Desquamation de la vulve : quelles sont les causes possibles ?

La vulve est une partie sensible et vulnérable du corps féminin. Au cours de la vie, elle est soumise à de nombreuses agressions extérieures, comme le frottement des vêtements, des produits hygiéniques ou des protections intimes pas toujours clean. Elle peut donc parfois être concernée par différents types de symptômes, tels qu’une desquamation. Celle-ci peut être tout à fait bénigne ou refléter un trouble plus sérieux, comme une infection ou une dermatose. Dans cet article, découvrez les causes possibles d’une desquamation de la vulve et les symptômes qui peuvent être associés. 

Par Amandine Granger
Publié le 13/06/2025 Temps de lecture : +4 min.

C’est quoi une desquamation de la vulve ?

La vulve est la partie extérieure des organes génitaux féminins. Elle regroupe les grandes et petites lèvres, le clitoris et le vestibule. C’est une zone du corps hautement vascularisée et riche en terminaisons nerveuses. Elle est donc particulièrement sensible et vulnérable face aux agressions extérieures, telles que les agents pathogènes, les frottements des vêtements ou encore les produits d’hygiènes inadaptés. Ainsi, il peut arriver d’observer une desquamation au niveau de la vulve. La peau est sèche et pèle en formant des squames fins et blancs.

Elle peut parfois être accompagnée de rougeurs, de démangeaisons ou d’irritations de la vulve. Elle peut sembler plus fine et fragile, ou au contraire plus épaisse et kératinisée, notamment en cas de trouble inflammatoire chronique. Cette desquamation peut être bénigne et passagère ou refléter un trouble plus sérieux. En effet, les causes possibles de ce phénomène sont très variées. Il peut s’agir d’une sécheresse vaginale associée à des changements hormonaux, d’une infection génitale ou encore d’une affection dermatologique, comme un eczéma ou un lichen scléreux. Quelle que soit la cause d'une desquamation de la vulve , il est important de ne pas ignorer ce signe et de consulter un professionnel de santé pour avoir un diagnostic précis.

Pourquoi je pèle de la vulve ?

Une peau qui pèle au niveau de la vulve peut survenir de façon ponctuelle, par exemple lors de la cicatrisation naturelle d’une petite irritation. Mais elle peut aussi refléter un trouble sous-jacent qu’il est important de repérer le plus tôt possible pour permettre une prise en charge rapide.

Les changements hormonaux

La ménopause est une période particulièrement marquée par d’importants bouleversements hormonaux. Elle provoque notamment une forte baisse d’œstrogènes. Or, ce déficit naturel entraîne un certain nombre de conséquences sur le corps de la femme. Il peut, entre autres, être à l’origine d’une sécheresse cutanée et d’un amincissement de la peau. La vulve n’est pas épargnée par ce phénomène et peut ainsi devenir plus fine et fragile, accompagnée d’une sécheresse. Cela la rend plus vulnérable à divers inconforts, tels que les irritations, la sensation de tiraillement ou des desquamations. Ce phénomène peut également survenir après un accouchement ou lors de troubles hormonaux secondaires à une pathologie.

Les maladies dermatologiques

Plusieurs maladies dermatologiques peuvent également provoquer une desquamation de la vulve, telles que :

Le lichen scléreux vulvaire : il s’agit d’une maladie inflammatoire chronique de la vulve. La cause de son apparition est encore mal comprise, mais elle semblerait liée à un dysfonctionnement immunitaire. C’est une affection qui peut survenir à n’importe quel âge. Toutefois, elle touche davantage de femmes autour de la ménopause. Ce trouble commence souvent par d’intenses démangeaisons vulvaires. Ensuite, des zones de peau deviennent pâles et changent de texture, avec un aspect plus épais et sec. À un stade avancé, la vulve peut finir par s’atrophier, entraînant une perte de relief.

Le lichen plan génital : c’est une autre forme de lichen. Celui-ci provoque des lésions rouges ou violacées, des démangeaisons, une sensation de brûlure, ainsi que des zones desquamées. Il peut être douloureux, notamment pendant les rapports sexuels.

