Cruralgie : quels mouvements à éviter au quotidien ?

Moins connue que la sciatique, la cruralgie apparaît lorsque le nerf crural est pincé ou irrité. Celle-ci se manifeste par une douleur vive en bas du dos, au niveau de l’aine ou sur l’avant de la cuisse. Elle peut être très handicapante et gêner les gestes du quotidien, tels que la marche ou la montée d’escaliers. Dans cet article, découvrez quels sont les gestes à éviter en cas de cruralgie pour limiter la douleur et favoriser la récupération. On vous livre également de précieux conseils pour prévenir les douleurs musculaires et articulaires.

Par Amandine Granger
Temps de lecture : +4 min.

Qu’est-ce qu’une cruralgie ?

Rôle du nerf crural dans le corps humain

Le nerf crural (ou fémoral) est un nerf qui prend naissance dans les vertèbres lombaires L2, L3 et L4. Il s’insère dans le psoas, contourne la hanche, passe près de l’aine, puis longe la face antérieure de la cuisse jusqu’à l’intérieur du genou. C’est un nerf mixte. Cela signifie qu’il assure un rôle moteur et sensitif. Il est impliqué dans les mouvements de flexion et d’extension de la hanche, de la cuisse et du genou. Il permet également de transmettre la sensibilité de la face avant de la cuisse.

Une cruralgie ou névralgie crurale est une névralgie lombaire à l’origine d’une inflammation du nerf crural. Celui-ci peut être comprimé ou irrité au niveau de la colonne vertébrale, ce qui provoque d’intenses douleurs le long de son trajet ou sur certains segments. Le plus souvent, la douleur se situe sur l’avant de la cuisse et compromet la mobilité. La cruralgie peut être aiguë ou chronique. Certains mouvements augmentent la douleur et sont à éviter durant la crise pour favoriser une bonne récupération.

Cruralgie ou sciatalgie : comment les distinguer ?

Communément appelée « sciatique », la sciatalgie est également une névralgie lombaire. Toutefois, deux points essentiels la distinguent d’une cruralgie : la localisation de la douleur et le nerf touché. En effet, la douleur de la sciatalgie se ressent à l’arrière de la cuisse. Le nerf concerné est le nerf sciatique qui débute dans les racines lombaires et sacrées (L4 à S3). Chaque branche passe ensuite par le milieu d’une fesse et se prolonge sur tout l’arrière des membres inférieurs. Parfois, la douleur peut aussi être ressentie dans la fesse. C’est également un trouble qui peut altérer la vie quotidienne, notamment lorsqu’il est chronique.

Qu’est-ce qui peut causer une cruralgie ?

Une cruralgie peut être déclenchée ou aggravée par plusieurs facteurs. Identifier la cause exacte n’est pas toujours évident et on peut souffrir d’une douleur à l’avant de la cuisse pendant de nombreuses années avant d’y arriver. Le plus souvent, une cruralgie est provoquée par :

Une position assise prolongée : le fait de rester assis pendant plusieurs heures exerce une pression sur les lombaires, ce qui peut finir par irriter le nerf crural.

La sédentarité : le manque de mouvement entraîne une faiblesse musculaire et une immobilité qui augmentent le risque de compression sur les nerfs lombaires.

Le stress et les tensions : le stress chronique peut provoquer des contractions musculaires involontaires au niveau du psoas et des lombaires, ce qui accentue également la pression exercée sur les nerfs.

Une hernie discale lombaire : lorsque le disque intervertébral se déplace, il peut comprimer le nerf crural. Ce phénomène est souvent lié à une mauvaise posture, à l’âge, à certains gestes professionnels ou à un traumatisme.

Un traumatisme physique : un choc ou une chute peut provoquer une inflammation ou un déplacement vertébral, entraînant une compression nerveuse. Comme la douleur n’est pas située sur la zone de l’impact, faire le lien entre celle-ci et le traumatisme n’est pas toujours évident.

L’arthrose lombaire : l’usure progressive des articulations lombaires crée une irritation des nerfs, dont le nerf crural.

Le port de charges lourdes : soulever des objets sans plier les genoux exerce une pression intense sur la colonne et peut léser le nerf crural.

La grossesse ou une surcharge pondérale : une prise de poids sollicite davantage le bas du dos et augmente ainsi le risque de cruralgie.

Quels sont les signes qui permettent de reconnaître une cruralgie ?

Les signes et symptômes typiques qui permettent de reconnaître une cruralgie sont :

  • Une douleur unilatérale : la douleur est le plus souvent ressentie d’un seul côté.

