La réponse reste négative : la prise de testostérone n’est jamais automatique. Les recommandations professionnelles impliquent d’abord une démarche diagnostique rigoureuse. Deux dosages sanguins, réalisés à jeun entre 7 h 00 et 10 h 00, doivent montrer un taux total ou libre inférieur aux normes (souvent < 10,4 nmol/L), auquel s’ajoutent des symptômes qui altèrent nettement la vie quotidienne (fatigue marquée, dysfonction érectile, fonte musculaire). Une fois ce double critère réuni, l’endocrinologue vérifie l’absence de contre-indication : cancer de la prostate évolutif, polyglobulie, apnée du sommeil non contrôlée. La substitution vise alors un objectif simple : rétablir des concentrations physiologiques sans dépasser le plafond supérieur (≈ 35 nmol/L). Le choix galénique (gel transdermique, injection intramusculaire d’énanthate ou d’undécanoate, patch) dépend des préférences du patient, de la tolérance cutanée et du suivi biologique ; chaque option présente un risque thrombo-embolique ou d’érythrocytose qui impose un hémogramme à trois, puis six mois, puis annuel. La décision se discute donc au cas par cas, en concertation pluridisciplinaire, la surveillance clinique et biologique étant indissociable de la prescription.