L’eczéma vulvaire : l’eczéma est également une affection inflammatoire chronique. Il apparaît souvent à l’enfance chez les personnes qui ont un terrain atopique héréditaire. Ce trouble de la peau a tendance à s’améliorer en grandissant, mais peut parfois persister à l’âge adulte et toucher notamment les parties génitales. Toutefois, l’apparition d’un eczéma au niveau de la vulve est le plus souvent d’origine allergique. En effet, de nombreux allergènes peuvent être en contact avec les parties intimes et provoquer une dermatite de contact. Ce peut être par exemple le cas de substances contenues dans un traitement local, dans les serviettes hygiéniques ou encore le tissu de certains sous-vêtements. L’eczéma provoque alors une réaction cutanée qui évolue par la formation de croûtes et de squames.

Les infections vaginales

Les mycoses vaginales : ce sont des infections fongiques causées par le champignon candida albicans. De nombreuses femmes ont connu au moins un épisode de mycose vaginale au cours de leur vie. Cette infection entraîne des écoulements épais et grumeleux et des irritations et desquamations possibles à cause des intenses démangeaisons qu’elle provoque. Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine d’une prolifération de champignons dans le vagin, comme un déséquilibre de la flore vaginale, une baisse du système immunitaire ou des gestes d’hygiène inadaptés.

L’herpès génital : après une poussée d’herpès génital, il est également possible d’observer une légère desquamation de la vulve après que les boutons ont séché.

Quels sont les symptômes associés à une desquamation de la vulve ?

En cas de desquamation au niveau de la vulve, d’autres symptômes peuvent également être présents. Vous pouvez, par exemple, observer ou ressentir :

  • Des démangeaisons vulvaires : elles peuvent être continues ou récurrentes et altérer le quotidien. Le fait de se gratter peut aggraver l’irritation et créer des fissures. 

  • Des brûlures : il peut y avoir une sensation de brûlure lors de la miction ou des rapports sexuels. 

  • Un érythème : parfois la peau est rouge et peut paraître enflée, ce qui est signe d’une inflammation locale.

  • Des écoulements : des sécrétions épaisses et blanchâtres, voire jaunâtres, peuvent s’écouler du vagin. Celles-ci ont un aspect grumeleux, comme le lait caillé et reflète une infection fongique.

  • Une éruption : de petites vésicules peuvent apparaître dans le cas d’un eczéma ou d’un herpès génital.

  • Des douleurs : en cas d’irritation de la vulve, d’inflammation ou de sécheresse vaginale, le contact peut être douloureux, notamment lors des rapports sexuels.

Que faire en cas de gênes au niveau des parties génitales ?

Si vous présentez une desquamation de la vulve qui persiste plusieurs jours, un avis médical est recommandé. Surtout si elle s’accompagne d’autres symptômes, comme des démangeaisons ou tout autre inconfort. Vous pouvez vous tourner vers votre médecin généraliste ou bien vers une sage-femme ou un gynécologue. Ces spécialistes sont formés aux affections gynécologiques et pourront donc réaliser un diagnostic précis. Lors de votre rendez-vous médical, le professionnel de santé commencera par réaliser un examen clinique. En cas de doute sur l’origine de la desquamation, il pourra également vous prescrire des examens complémentaires, tels que :

  • Un prélèvement local pour rechercher une infection, comme une mycose

  • Une biopsie cutanée, en cas de suspicion de lichen scléreux, de lichen plan ou d’une autre dermatose chronique

  • Des tests allergiques si une dermatite de contact est soupçonnée

  • Un bilan hormonal, notamment en période de ménopause ou de post-partum

Gardez à l’esprit que les pathologies vulvaires sont fréquentes et que vous n’êtes pas seule à en souffrir. Ne restez pas avec vos symptômes et parlez-en avec un professionnel de santé pour retrouver votre confort intime.

Comment prendre soin de sa vulve au quotidien ?

La vulve est une zone sensible qui mérite qu’on lui accorde une attention particulière pour la protéger des agressions extérieures. En adoptant certains gestes au quotidien, cela permet ainsi de réduire le risque d’irritation ou d’infection.

