Posture de yoga : routines, équipements et bonnes pratiques

Le yoga séduit de plus en plus de personnes en quête d’un mieux-être global : envie de bouger sans se faire mal, de souffler ou simplement de dérouler un tapis pour retrouver souplesse et calme intérieur. Au cœur de cette pratique se trouvent les postures de yoga, appelées āsana, qui allient mouvement, respiration et présence à soi. Bien plus que de simples positions, elles visent à rééquilibrer le corps, apaiser le mental et renforcer la vitalité au quotidien. Que l’on découvre la posture du chien tête en bas ou que l’on explore des postures plus engagées comme le corbeau ou le pont, l’essentiel est de savoir comment les pratiquer, avec quel équipement et dans quel ordre. Cet article vous guide pas à pas pour adopter les bonnes postures, progresser à votre rythme et pratiquer en toute sécurité.

Temps de lecture : +4 min.

Les postures de yoga : définition

Les postures de yoga, ou āsana, désignent l’ensemble des positions corporelles utilisées pour mobiliser le corps tout en travaillant la respiration et la concentration. À l’origine, elles servaient à préparer le corps à la méditation : rester assis longtemps exige une colonne stable, un bassin ancré et un souffle régulier. Au fil du temps, les écoles de yoga ont enrichi ce répertoire de postures debout, assises, inversées ou allongées, chacune sollicitant différemment les chaînes musculaires, les articulations et le système respiratoire. On retrouve par exemple des postures de stabilité (le guerrier), d’ouverture (le papillon), d’étirement global (le chien tête en bas), d’assouplissement de la colonne (les postures du chat) ou encore de relaxation (le cadavre).

Toutes partagent un même principe : rechercher un alignement juste. Il s’agit de placer correctement ses appuis, d’engager le centre du corps, d’ouvrir la cage thoracique pour respirer librement et d’allonger la nuque. Plutôt que de forcer, on privilégie la progression, le ressenti et l’écoute du corps. La qualité du geste prime sur l’amplitude. C’est ce qui rend le yoga accessible à tous : on adapte la durée, l’intensité, les accessoires et le rythme selon son niveau ou son énergie du jour.

Pourquoi pratiquer le yoga ? Quels en sont les bienfaits ?

Pratiquer régulièrement les postures de yoga peut accompagner le bien-être global, sans se substituer à un suivi médical lorsque celui-ci est nécessaire. Le yoga :

  • Aide à relâcher les tensions : certaines postures comme le poisson ou le papillon ouvrent la poitrine et les hanches, souvent contractées par la position assise prolongée.

  • Favorise une meilleure mobilité : les enchaînements doux entretiennent la souplesse articulaire et la tonicité musculaire utiles au quotidien.

  • Soutient l’équilibre corps-respiration : en liant mouvement et souffle, on stimule la respiration profonde, ce qui contribue à un sentiment de calme.

  • Invite à la présence : tenir un guerrier 2 ou un héros demande de rester concentré, ancré, centré sur l’instant.

  • Propose une activité physique douce : selon l’intensité choisie, le yoga peut remplacer une séance de renforcement léger, notamment avec les postures debout ou d’appui sur les bras.

Beaucoup apprécient aussi son côté ritualisant : pratiquer à heures fixes, sur le même tapis, avec les mêmes postures de base, installe une régularité qui apaise et crée un espace pour soi, sans recherche de performance.

Liste des postures et pour qui ?

Toutes les postures ne se valent pas en termes de difficulté. Pour éviter les découragements (ou les positions tenues en force), il est utile de les classer selon leur accessibilité.

Postures faciles / débutant

Idéales pour découvrir les appuis, le souffle et l’alignement.

  • Chien tête en bas (Adho Mukha Svanasana) : étire l’arrière des jambes et le dos tout en renforçant doucement les épaules. On peut plier les genoux si l’arrière des jambes est raide.

  • Postures du chat (dos rond / dos creux) : mobilisent la colonne en douceur.

  • Papillon : assis, plantes de pieds ensemble, genoux ouverts ; favorise l’ouverture des hanches.

  • Cadavre (Savasana) : allongée, bras le long du corps, posture de relaxation finale indispensable.

  • Héros : assise entre les talons, pour travailler la verticalité et l’ancrage, avec un coussin si besoin.

Postures intermédiaires

Pour celles et ceux qui pratiquent déjà régulièrement.

  • Guerrier 1, 2 et 3 : renforcent les jambes, stabilisent le bassin et développent la concentration. Le guerrier 2 reste le plus accessible.

  • Pont : allongé sur le dos, on décolle le bassin pour activer l’arrière du corps.

  • Pigeon (ou pigeon débutant) : étirement ciblé de la hanche ; un coussin sous la fesse de la jambe pliée aide à stabiliser.

  • Poisson : ouvre la poitrine et rééquilibre les épaules enroulées.

Postures avancées

À aborder avec prudence, après un bon échauffement.

  • Corbeau : appui sur les mains demandant force dans les bras et gainage.

  • Position chandelle : posture inversée où le bassin se place au-dessus des épaules ; elle nécessite un bon contrôle cervical et un accompagnement adapté.

  • Variantes d’équilibre : guerrier 3 tenu longtemps, transitions dynamiques ou postures sur un pied développent l’axe et la proprioception.

On progresse en yoga non pas en “cochant” des postures, mais en améliorant la qualité de celles qu’on pratique déjà. Tenir un chien tête en bas avec une respiration fluide apporte souvent plus de bénéfices qu’une posture spectaculaire réalisée trop tôt.

Comment pratiquer ?

Bonne nouvelle : on peut pratiquer le yoga chez soi, sans matériel coûteux. Quelques éléments facilitent toutefois le confort :

  • Un tapis antidérapant pour éviter de glisser.

