Dermatite actinique : définition, origines et solutions pratiques

La dermatite actinique se manifeste lorsqu’une peau prédisposée réagit exagérément au rayonnement ultraviolet. Ce tableau chronique reste rare, mais il perturbe la vie quotidienne par ses lésions rouges, épaissies et souvent très prurigineuses. Quels sont les symptômes associés ? Quelle est la prise en charge médicale ? Existe-t-il des solutions naturelles pour prévenir et soulager les symptômes ? 

Par Stéphanie Le Guillou
Publié le 19/06/2025 Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce que la dermatite actinique ?

La dermatite actinique, appelée aussi dermatite actinique chronique, appartient aux photodermatoses. Ce sont des maladies cutanées déclenchées ou aggravées par la lumière. La dermatite actinique chronique se caractérise par des plaques eczémateuses (lésions inflammatoires avec rougeur, vésicules ou squames) devenant progressivement lichénifiées (peau épaissie, quadrillée) et hyperpigmentées. Les zones exposées – visage, nuque, dos des mains – sont touchées en priorité, mais la dermatite s’étend souvent sous les vêtements fins car les UVA traversent les fibres textiles. Cette photoréactivité persiste toute l’année ; même un ciel couvert suffit parfois à provoquer une poussée. Une composante immunitaire – activation anormale des lymphocytes T cutanés – est systématiquement retrouvée. 

Quelles en sont les causes ?

Photosensibilité endogène

Certaines personnes développent spontanément une réaction immunitaire dirigée contre des antigènes cutanés modifiés par la lumière. On parle de « photosensibilité large spectre » car l’UVB, l’UVA et parfois la lumière visible induisent des lésions dès de très faibles doses.

Photosensibilisation exogène

Des molécules externes – colorants textiles, filtres solaires anciens, médicaments (thiazidiques, phénothiazines) – peuvent se lier à la peau puis absorber l’énergie lumineuse ; elles deviennent alors antigéniques et déclenchent l’eczéma. La suppression du produit en cause améliore la maladie dans un tiers des cas.

Terrain atopique ou eczémateux

Les sujets souffrant d’eczéma chronique possèdent un épiderme plus perméable et un système immunitaire cutané déjà stimulé ; ils développent plus facilement une dermatite actinique. Cette association expliquerait que les hommes après 50 ans soient sur-représentés dans cette pathologie. 

Quels sont les symptômes associés ?

Voici les principaux symptômes : 

  • Prurit : sensation de démangeaison poussant au grattage. Dans la dermatite actinique il est souvent intense, entraînant des troubles du sommeil.

  • Érythème : rougeur diffuse sur fond chaud, signalant l’inflammation aiguë.

  • Papules et plaques eczémateuses : petites surélévations pouvant confluer en larges nappes suintantes.

  • Lichénification : épaississement cutané avec quadrillage accentué, conséquence du frottement chronique.

  • Hyper- ou hypopigmentation : taches plus foncées ou plus claires apparaissent après la phase aiguë.

  • Sensation de brûlure ou de tiraillement : reflète l’altération de la barrière lipidique.

Quels sont les liens entre la dermatite actinique et le soleil ?

Les photons UVB (280-315 nm) et UVA (315-400 nm) oxydent les protéines épidermiques, générant des néo-antigènes reconnus comme étrangers. La réaction inflammatoire débute classiquement 12 à 24 heures après l’exposition, donc le patient ne relie pas toujours ses lésions à la promenade de la veille. Des cas déclenchés par des tubes fluorescents ou des écrans LED sont décrits : la longueur d’onde visible 400-450 nm suffit parfois. En pratique, un test d’exposition en cabine (phototests) confirme la sensibilité étendue ; les doses érythémales minimales (quantité d’UV nécessaire pour rougir la peau) sont jusqu’à dix fois plus basses que la normale. 

Quelle est la prise en charge médicale ?

La prise en charge associe photoprotection et traitement pharmacologique. Les vêtements anti-UV (tissage serré, indice UPF > 50) et les écrans minéraux à large spectre constituent la base. Pendant les poussées, les dermocorticoïdes puissants réduisent l’inflammation, tandis que les inhibiteurs de calcineurine topiques (tacrolimus) sont utiles en entretien sur le visage. Les formes sévères justifient un traitement systémique immunomodulateur : ciclosporine, méthotrexate, azathioprine ; des études récentes rapportent l’efficacité du tofacitinib, inhibiteur de Janus-kinases, sur les plaques réfractaires. La photothérapie désensibilisante (= exposition contrôlée à des doses croissantes d’UV) peut être proposée une fois l’eczéma calmé. Chaque option impose une surveillance biologique (numération, fonction rénale, bilan hépatique).

Quelles sont les solutions naturelles pour soulager et prévenir les symptômes ?

Voici quelques solutions naturelles, à utiliser en complément de la prise en charge médicale pour améliorer le bien-être au quotidien : 

Baume relipidant Avoine & Céramide NP

Soin solaire Stick solaire minéral SPF 50

Poudre d'Avoine colloïdale BIO

Quelle routine adopter ?

Voici une proposition de routine pour soulager et prévenir les symptômes : 

  1. Douche tiède matinale (≤ 10 min) : utiliser un syndet sans parfum, puis tamponner la peau encore humide avec une serviette douce.

  2. « Règle des trois minutes » : dans les trois minutes suivant la sortie, appliquer généreusement un émollient (onguent ou crème riche) sur tout le corps afin de sceller l’eau intra-cutanée.

