Les manifestations cutanées restent rares au cours du COVID-19. Actuellement, aucune publication n'a établi de lien entre dermatose et présence du virus au niveau des lésions cutanées. Pour affection, face à l'apparition tardive des lésions et après négativation de la PCR, il reste difficile de trancher entre origine médicamenteuse et origine virale (COVID).
Érythème polymorphe : Causes et symptômes
L'érythème polymorphe est une maladie inflammatoire de la peau qui se manifeste par des lésions cutanées caractéristiques en forme de cocardes. Elle est rare et généralement bénigne. Principalement déclenchée par des agents infectieux (dont principalement celui du virus de l'herpès), son apparition soudaine et ses lésions caractéristiques méritent qu'on lui dédie un article.

Sommaire
Qu'est-ce qu'un érythème polymorphe ?
L’érythème polymorphe est une affection inflammatoire de la peau. Elle est due à une réaction immunitaire inappropriée. Elle apparaît brutalement et se manifeste sous forme de plaques ou boutons rouges sur le corps. Ces éruptions cutanées ont la forme de cocardes au centre foncé, avec une petite cloque.
Les zones affectées sont généralement réparties de manière symétrique des deux côtés du corps. Cette affection est généralement bénigne. Ses symptômes sont pourtant très désagréables (démangeaisons et sensation de brûlure). Les lésions se résorbent généralement en quelques semaines spontanément, bien qu'il existe un risque de récidive.
L'érythème polymorphe n'est pas contagieux. Elle touche plus particulièrement les jeunes adultes. Sa prévalence est de 1 à 2 personnes sur 100 000 chaque année. Elle est classée comme maladie rare.
On parle d'érythème polymorphe "mineur" quand les lésions sont de petites tailles et concentrées sur certaines parties du corps. L'érythème polymorphe "majeur" se caractérise par des lésions de plus grosses tailles et s'étend sur l'ensemble du corps (et les muqueuses).
Quelles sont les causes de l'érythème polymorphe ?
L'érythème polymorphe fait généralement suite par un agent infectieux, qui déclenche une réaction inappropriée du système immunitaire :
déclenché par le virus de l'Herpès (HSV-1 est plus souvent en cause que le HSV-2). Pour autant, il faut se rassurer : très peu de personnes infectées par le virus de l’herpès développent ensuite un érythème polymorphe. C'est pourquoi la prédisposition génétique est présumée par les chercheurs
déclenché par une infection au mycoplasme (pneumonie à Mycoplasma pneumoniae), plus rarement
lié à la prise de certains médicaments (contre les affections microbiennes) dans de très rares cas.
suite à certaines maladies non infectieuses qui touchent le système immunitaire (rare également).
Quels sont les symptômes associés ?
Éruptions cutanées : apparition soudaine de taches en forme de cibles, avec un centre sombre entouré d'une zone plus claire, puis d'une bordure rouge. Elles peuvent apparaître sur les mains, les avant-bras, les pieds, les jambes, voire le visage ou le tronc. Dans les formes plus sévères, des lésions peuvent toucher les muqueuses (bouche, yeux, organes génitaux).
Démangeaisons et/ou douleur : les lésions peuvent s'accompagner d'un prurit, plus ou moins douloureux. Certaines plaques rouges restent pourtant asymptomatiques.
Lésions symétriques : les zones affectées sont souvent symétriques (les deux mains, les deux pieds ...).
Aphtes : beaucoup de personnes présentant cette affection ont des aphtes buccaux.
Signes infectieux : peut s'accompagner de fièvre, de maux de tête ou d'une fatigue inhabituelle. Ces symptômes précèdent généralement l’éruption cutanée.
Récurrence possible : l'affection peut avoir tendance à revenir, surtout quand il est associé à des infections virales comme l'herpès.
Quelle recommandation ?
La seule recommandation sera d'aller consulter un médecin. Éviter toute automédication.
Aucune mesure de prévention n'a été identifiée à ce jour.
