Mycose buccale : tout savoir

Inconfortable et parfois douloureuse, une mycose buccale n’est jamais la bienvenue quand elle survient. Toutefois, une prise en charge rapide permet généralement de s’en débarrasser rapidement. Dépôts blanchâtres, sensation de brûlure, langue rouge… savoir identifier les symptômes d’une mycose buccale est essentiel pour agir dès les premiers signes. Dans cet article, découvrez tout ce qu’il y a à savoir sur cette infection fongique. On vous livre également de précieux conseils pour préserver la santé de votre bouche et prévenir ainsi les récidives.

Par Amandine Granger
Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce qu’une mycose buccale ?

Une mycose buccale est une infection fongique qui se développe au niveau des muqueuses de la bouche. L’agent pathogène responsable est un champignon microscopique. La plupart du temps, il s’agit de Candida albicans, une levure également impliquée dans les mycoses vaginales et cutanées. Les symptômes typiques d’une candidose buccale sont l’apparition de taches blanches dans la bouche, une langue rouge et enflammée et une sensation de brûlure désagréable.

Les différents types de candidoses buccales

Il existe plusieurs types de mycoses buccales, reconnaissables selon leurs manifestations :

Le muguet : très courant chez les bébés, le muguet provoque un dépôt blanc sur la langue, parfois confondu avec des résidus de lait. Toutefois, les taches blanches dues à un champignon sur la langue sont plus difficiles à enlever et, lorsqu’on tente de les retirer, la muqueuse sous les dépôts est souvent rouge et irritée.

La perlèche : cette mycose buccale touche la commissure des lèvres. La perlèche se manifeste par l’apparition de petites fissures rouges et suintantes, accompagnées d’une sensation de brûlure. La douleur s’intensifie lorsqu’on ouvre la bouche, ce qui peut rendre difficile le simple fait de parler ou de sourire.

La candidose érythémateuse aiguë : des plaques rouges, brillantes et douloureuses apparaissent sur les muqueuses de la bouche ainsi qu’une sécheresse buccale. Ce type de mycose est souvent associé à un déséquilibre de la flore après la prise d’un traitement antibiotique.

La candidose hyperplastique chronique : elle concerne surtout les fumeurs et se présente sous forme d’épaisses plaques blanches sur la langue et les gencives. Celles-ci adhèrent fortement et sont difficiles à retirer.

La candidose atrophique chronique : également appelée stomatite prothétique, cette mycose se développe sous les prothèses dentaires, en particulier lorsque ces dernières sont mal ajustées ou pas assez nettoyées. Cela crée une inflammation chronique au niveau de la gencive située sous la prothèse.

Quelle est la durée d’une mycose à la bouche ?

Une mycose buccale peut disparaître spontanément en quelques semaines ou continuer de proliférer et s’aggraver. Une consultation médicale est donc indispensable pour qu’un médecin puisse évaluer quelle prise en charge est la plus adaptée. Lorsqu’un traitement antifongique est commencé, les symptômes disparaissent généralement en 1 à 3 semaines.

Comment peut-on attraper une mycose dans la bouche ?

Notre corps abrite des milliers de micro-organismes, principalement des bactéries, mais aussi des champignons, qui constituent un véritable écosystème. Parfois, une espèce se développe anormalement et prend le dessus sur les autres, ce qui provoque un déséquilibre à l’origine d’une infection. Candida albicans est une levure naturellement présente dans nos différentes flores. Lorsqu’elle prolifère de façon anarchique, elle peut ainsi engendrer une infection fongique qui peut se manifester sur la peau, les parties génitales ou encore dans la bouche. Plusieurs facteurs peuvent favoriser son développement, tels que :

Une alimentation riche en sucre : Candida albicans est très friand de sucre. Ainsi, une alimentation riche en sucreries, en boissons sucrées (jus de fruits, sodas…), en céréales raffinées (pain blanc, pâtes blanches…) favorise sa multiplication.

Une baisse des défenses immunitaires : une période de stress intense ou de grande fatigue peut affaiblir temporairement les défenses de l’organisme, qui devient alors plus vulnérable face aux agents pathogènes. Les mycoses buccales sont également fréquentes chez les bébés, car leur système immunitaire n’est pas encore complètement développé.

