IMC de l'adolescent : Comment l'interpréter et adapter son hygiène de vie

À l’adolescence, le corps change vite : taille, masse grasse et musculature évoluent presque chaque mois. Dans ce contexte, le calcul de l’imc de l’adolescent devient un repère simple pour apprécier la corpulence. Encore faut-il savoir le calculer correctement, puis le replacer sur la courbe adaptée à l’âge et au sexe.

Par Stéphanie Le Guillou
Publié le 24/06/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu'est-ce que l'Indice de Masse Corporelle (IMC) ?

L’Indice de Masse Corporelle (IMC) est le rapport entre le poids (en kilogrammes) et la taille au carré (en mètres). Chez l’adulte, la formule est directe. Chez l’enfant et l'adolescent, l'IMC doit ensuite être comparé à une courbe en fonction de l'âge et du sexe, car la répartition du tissu adipeux varie au fil de la croissance.

Comment calculer l'IMC chez l'enfant et chez l'adolescent ?

Voici les différentes étapes permettant de calculer l'IMC de l'enfant et de l'adolescent : 

  1. Mesurer la taille pied nus, dos droit.

  2. Peser le matin, en sous-vêtements.

  3. Appliquer la formule IMC = poids (kg) / taille² (m²).

  4. Reporter le résultat sur la courbe du carnet de santé de votre enfant, en fonction de son sexe.

La Haute Autorité de Santé (HAS) recommande de tracer cette valeur régulièrement, à chaque consultation par exemple, car la tendance compte plus que la mesure isolée.

Comprendre les courbes de croissance

Les courbes staturo-pondérales utilisées en pédiatrie représentent la distribution de l'IMC (ou d'un autre paramètre, la taille, le poids, le périmètre crânien) de l'enfant et de l'adolescent dans une population de référence. Chaque ligne chiffrée – 3 %, 25 %, 50 %, 75 % ou 97 % – correspond à un percentile : un rang statistique indiquant la proportion d’enfants du même âge et du même sexe qui se situent en dessous de cette valeur.

Par exemple, un point au 25ᵉ percentile signifie que l’enfant égale ou dépasse 25 % de ses pairs et qu’il est plus petit (ou plus léger) que les 75 % restants. En pratique clinique, l’examen se concentre moins sur le chiffre instantané que sur la dynamique : un enfant qui suit « sa » courbe – qu’elle soit à 25 %, 50 % ou 75 % – est généralement en bonne santé.

À l’inverse, une cassure vers le bas ou une ascension soudaine vers le haut invite à rechercher respectivement un trouble organique, nutritionnel ou endocrinien, ou, à l’opposé, un apport calorique excessif et une sédentarité accrue.

Le 3ᵉ percentile

La ligne des 3 % se situe très bas sur la courbe ; seuls trois enfants sur cent présentent un résultat inférieur. Une mesure isolée à ce niveau peut traduire une variante constitutionnelle (parents de petite stature, par exemple) ou annoncer un ralentissement de croissance. Le contexte clinique, la régularité des points précédents et d’éventuels signes associés guideront la conduite à tenir. De fait, la Haute Autorité de Santé française considère qu’un IMC inférieur au 3ᵉ percentile fait partie des critères d’alerte nutritionnelle chez le jeune enfant.

Le 25ᵉ percentile

La courbe des 25 % se situe dans la moitié inférieure de l’intervalle dit ordinaire. Un enfant stable autour de cette ligne grandit de façon harmonieuse ; il est simplement plus léger ou plus petit que la médiane. La vigilance porte davantage sur une rupture de trajectoire – un glissement rapide vers les percentiles inférieurs – que sur la valeur absolue du percentile.

Le 75ᵉ percentile

Symétriquement, rester près du 75ᵉ percentile signifie dépasser trois quarts de la population de référence. Là encore, il s’agit d’une variation physiologique tant que la montée en percentile suit la courbe et que le bilan clinique reste rassurant. Une accélération récente, surtout du poids, justifie cependant une évaluation diététique et une observation des habitudes de vie.

Le 97ᵉ percentile

La ligne des 97 % marque l’extrémité supérieure de la zone normale ; seuls trois enfants sur cent dépassent cette valeur. Pour la taille, elle peut évoquer une avance pubertaire ou une grande taille familiale. Pour le poids ou l’IMC, franchir durablement cette limite correspond statistiquement au surpoids, voire à l’obésité selon les tables internationales, et suppose une prise en charge précoce pour limiter les complications métaboliques.

Quelles sont les valeurs normales chez l'adolescent ?

Chez la fille

À 14 ans, par exemple,, la zone dite « corpulence normale » se situe approximativement entre 15,0 kg/m² et 22,9 kg/m² (85ᵉ percentile). Le surpoids chez l'adolescent débute à partir d'un IMC d'environ 23,3 kg/m² (équivalent adulte 25 kg/m²) et l’obésité vers 28,6 kg/m² (équivalent adulte 30 kg/m²).