Conseil de l'expert
L'érythème polymorphe se résorbe généralement spontanément en quelques semaines. La patience est donc de mise. S'agissant d'une réaction inflammatoire de la peau, repenser le contenu de son assiette sur cette période peut contribuer à calmer l'inflammation, en compléments des traitements médicamenteux prescrits. Ainsi, on pourra opter pour une alimentation riche en oméga-3, à savoir des huiles de colza, de lin, de caméline, ainsi que des petits poissons gras (maquereaux, sardines). Éviter sur cette période les aliments ultra-transformés et riches en sucre, pro-inflammatoires pour l'organisme. Faire face à une poussée de boutons soudaine sur le corps et souffrir de démangeaisons peut engendrer un stress, pourtant délétère et inflammatoire pour votre organisme. Tournez vous vers des solutions adaptées pour gérer votre stress.
En savoir plus
Existe-t-il un lien entre érythème polymorphe et covid ?
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Tâches rouges, plaques rouges, boutons, comment reconnaître un érythème polymorphe ?
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Il est souvent confondu avec l'urticaire, car ces deux affections de la peau sont caractérisées par des lésions rouges qui démangent. Pourtant 3 critères permettent de les différencier : 1/ l'érythème polymorphe (EP) a des lésions de formes variables alors que les lésions de l'urticaire sont toutes quasi identiques. 2/ les lésions de l'EP sont caractérisées par un centre sombre, entouré d'un anneau rose pâle et d'un anneau extérieur rouge alors que les lésions de l'urticaire ressemblent davantage à de petites plaques rouges. 3/ contrairement à l'urticaire, l'EP peut s'accompagner de fièvre ou de maux de tête avant l'éruption cutanée.
Article rédigé par Emilie ONDET, Ingénieure en Biochimie

Emilie est ingénieure en biochimie et principes actifs naturels, Emilie est également Naturopathe, Conseillère en nutrition et Rédactrice spécialisée en santé, alimentation et bien-être. Elle a travaillé plus de 10 ans dans le monde pharmaceutique et la communication scientifique, ce qui lui permet d’avoir une vision globale de la santé, et d’en parler avec sérieux et pédagogie. La science est son support, les mots ses outils. Elle défend une approche de la santé plus préventive, plus raisonnée, plus scientifique et bien sûr plus naturelle !
Bibliographie
1
Erythème polymorphe : comment le reconnaître et le soigner ? | Elsan
2
Erythème polymorphe majeur | Orphanet
3
Jazouly ME, Chahboun FZ, Chiheb S.
Les manifestations cutanées au cours du COVID-19: état des lieux [Cutaneous manifestations in COVID-19: current state]. Pan Afr Med J. 2020 Aug 4;35(Suppl 2):132. French. doi: 10.11604/pamj.supp.2020.35.132.24842. PMID: 33193947; PMCID: PMC7608775.
4
Jimenez-Cauhe J, Ortega-Quijano D, Carretero-Barrio I, Suarez-Valle A, Saceda-Corralo D, Moreno-Garcia Del Real C, Fernandez-Nieto D.
Éruption de type érythème polymorphe chez les patients atteints d’une infection par le COVID-19 : résultats cliniques et histologiques. Clin Exp Dermatol. octobre 2020 ; 45(7):892-895. DOI : 10.1111/ced.14281. Epub 25 juin 2020. PMID : 32385858 ; PMCID : PMC7272969.
Comment soulager ces symptômes ?
Un traitement n’est pas toujours nécessaire. L’érythème polymorphe est dans la majeure partie des cas bénin et se résout seul.
Face à cette poussée de boutons soudaine sur le corps, il est malgré tout vivement conseillé d'aller consulter un médecin ou un dermatologue pour établir le diagnostic. Il pourra soulager les plaques rouges qui grattent et brûlent mais également traiter l’infection sous-jacente, le cas échéant.
Ce qui est généralement prescrit par le professionnel de santé :
un traitement pour soulager les démangeaisons : corticoïdes ou anesthésiques locaux, antihistaminiques par voie orale.
des anesthésiques spécifiques pour les aphtes buccaux
des médicaments antiviraux le cas échéant
Seul un médecin pourra vous orienter vers des solutions adéquates pour prendre en charge vos symptômes : lui seul pourra poser un diagnostic.