  • Une douleur aiguë : elle peut être ressentie sur tout le trajet du nerf crural ou seulement sur certaines parties (lombaires, aine, avant de la cuisse et genou interne). Elle peut être vive, brûlante ou lancinante.

  • Une douleur aggravée selon les mouvements : certains gestes qui étirent le nerf crural, comme monter les escaliers ou s’accroupir, amplifient la douleur.

  • Des paresthésies : des sensations d’engourdissements ou de picotements peuvent être ressenties dans la cuisse ou la jambe concernée. Elles sont dues à l’irritation du nerf crural.

  • Une difficulté à marcher : la jambe peut sembler difficile à soulever et les mouvements de la marche sont souvent douloureux en cas de cruralgie.

Quels sont les mouvements à éviter en cas de cruralgie ?

Lorsqu’on souffre d’une cruralgie, certains gestes simples du quotidien deviennent impossibles à effectuer. En effet, selon les mouvements, la douleur s’intensifie brutalement et compromet notre mobilité. La raison est essentiellement mécanique : lorsqu’on réalise un mouvement qui étire le nerf crural, celui-ci est mis en tension dans son canal. Or, si ce nerf est irrité ou comprimé, ces gestes augmentent l’inflammation et donc la douleur. Ainsi, toute extension ou torsion excessive accentue la compression du nerf et la contraction des muscles autour. Connaître les gestes à éviter en cas de cruralgie peut donc être d’un grand secours pour ne pas aggraver la situation et permettre au corps de se rétablir tranquillement.

Si vous souffrez d’une cruralgie, évitez de faire ces mouvements pendant toute la durée de la crise :

  • Les mouvements amples de la hanche, comme monter les escaliers, s’accroupir ou lever les genoux au-dessus du bassin.

  • Les étirements profonds du psoas, car ce muscle entoure le nerf crural, ce qui peut donc augmenter son irritation.

  • Les extensions lombaires réalisées notamment dans certaines postures de yoga, comme le cobra. 

  • Les torsions du bassin ou du dos, fréquentes dans les sports, comme le golf ou le tennis.

  • Les levées de jambe tendue en position allongée.

Évitez aussi tous les mouvements brusques et les sports à impact, comme le rugby, les sports de combat, la course à pied… Limiter ces gestes au quotidien permet non seulement d’éviter d’aggraver la douleur, mais favorise également une récupération plus rapide.

Comment adapter ses gestes au quotidien en cas de cruralgie ?

Protégez votre dos lors du port de charges lourdes

Protéger son dos lorsqu’on porte des charges lourdes est essentiel, surtout si l’on est sujet aux cruralgies. Pour cela, ancrez-vous dans le sol pour être bien solides dans vos appuis et pliez les genoux en gardant le dos bien droit. Saisissez l’objet lourd en le maintenant près de votre corps et relevez-vous toujours avec le dos droit. Pensez également à contracter votre périnée pour éviter toute pression inutile sur ce muscle et pour stabiliser le bassin. Pour vous aider, vous pouvez imaginer que vous remontez la fermeture éclair d’une braguette. Enfin, pensez à expirer au moment de l’effort et évitez les rotations du haut du corps lorsque vous portez l’objet lourd.

Mettez-vous en mouvement régulièrement

Si certains mouvements sont à éviter en cas de cruralgie, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille rester au repos complet. En effet, l’immobilité risque d’aggraver les symptômes. Si vous travaillez assis toute la journée, levez-vous quelques instants toutes les 30 minutes pour vous mettre en mouvement. Faites quelques pas et des étirements doux, sans forcer, en restant à l’écoute de vos ressentis. Ces pauses aident à relâcher les tensions et à améliorer la circulation.

Privilégiez une activité physique douce

Renforcer les muscles du dos et les abdominaux est un excellent moyen de diminuer les douleurs lorsqu’on souffre de névralgies chroniques. En effet, cela permet un meilleur soutien de la colonne vertébrale et diminue le risque de blessure. Si vous êtes sujet aux cruralgies, les activités physiques douces, comme la natation, la marche, le vélo statique, le yoga doux ou le tai-chi, sont particulièrement indiquées. N’hésitez pas à demander conseil à votre médecin ou kinésithérapeute pour savoir si le sport que vous souhaitez pratiquer comporte des mouvements à éviter en cas de cruralgie.

