Intégrité de la barrière cutanée : Les kératinocytes synthétisent la kératine, une protéine fibreuse qui assure la cohésion et l’élasticité de notre épiderme. En surface, on retrouve les cornéocytes riches en kératine qui jouent un rôle de "vigile" en filtrant une bonne partie des agresseurs. Blessures mécaniques ou déshydratation sont également des agressions potentielles auxquelles doivent répondre les kératinocytes. Les agressions extérieures étant nombreuses (microorganismes, pollution, UV ...), les cornéocytes (kératinocytes de surface) s’usent vite, c'est pourquoi la peau en produit de nouveaux en permanence.
Orchestration des réponses immunitaires : les kératinocytes sonnent également l’alarme quand un agresseur attaque le microbiome, en produisant et libérant des cytokines. Certaines cytokines sont stockées dans le kératinocyte lui-même, et libérées rapidement, tandis que d’autres doivent être fabriquées au sein de la cellule. Les kératinocytes sont également en mesure de recevoir les signaux d'alarme par le biais de leurs récepteurs. C'est une machinerie bien rodée !
Protection aux UV : Les kératinocytes participent également à la protection de la peau contre les rayons UV en accueillant les pigments de mélanineprovenant des mélanocytes de la couche basale de l'épiderme. Les mélanocytes, après avoir synthétisé les pigments de mélanine, les transfèrent aux kératinocytes qui se chargent de les faire migrer aux couches supérieures de l'épiderme. C'est dans le kératinocyte que la mélanine exercera sa fonction de protection de l'ADN de ces cellules aux rayonnements UV.
Sensibilité à la douleur : Les kératinocytes jouent un rôle important dans le développement de la douleur : ces cellules non neuronales constituent pourtant de véritables capteurs sensoriels, capables de répondre à des stimulations physiques et chimiques issues de leur environnement et d’y répondre en émettant des signaux chimiques en direction des neurones sensoriels : elles sont à l'origine même de l’information douloureuse.
Gestion de l'inflammation cutanée : les kératinocytes seraient dotés d'une mémoire inflammatoire et joueraient alors un rôle dans l'inflammation cutanée, les blessures et les infections. Une publication extrêmement récente (Ye, Avril 2025) investigue sur un nouveau potentiel thérapeutique des affections cutanées inflammatoires chroniques par ciblage des kératinocytes. Affaire à suivre !
Résistance des cheveux : La kératine, qui se trouve aussi au sein de la fibre capillaire, est formée à partir d’acides aminés soufrés, tels que la Cystéine ou la Méthionine. Les atomes de soufre contenus dans ces acides aminés forment entre eux des liaisons appelées « ponts disulfures », qui assurent la cohésion et la solidité des filaments de kératine, et donc la résistance du cheveu.