Chez le garçon

Chez les garçons du même âge, l’intervalle de normalité va de 15,5 kg/m² à 22,5 kg/m². Le seuil de surpoids est proche de 22,6 kg/m² ; l’obésité est retenue au-delà de 27,6 kg/m².

Quelles sont les recommandations médicales ?

Les sociétés savantes préconisent un dépistage annuel, une évaluation psychologique et une prise en charge nutritionnelle précoce lorsque l’IMC franchit ou dépasse le 97ᵉ percentile.

En cas d'IMC trop faible

Un IMC faible doit faire rechercher un trouble du comportement alimentaire, une maladie chronique ou un retard pubertaire. Un accompagnement diététique, axé sur la densité énergétique et l’activité physique modérée, est privilégié.

En cas d'IMC trop important

En cas d'IMC important, le suivi se concentre sur la réduction des boissons sucrées, l’augmentation du temps actif quotidien (≥ 60 min d’activité d’intensité modérée) et, si nécessaire, l’orientation vers un programme pluridisciplinaire hospitalier.

Quelle routine adopter pour stabiliser un poids santé chez l'adolescent ?

Voici une proposition de routine à suggérer aux adolescent pour maintenir un poids forme :

  1. 07 h00 : petit-déjeuner riche en protéines (yaourt ou boisson végétale enrichie, fruit) pour limiter le pic glycémique matinal.

  2. 08 h00 : trajet actif (marche, vélo) d’au moins 15 minutes.

  3. 12 h30 : déjeuner équilibré : moitié assiette de légumes, un quart féculents complets, un quart protéine maigre.

  4. 16 h00 : collation optionnelle (poignée d’amandes) si activité sportive programmée.

  5. 18 h00 : 60 minutes de sport ou jeu actif, éloigné des écrans.

  6. 20 h00 : dîner léger et sans boissons sucrées.

  7. 22 h30 : coucher pour assurer 8–9 h de sommeil, paramètre essentiel de l’équilibre pondéral.

Recettes associées

Smoothie Banane-Poire-Vanille

Ingrédients avec balance

Préparation

1

Placer les fruits pelés et coupés dans un mixeur ou blender avec la crème liquide. Mixer jusqu'à obtenir une texture onctueuse.

2

Rajouter l'extrait aromatique de vanille et l'huile essentielle de citron vert et mixer à nouveau pendant quelques instants pour homogénéiser.

Pour le bonheur de vos papilles !

  • Servir bien frais !

  • Un en-cas désaltérant et vitaminé.

Purée de pois chiches (Houmous) à l'huile essentielle de Cumin

Préparation

1

Délayer dans l’huile d’olive les gouttes d’huile essentielle de Cumin puis mélanger à l’huile de sésame.

2

Dans le mixeur, verser les pois chiches, l’ail haché, le mélange d’huiles, le jus de citron puis assaisonnez à votre convenance avec le sel, le poivre et le paprika.

3

Mixer jusqu’à obtenir la consistance d’une purée. Servir froid sur des toasts de pain grillé.

Pour le bonheur de vos papilles !

La purée de pois chiches, ou Houmous, est une spécialité libanaise qui se déguste seule sur des toasts ou bien en accompagnement de viandes blanches ou de légumes (particulièrement courgettes et aubergines). Vous pouvez également l’accommoder à des tomates séchées coupées en fines lanières et présenter le tout dans des verrines. Effet de surprise assuré !

Précautions d'usage

Les compléments listés ci-dessus ne remplacent ni une alimentation variée ni le suivi médical. Toute supplémentation doit être interrompue en cas d’effet indésirable (nausées, ballonnements) et réévaluée par un professionnel de santé.

Conseil de l'expert

Surveiller l'IMC de l'adolescent, c’est surtout surveiller la trajectoire plutôt qu’un chiffre isolé. Un gain ou une perte rapide de plus d’un percentile par an doit alerter et conduire à un bilan global : habitudes alimentaires, sommeil, activité physique, mais aussi facteurs psychologiques. L’adolescent reste acteur ; la famille sert de cadre bienveillant. Les compléments alimentaires ne sont pas recommandés chez les adolescents. 

En savoir plus

L’IMC suffit-il à diagnostiquer l’obésité ?

Non. Le tour de taille, la composition corporelle et le contexte pubertaire doivent compléter l’évaluation clinique.

Peut-on utiliser les mêmes seuils après 18 ans ?

Dès la majorité, les seuils adultes (18,5 – 24,9 kg/m² pour un poids « sain ») s’appliquent, mais la consultation médicale reste recommandée pour interpréter la transition.

Les régimes restrictifs sont-ils conseillés chez l’adolescent ?

Les études montrent qu’ils favorisent les reprises de poids, l’anxiété et les déficits nutritionnels ; une approche comportementale et familiale est privilégiée.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

ameli.fr. Définition et causes du surpoids et de l'obésité de l’enfant et de l'adolescent(e).

Février 2025.

2

ameli.fr. Prévenir le surpoids et l'obésité de l'enfant.

Février 2025.