  • Des briques ou coussins pour adapter les postures et amener le sol vers soi quand la souplesse est limitée.

  • Une tenue souple qui n’entrave ni les genoux ni les épaules.

  • Un espace calme et dégagé, même petit, pour bouger sans contrainte.

  • Un support vidéo ou audio (optionnel) pour garder le rythme et éviter de rester trop longtemps dans une position.

Points de pratique à garder en tête

  • Commencer par un échauffement (mobilisation de la colonne, des épaules, des hanches).

  • Synchroniser mouvement et respiration : inspirer à l’ouverture, expirer à l’effort.

  • Ne jamais aller dans la douleur : une tension qui tire est normale ; une douleur vive, articulaire ou qui bloque la respiration indique qu’il faut sortir de la posture.

  • Adapter la durée : mieux vaut trois respirations de qualité que dix en apnée.

  • Privilégier la symétrie : ce qui est fait d’un côté doit être fait de l’autre.

Quelle routine saine adopter ?

Pour qu’une pratique soit bénéfique, elle doit rester réaliste. Voici une proposition de routine “type”, à adapter selon le temps disponible.

  1. Phase d’arrivée (2 min) : assis ou allongé, observer sa respiration, déposer la journée, choisir une intention (“je bouge en douceur”, “je me détends”).

  2. Échauffement (5 min) : postures du chat, cercles d’épaules, ouverture de hanches, salutations au soleil douces.

  3. Séquence principale (10-15 min) : une posture d’ancrage (guerrier 1 ou 2), une d’ouverture (papillon ou pigeon débutant), une de renforcement (pont), une de détente (chien tête en bas tenu 5 respirations).

  4. Retour au calme (3-5 min) : posture du poisson ou torsion allongée, puis cadavre pour intégrer.

Cette routine peut être pratiquée trois fois par semaine, ou en version plus courte chaque jour. L’essentiel est de conserver le même fil conducteur : échauffer, mobiliser, renforcer ou étirer, puis relâcher.

Contre-indications

Même si le yoga est une pratique douce, certaines postures ne conviennent pas à tout le monde. Les inversées, celles qui compriment le cou ou s’appuient fortement sur les poignets doivent être abordées avec précaution.

  • En cas de pathologie, de grossesse, de douleurs aiguës ou post-opératoires, demander l’avis d’un professionnel de santé.

  • Ne pas forcer sur les articulations : si la hanche ne va pas en posture du pigeon, on surélève ou on choisit une autre ouverture.

  • Surveiller la respiration : si elle devient courte ou saccadée, la posture est trop intense.

  • Prudence avec le rachis cervical : la chandelle demande un encadrement spécifique.

  • Rester dans un cadre de bien-être, sans objectif thérapeutique.

Seul un professionnel de santé est habilité à poser un diagnostic et à proposer un suivi adapté. Les postures décrites ici s’inscrivent dans une démarche de mouvement doux et de confort corporel, non médicale.

Conseil de l’expert

Beaucoup de personnes se précipitent vers les postures avancées parce qu’elles sont jolies à voir, alors que leur corps aurait surtout besoin de répéter les fondamentaux. Refaire régulièrement le chien tête en bas, le guerrier 2 et le papillon améliore déjà la mobilité et la posture du quotidien. Ajoutez une respiration lente, toujours par le nez, et un temps de récupération en posture du cadavre : vous obtenez une séance complète et équilibrée en moins de vingt minutes.

En savoir plus

Quel est le nom de la plus célèbre posture de yoga ?

La posture du chien tête en bas (Adho Mukha Svanasana) est sans doute la plus célèbre et la plus pratiquée dans le monde. Présente dans de nombreux enchaînements comme la salutation au soleil, elle étire le dos et les jambes tout en renforçant les bras. C’est une posture d’équilibre entre ancrage et légèreté, souvent utilisée comme transition ou récupération au sein d’une séance.

Quelles sont les 12 postures de base du yoga ?

Les douze postures de base, issues du Hatha Yoga, forment une séquence complète alternant force, souplesse et détente. On y retrouve notamment la posture de la tête au genou, le cobra, la sauterelle, l’arc, le poisson, la pince, le triangle, le paon, le chameau, la position chandelle, le pont et la posture du cadavre. Ensemble, elles mobilisent tout le corps et encouragent une respiration profonde.

Quelles sont les principales postures de yoga ?

Parmi les postures les plus connues figurent le chien tête en bas, les guerriers 1, 2 et 3, le pigeon, le pont, le poisson, la position chandelle et le cadavre. Ces postures représentent les grands axes du travail corporel : ancrage, ouverture, équilibre et relâchement.

Zoom sur notre rédactrice naturopathe, Olivia Rabadan

Naturopathe depuis 2020 et praticienne en massage bien-être, Olivia accompagne celles et ceux qui souhaitent retrouver un équilibre durable, naturellement. Son approche est à la fois professionnelle et profondément humaine. L’écriture est pour elle une façon d’allier pédagogie et partage, avec simplicité et sincérité. À travers ses articles, elle propose des conseils simples, concrets et accessibles, dans une vision globale de la santé.

Bibliographie

1

Yoga Journal, Ressources et références pédagogiques sur les āsana. yogajournal.com

2

Organisation Mondiale de la Santé (OMS) – Recommandations mondiales sur l’activité physique pour la santé.

sports.gouv.fr/sites/default/files/2023-04/brochure-recommandations-oms-activit-physique-pour-la-sant--5711.pdf

3

Moonaz S., Bingham C. O., Wissow L., Bartlett S. J. – Yoga in sedentary adults with arthritis: effects of a randomized controlled pragmatic trial.

Journal of Rheumatology, 2015. pmc.ncbi.nlm.nih.gov/articles/PMC4490021/