La prise de certains médicaments : certains traitements, comme les antibiotiques, les corticoïdes et les neuroleptiques, peuvent favoriser le développement de Candida albicans. En effet, les antibiotiques modifient la flore buccale et inhibent les bactéries qui régulent normalement sa présence. Les corticoïdes peuvent induire un affaiblissement des défenses immunitaires. Les neuroleptiques, quant à eux, peuvent provoquer une sécheresse buccale, ce qui augmente le risque de prolifération fongique.

Un manque d’hygiène dentaire : un brossage de dents insuffisant favorise l’accumulation de tartre et crée un déséquilibre de la flore buccale.

Une prothèse dentaire mal ajustée : lorsqu’une prothèse est mal positionnée, cela provoque des zones de frottements et d’humidité, et crée ainsi un terrain idéal pour la prolifération du champignon.

Une sécheresse buccale : la salive contribue à l’équilibre de la santé buccale. En cas de salivation insuffisante, Candida albicans trouve un environnement favorable à son développement.

Certaines maladies : les mycoses buccales sont plus fréquentes en cas de diabète de type 2, car un taux de sucre élevé dans la salive favorise la prolifération des champignons. Les personnes atteintes du VIH sont également plus vulnérables, car leur système immunitaire est moins efficace pour contenir le développement de l'agent infectieux.

Comment savoir si on a une mycose de la bouche ?

Les symptômes d’une mycose buccale peuvent être différents en fonction de la localisation et du type de mycose. Mais bien souvent, on retrouve ce type de manifestations :

  • Des plaques blanchâtres : un enduit blanc et crémeux apparaît sur la langue, les joues, le palais ou les gencives.

  • Une sensation de brûlure : l’inflammation des muqueuses provoque des douleurs semblables à celles d’une brûlure, souvent accompagnées d’une sensation de sécheresse.

  • Une chéilite : en cas de perlèche, des fissures douloureuses apparaissent dans les coins des lèvres et gênent l’ouverture de la bouche.

  • Une langue rouge et douloureuse : l’infection provoque une inflammation qui irrite les papilles.

  • Une perte ou une altération du goût : certaines personnes ressentent une diminution du goût ou un goût métallique désagréable.

  • Une difficulté à avaler : dans les cas les plus sévères, la mycose peut se développer jusque dans la gorge, ce qui peut provoquer des douleurs à la déglutition.

  • Des démangeaisons : même si elles sont plus rares, certaines candidoses buccales peuvent provoquer une sensation de picotements et de démangeaisons.

Que faire si l’on pense avoir une mycose ?

Si vous pensez avoir une mycose buccale, nous vous recommandons de prendre rendez-vous avec votre médecin traitant. En effet, un examen médical est nécessaire pour confirmer le diagnostic, en particulier si c’est la première fois que vous présentez ce type de symptômes. Une simple observation des lésions suffit généralement au médecin pour identifier une mycose buccale. En fonction de votre situation personnelle et du stade de progression de la mycose, il pourra vous proposer une prise en charge adaptée. Le plus souvent des traitements antifongiques locaux suffisent à neutraliser la mycose. Ils se présentent sous forme de crèmes, de pastilles ou de gouttes à appliquer directement dans la bouche. Dans les cas les plus avancés, des antifongiques oraux sont prescrits pour permettre une action plus généralisée. Parfois, des examens complémentaires peuvent être envisagés, notamment en cas de chronicité. Ils permettent d’identifier avec précision l’agent pathogène responsable des mycoses à répétition et de pouvoir adapter le traitement de manière plus ciblée.

En complément de votre traitement, vous pouvez réaliser des bains de bouche naturels au bicarbonate de soude. En effet, il permet de réduire l’acidité de la bouche, ce qui crée un environnement défavorable au développement du champignon. Pour utiliser cette solution naturelle contre les mycoses buccales, mélangez 1 cuillère à café de bicarbonate de soude dans un demi-verre d’eau. Faites un gargarisme avec le mélange en le gardant 1 minute en bouche, puis recrachez.

Comment prévenir les récidives d’une mycose à la bouche ?

Pour vous débarrasser définitivement des mycoses à la bouche, préserver ou restaurer l’équilibre de votre flore buccale est essentiel. Pour cela, certains gestes et bonnes habitudes à intégrer dans votre quotidien peuvent vous y aider.

