Changement d’heure : pourquoi votre corps met du temps à s’adapter ?

Deux fois par an, notre horloge biologique est bousculée par le changement d’heure. Si on se réjouit souvent des journées qui s’allongent au printemps ou de l’heure de sommeil en plus en automne, il n’en reste pas moins que ce décalage peut perturber profondément notre organisme. Pourquoi notre corps réagit-il si fortement à un simple changement d'heure ? Et comment expliquer que certains s’adaptent mieux que d’autres ? Plongée dans les méandres de notre rythme circadien.

Par Camille Clément
Publié le 24/03/2025 Temps de lecture : 4 min.

L’horloge interne : un mécanisme précis difficile à dérégler

Le rôle fondamental du rythme circadien

Le rythme circadien est un cycle biologique d’environ 24 heures qui régule les fonctions essentielles de l’organisme : veille, sommeil, température corporelle, sécrétion hormonale ou encore digestion. Il est piloté par une région du cerveau située dans l’hypothalamus. Ce centre de contrôle s’aligne en grande partie sur la lumière naturelle. Quand l’heure officielle change, mais pas la luminosité extérieure, le cerveau continue de fonctionner selon l’ancienne cadence, d’où cette sensation de fatigue ou de désorientation.

Une perturbation comparable au jet lag

Perdre ou gagner une heure peut sembler anodin, mais pour l’organisme, c’est comme voyager dans un fuseau horaire différent. Ce phénomène est parfois comparé au “jet lag social”. L’heure légale ne correspond plus à l’heure biologique, ce qui provoque une forme de désynchronisation. C’est particulièrement vrai lors du passage à l’heure d’été, où l’on dort souvent une heure de moins, ce qui accroît la sensation de somnolence, de nervosité ou de baisse de concentration.

Des effets qui varient selon les personnes

Certaines personnes ressentent à peine le changement tandis que d’autres peinent à retrouver un bon rythme pendant plusieurs jours. Cette variabilité s’explique en partie par le chronotype. Les "couche-tard" ont souvent plus de mal à s’adapter au passage à l’heure d’été, car leur horloge naturelle les pousse déjà à se coucher tard. Les enfants, les personnes âgées ou celles souffrant de troubles du sommeil sont également plus sensibles à ce décalage.

Sommeil, digestion, humeur : les conséquences bien réelles du changement d’heure

Un sommeil perturbé pendant plusieurs jours

Le changement d’heure peut provoquer des insomnies, des réveils précoces ou une sensation de sommeil non réparateur. Même si la différence ne porte que sur 60 minutes, il faut en moyenne trois à sept jours pour que l’organisme retrouve un rythme stable. Les cycles de sommeil sont plus courts et moins profonds, surtout si le changement est mal anticipé. Cela peut accentuer l’irritabilité et diminuer la vigilance.

Un impact sur la digestion et l’appétit

Le système digestif, lui aussi, fonctionne selon un rythme régulier. Modifier l’heure des repas, même légèrement, peut provoquer des ballonnements, une sensation de faim décalée ou une perte d’appétit. Le foie et le pancréas, qui jouent un rôle clé dans la régulation du glucose, sont influencés par l’horloge interne. Ce déséquilibre temporaire peut avoir des répercussions sur le métabolisme et la glycémie.

Une humeur instable et des performances en baisse

Beaucoup ressentent un moral en berne dans les jours qui suivent le changement d’heure. Ce phénomène s’explique par la réduction de la qualité du sommeil, mais aussi par une perturbation de la sécrétion de mélatonine et de cortisol, hormones régulant respectivement le sommeil et l’éveil. Les capacités cognitives, la mémoire à court terme et la concentration peuvent en pâtir, notamment lors du passage à l’heure d’été.

Peut-on vraiment s’habituer plus facilement au changement d’heure ?

L’importance de la lumière naturelle

La lumière joue un rôle clé dans la régulation de notre horloge biologique. S’exposer à la lumière du jour le matin aide à synchroniser l’organisme avec la nouvelle heure. À l’inverse, éviter les écrans en soirée favorise la sécrétion naturelle de mélatonine et facilite l’endormissement. Ce simple réflexe peut déjà accélérer l’adaptation.

Une adaptation progressive et anticipée

Avancer légèrement son heure de coucher et de lever quelques jours avant le changement peut aider à minimiser l’effet de choc. Décaler progressivement les repas et les activités principales permet aussi de réaligner les repères de l’organisme. Les personnes très sensibles au changement d’heure bénéficient généralement de cette anticipation plus douce.

Une remise en question de la mesure elle-même

Depuis plusieurs années, la pertinence du changement d’heure est largement débattue. La promesse d’économies d’énergie n’a jamais vraiment été prouvée, tandis que les effets sur la santé sont bien réels. L’Union européenne a même envisagé sa suppression. En attendant une éventuelle décision, il faudra continuer à apprivoiser ces petits décalages saisonniers, en douceur et avec patience.

Zoom sur notre rédactrice : Camille Clement

Camille s’est spécialisée en rédaction de contenus sur les thématiques de la beauté, la santé et le bien-être au naturel. Passionnée par ces sujets, elle rédige pour de grands médias des articles pour aider chacun à prendre soin de lui de manière naturelle et holistique.