Soulager l'eczéma : nos solutions naturelles

L’eczéma atopique, aussi appelé dermatite atopique est une pathologie fréquente, qui se diagnostique dès les premiers mois de l’existence ou apparait dans la petite enfance. Elle est évolutive et peut être très handicapante, malgré les prises en charge médicamenteuses. C’est une maladie multi factorielle, qui nécessite un changement complet des habitudes au quotidien. Pour pouvoir améliorer l’état de la peau, il faut bien comprendre le terrain, ce qui entretient l’inflammation du tissu cutané et les facteurs déclencheurs des crises. Voici un guide complet avec tous les conseils naturopathiques et micronutritionnels très efficaces pour comprendre le terrain atopique et espacer les crises.


L’eczéma atopique, c’est quoi ?

La dermatite atopique est une pathologie inflammatoire chronique, caractérisée par une sécheresse cutanée et une hyperréactivité de la peau qui favorise l’apparition de lésions inflammatoires très prurigineuses, évoluant par crise. Ces lésions s’étendent facilement et handicapent fortement le sujet qui en souffre. La peau s’épaissit et prend un aspect cartonné inesthétique. L’eczéma peut siéger au niveau du cou, des extrémités, du visage, des plis des genoux et des coudes… La localisation change avec l’âge.

Pendant une poussée, les symptômes évoluent en quatre phases : d’abord une phase érythémateuse très chaude et inflammatoire, puis une phase vésiculeuse et ensuite suintante et desquamative. Le grattage augmente le caractère prurigineux des lésions et le risque de surinfection. Anxiété, fatigue, insomnies et baisse de l’estime de soi qui en découlent, peuvent rapidement alimenter un cercle vicieux psycho-émotionnel défavorable à l’amélioration.

Par ailleurs, on constate que les sujets qui souffrent d’eczéma développent aussi en parallèle d’autres pathologies, comme les allergies (rhinites, conjonctivites, allergies alimentaires) et l’asthme. Parfois aussi à l’âge adulte des problèmes intestinaux peuvent apparaître.

L’eczéma s’exprime donc comme une maladie des interfaces peau, poumons et intestins. Elle doit donc être accompagnée de manière intégrative et non seulement locale, pour espérer aboutir à une amélioration sur le long terme.

Les conseils complémentaires micro-nutritionnels

Les compléments micro nutritionnels sont incontournables et absolument nécessaires, en plus de tous les conseils précédents et de l’utilisation des huiles essentielles (développée dans notre article : SOULAGER L’ECZEMA AVEC LES HUILES ESSENTIELLES) pour espérer améliorer le confort de la peau.

ZINC (Bisglycinate)

Le zinc joue un rôle très important dans l’équilibre des réactions inflammatoires et immunitaires. Il est recommandé pendant les chocs infectieux et en cas d’état inflammatoire chronique dermatologique. Il est par ailleurs souvent en carence chez le sujet à la peau atopique. Son dosage est de 15 mg par jour, à prendre le soir au coucher ou le matin à jeun. En cure de 2 mois, il a montré de bons résultats. Le sel de zinc le mieux assimilé est le bisglycinate.

Vitamine D3

De nombreuses études montrent les bénéfices d’une supplémentation en Vitamine D3 sur la dermatite atopique. Au-delà de son intérêt sur la peau, c’est une vitamine très fréquemment en carence et aussi nécessaire au bon fonctionnement du système nerveux et de l’immunité.

  • Bébés de 0 à 2 ans : 400 à 800 UI par jour

  • Enfants 2 à 8 ans : 1000 UI par jour

  • Enfant 8 à 12 ans : 2000 UI par jour

  • Adulte, enfant >12 ans : (1000UI/15Kg) par jour, soit 2 000 à 4 000 UI par jour

  • Femme enceinte : 4000 à 5000 UI par jour, (réduit le risque de pré-éclampsie et diabète gestationnel et de surpoids du bébé)

  • Personnes âgées : 5000 UI par jour

Vitamine D3

Hautement dosé en Vitamine D3 d'origine naturelle et vegan, ce complément alimentaire est conseillé notamment pour soutenir l'immunité et préserver le capital osseux. Connue comme la "vitamine du soleil", la vitamine D est particulièrement recommandée lorsque l'exposition au soleil est limitée.


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Omega 3

Le OMEGA 3 sont des acides gras polyinsaturés essentiels à l’organisme, c’est-à-dire que le corps ne sait pas les fabriquer. Il les puise dans l’alimentation pour subvenir à ses besoins pour la régénération des cellules et la lutte contre les foyers inflammatoires. Ces acides gras essentiel type EPA (anti-inflammatoires) et DHA (régulateurs nerveux contre l’anxiété) ont un rôle anti-allergique et anti-inflammatoire en modulant les prostaglandines anti-inflammatoires. Ils contribuent aussi à l’équilibre nerveux, la gestion de l’anxiété et la régénération cellulaire.

