Mélanine et cheveux : son rôle essentiel dans leur pigmentation

Il s’agit d’un pigment naturellement sécrété par notre corps humain, qu’elle « colore » des pieds à la tête. Cette pigmentation a surtout des vertus protectrices : elle nous protège (jusqu’à un certain point…) des rayons ultraviolets.  La production de mélanine (ou plutôt des mélanines, puisqu’il en existe plusieurs types) est assurée par des cellules spécialisées appelées « mélanocytes ». Leur activité est régulée par la tyrosinase, une enzyme qui interagit avec la tyrosine, un acide aminé.

 Au cours de la mélanogenèse (= processus biologique de synthèse de mélanine), des organites spécifiques aux mélanocytes connus sous le nom de « mélanosomes » se remplissent de pigments mélaniques. Une fois pleins, ils se répartissent dans tout le corps pour « teindre » l’épiderme et les phanères. Le taux de mélanine, la taille des mélanocytes ainsi que la distribution des mélanosomes sont autant de facteurs qui conditionnent notre pigmentation à plusieurs niveaux.

Plus les années passent, plus notre corps fatigue. Sa tyrosinase, facteur clé de la mélanogenèse, peut devenir moins active. En parallèle, le nombre de mélanocytes disponibles dans notre organisme baisse, et ceux qui restent sont de moins en moins performants. Ces phénomènes croisés provoquent une chute du taux de mélanine, et donc une dépigmentation progressive des cheveux lors de la pousse. D’où ce blanchissement des cheveux (ou canitie), conséquence de notre vieillissement physiologique.  

En général, nos cheveux commencent à blanchir vers 30 ans. Néanmoins, l’apparition des cheveux blancs découle sans doute d’une certaine programmation génétique. C’est ainsi que plusieurs d’entre nous auront des cheveux blancs très tôt, à la vingtaine. À l’inverse, d’autres devront attendre 70 ans ou plus pour atteindre une canitie complète. Bref, nous vieillissons toutes différemment !

Alors qu’il ne s’agissait autrefois que d’une hypothèse, des chercheurs américains ont prouvé qu’il existait un lien entre le stress psychosocial et l’apparition précoce de cheveux blancs chez l’être humain (étude clinique). Il semble (heureusement) qu’il puisse s’agir d’un phénomène réversible, du moins lorsqu’il est la conséquence d’un déséquilibre interne transitoire (chamboulement hormonal, pic de stress, etc.). Ce n’est pas du tout le cas chez les souris, où la canitie est irréversible.

Enfin, ne négligeons pas l’impact des agressions extérieures sur la beauté de notre chevelure. Notre cuir chevelu est, comme notre peau et le reste de notre organisme, soumis aux influences néfastes des radicaux libres (= stress oxydatif). À commencer par les rayons UV, qu’il subit de plein fouet…

Une fois que le stock de cellules souches proches des follicules pileux est épuisé, il est malheureusement impossible de repigmenter des cheveux blancs. Dès lors que la synthèse de mélanine s’arrête (ou presque) et qu’il y a absence de pigments, on ne peut pas « recolorer » naturellement le cheveu.

 Certains compléments alimentaires sur le marché intègrent du PABA (acide para-aminobenzoïque), mais ses éventuels bienfaits cosmétiques sur la pigmentation des cheveux restent trop peu documentés. Certains spécialistes évoquent même des effets purement temporaires.

 Il reste toujours possible d’utiliser des stratagèmes de coloration artificielle, qui vous aideront à réimprimer une couleur plus uniforme sur votre chevelure. Vous connaissez sans doute déjà le henné, traditionnellement utilisé comme colorant capillaire. Pensez aussi à d’autres solutions un peu moins connues (mais tout aussi intéressantes !) à base de poudres ayurvédiques, comme le Bhringaraj.