s’ouvrir spontanément [1, 2].

  • Abcès récurrents : lorsqu’un nodule s’infecte en profondeur, il forme un abcès, c’est-à-dire une cavité remplie de pus. Ces abcès se développent lentement, s’accompagnent d’une douleur lancinante et s’ouvrent parfois à la surface en laissant s’écouler un liquide jaunâtre ou sanguinolent [1].

  • Fistules sous-cutanées : au fil des récidives, des trajets sous la peau se constituent entre plusieurs abcès. Ces fistules peuvent suinter de manière chronique un liquide purulent malodorant, entretenant l’inflammation locale [2].

  • Cicatrices épaisses et douloureuses : la répétition des épisodes inflammatoires entraîne la formation de tissus fibreux. Ces cicatrices, parfois dures ou rétractiles, peuvent gêner la mobilité, en particulier sous les bras ou dans les plis de l’aine [2].

  • Douleurs persistantes et gêne au mouvement : la douleur est souvent décrite comme profonde et brûlante. Elle peut rendre certaines positions, comme marcher ou lever le bras, difficiles au quotidien [1].

  • Fatigue et retentissement émotionnel : la douleur chronique, les soins répétés et la gêne esthétique favorisent l’apparition d’unefatigue durable, d’un sentiment d’isolement, voire d’états anxieuxou dépressifs [2].

  • Carcinome épidermoïde : exceptionnellement, après plusieurs années d’évolution, certaines lésions anciennes peuvent dégénérer (carcinome épidermoïde). Ce risque reste rare mais justifie un suivi dermatologique régulier [2].

Quels sont les traitements ?

Le diagnostic repose sur l’examen clinique : aucun test biologique ou radiologique n’est indispensable [3]. La prise en charge vise à soulager les lésions, contrôler l’inflammation et réduire la fréquence des rechutes. Les antibiotiques constituent le traitement de première intention [2, 3]. Dans les formes limitées, des cures courtes d’amoxicilline-acide clavulanique ou de pristinamycine sont prescrites. Lorsque la maladie devient plus étendue, des cyclines ou du cotrimoxazole peuvent être administrés sur de plus longues durées [2].

En cas de réponse insuffisante, les biothérapies prennent le relais : adalimumab, sécukinumab et bimékizumab disposent tous d’une autorisation de mise sur le marché pour cette indication [2]. Ces traitements ciblent des voies précises de l’inflammation et peuvent stabiliser durablement la maladie.

La chirurgie garde une place essentielle dans les formes avancées. Les techniques varient : deroofing (ablation du toit d’un tunnel), marsupialisation (drainage prolongé) ou exérèse large suivie d’une cicatrisation dirigée [2]. Lorsqu’elles sont planifiées après un bon contrôle inflammatoire, ces interventions peuvent permettre une rémission prolongée.

Un laser d’épilation Nd-YAG peut être proposé dans les formes débutantes ou en complément après chirurgie, afin de réduire les récidives liées aux follicules pileux actifs [2].

Peut-on prévenir la maladie ?

Certaines habitudes de vie peuvent permettre de limiter les récidives :

  1. Cesser le tabac, facteur aggravant reconnu [1, 2]

  2. Stabiliser le poids : une perte pondérale améliore souvent les symptômes [2]

  3. Éviter les vêtements serrés, surtout dans les plis [1]

  4. Consulter tôt en cas de nodules douloureux répétés [1]

  5. Traiter les pathologies associées : troubles métaboliques, maladies intestinales ou articulaires [1]

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Précautions d’usage

Chez l’enfant, la maladie représente 2,2 à 12,5 % des cas selon les études [2]. Ladoxycycline est proscrite avant 8 ans, et seule la biothérapie adalimumab dispose d’une AMM dès 12 ans (poids ≥ 30 kg) [2]. Toute prise en charge pédiatrique nécessite un suivi dermatologique étroit.

Conseil de l’expert

Une prise en charge coordonnée entre dermatologue, médecin traitant et chirurgien optimise le suivi [3]. Le but n’est pas seulement de traiter les lésions, mais de préserver la stabilité dans le temps. Une approche intégrant conseils d’hygiène, accompagnement psychologique et rééquilibrage alimentaire aide souvent à retrouver un mieux-être durable. Les consultations régulières permettent d’ajuster les traitements et de repérer précocement les poussées [1, 2].

En savoir plus

Quels sont les aliments à éviter ?

Aucun aliment n’est formellement contre-indiqué [1]. Toutefois, un régime équilibré pauvre en produits ultra-transformés et en sucres ajoutés, associé à une hydratation suffisante, contribue au maintien d’un bon équilibre métabolique [2].

Est-ce contagieux ?

La maladie de Verneuil n’est pas transmissible : elle ne résulte ni d’un microbe, ni d’un contact cutané ou sexuel [1].

Transmission : est-ce héréditaire ?

Une prédisposition familiale existe dans 30 à 40 % des cas [1]. Cette susceptibilité dépend de plusieurs gènes et de facteurs de mode de vie ; elle ne se transmet donc pas de manière systématique.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

Institut Pasteur. Maladie de Verneuil (hidradénite suppurée). Mise à jour 2025.

2

Société Française de Dermatologie (Dermato-Info). L’hidradénite suppurée. Mise à jour 2025.

3

FMC-HGE POST’U 2023. Maladie de Verneuil : nouvelles recommandations. Mise à jour 2023.