Lion’s mane : quels bienfaits ?

Le lion's mane, ou Hericium erinaceus, appartient à la famille des Hericiaceae. Ce champignon blanc, hérissé de « pompons » filamenteux, pousse naturellement sur les troncs de feuillus en Asie et en Europe. La partie utilisée correspond au carpophore (le « fruit » visible), déshydraté puis réduit en poudre ou concentré par extraction hydro-alcoolique. Les erinacines et hericenones, diterpènes à structure aromatique, ont montré in vitro une capacité à activer la production de nerve growth factor (NGF), facteur protéique essentiel à la survie des neurones. Les bêta-glucanes, polysaccharides présents dans les parois cellulaires, exercent par ailleurs un effet immunomodulateur : ils modulent l’activité des macrophages (cellules chargées d’éliminer les agents pathogènes) sans la stimuler de façon excessive. En France, le lion's mane est commercialisé comme complément alimentaire.

Plusieurs essais portant sur des adultes de 50 ans et plus présentant des troubles légers de la mémoire ont observé une amélioration modérée des scores de rappel après 12 semaines de supplémentation à 3 g/j, comparée au placebo.

Chez l’étudiant ou le professionnel soumis à de longues plages de concentration, la prise ponctuelle (1 g/j) n’a pas modifié significativement la vitesse de traitement de l’information dans un protocole à dose unique. Les chercheurs suggèrent un usage sur plusieurs semaines pour espérer un effet mesurable.

Un essai pilote chez des femmes ménopausées a rapporté une réduction de l’irritabilité et de l’anxiété après 4 semaines à 2 g/j, mais l’échantillon restreint limite la portée de la conclusion. 

La richesse en bêta-glucanes favorise la diversité du microbiote intestinal, élément intéressant lors de la reprise alimentaire après un acte chirurgical mineur. Toutefois aucune recommandation officielle n’existe à ce jour.

Les études cliniques recensent surtout des troubles gastro-intestinaux mineurs (ballonnements, nausées) et occasionnellement des réactions cutanées chez le sujet allergique aux Basidiomycètes. À ce jour, une dose quotidienne de 1 g à 3 g sur 16 semaines est considérée comme bien tolérée. Les données animales évoquent une possible inhibition de l’agrégation plaquettaire ; la prudence s’impose donc chez les patients traités par anticoagulants ou antiagrégants. Par mesure de précaution, l’usage est déconseillé pendant la grossesse, l’allaitement et chez l’enfant.

Le lion's mane intéresse surtout les sujets présentant un trouble cognitif léger, lié au vieillissement normal. Dans un essai japonais randomisé, 3 g de poudre de fructification ont amélioré les scores de la Mini-Mental State Examination aux semaines 8, 12 et 16, avec un recul des bénéfices quatre semaines après l’arrêt, montrant la nécessité d’une prise prolongée. Chez l’adulte de plus de cinquante ans, la littérature suggère donc une fenêtre de dose comprise entre 1 g et 3 g par jour d’extraits titrés à au moins 30 % de polysaccharides, sous surveillance médicale pour vérifier l’innocuité et l’intérêt clinique individuel.

Les recherches menées chez des jeunes adultes en bonne santé restent exploratoires. Un essai pilote en double aveugle mené sur 41 volontaires de 18 à 45 ans a montré, après une prise unique de 1,8 g, une exécution plus rapide du test de Stroop à 60 minutes et une tendance à la réduction du stress au bout de 28 jours ; toutefois plusieurs domaines cognitifs n’étaient pas modifiés et la taille d’échantillon était limitée. Pour l’étudiant, l’apport régulier (≥ 4 semaines) à 1 g/j associé à un sommeil suffisant et à une alimentation équilibrée constitue donc la stratégie la plus cohérente avec les données disponibles.

Sur le plan nutritionnel, la fructification séchée affiche environ 26 % de protéines et une teneur élevée en fibres fermentescibles, apport intéressant pour soutenir la réparation musculaire et la santé du microbiote. Par ailleurs, le lion's mane ne figure pas sur la Liste des Substances Interdites 2025 de l’Agence Mondiale Antidopage ; il n’expose donc pas l’athlète à un risque de contrôle positif, à condition de choisir un produit dépourvu de contaminant. 

Hericium erinaceus représente une source végétale pertinente d’acides aminés essentiels, avec un profil plus complet que de nombreux végétaux terrestres ; 100 g de poudre fournissent jusqu’à 22 g de protéines et près de 8 g de fibres alimentaires, ainsi que des vitamines B et des minéraux traces. Les fibres β-glucanes favorisent la production d’acides gras à chaîne courte (AGCC) par la flore colique, contribuant à l’intégrité de la barrière intestinale. Le champignon ne contient cependant ni vitamine B₁₂ ni calcium en quantité notable ; il complète donc, sans la remplacer, une diversification végétale bien pensée avec légumineuses, oléagineux et aliments enrichis.

Des solutions solutions naturelles peuvent apporter des bienfaits similaires au Lion's mane :

Certaines fractions lipophiles du lion's mane, notamment l’hericenone B, inhibent l’agrégation plaquettaire in vitro, effet confirmé par un criblage comparatif de huit champignons comestibles. Bien que les essais cliniques n’aient pas rapporté de saignements majeurs, la prudence s’impose chez les patients traités par anti-vitamine K, inhibiteurs directs de la thrombine, anti-plaquettaires ou soumis à une chirurgie programmée. L’innocuité n’est pas documentée en cas de thrombopénie ou de maladie hépatique avancée, situations où l’hémostase est déjà fragile. Le conseil médical personnalisé avant toute initiation reste donc indispensable, et une suspension du complément deux semaines avant une intervention invasive est généralement proposée par analogie avec d’autres substances à potentiel anti-agrégant. Par ailleurs, le champignon lion's mane ne doit pas être employé en substitution d’une alimentation variée et d’un mode de vie équilibré. Respectez les doses journalières indiquées par le fabricant et consultez un professionnel de santé en cas de traitement médicamenteux concomitant ou de pathologie chronique.