  3. Hydratation intermédiaire : emporter un petit baume sans parfum pour ré-hydrater mains, visage et plis dès la première sensation de tiraillement.

  4. Protection solaire : chapeau, vêtement anti-UV, crème protectrice. 

  5. Fin de journée : bain tiède avec flocons d’avoine colloïdale ; ré-application immédiate de l’émollient.

  6. Mesures environnementales : vêtements coton, lessive hypoallergénique, humidificateur à 40-50 %, ongles courts pour réduire le grattage nocturne.

  7. Tous les trois mois : consultation dermatologique pour phototests et examen des kératoses.

Recettes associées

Beurre corporel pour peaux à tendances atopiques

Ingrédients (avec balance)

Ingrédients (sans balance)

Conseil

Les cuillères sont arasées : pour cela, passez une spatule ou une lame de couteau sur la cuillère pour éliminer l'excès de produit.

Préparation

1

Faites fondre au bain-marie à feu doux l'ensemble des ingrédients dans un bol, puis mélangez pour homogénéiser.

2

Placez le bol au congélateur et mélangez de temps en temps jusqu'à obtention d'une pâte onctueuse et homogène.

3

Coulez la préparation sous forme de pâte dans un pot.


Précautions : En cas de contact avec les yeux, rincer immédiatement à l’eau claire.

Stockez votre pot à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : Bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.


Pour aller plus loin, consultez

Ce Beurre corporel pour peaux à tendances atopiques est composé de :

  • Le Beurre Olive, un fabuleux agent réparateur, protecteur et adoucissant. De plus sa douce odeur végétale en fait un véritable plaisir à l'utilisation.

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Ingrédients (sans balance)

Préparation

1

Faites fondre l'huile de chaulmoogra et l'huile de touloucouna dans un bol.

2

Ajoutez le reste des ingrédients et mélangez.

3

Transvasez la préparation dans un flacon.


Stockez votre flacon à l'abri de la lumière et de la chaleur.

* Conservation : bien conservé et fabriqué dans des conditions d'hygiène optimales, votre produit pourra se conserver au moins 6 mois.

Précautions d’usage

Tout produit, même naturel, peut déclencher une sensibilisation ; réaliser un test cutané 48 h avant toute première application. En cas de lésion suintante, différer l’usage des corps gras pour ne pas macérer l’épiderme.

Conseil de l’expert

La dermatite actinique impose une discipline quotidienne : photoprotection vestimentaire, soins émollients et suivi médical régulier. Associer gestes simples et traitements validés optimise le confort cutané et limite l’évolution cicatricielle. Les solutions naturelles citées offrent un complément intéressant, à condition de respecter les bonnes pratiques d’usage et de surveiller toute réaction nouvelle. Le dialogue continu avec le dermatologue reste le meilleur moyen d’ajuster la stratégie thérapeutique à chaque saison.

En savoir plus

Qu'est-ce que la kératose solaire ?

La kératose solaire, ou kératose actinique, désigne une lésion précancéreuse de l’épiderme induite par l’accumulation d’ultraviolets. Elle se manifeste par une petite plaque rugueuse, cornée. L'« hyperkératose » correspond à l’épaississement de la couche externe de la peau. La lésion prend volontiers une teinte rosée ou brunâtre sur le visage, le cuir chevelu dégarni ou le dos des mains, zones les plus photo-exposées. Les kératinocytes — cellules épidermiques productrices de kératine — subissent alors des altérations génétiques susceptibles d’évoluer vers un carcinome épidermoïde ; le risque est généralement estimé à moins de 10 % par lésion en dix ans. Cette lésion témoigne d’un photovieillissement avancé et impose une surveillance dermatologique associée à une photoprotection rigoureuse.

La dermatite actinique peut-elle évoluer vers un lymphome ?

Les biopsies montrent parfois un infiltrat lymphocytaire dense mimant un lymphome cutané, d’où l’ancien terme actinic reticuloid. Cependant, la transformation maligne demeure exceptionnelle ; les experts considèrent le risque comme comparable à celui de la population générale, hors exposition solaire excessive. 

Quelle vitamine surveiller lorsqu’on évite le soleil ?

La synthèse cutanée de vitamine D chute en cas de photoprotection stricte. Les sociétés savantes recommandent un dosage annuel (25-OH-vitamine D) et une supplémentation orale si le taux descend sous 30 ng/ml.

Les lampes LED domestiques aggravent-elles la maladie ?

Les LED émettent un pic de lumière bleue (400-450 nm). Chez certains patients ultra-sensibles, une exposition prolongée à courte distance peut déclencher une poussée. Utiliser des ampoules « blanc chaud » et placer un abat-jour opaque réduit significativement l’émission directe.

Zoom sur notre rédactrice pharmacienne et docteure en biologie moléculaire, Stéphanie LE GUILLOU

Stéphanie est pharmacienne (depuis 2010) et docteure en biologie moléculaire (depuis 2012). Passionnée de rédaction, elle écrit des contenus médicaux depuis près de 15 ans. Son objectif est de rendre accessible et compréhensible les informations, sans jamais perdre en justesse scientifique.

Bibliographie

1

Paek SY, Lim HW. Chronic actinic dermatitis. Dermatol Clin. 2014 Jul;32(3):355-61, viii-ix.

2

Orphanet. Chronic actinic dermatitis.