  1. Réduisez votre consommation de sucre : c’est la première étape indispensable si vous êtes sujet aux mycoses à répétition. Limitez autant que possible les boissons sucrées, l’alcool (en particulier la bière, riche en sucre et en levure), les pâtisseries, les biscuits, le pain blanc et les céréales raffinées.

  2. Boostez vos défenses immunitaires : un système immunitaire fort est votre meilleure protection contre les infections. Le zinc, les vitamines C et D ainsi que les oméga-3 participent au bon fonctionnement des défenses naturelles de l’organisme. Vous pouvez les retrouver dans les petits poissons gras, les fruits de mer, les graines et les noix, ainsi que les fruits et les légumes frais. En cas de fatigue passagère, vous pouvez également opter pour une complémentation afin d’apporter un petit coup de pouce supplémentaire à votre organisme.

  3. Adoptez une hygiène dentaire irréprochable : lavez vos dents au moins 2 fois par jour avec une brosse à dents souple. Veillez à effectuer des gestes qui vont toujours de la gencive vers la dent. Cela permet d’éviter de blesser vos gencives et de ramener des résidus alimentaires en dessous. Vous pouvez également compléter votre routine d’hygiène en utilisant un gratte-langue pour éliminer les résidus déposés sur la langue. Enfin, évitez les bains de bouche trop fréquents, car ils peuvent perturber l’équilibre de la flore microbienne.

  4. Nettoyez vos prothèses dentaires tous les jours : même lorsque vous avez la flemme, faites-le quand même. Cette habitude quotidienne réduit considérablement le risque de stomatite prothétique. Et si vous ressentez une gêne avec votre prothèse, n’hésitez pas à en parler à votre dentiste.

  5. Arrêtez de fumer : en arrêtant le tabac, vous favoriserez le retour à l’équilibre de votre flore buccale et vous renforcerez la santé de vos gencives. Pour vous soutenir et vous motiver dans cette étape, n’hésitez pas à parcourir notre article dans lequel nous vous livrons 6 astuces efficaces pour arrêter de fumer.

Précautions

Si vos symptômes persistent malgré le traitement ou si une fièvre ou des douleurs à la déglutition apparaissent, consultez à nouveau votre médecin. Cela permettra d’écarter toute complication et d’ajuster le traitement si nécessaire.

Conseil de l’expert

La santé de notre bouche dépend en grande partie de l’équilibre de sa flore microbienne. En effet, de nombreux facteurs peuvent perturber cet écosystème fragile, comme une alimentation déséquilibrée, des boissons trop chaudes ou des bains de bouche trop fréquents. Préserver cet équilibre au quotidien est donc le meilleur moyen de prévenir le développement des mycoses buccales et de garder une bouche en bonne santé.

En savoir plus

Quels aliments éviter en cas de mycose à la bouche ?

En cas de mycose buccale, limitez les aliments riches en sucre, les produits fermentés, comme le pain, certains fromages ou l’alcool, ainsi que les boissons acides, comme le café et le thé. Ces aliments entretiennent l’acidité buccale et favorisent la prolifération du champignon.

Est-ce qu’une mycose à la bouche est contagieuse ?

La mycose buccale n’est généralement pas contagieuse, puisqu’elle est le résultat d’un déséquilibre de sa propre flore microbienne. Toutefois, il est préférable d’éviter d’embrasser ses proches ou de manger avec les mêmes couverts pendant l’infection. En effet, il est possible de transmettre un excès de levures qui peut être délétère dans certains cas, notamment si le système immunitaire est affaibli ou immature.

Comment savoir si c’est du muguet sur la langue de bébé ?

Si vous constatez des taches blanches sur la langue de votre bébé, vous pouvez essayer de les enlever avec un coton-tige. S’il s’agit d’une mycose, le dépôt sera difficile à enlever et se renouvèlera très rapidement. Par ailleurs, les muqueuses sont souvent plus rouges que d’habitude. Au moindre doute, une consultation chez votre médecin ou pédiatre pourra vous rassurer.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Amandine GRANGER

Amandine est rédactrice spécialisée en santé naturelle. Passionnée par les médecines alternatives, elle se forme au métier de naturopathe. À travers ses articles, elle souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre pour que chacun puisse apporter plus de bien-être et d’équilibre dans son quotidien.

Bibliographie

1

Vergidis, P. (2023, 4 novembre). Candidose. Manuels MSD Pour le Grand Public.