L’aménagement de son poste de travail

Si vous avez l’habitude de travailler en position assise, l’aménagement de votre espace de travail est indispensable pour préserver la santé de votre dos. Optez pour une chaise confortable et ergonomique. Celle-ci doit notamment offrir un bon soutien des lombaires. Les chaises avec de multiples réglages sont idéales pour pouvoir s’adapter à votre morphologie. Réglez la hauteur de façon à ce que vos coudes se trouvent au niveau du plan de travail. Lorsque vous êtes assis sur votre chaise et que vous regardez devant vous, vos yeux doivent se trouver en face du bord supérieur de votre écran. Un repose-pied peut également être utile pour maintenir un angle de 90° entre vos jambes et vos cuisses. Et bien sûr, pensez à vous lever au moins toutes les heures. La position assise prolongée fait également partie des mouvements à éviter en cas de cruralgie.

Comment soulager naturellement la cruralgie ?

Les habitudes à adopter pour prévenir les douleurs musculaires et articulaires

En complément des mouvements à éviter en cas de cruralgie, certaines habitudes et solutions naturelles peuvent également vous aider à apaiser la douleur.

  1. Les étirements : instaurer cette habitude dans votre routine quotidienne est idéal pour éviter les raideurs musculaires. Cela permet également d’améliorer la mobilité articulaire. Vos gestes sont plus fluides, plus souples, et les tensions se libèrent.

  2. La marche : c’est une façon douce, simple et accessible de se mettre en mouvement chaque jour. Marcher permet d’activer la circulation sanguine, de détendre les muscles lombaires et de renforcer la stabilité du dos sans forcer sur les articulations.

  3. Les massages : en favorisant la détente musculaire, ils aident à réduire la douleur et à assouplir les tissus contractés.

  4. La relaxation : les techniques comme la respiration profonde, la cohérence cardiaque ou la méditation diminuent les tensions nerveuses et favorisent une profonde détente des muscles.

  5. Le Magnésium : ce minéral essentiel favorise le relâchement musculaire. On le trouve dans les légumes verts, les céréales complètes, les fruits oléagineux et le chocolat noir. Vous pouvez également combler vos apports grâce aux compléments alimentaires à base de Magnésium.

Précautions

Vous veillez scrupuleusement à éviter certains mouvements, mais malgré cela, la douleur liée à votre cruralgie persiste ou s’aggrave ? Dans ce cas-là, nous vous conseillons de consulter un professionnel de santé pour obtenir un avis médical adapté.

Conseil de l’expert

En cas de cruralgie chronique, consulter un kinésithérapeute ou un ostéopathe peut être une solution intéressante. En effet, le kinésithérapeute propose des exercices personnalisés de renforcement musculaire et de correction posturale. L’ostéopathe, quant à lui, aide à dénouer les tensions et à améliorer la mobilité. Par ailleurs, ils pourront vous fournir des conseils personnalisés sur les mouvements à éviter en cas de cruralgie. N’hésitez pas à en parler avec votre médecin pour qu’il puisse vous indiquer quelle prise en charge serait la plus adaptée à votre situation.

En savoir plus

Quels exercices pour décoincer le nerf crural ?

Certains exercices d’étirements, recommandés par les kinésithérapeutes, peuvent soulager la cruralgie. L’un d’eux consiste à s’allonger sur le ventre, les avant-bras posés au sol et le buste relevé, coudes sous les épaules. Pliez doucement le genou de la jambe douloureuse en ramenant le pied vers la fesse tout en basculant la tête en arrière. Ensuite, baissez la tête vers le sol en redéployant la jambe. Les deux mouvements doivent être synchronisés et réalisés lentement, sans à-coups. Si la douleur augmente, arrêtez immédiatement.

Quelle est la meilleure position pour dormir quand on a une cruralgie ?

Privilégiez la position sur le dos ou sur le côté. Lorsque vous dormez sur le côté, vous pouvez ajouter un coussin ou un traversin entre vos jambes. Cette astuce aide à maintenir l’alignement naturel de la colonne et limite ainsi le risque de compression.

Où masser pour une cruralgie ?

Vous pouvez masser sur tout le trajet du nerf crural : bas du dos, aine, avant de la cuisse. Réalisez des gestes doux, mais fermes pour que les muscles se relâchent progressivement.

Zoom sur notre rédactrice spécialisée, Amandine GRANGER

Amandine est rédactrice spécialisée en santé naturelle. Passionnée par les médecines alternatives, elle se forme au métier de naturopathe. À travers ses articles, elle souhaite partager ses connaissances au plus grand nombre pour que chacun puisse apporter plus de bien-être et d’équilibre dans son quotidien.

Bibliographie

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Ostéopathe, B. L. (2025, 6 septembre). Cruralgie : combien de temps dure t-elle et comment la soulager ? Cahors ostéo.

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Protat, E. (2025, 14 mai). Cruralgie : Quels mouvements éviter ?

3

Auffret, A. (2025, 18 février). Cruralgie : programme de 7 exercices et étirements.