  1. Adoptez les bons gestes d’hygiène intime : une toilette intime adaptéeest essentielle pour préserver votre vulve. Pour cela, privilégiez un soin lavant doux et nettoyez votre vulve une fois par jour. Évitez les douches vaginales qui altèrent la flore microbienne. Enfin, réalisez des gestes qui vont toujours de l’avant vers l’arrière pour éviter les contaminations bactériennes.

  2. Évitez les pantalons trop serrés : les vêtements très près du corps, comme les jeans moulants, favorisent les frottements, la transpiration et la macération. Cela peut irriter la peau délicate de la vulve et augmenter le risque de mycose. Privilégiez des vêtements confortables, qui laissent votre peau respirer et qui n’exercent pas de frottements répétés.

  3. Optez pour des sous-vêtements en fibres naturelles : les matières synthétiques peuvent créer un environnement humide et chaud propice aux irritations et infections. Optez plutôt pour du coton, une fibre douce et respirante qui respecte la peau sensible de la zone intime. De nos jours il en existe de très jolies !

  4. Privilégiez les produits d’hygiène hypoallergéniques : que ce soit pour les protections périodiques ou les soins lavants, préférez des produits sans parfum et formulés pour peaux sensibles. Vous éviterez ainsi les substances potentiellement allergisantes contenues dans de nombreux produits d’hygiène courants. N’hésitez pas à lire les étiquettes et évitez les listes d’ingrédients qui n’en finissent plus.

  5. Renforcez votre flore intime : la flore vaginale joue un rôle essentiel dans la protection contre les infections. De nombreux facteurs peuvent être à l’origine d’un déséquilibre, notamment les traitements antibiotiques. Pour la soutenir et restaurer son équilibre, vous pouvez réaliser des cures de probiotiques gynécologiques.

Précautions

Ce n’est pas toujours évident de consulter pour des problèmes au niveau des organes génitaux. Toutefois, ne laissez pas traîner des symptômes gênants, comme des démangeaisons, des rougeurs ou une desquamations de la vulve. Plus la prise en charge est rapide, meilleures sont les chances de retrouver votre confort intime. En effet, certaines affections non traitées peuvent évoluer vers des complications à long terme. N’ayez pas peur de consulter, même pour un symptôme qui vous semble banal.

Conseil de l’expert

Une bonne hygiène intime ne se limite pas aux soins locaux, mais passe aussi par ce que l’on mange et nos habitudes de vie. En effet, de nombreux facteurs peuvent fragiliser la santé de la vulve, comme une alimentation déséquilibrée, le manque de sommeil et le stress. Adopter un mode de vie sain au quotidien est donc essentiel pour maintenir l’équilibre de cette zone sensible. En parallèle, un suivi gynécologique régulier est un bon moyen de déceler rapidement l’apparition d’éventuels troubles.

En savoir plus

Comment savoir si on a des champignons à la vulve ?

Les signes courants d’une mycose vaginale sont de fortes démangeaisons, des écoulements blanchâtres grumeleux et une inflammation de la vulve (vulvite). Si vous présentez de tels symptômes, demandez conseil à votre médecin ou votre pharmacien pour traiter l’infection.

Comment soulager une mycose qui gratte ?

Pour soulager les démangeaisons liées à une mycose, un traitement antifongique est généralement prescrit sous forme de crème locale ou d’ovule vaginal. En complément, privilégiez des vêtements amples, évitez les produits irritants, et surtout, ne grattez pas, car cela aggrave l’irritation. Vous pouvez également appliquer de l’Aloe vera pour réduire l’inflammation et apaiser les démangeaisons. Pour en savoir plus sur les solutions naturelles pour se débarrasser d’une mycose vaginale, découvrez notre article rédigé par Aude Maillard, experte en aromathérapie.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Amandine GRANGER

Amandine est rédactrice spécialisée en santé naturelle. Passionnée par les médecines alternatives, elle se forme au métier de naturopathe. À travers ses articles, elle souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre pour que chacun puisse apporter plus de bien-être et d’équilibre dans son quotidien.

Bibliographie

1

Das, S. (2023, 11 septembre). Lichen scléreux. Manuels MSD Pour le Grand Public.

2

Périnée Bien-Aimé | La dermatite (ou eczéma) vulvaire. (s. d.).