Les cellules de la peau se régénèrent tous les 28 jours et l’alimentation est pauvre en OMEGA3. On les trouve soit d’origine végétale dans l’huile de lin et de colza ou la cameline et puis aussi d’origine animale dans les poissons gras comme le thon, maquereau, saumon, sardine, anchois.

Leur supplémentation sous forme d’oléocapsules est un point essentiel pour espérer avoir un début d’amélioration de la dermatite atopique.

2 grammes par jour sous forme d’huile de poissons par jour contenant EPA et DHA, EN CONTINU.

Enfants à partir de 3 ans : 1 g par jour à ouvrir et à diluer dans un peu de compote.

Le saviez-vous? Grossesse, OMEGA 3 et eczéma

Pendant la grossesse, la prise de compléments alimentaires sources d’acide gras poly insaturé (huiles de poissons) permet de réduire le risque de dermatite atopique et d’allergie pendant les premières années de vie du bébé à naître.

Omega 6 d’origine végétale : bourrache, onagre, chanvre

Les supplémentations en OMEGA 6 d’origine végétale montrent de beaux résultats sur les états inflammatoires de la peau atopique. On peut les utiliser par voie interne ou aussi et surtout en application locale notamment avec les huiles végétales de bourrache et d’onagre.

La gemmotherapie

La gemmothérapie offre de bons résultats sur l’eczéma. C’est l’utilisation des bougeons de plantes, obtenus par macération dans un mélange alcool + glycérine + eau. Ces extraits sont des concentrés de vitamines, minéraux et diverses molécules aux propriétés hautement médicinales. Le bourgeon d’orme rouge est conseillé pour l’eczéma suintant, celui du cèdre du Liban, pour l’eczéma sec, et le noyer est très complémentaire utilisé comme dépuratif intestinal (pour soulager la fonction émonctorielle de la peau et des intestins). Les trois utilisés en synergie, permettent d’améliorer significativement l’état de la peau.

Utilisation recommandée :

  • Adultes : 15 gouttes du mélange des trois, matin et soir, dans un peu d’eau en cure de 3 semaines.

  • Enfants à partir de 3 ans : 1 goutte par jour par année d’âge. Par exemple, un enfant de 4 ans prendra 4 gouttes par jour. Commencer par 1 goutte et augmenter d’une goutte chaque jour pendant 3 semaines.

Avertissement

Les conseils donnés ici ne remplacent pas une consultation médicale, ils sont donnés en guise de complément de soin et ne se substituent pas au traitement médicamenteux proposé par le médecin.

Astuce du quotidien

Pour minimiser l’effet détergent de l’eau pendant une douche : appliquer en couche épaisse un beurre de karité ou d’avocat juste avant, cela servira d’écran et isolera la peau du décapage pendant la toilette. Minimiser la durée passée sous l’eau et aussi la température de l’eau.

En savoir plus

Pourquoi développe-t-on de l’eczéma atopique ?

L’eczéma existe depuis des millénaires. C’est en 1933 qu’on emploie le terme de dermatite atopique pour signifier la complexité de cette pathologie qui semble toucher plusieurs organes, comme les voies respiratoires ORL et les poumons. Le mot atopie trouve son étymologie dans atopià, qui signifie : état de ce qui n’est pas à sa place. La peau atopique se développe sur un terrain prédisposé génétiquement, il semblerait en effet qu’il y ait un défaut du gène codant pour des protéines d’étanchéité de la peau, favorisant ainsi l’hyperperméabilité cutanée, la pénétration de microorganismes pathogènes et d’allergènes, ce qui alimente l’état inflammatoire. L’eczéma est aussi corrélé à des facteurs environnementaux comprenant divers allergènes. Si le stress et l’anxiété sont des conséquences de l’atopie, ce sont aussi des facteurs favorisants les poussées.


Quels sont les facteurs favorisants et déclenchants de l’eczéma ?

Le peau hyperactive et perméable réagit de manière amplifiée à certains facteurs comme :

  • L’eau : il faudra minimiser la durée de la douche et éviter les bains. L’eau a un effet détergent sur la peau qui n’est pas favorable à son équilibre physiologique. Sur une peau atopique, elle déclenche quasiment instantanément des foyers inflammatoires qui démangent, dès la sortie de douche. L’installation d’un osmoseur est vivement recommandée pour améliorer la tolérance de l’eau.

  • Les détergents : les savons, gels douche et tensio-actifs détruisent le film hydro-lipidique déjà insuffisant en cas d’eczéma. Il faut restreindre leur utilisation aux seules parties qui le nécessitent comme les parties intimes, les pieds et les aisselles, et consulter les astuces proposées dans le paragraphe plus bas : Toilette du visage.

  • Les allergènes alimentaires : la confrontation à divers allergènes favorise les plaques d’eczéma. Il est donc recommandé d’être vigilant par rapport à ces contacts potentiels : produits laitiers, gluten, œufs, fruits à coques. Il est observé que l’éviction des produits laitiers de l’alimentation des sujets atopiques permet de diminuer le niveau inflammatoire de la peau et d’améliorer aussi l’immunité des muqueuses respiratoires : les enfants ne consommant pas de produits laitiers ont moins de rhinopharyngite et se défendent mieux par rapport aux virus qu’ils attrapent dans les collectivités. Le gluten est la protéine de nombreuses céréales. On le retrouve dans le blé, l’orge, le seigle, l’épeautre et l’avoine, ainsi que dans tous les produits dérivés (farines, poudres, pains, biscuits …). Les fruits à coques sont potentiellement allergisants comme : amandes, noisettes, noix de cajou, noix de pécan, pistaches, pignons de pin, noix du Brésil, noix de macadamia. Il est recommandé d’être prudent aussi avec les poissons, crustacées et mollusques, car il est fréquent que des enfants à la peau atopique y soient allergiques. Le chocolat contient de l’histamine et sa consommation peut déclencher une poussée d’eczéma. Le soja est considéré comme un allergène à déclaration obligatoire sur les étiquetages. Sa consommation est déconseillée en cas d’eczéma.

  • Les allergies de contact sont aussi fréquentes, la naturalité des produits en contact avec la peau est essentielle notamment pour : les cosmétiques, produits d’hygiène, maquillage, vêtements, parfums, lessives, draps…

  • Le stress : le lien entre l’équilibre nerveux et l’état de la peau est établi. Il est physiologique et remonte au moment de la conception, lorsque les premières cellules de vie apparaissent. En effet, les cellules de la peau et celles du système nerveux sont issues du même feuillet embryonnaire et ont donc une racine embryonnaire commune. Le stress enflamme le tissu nerveux et peut déclencher des crises d’eczéma, et inversement l’eczéma alimente une détresse psychique et « enflamme » le tissu nerveux.

  • Le froid : les agressions par le froid, les gerçures ou les gelures sont des facteurs favorisant les lésions eczémateuses.

  • La transpiration : elle modifie le microbiote, acidifie et irrite la peau. Les grands sportifs et/ou les personnes qui transpirent beaucoup doivent porter une attention particulière à ce facteur déclenchant, en évitant au maximum les contacts prolongés.

  • La dysbiose : on connaît le lien entre le microbiote de la peau et celui des intestins. Ces bactéries amies intestinales jouent un rôle important dans la maîtrise des états inflammatoires et notamment dermatologiques. En cas de perturbation de cet écosystème bactérien intestinal, appelée dysbiose, les lésions eczémateuses sont favorisées. Un sujet eczémateux doit donc prendre soin régulièrement soin de l’équilibre de ses intestins, avec les conseils avisés d’un naturopathe.

  • La présence de conservateurs dans les produits cosmétiques et d’hygiène corporelle (déodorants, crèmes, gels hydroalcooliques, dentifrices…), comme le triclosan perturbe le microbiote cutané et favorise l’émergence d’une dysbiose ainsi que des résistances bactériennes. Cela ne fait qu’amplifier le déséquilibre cutané inflammatoire de la peau atopique et son hyperréactivité.

Pour aller plus loin

Bibliographie

1

Rôle du microbiote dans la dermatite atopique – Micronutrition et probiotique

Thèse Dr en pharmacie - Tours, Carluer Léa, 28 février 2022

2

Le triclosan perturbe le microbiote cutané

3

L’huile de bourrache, d’onagre et OMEGA 6 favorables aux sujets à la peau atopique Borage oil in the treatment of atopic dermatis Rachel H, Ann Allergy Asthma Immunol 2008 Jan ;100(1) :66-73 Gamma-linolenic acid supplementation for prophylaxis of atopic dermatitis a randomized controlled trial in infants at high familial risk. Van Gool CJ1, Am J Clin Nutr. 2003 Apr;77(4):943-51 A meta-analysis of randomized, placebo-controlledclinical trials of Efamol evening primrose oil in atopicec zema. Where do we go from here in light of more récent discoveries?

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